dimanche 13 décembre 2009

Pour quelques euros de plus...

Ce soir je déverse ma mauvaise humeur. Peut-être parce que je suis éloigné contre ma volonté des terrains depuis quelques jours (saleté de travail !), mais surtout parce que j’ai reçu le fameux courrier qui me traite de pigeon. Je parle de la lettre de la Fédération Française de Golf qui prétend que les trois euros d’augmentation de la licence permettront d’obtenir l’organisation de la Ryder Cup en 2018. Comprenez moi bien, je ne suis pas contre le fait que la France soit l’organisatrice, bien au contraire, mais j’aimerais qu’on ne me prenne pas pour une bille en prétendant que c’est quasiment gagné. Parce que c’est faux. Et croire même qu’on a une chance relève au mieux d’une grande naïveté, au pire d’une réelle mauvaise foi.

Reprenons un peu la situation actuelle. Le board de la Ryder Cup a signalé il y a déjà pas mal de temps qu’il souhaitait que l’édition européenne d’une Ryder Cup à venir se déroule en dehors des îles britanniques. Cette idée lui a d’ailleurs été soufflée par nos amis scandinaves parait-il. La première date à pourvoir est 2018, et un appel à candidatures a été lancé. 6 fédérations y ont répondu ; la Suède, l’Allemagne, la France, l’Espagne, le Portugal et les Pays-bas. Ces 6 fédérations ont fait acte de candidature en juillet 2009 et ont comme objectif l’élaboration d’un projet qu’elles devront rendre en 2010, la décision finale devant être prise en 2011. Le projet doit répondre au cahier des charges pointilleux pour l’évènement, qui définit le terrain, les installations, l’accueil du public, des médias, les moyens d’accès, les hébergements, bref toute la logistique mais aussi l’impact écologique, le montage financier et sa viabilité.

Bien sur à ce jour nous ne connaissons pas en détail les différents projets pour deviner à coup sûr l’élu. Mais nous avons suffisamment d’éléments pour distinguer les favoris des seconds et troisièmes couteaux. Et c’est là qu’on nous prend pour des pommes. Nous sommes très loin d’être des favoris, contrairement à ce que notre fédération prétend. Et les 3 malheureux euros qu’elle nous extorque ne changeront rien à la donne (vous pensez bien, 900 000 euros par an pendant 2 ans payent à peine une campagne de promotion limitée au niveau national), ni même les paroles d’une secrétaire d’état à l’enthousiasme de circonstance. Car voyons les différents projets.

Tout d’abord, à mon sens les favoris, les Suédois. Ils semblent être à l’origine de cette volonté de sortir de l’archipel britannique. Ils ont de nombreux atouts. Une population de licenciés forte et impliquée, d’autant qu’ils ont le soutien de leurs voisins scandinaves. Ils ont actuellement plusieurs joueurs qui sont ou peuvent prétendre être des membres de l’équipe européenne de Ryder cup. Ils ont une fédération puissante, influente au niveau du golf européen. Ils ont le soutien de groupes industriels stables qui ont établi un plan de sponsoring solide. Et ils ont leur plus gros atout ; un terrain exceptionnel, construit per Trent Jones Jr et ouvert depuis 2007. Ce terrain a objectivement été dessiné pour être le théâtre de compétitions du plus haut niveau possible, en particulier cette cup. Tout y est pensé, de l’accueil du public à celui des médias, l’architecture et la localisation est idéale pour la mise en images. Le terrain lui-même bénéficie des plus récentes innovations, dans toutes ses composantes, il fait partie des terrains les plus spectaculaires au monde, à l’égal d’un Augusta. Le Scandinavian masters s’y est déroulé cette année, les retours ont été excellents.

L’Allemagne est la seconde favorite, ou la première pour certains. Son principal atout est la solidité du plan financier, déjà bouclé, et la multiplicité des localisations possibles. 6 terrains répondent aux critères, dont 3 intégralement. Les préoccupations écologiques sont annoncées prises en compte au premier plan, et la fédération est influente sur le plan européen. Les licenciés sont un peu moins nombreux, mais il existe aussi quelques joueurs qui sont capables d’intégrer l’équipe à ce jour.

Vient ensuite l’Espagne. Elle bénéficie de l’expérience de 1997 à Valderrama, très concluante. La fédération est importante, les joueurs nombreux à pouvoir prétendre intégrer l’équipe. Nombre de terrains sont capables d’accueillir l’évènement, et il existe un projet très avancé d’un grand complexe spécifique à quelques kilomètres de Madrid. Puisqu’il faut parler des points potentiellement négatifs à ce niveau, le risque de canicule est à prendre en compte, et le financement n’est pas bouclé à cette heure. Enfin, puisqu’ils ont déjà organisé l’édition de 1997, on pourrait penser que ce serait au tour d’un autre pays.

Reste trois candidats, le Portugal, les Pays Bas et nous. Les portugais ont un terrain qui peut être modernisé, au cœur d’une zone ayant de fortes capacités hôtelières et ils ont l’expérience de plusieurs championnats du monde par équipe. Ils sont malheureusement desservis par l’absence de financement bouclé, la faiblesse de leur fédération (par manque de licenciés) et leur manque de joueurs au plus haut niveau. Les Pays-Bas disposent d’un terrain qui peut être mis au niveau souhaité, ainsi que des moyens logistiques nécessaires. Ils manquent malheureusement comme les portugais d’une fédération puissante et de joueurs de haut niveau. Par contre, les craintes quant au financement sont moins importantes.

Et nous ? Si vous êtes patriotes inconditionnels, ne lisez pas plus loin. Nous disposons….d’un terrain. Et c’est tout. Et quand je dis terrain, c’est s’avancer un peu. Le Golf National, puisqu’il s’agit de lui, est un golf au milieu d’une zone économique et industrielle avec une pollution visuelle et sonore non négligeable. Ses fairways et ses greens sont très corrects, mais plus au niveau qu’on est en droit d’attendre pour un terrain qui ambitionne l’excellence mondiale. Et à part ça ? Ca se dégrade vite. Les capacités hôtelières à proximité n’existent pas encore (elles sont sensées exister lors du choix du projet en 2011), le financement n’est pas finalisé loin de là et enfin la fédération n’est pas la plus consensuelle au niveau européen, en particulier pour la gestion du golf professionnel. Enfin à ce jour nous n’avons qu’un seul joueur capable d’intégrer l’équipe. Et les joueurs d’aujourd’hui auront leur mot dire pour les choix de demain.

Pour résumer, rêvons de Ryder Cup, mais rêvons sérieusement. Si nous voulons réellement proposer un projet qui tienne la route, il faut y mettre d’autres moyens, comme de choisir un autre terrain que le terrain fédéral, bâtir un plan financier solide, éviter de voter trop fréquemment à l’opposé des autres fédérations européennes sur les questions touchant le golf professionnel. Et éviter de prendre les licenciés pour des gogos en les ponctionnant de 3 euros dont je doute que l’utilisation serve réellement à ce projet.

lundi 7 décembre 2009

Mieux que la starac...

Ça y est, la guerre est finie. La guerre des qualifications plus exactement. Ce tournoi est probablement le plus dur pour les joueurs professionnels de ce coté de l’atlantique (ils ont le même de l’autre coté, d’ailleurs). Suivant les participants, il reçoit le nom de Verdun, ou de la boucherie, ou du carnage. Ca pourrait ressembler de loin aux émissions de télé-réalité, sauf que c’est pour de vrai comme on disait dans les cours de récréation. Comme vous le savez si vous voulez vivre de vos gains au golf en tant que joueur, vous n’avez que deux solutions (je ne compte pas le montage d’arnaques aux gogos naïfs et fortunés auquel on assiste parfois); jouer le tour européen ou l’USPGA. Le seul problème de ces lieux de travail, c’est que leur entrée est très contrôlée, et qu’on se fait licencier dès que les résultats ne sont pas au rendez-vous. La voie normale pour accéder au Graal, c’est de gagner dans les divisions inférieures. Mais pour que le spectacle soit plus palpitant, qu’on aie un peu de sang par terre, on a inventé une deuxième voie, de repêchage comme de raccourci. Ce sont donc les qualifications, qui sont sensées permettre d’éviter la rétrogradation, ou de griller les étapes des divisions inférieures.

Mais déjà le jeu est biaisé, la promesse est souvent une fausse promesse. Vous grillez peut-être une étape sur le papier, mais vous n’avez pas le droit de jouer souvent, la faute à un classement qui vous impose d’espérer des indisponibilités des autres. Ces qualifications donc sont une marche terrible vers une illusion de vie meilleure. Vous allez enchainer des tournois à élimination directe, sans repêchage, mais avec des frais nombreux, une solitude, des partenaires qui sont devenus des adversaires directs (il ne faut plus bien jouer, mais jouer mieux qu’eux). La défaillance est synonyme d’élimination, un putt qui virgule et c’est la fin du rêve de toute une année.

Cette année, comme de nombreuses années, de nombreux français ont tenté leur chance, mais seulement 10 d’entre eux se sont retrouvés pour la dernière épreuve. Sur ces 10 d’ailleurs la plupart débutaient à ce moment leur qualification, étant dispensés des tours précédents. Ce qui veut dire aussi qu’il n’y avait presque pas de survivants des tourds précédents Des 30 français du premier tour, 8 ont atteint le second, et un seul le troisième. Rejoints par une nouvelle de fournée de 13 pour le deuxième tour, seuls 5 ont atteint la finale, qui ont retrouvé les 5 exempts des tours d’avant finale. Ces 10 mousquetaires avaient donc à lutter pendant 4 tours d’affilée, au milieu de 156 joueurs, et obtenir au minimum la 70e place, mais surtout être déjà dans les 30 éligibles. Chaque tour a vu naitre des espoirs, souvent cruellement piétinés le lendemain. Mais 8 sur 76 ont passé le cut. Les deux derniers tours furent les plus dramatiques, comme à chaque fois. Des 8 survivants, seuls 3 ont atteint le Graal d’une des 30 premières places. Et après… dans la pratique, peu de différence en termes de possibilité de jeu l’année prochaine. Deux des 3 n’ont gagné au final que quelques places dans l’ordre de jeu, ce qui en pratique ne changera pas leurs possibilités d’évoluer sur le tour européen, seul Benjamin Hebert a réellement bénéficié de ses qualifications. Pour tous les autres, soit 47, rien…

lundi 30 novembre 2009

De l'eau, de l'air... c'est fou!

Je ne sais pas si vous êtes au courant par chez vous, mais nous vivons en Cornouaille une aberration climatique actuellement. Vous ne voudrez pas me croire, mais c’est la triste réalité; il pleut. Il pleut même beaucoup. Il pleut au point que nos fairways pourtant bien drainés deviennent boueux. Il pleut tellement même que les greens keepers se sont résignés à fermer le parcours. Vous conviendrez avec moi que ce n’est pas un climat breton ce temps. Nous qui sommes habitués à la sècheresse (certains habitants d’ailleurs craindraient la déshydratation et auraient adopté une stratégie préventive à base de bière), on est un peu perdu là maintenant. Donc quand le parcours est fermé, il faut se rabattre sur autre chose.

Sur le practice par exemple. Ces derniers jours ont été consacrés au practice, et plus exactement au jeu des fers, sur tapis, entre deux grains. Et là j’avoue que le practice pour le practice, c’est bien mais c’est mieux quand on peut y rajouter un ou deux trous ensuite, ou une séance de putting, une séance d’approches, à la limite. Mais ces jours-ci, c’est juste tapis. Pour aider, on a un peu de vent aussi. Qui fait voleter les feuilles mortes. Le seul problème c’est que le vent fait aussi voler les branches qui sont restées accrochées aux feuilles. Ça rajoute un peu de piment à l’existence, de se voir frôlé par une bonne grosse branche. Le plus gênant c’est quand même pour les trajectoires. Suivant les practices je fais du hook, ou du slice, et du vrai du dur du tatoué, y compris au sandwedge.

La morale de tout ça? Certains jours, le golf c’est encore plus dur d’y jouer que d’habitude.

dimanche 29 novembre 2009

Croyez en moi et vous serez guéris...

Puisque le temps se prête plus aux lectures au coin du feu qu’aux reconnaissances de parcours, et que les fêtes approchent, il est grand temps de se pencher une fois de plus sur les ouvrages de golf. Il est une catégorie qui naturellement attire mon œil, c’est «la méthode miracle». Quoi donc? Vous savez ces livres qui parlent de miracles à venir, de progrès spectaculaires, de secrets enfin révélés. La production de méthodes miracles n’est pas l’apanage du golf, mais ce sport est certainement un des plus grands inspirateurs de ce genre d’opuscules. Le swing s’y prête tout particulièrement avec son enchainement d’actions musculaires inhabituelles et en dehors des logiques les plus profondes de l’humain.

Mais revenons à nos moutons, ou plus exactement à nos méthodes. On les reconnaît dès la prise en main; l’ouvrage est souvent peu épais, d’une maison d’édition peu connue, et le titre très ronflant dans la plupart des cas, associant termes majestueux et promesses grandioses. Ouvrons le livre: les premières pages permettent le plus souvent de comprendre que l’auteur est très majoritairement un enseignant de golf, qui enseigne depuis de nombreuses années avec succès. Et ce sont ces succès mêmes qui l’ont incité à prendre sa plume. Et là commencent les malheurs. Comment transcrire pour le lecteur inconnu les judicieux conseils qu’il est si facile de donner à l’élève en face de soi au practice? La tentation terrible de la méthode arrive alors. Cette méthode qui permettrait de systématiser un enseignement, identique et adoptable pour tous. En fait, et la grande majorité des auteurs le savent au fond d’eux, une telle méthode n’existe pas. Chaque élève nécessite une approche individuelle, adaptée à ses capacités physiques et son appréhension du mouvement. Mais écrire ça est impossible, il faut donc trouver «sa» méthode.

Après une intense réflexion, et souvent une mise en pratique sur ses élèves, le pro réussit à définir quelques constantes de son enseignement, qu’il s’efforce de systématiser dans sa méthode. Mais les ennuis ne sont pas finis. Tout d’abord, sa méthode tient en quelques phrases : un peu court pour un ouvrage. Il va falloir donc délayer, faire des schémas, trouver des exemples, enfin arriver aux 200 pages conseillées. Et ça ne suffit pas, il faut maintenant rédiger, et ce n’est pas simple quand on n’est pas un littéraire naturel. Finalement l’ouvrage est fini et rencontre le lecteur, en l’occurrence moi. Ne riez pas, mais à chaque fois j’essaie de donner sa chance au produit comme on dit dans le commerce. Et on ne sait jamais, sur un malentendu, il est peut-être possible que les fameux secrets et méthodes me correspondent par hasard, parfaitement.

Et bien non. Jamais à ce jour je n’ai eu de révélation. J’y ai découvert soit une description d’un enseignement très classique (et mille fois décrit auparavant), soit de l’originalité propice à réjouir les contorsionnistes et les kinésithérapeutes. Une fois déchiffré le texte, et parfois cela représente l’essentiel de travail de l’ouvrage, vient le moment de comprendre en profondeur la pensée de l’auteur. La déception est, il faut le reconnaître, presque toujours au rendez-vous. De secret, je n’en n’ai jamais découvert. De méthode structurée et solide, pas franchement non plus. Et enfin se pose la question de l’accessibilité du propos. Bien que le débutant soit officiellement le lecteur privilégié, le plus souvent les exercices préconisés comme les explications théoriques demandent une connaissance profonde du golf et du swing pour être assimilés efficacement.

Il ne s’agit pourtant pas d’escroquerie, loin de là! La très grande majorité des auteurs est très sincère dans ses convictions et persuadé de la valeur de son livre. Bien sûr, on retrouve ici ou là un gentil filou qui s’est contenté de reprendre des extraits de la prose de ses confrères plus âgés. Mais voila, le don pour la littérature n’est pas forcément associé aux compétences pédagogiques et ces compétences, par essence reflet de l’adaptation de l’enseignant à son élève, refusent avec énergie de se laisser cloisonner dans un système figé.

Pour aujourd’hui je ne citerai pas d’ouvrages parce qu’il existe certainement dans la population des golfeurs quelques individus qui seront statistiquement compatibles avec ces livres. Mais j’ai plusieurs noms en tête…

samedi 21 novembre 2009

Il m'arrive de mettre encore le nez dehors

Nous sommes maintenant fin novembre, et c’est l’époque du travail foncier dans nos contrées, où les compétitions ne se déroulent que d’avril à octobre. La météo également n’incite pas forcément à trainer sur les fairways, quand la pluie tombe à l’horizontale. D’ailleurs, vous avez remarqué que la pluie tombe toujours pile dans le mauvais sens au practice? Mais étant breton et par conséquent inoxydable en vertu d’un axiome mainte fois asséné au touriste de passage qui ose faire une remarque sur nos conditions météorologiques, je ne peux me plaindre sans renier plein de choses très indispensables.

Travail foncier et séances de practice donc, avec un programme chargé. Je ne dispose pas des facilités musculaires et articulaires d’un joueur plus jeune ou plus athlétique, et de tout temps mon sens du rythme a été déplorable. Deux handicaps donc pour exceller naturellement au golf. Ce que la nature m’a refusé, il me faut l’acquérir à la sueur d’un travail assidu. Encore et toujours, je travaille les mêmes points; le backswing, puis l’engagement du corps à la descente.

Ces derniers temps, je m’applique à avoir un backswing plus en bloc, avec une rotation précoce des épaules. J’essaie aussi de ne pas arracher le club au take-away, que ma montée soit le résultat d’une action musculaire maitrisée et non la conséquence d’un élan initial que je me contenterais de contrôler. Dernier point, j’essaie de ne pas armer trop précocement le club, pour ne pas perdre d’amplitude. Rien que ces trois points demandent de l’application. Parce qu’en plus je me dois de les réaliser sans faire de pivot inversé, ni de sway. Et si en plus je suis le bon chemin de club, c’est mieux.

L’engagement du corps reste pour moi une bête noire. Je n’arrive que très difficilement à m’empêcher de lancer les bras au début du downswing. C’est plus fort que moi, mon club est derrière moi et en haut, la balle est devant et en bas, je lance donc le premier sur la deuxième. Au mieux, mon bassin suit docilement le mouvement, et vu de loin par temps de brouillard, l’ensemble fait illusion. Je n‘ai pas encore trouvé l’image mentale qui me permettrait de passer d’un mouvement très artificiel (lorsque je fais un swing en décomposé) à un mouvement plus naturel et évident. Vous voyez, il y a plein de travail en cours et à venir…

jeudi 19 novembre 2009

Vive la science !

Après avoir endormi la méfiance des lecteurs avec un bon livre d’initiation, je vais vous décrire en quelques mots les objets de mes penchants les plus honteux, là où mon coté obsessionnel peut s’épanouir à son aise. Les objets car il y en a plusieurs. Ils sont dissimulés sous l’aspect de classeurs de fonctionnaire, ces gros classeurs gris à levier qui n’inspirent que rarement de désir chez l’humain normalement constitué. Mais ces classeurs contiennent une somme de documents sur le golf, et plus particulièrement sur le swing. Il y a des textes en anglais, en allemand, parfois même en français. Des centaines de pages sur un seul geste. Peu de photos, pas la moindre anecdote. Mais il y a des mathématiques, de la physique, de la physiologie, de l’anatomie. Tout ce que j’ai pu trouver sur le swing de golf et que j’arrive à comprendre.

Mais ces pages, d’où viennent-elles? Il faut croire que le golf est très répandu chez les universitaires, qu’ils soient mathématiciens, physiciens, médecins. Et tous ces éminents personnages ont, un jour ou l’autre, réfléchi à leur capacité à taper plus ou moins bien la balle. Comme ils sont éminents et universitaires, le fruit de leur réflexion ne pouvait déboucher que sous la forme d’un article scientifique, publié si possible dans une revue de référence. Ces articles, je me suis mis à les débusquer depuis quelques mois, et la pêche est très fructueuse.

Honnêtement, certains de ces articles sont vraiment abscons et ne révolutionneront jamais la technique de drive. Par exemple, j’en ai trouvé un dernièrement (plus exactement, un étudiant l’a déniché et me l’a apporté, mon péché mignon commence à être connu) en allemand sur les actions du carré pronateur gauche. Il n’est malheureusement pas en libre accès, sinon je me serais fait un plaisir de vous le faire partager. Bon, je l’ai lu six fois cet article, et j’ai encore du mal. Pourtant je suis sensé connaître assez bien ce dont il parle.

J’en ai quelques autres qui comportent plus de formules mathématiques que de phrases, productions de mes amis physiologistes. Les vecteurs y croisent les moments angulaires, les résistances élastiques s’opposent aux contractions isocinétiques. Et tout ça pour essayer d’optimiser et de rationaliser le swing; quels muscles, quelles articulations, dans quel ordre, avec quelles amplitudes. Et tous ces savants ne sont pas d’accord entre eux. Les «performants» contre les «économes» (ceux qui veulent augmenter la puissance contre ceux qui veulent diminuer le travail musculaire), les «musculeux» contre les «articularistes» (ceux qui raisonnent sur les muscles contre ceux qui se passionnent pour les articulations). A chaque fois des démonstrations implacables, des calculs aiguisés, des postulats inoxydables. Mais qui s’opposent d’un article à l’autre. Grâce à ça, ma perversité est rassasiée au-delà de mes espoirs les plus fous.


Par moments je me dis qu’il doit y avoir au milieu de toutes ces pages quelque chose de proche de la vérité. Je ne la vois pas vraiment (la verrai-je un jour?), mais au moins je comprends un peu mieux l’intérêt de tel ou tel enchainement de mouvements lors du swing. Sinon, j’ai quand même ma chapelle de prédilection, et ce qui tombe bien, c’est que sa doctrine est très connue, et publiée depuis près de 40 ans. Son évangile s’intitule «the Golfing Machine». C’est aride, difficile, et je ne suis pas d’accord sur tout. Le bonheur, quoi…

je me prends pour Bernard Pivot

Le golf suscite une littérature abondante et régulièrement renouvelée. Les nouveaux supports, DVD et internet, n’ont pas ralenti loin de là cette production. Les sujets et les publics visés sont variables, mais les éditeurs avouent sans peine que chaque ouvrage est assuré d’une diffusion très honorable quel que soit son contenu. On trouve quelques ouvrages très techniques, parfois même arides, mais le plus souvent l’aspect est aguicheur, le titre plein de promesses.

Comme la plupart de mes congénères, il m’est arrivé de craquer. En fait, je pense que j’ai craqué plus souvent que d’autres. En rangeant un rayonnage, j’ai compté vingt-deux livres divers et trois DVD commerciaux. Et ce n’est pas tout, j’en ai bien peur; j’ai également accumulé six gros classeurs de textes et documents tirés du net ou de publications professionnelles, ainsi qu’une bonne quinzaine de DVD collectionnant diverses vidéos.


Certains ouvrages m’ont été très utiles, d’autres ne m’ont inspiré que peu d’intérêt. Je voudrais commencer ici par un des ouvrages les plus connus et les plus diffusés actuellement, celui inspiré par Tiger Woods, intitulé «ma méthode», et écrit par Pete McDaniel et Guy Yocom (c’est eux qui ont réellement écrit ce livre, d’après les propos de Woods). On pourrait croire au premier abord que ce livre n’apporterait pas grand-chose, mais détrompez-vous; il a le mérite d’avoir un propos très clair, son contenu est tout à fait adapté au golfeur qui commence à jouer, et il aborde la grande majorité des situations possibles. Il a d’autres avantages; outre l’iconographie impeccable, son propos reste très réaliste; ici nulle promesse de drives monstrueux ni de putts diaboliques. Il n’oublie pas de parler de l’importance de l’entrainement ni ne passe sous silence le travail qui a été nécessaire à Woods pour arriver au plus haut. Enfin, il a une grande qualité, il commence par le putting et le petit jeu, et ne se focalise pas sur le drive.

On peut cependant lui trouver des défauts; tout d’abord, le style littéraire se caractérise par…une absence totale de style; heureusement que le sens est souvent captivant, car l’écriture est peu engageante. D’autre part, le propos est typiquement américain, tant par la narration de la carrière de Tiger Woods que par les particularités du golf mises en exergue. On sent bien que le traducteur s’est contenté d’une traduction littérale, il n’a pas cherché à adapter le texte au jeu européen.

Reste que lorsqu’on fait la somme de ses qualités et de ses défauts, il s’agit d’un ouvrage qui peut très bien faire partie d’une bibliothèque de golfeur.

lundi 16 novembre 2009

Nos élites, suite...

Tout d’abord je voudrais très sincèrement féliciter François Delamontagne pour son résultat de ce week-end. La semaine dernière, à la veille du tournoi, je le voyais encore en position délicate pour sauver sa saison, il a su plus que la sauver en réussissant une troisième place au Master d’Australie, terminant en plus premier joueur du tour Européen. Bravo à lui, tout au long des quatre tours il n’a jamais eu le moindre passage à vide; s’il n’a pas réussi de coups exceptionnels, il n’a jamais non plus lâché de coup, rentrant tous les putts rentrables (rien que ça permet souvent de faire un bon résultat, demandez à Tiger!). Il était dans des conditions pas faciles, seul Français en lice, au milieu du tourbillon créé par Tiger Woods, et le tournoi était un pro-am, ce qui n’aide pas non plus pour faire une grande performance (il semble qu’en fait les amateurs qui lui avaient été attribués ont été d’excellents compétiteurs, et que cela a été une aide en définitive).

L’autre star du week-end a été Grégory Bourdy, qui gagne son 3e tournoi en 3 ans face à un champ très relevé, sur un parcours qui permettait des scores très bas, mais savait aussi punir les joueurs trop intrépides. Il a fait quatre tours très solides, sans baisse de forme, sans être troublé par les autres enjeux dont celui qui retenait l’attention des médias, la place de premier du mérite européen. Il accède à la finale de Dubaï grâce à cette victoire, il sera le troisième Français sur les 58 joueurs qualifiés. De manière moins voyante, Raphaël Jacquelin réussit une très solide cinquième place. Deux joueurs ont donc l’air d’être en forme avant la finale.

samedi 14 novembre 2009

Les wedges nouveaux sont là...

Vous savez que les wedges nouveaux arrivent à grands pas; finies les stries, gravures et rainures qui scalpent des copeaux d’uréthane dès que la face du club s’approche à moins de 10 centimètres de la balle. Finies les balles qui prennent 10 mètres de backspin au sortir des roughs impénétrables. Bon, pour nous pauvres amateurs, vu la pauvreté récurrente de nos contacts, la situation ne va pas trop changer; nous continuerons à ne pas faire de backspin, à voir nos balles rouler leur 5 bons mètres après un coup de 52° tapé du plein centre du fairway.

Ceux qui vont en pâtir, et on peut le voir à partir de ce week-end, ce sont les joueurs professionnels. Ils se sont presque tous vu remettre de la part de leurs équipementiers les nouveaux fers. Ça ne rigole plus du tout comme avant; on a vu dès les premiers tours les joueurs commencer à être franchement pénalisés de leurs égarements en dehors des fairways. Au contraire des épreuves précédentes, les balles tapées depuis le rough touchent toujours les greens, bien sûr, mais elles n’y restent plus comme avant; elles rebondissent et roulent. Longtemps. Et ressortent du green.

Les pros commencent à le dire; fini les drives de fou, qui tombent où ils peuvent tant qu’ils font de la distance. A partir de maintenant, les mises en jeu vont de nouveau être ciselées, plus question de s’égarer. Une balle dans le rough, c’est le risque d’un GIR raté parce que la balle n’aura pas pu être contrôlée comme avant. Mais la parade arrive à grands pas; laquelle? on nous promet des balles molles, tout justes bonnes à jouer un seul trou, mais qui prendront tout le spin que n’arriveront plus à leur donner les nouveaux clubs. Bon, comme elles seront molles, elles iront moins loin sur les longs coups…J’ai eu entre les mains une de ces nouvelles balles; c’est mou, ça risque effectivement de ne pas faire 18 trous tellement la couverture parait fragile, et au putting, comment dire? On se demande si la balle ou la face de club n’avait pas une saleté collée dessus tellement le contact est spongieux…Pour moi, ces balles destinées aux pros, elles ne seront pas pour moi; fragiles ettrop chères à l’usage, pas longues, prenant énormément les effets indésirables aux bois et spongieuses au putting.

mercredi 11 novembre 2009

Où en sont nos élites ?

Avec cette année de compétition qui se finit pour nos joueurs pros, on a un peu envie de se poser quelques questions sur nos meilleurs représentants. Tout d’abord, il faut reconnaître que années après année, Thomas Levet continue de dominer de la tête et des épaules le golf Français, et cette année, une fois de plus, n’a pas vu apparaître qui que ce soit capable de lui contester son hégémonie. Il a su gagner un tournoi et surtout n’a raté que 4 cuts sur les 24 tournois auquel il a participé pour assurer sa qualification pour la finale de Dubaï. Raphael Jacquelin, son dauphin, n’a pas gagné de tournoi et a raté 8 cuts sur 28.

Christian Cevaër a fait sa saison grâce à une victoire, Grégory Bourdy sauve la sienne grâce à 18 cuts. Jean François Lucquin était tranquille, de même que Grégory Havret, leurs victoires de 2008 les mettaient à l’abri de tout souci pour conserver leur carte. Heureusement, parce qu’ils n’ont réussi respectivement que 16 cuts sur 31 et 12 sur 28, chacun n’accrochant qu’une seule fois de l’année un top 20. Jean François Delamontagne est pour le moment le dernier sauvé, grâce à une augmentation de dernière minute du champ des sauvés de 115 à 119. Et il est… 119e. Il devra s’arracher quand même ce week-end pour engranger encore quelques euros et empêcher le retour de ses poursuivants. Rappelons que déjà l’année dernière, il avait déjà été le dernier sélectionné!

Reste maintenant le cas d’autres joueurs: tout d’abord Anthony Snobeck, qui était le seul joueur français issu des qualifications; il n’a jamais réussi à atteindre le niveau de performance nécessaire pour assurer sa position, il a d’ailleurs quitté le circuit européen à l’été. Jean Baptiste Gonnet, qui fêtait sa troisième année sur le circuit n’a pas réussi la performance qui lui aurait permis de sauver sa saison.

Enfin, le cas de Mickael Lorenzo Vera, devenu le chouchou des médias à la fin de 2007, quand il gagne à la surprise de beaucoup le Challenge Tour. Pour ceux qui ne se souviennent plus, il était alors 7e du circuit, quand le dernier jour du dernier tournoi il sort une carte exceptionnelle, lui permettant de gagner ce tournoi et de souffler la première place pour quelques euros. La presse voit alors en lui le nouveau Mozart français du golf, l’attente est énorme. Sa saison 2008 est difficile, mais il s’en sort grâce à quelques cartes lui assurant les gains minimums. Il s’est alors aperçu qu’il lui manquait beaucoup pour espérer tenir sur le circuit, en particulier en termes de physique. Le développement musculaire qu’il a entrepris après 2008 a malheureusement déréglé son jeu qui comportait déjà beaucoup de prises de risque. Les résultats n’ont pas été présents; il ne lui reste plus que la loterie des qualifications pour revenir en 2010.

Donc en 2010, nous aurons 6 ou espérons 7 joueurs qui resteront sur le tour européen, 3 arriveront du Challenge Tour, et nous pouvons rêver de voir deux ou trois supplémentaires entrer dans le champ grâce aux qualifications. 9 au minimum, 14 au très grand maximum, face aux 10 de cette année. Et le plus jeune aura 25 ans, ce qui dans les canons du golf moderne n’est plus si jeune…

samedi 7 novembre 2009

Et enfin le petit dernier...

Il serait plus normal de finir de parler du dernier modèle de clubs du sac, le putter. Ce club renferme en lui seul les contradictions et les paradoxes les plus spectaculaires du golf. Son propos est de faire rouler la balle sur le green vers (et on l’espère dans) le trou. D’un point de vue mécanique et physique, c’est le club le plus simple à concevoir en particulier parce qu’il n’intègre aucune déformation au cours de son usage. Pas de shaft flexible, pas d’influence des capacités musculaires du joueur. Et pourtant… c’est le club qui reste à ce jour le plus variable dans sa forme. Je ne parle pas d’évolution au cours des âges, mais de diversité actuelle.

La longueur passe de 30 à 52 pouces, le poids de 400 à 950 grammes. Rien que ça est assez spectaculaire, sachant que ces dimensions extrêmes sont destinées à des joueurs comparables en taille et poids. Le plus baroque reste quand même la forme des têtes. Cette diversité extrême permet d’ailleurs à une multitude d’artisans de continuer à produire des clubs, rien qu’aux Etats-Unis on recense plus de 500 fabricants de putters, et je ne parle pas d’assembleurs. Il faut dire que la tête d’un putter est un bonheur pour qui possède une machine de fraisage. C’est un bloc de métal plus ou moins torturé avec une face plate. Les règles qui codifient la forme de la tête ont le bon gout d’être tolérantes, la créativité artistique peut s’exprimer pleinement.

Mais comment cela est-il encore possible à cette heure où les simulations en tout genre auraient du pour le moins affiner les paramètres idéaux? Parce que le putting lui-même n’est pas fixé. Comme je l’avais signalé dans une chronique précédente, il y a beaucoup de manières de putter. Que ce soit pour le stance, le grip comme pour le swing. Il y a 20 ans la mode est arrivée des longs putters car tout le monde pensait être atteint de yips comme Bernhard Langer. Il devenait rigoureusement indispensable d’avoir un putter longuissime, dépassant de plusieurs dizaines de centimètres tous les autres clubs du sac. Certains, plus snobs encore que les autres, rêvaient en secret d’avoir un putter plus haut qu’eux.

Puis il y a 10 ans est apparue la folie du putting en ligne. Au placard les grandes perches, les lames en bronze, vive les maillets, chaque année un peu plus lourds et un peu plus volumineux. Les formes de tête ne répondaient plus exclusivement à des critères mécaniques, mais aussi à des préoccupations de design, et certains esprits particulièrement pervers y ont vu un moyen de recycler d'anciens fers à marquer le bétail (ce dernier point, toutefois, n'est pas solidement attesté, seulement suspecté). Histoire de rajouter un peu de couleur, on vit fleurir inserts et gravures de la face, chaque fois nantis d’explications dont le caractère scientifique approchait de la poésie.

Ces derniers mois, il est de bon ton de bannir le putting en ligne, et j’avoue que ça m’arrange bien. Mais n’ayons crainte, quelque chose de neuf va surement arriver d’ici peu, je fais confiance aux esprits les plus créatifs des bureaux d’étude et aux expérimentations des fonds de garages.


PS: je reconnais bien volontiers que toutes ces diversités ont aussi leur utilité, que les longs putters permettent de bien contrôler les yips, que les têtes maillet avec un moment d'inertie très élevé assurent également un mouvement plus stable, etc...

jeudi 5 novembre 2009

Le monde merveilleux mais impitoyable des clubs ; la révélation des hybrides...

Allez, rions un bon coup, parlons un peu des hybrides, ces nouveaux clubs si merveilleux et si nouveaux qu’ils n’existent que depuis 2002. La chose essentielle, et qui ne doit pas faire rire est que cette catégorie de clubs est probablement une de celles qui a le plus fait pour améliorer nos scores. Ces clubs sont nés de quelques constatations; les golfeurs arrivent de moins en moins à jouer les fers fermés, il faut dire que jouer des lofts en dessous de 25° demande beaucoup de précision dans le swing. Ces mêmes joueurs arrivent à jouer avec des bois ouverts, au prix d’un précision modeste, mais ils renâclent à jouer des bois d’un numéro élevé au prétexte que cela fait «vieux». Il s’agit donc de proposer un club qui aurait la précision d’un fer et la facilité d’un bois, et comme il sera nouveau, pas de préjugés à craindre (surtout si on lui fait débuter sa carrière par la compétition).

Les ingénieurs d’une célèbre marque ont donc essayé de créer un monstre, combinant un peu des deux clubs. Les bois ouverts ont l’avantage d’une grosse tête avec un centre de gravité bien reculé qui pardonne beaucoup de fantaisies de décentrage. Par contre, leur shaft est long et plutôt souple, ce n’est pas l’idéal pour la précision. Les fers fermés ont l’avantage d’un shaft plutôt rigide, pas trop long, mais cet avantage ne compense pas la tête par nature petite, légère et très peu tolérante. Il suffit alors de mélanger les deux. On prend la tête du bois ouvert qu’on alourdit et qu’on assemble avec le shaft du fer. Mais il faut que ça ne se voie pas trop, et il faut affiner les réglages. Pour ce faire, on modifie visuellement la forme de la tête, bien qu’on ne touche pas vraiment à ses caractéristiques physiques. Pour le shaft, prendre celui du fer est un peu trop physique pour le golfeur moyen. On bricole, on tâtonne et on trouve que finalement, en prenant un shaft de bois très ferme, un peu plus court et au point de flexion un peu plus haut le bébé se présente bien. L’hybride était né.

Finalement, on a presque réinventé les bois de parcours, qu’on a rendu plus faciles à jouer en les dotant de shafts plus courts et plus fermes, ce qui permet de les jouer aussi en frappant la balle comme avec un fer, et pas uniquement en swinguant comme avec un bois plus classique. On peut décliner le concept en fonction de la cible visée. Faire un hybride qui ressemble beaucoup à un bois, ou qui ressemble plus à un fer. Du point de vue marketing c’est merveilleux. On vendait difficilement quelques bois 5 et 7 à des joueurs qui avaient honte de les exhiber sur les parcours, on vend maintenant des palettes entières d’hybrides 3 et 4 qui trônent fièrement dans les sacs. Et en plus, pour une fois le joueur se retrouve avec un club facile à jouer: shaft pas trop long, fermeté assurant une précision correcte, grande face et équilibrage très tolérant. Les scores tombent, le golfeur est heureux. Elle n’est pas belle la vie?

PS: le premier qui me dit que mes hybrides 3 et 4 dans mon sac sont des bois 5 et 7 déguisés, je lui démonte la tête. Je ne joue pas de clubs de vieux, moi…

mercredi 4 novembre 2009

Le monde merveilleux mais impitoyable des clubs ; nos amis les wedges

A l'autre bout de la gamme, les wedges sont des clubs bien curieux. Ce sont des clubs récents, nés de multiples parents. Leur grand-père à tous fut le sand wedge, né en 1931, club ingrat destiné à sortir la balle des bunkers à la place des autres fers du sac dont la tête souffrait à chaque contact avec le sable. Comme dès les débuts du golf moderne les bunkers étaient profonds, on lui donna une ouverture importante pour bien lever la balle et une tête en coin bien lourde pour qu'elle ne ralentisse pas trop lors du swing. Certains originaux s'en servirent aussi pour quelques approches quand une balle très en cloche s'avérait indispensable.

Mais les années passant, les fers des sacs voyaient leur ouverture diminuer, et le brave sand wedge devint un club de plus en plus indispensable pour les approches. Le fer 9 continuait à se fermer, le sand wedge devenait vraiment isolé. On lui adjoint par la force des choses un petit frère, le pitching wedge, qui ressemblait de fait beaucoup au fer 9 des années précédentes. Puis vint le gap wedge, le lob wedge, etc...Et on finit par les nommer en fonction de leur angle d'ouverture; 52°, 56°, 60°, etc...Ils servaient toujours à sortir les balles du sable, mais aussi à jouer nombre d'approches, injouables depuis que les fers « classiques » perdaient degré après degré. Pour cet objectif, il fallut diminuer un peu leur poids en tête, allonger les shafts aussi. Ils ressemblaient beaucoup à des fers en définitive.

Et là se pose une vraie question métaphysique: qu’est-ce qu’un wedge? La traduction littérale correspond à un coin, comme un coin pour caler une porte. Mais existe-t-il une définition officielle du club? En fait non. Suivant les sources, il s’agit de tout club d’un loft supérieur à 50°, ou de tout club plus ouvert qu’un fer 9, ou d’un club très lourd avec une face ouverte. Et la l’esprit pervers qui peut caractériser quelques malfaisants dont je crains de faire partie se dit qu’en fait les clubs qu’on appelle wedge sont chargés de faire un travail autrefois dévolu aux fers ouverts qui ont disparu, et qu’ils ressemblent un peu à des fers. Alors, pourquoi ne pas juste appeler ces wedges des fers 10, 11, 12?

Vous me parlerez de poids, de taille de shaft, de forme de tête. Pour la forme de la tête, les séries modernes nous ont déjà habitués aux évolutivités de forme entre fers longs et fers courts, même si elles sont dissimulées par quelque artifice cosmétique. Pour le poids, déjà les têtes des fers classiques augmentent de poids à mesure que leur face s’ouvre, et les poids des wedges sont dans la continuité. Les tailles de shafts non plus ne font pas exception.

Reste le fameux wedge flex, ce shaft si spécial qui se doit d’équiper tout wedge bien né. C’est tout bêtement un shaft très ferme, stiff ou xstiff. Pourquoi est-il si magique? Parce qu’on vous le dit, et parce que les pros l’utilisent. Ce sont deux arguments parfaitement acceptables dans ce monde où la raison est loin d’être seule en jeu. Quand on gratte un peu plus, on vous rajoute que plus le shaft est ferme, plus on gagne en contrôle. Très bien donc. Cependant le petit démon en moi ne dort jamais et susurre que les pros ont des xstiff sur leurs wedges, mais souvent leurs fers classiques sont aussi en xstiff. Ils jouent donc des wedges avec un shaft identique à leur série…Et si nous pauvres amateurs avions entre les mains des wedges montés avec des shafts identiques à nos fers, perdrait-on beaucoup en contrôle? Pas si sûr…

Le monde merveilleux mais impitoyable des clubs n°2

Passons aux fers. Clubs intermédiaires, rien ne les rend remarquables, au point qu’on ne parle d’eux que sous le vocable de série. Dans l’esprit du joueur ils sont 6 à 8 à faire un travail un peu ingrat, faire avancer la balle sur le parcours. On pourrait donc les croire à l’abri des sirènes des inventeurs de tout poil, des artistes du marketing. Et bien non: le syndrome de la longueur magique y règne encore. A la différence des drivers, il n’était pas trop possible d’allonger démesurément la longueur des shafts, parce qu’il faut quand même dans le sac des clubs jouables. On a pourtant essayé, et nombreuses sont les séries actuelles dont le club le plus long flirte allègrement avec les 39 pouces, taille difficile à maitriser sans talent certain.

Puisque la taille du shaft se refusait aux désirs des fabricants de complaire à nos égos, il ne restait plus qu’à mentir sans vergogne. Nous vendre des mètres mal étalonnés était impossible, mais on pouvait mentir sur les clubs eux-mêmes. Pas bien méchamment au début, juste en modifiant légèrement l’angle d’ouverture de la face. Un degré de moins, et voila trois mètres de gagnés. Vous me direz qu’un fer 7 auquel il manque un degré ça ne joue pas beaucoup, le seul souci c’est que cette opération s’est répétée au fil des années. Et très souvent même. Savez-vous quelle était l’ouverture d’un fer 7 dans les années 40? Ce n’est pas 30° comme certains actuels, ni même 35°, mais autour de 40°! Soit plus que nos fers 9 d’aujourd’hui.

Les autres clubs au prochain numéro, puis les formes des têtes, les shafts; des histoires encore…

mardi 3 novembre 2009

Le monde merveilleux mais impitoyable des clubs

Si vous jouez au golf, vous avez certainement constaté que les clubs sont de puissants objets dotés de propriétés extraordinaires, parfois même dotés d'une âme. Ils peuvent susciter des réactions contrastées, de l'amour à l'indifférence, en passant par le dégout, la suspicion, la passion. Principaux outils du golfeur (en plus des balles, des gants, des chaussures, des pantalons, des polos, des pulls, et moult autres produits rigoureusement indispensables), ils servent également de support à toute une industrie basée sur beaucoup d'irrationnel, de fantasmes, d'exaltation des pulsions et des sentiments les plus inavouables et les plus intimes.

Leur puissance symbolique est parfois inquiétante. Prenons le driver pour le golfeur standard, soit le golfeur mâle. Ce club est à l'évidence le moyen de satisfaire son désir d'exhibition, de parade et de puissance. En effet, c'est celui qui permet d'envoyer la balle le plus loin, mais c'est aussi le club le plus long, le plus gros du sac. Il n'y a pas plus flatteur pour l'égo. La communication des marques est sans équivoque à son propos. On y parle cent fois plus de longueur que de précision, que notre golfeur devrait d'abord rechercher avant tout. Les concepteurs des nouveaux modèles qui se renouvellent année après année ont intégré cette quête. Pour la satisfaction de tous, on n'hésite plus à rendre l'objet difficile à jouer, mais par instants plus performant.

La meilleure preuve ? la longueur de ce club justement. Aujourd'hui un driver ne peut plus mesurer moins de 45 pouces, nombre d'entre eux atteignent les 46 pouces. Or les études montrent que nous autres amateurs commençons à avoir de sacré problèmes de régularité au delà de 42.5 pouces. Certains pros parmi les meilleurs jouent des drivers d'à peine 44 pouces. Mais voila, en passant de 42.5 pouces à 46 pouces, on peut, une fois de temps en temps, gagner près de 20 mètres. Qu'importe si cela arrive moins d'une fois sur cinq, et que le prix à payer consiste en de multiples balles égarées dans les roughs.

Les autres clubs n'échappent pas aux modes et errements du marketing, ce sera le sujet d'une prochaine notule.


lundi 2 novembre 2009

Une petite balade supplémentaire

Cette dernière semaine m'a amené une fois de plus dans le sud de la Bourgogne, célèbre pour ses vins (sympathisant mais non pratiquant), et ses grandes blondes à la croupe très généreuse. A ceux qui ne verraient que du sexisme dans cette phrase, qu'ils sachent, ces misérables, que je parlais bien sûr des charolaises, qui ont pour destin de finir dans nos assiettes sous forme de rumsteck, filet, entrecôte, gite, bavette, tende de tranche, aloyau,... et certainement pas de jeunes femmes callipyges. Ces "promenades" m'ont laissé un peu de temps pour sortir les clubs du coffre de la voiture. Il faut dire qu'ils y sont à poste fixe, histoire de ne jamais être pris au dépourvu si une occasion se présentait.

Justement, l'occasion s'est présentée à Montchanin (pourtant plus réputé pour ses mines et ses tuileries). S'y trouve le golf du château d'Avoise, golf de 18 trous situé en bordure immédiate du centre-ville. L'aspect n'est pas forcément engageant, puisque le golf longe une route à grande circulation, mais les arbres ont l'air majestueux sur les photos et le plan laisse entrevoir quelques plans d'eau. Au jour prévu, le soleil avait décidé de faire relâche, l'humidité et la fraicheur se disputaient l'honneur. Qu'importe, les balles voleront un peu moins, voilà tout. Sur place, le parking est très vide, et à l'accueil, on me propose de partir quand je le désire, il n'y a aucune réservation pour la journée.

Je suis quand même un peu inquiet: personne une journée de vacances scolaires, est-ce que le terrain serait détruit, ou à l'abandon ? Pourtant le putting green devant le club house est propre. Je vais m'échauffer en tapant un petit seau de balles (les premières balles un peu hésitantes, mais ensuite ça part plutôt sympathiquement), puis quelques putts. Bon, pour les greens, le green keeper ne doit pas être un Attila de la tondeuse, vu que le gazon est bien vif, et assez haut. Donc les balles... ne roulent pas beaucoup. Les rituels finis, allons au départ du 1.

Et c'est à partir de ce moment que je n'ai plus rien regretté de ma journée. Ce premier trou se présente sous l'aspect d'un par 4 gentil, droit, en très légère descente au milieu des arbres. Pas de bosses traitresses, des arbres qui respectent le passage du fairway, des bunkers qui décorent le green. Entame au bois 3, fer 8 sur le green, tout allait bien. Bon, le green m'a taxé trois putts (il faut vraiment attaquer). Le deuxième trou ressemble un peu au premier, il est un peu plus long cependant. Deux bunkers de fairway sont là pour le décor, puisque même moi réussis à les survoler au drive. Le fer 6 suivant trouve un bunker de green. Une sortie et deux putts plus tard, nouveau bogey.

Le 3 change de registre; on sort du bois, un dog-leg, une butte qui cache la tombée de drive (et un bunker) et une vraie longueur de par 4. Ce fut: driver qui a évité le bunker (un coup de chance) puis un hybride 3 qui se pose à droite du green. Une approche et deux putts encore, trois bogeys en trois trous sur un golf inconnu, ce n'est pas si mal. Mais il faut se méfier de trop d'optimisme. le 4 est un trou traitre: à première vue, rien de méchant: par 3 de 135 mètres, juste quelques bunkers autour du green. Sauf que juste derrière le green, se trouve une maison avec une grande véranda. Rien que de la regarder, on croirait entendre le bruit du verre qui explose suite à notre balle trop longue. Bon, à la réflexion, la véranda est quand même beaucoup plus loin que le green, et un fer 7, ça fait 135 mètres, pas 180 entre mes mains. Finalement je crois que j'aurais préféré casser une vitre de cette véranda. Parce que ma balle a bien fait 135 mètres, dans un bunker où elle s'est profondément enfoncée. la sortie fut trop efficace, la balle a survolé le green pour atterrir dans le bunker d'en face. Deuxième sortie, la balle roule sur le green, en sort, et retrouve un bunker. La troisième sortie ne sort pas, la quatrième oblige à jouer sur le coté, et enfin le 6e coup me met sur ce satané vert. On rajoute 3 putts pour le compte, et voila un superbe 9 sur un par 3.

Arrive le 5, et de nouveau quelques arbres; un léger dog leg droit, en montée, une fois de plus le bunker de fairway est court. Drive, hybride 4, me voila en bord de green. Un petit chip plus tard, et deux putts, de nouveau un bogey. Sur le 6, par 5, arrive l'eau dans le jeu. Mon drive fait un joli push dans le bois. Un coup de recentrage puis un bois 3 me mettent à 90 mètres du green, avec la pièce d'eau entre lui et moi. J'ai fait confiance à mon PW, il a gentiment posé la balle sur le green. Trois putts malheureusement me coutent un double. Le 7 est moins intéressant: un par 4 relativement court, large, en montée. Drive et fer 9 (tiens, j'ai encore raté le green), approche, trois putts, double une fois de plus. Le 8 retrouve les arbres. Joli long par 3 en descente, dans la forêt, se finissant devant le lac. Un coup d'épaule malheureux à l'hybride 4 fait rater encore le green et trouver le bunker. Sortie et deux putts.

Le 9 est un tout petit par 5 de 415 mètres. Ça ne m'a pas empêché de d'envoyer mon drive dans les bois, d'utiliser trois coups pour en sortir puis de pousser lamentablement la balle pour un quintuple bogey. A l'inverse le 10 est un gros par 4 de 400 mètres. Un très gros drive et un hybride 4 plus tard, la balle est en bord de green. Approche, deux putts une fois de plus, je n'arrive toujours pas à me faire à la lenteur des greens. Le 11 veut faire peur; par 3 de 150 mètres, de l'eau du départ au green. En fait il suffit de taper avec le bon club; green pris plein centre, deux putts, et premier par de la journée. C'est au 12 que j'ai rencontré les premiers golfeurs, sur ce par 4 qui fait le tour du lac. Bois 3, fer 5 et encore une fois le green raté de quelques dizaines de centimètres. Approche, trois putts misérables pour un double une nouvelle fois.

Le 13 est un par 5 facile; drive, hybride 3 et PW, me voilà sur le green. On passe sous silence le nombre de putts qu'il a fallu pour finir ce trou et on arrive au 14. A ce moment je commence à sentir que je ne joue pas si mal, en dehors du putting. D'ailleurs, si j'arrêtais de vouloir systématiquement planter les mats au lieu de viser juste les greens, je ferais plus de GIR. Et cela se confirme au 14 (drive, fer 7), au 15 (bois 3, fer 8) pour un bogey et un par. Le 16 est un gros par 3 en descente. Cette fois-ci pas de coup d'épaule, balle sur le green, par. Le 17 subit un sort similaire: drive, fer 9, par de nouveau. Puis le 18 clôt les hostilités. Petit par 5, j'ai failli le toucher en 2 après drive puis bois 3. Une approche plus tard, trois putts ont apporté le point final.

Il était d'ailleurs temps, l'humidité s'attaquait de plus en plus à mes maigres os. Ce que j'ai retenu de cette journée? Que j'ai mieux joué que depuis longtemps même si le sore n'est pas des plus flatteurs: 4 pars, 8 bogeys, 3 doubles, un triple, un quintuple et un sextuple, soit +28, et surtout un total exceptionnel de 45 putts!!! En dehors de ce satané putting (la roule tellement inhabituelle m'a fait négliger toute concentration sur ce secteur) je n'ai pas raté beaucoup de coups. J'ai même eu le plaisir d'avoir quelques belles balles très bien contactées. Il reste juste à les réussir plus souvent.

mardi 20 octobre 2009

les deux dernières...

Le week-end dernier a été la conclusion de ma saison de compétitions. Tout d'abord, j'ai dû à mon index élevé d'être utilisé comme "joker" pour l'équipe de club dans le championnat du Finistère. La compétition se déroulait en stableford sur le golf de Pen ar Bed, un 9 trous du coté de Brest. Comme je ne l'avais jamais joué, j'y ai effectué une reconnaissance au préalable. Dès ce moment l'affaire ne semblait pas des plus faciles, car nombre des trous présentaient des pièges. Pourtant le parcours est court, mais le véritable challenge ce sont les greens, pentus, surélevés, durs, bordés de bunkers et de hors limites. La reconnaissance m'a permis de noter les principales distances, découvrir nombre de pièges, de définir une stratégie de jeu.

Le jour du parcours, au petit matin, la situation était pire que prévue. Les départs étaient reculés au maximum de ce que permettait le terrain, bien que toujours affublés des repères jaunes, histoire que le slope reste bas. De plus les greens semblaient ne plus avoir été arrosés depuis ma reconnaissance quatre jours auparavant, et arboraient une teinte brunâtre peu engageante. Et de fait les déboires ont vite commencé.

Sur le premier trou, l'entame m'avait placé à l'endroit voulu, à une cinquantaine de mètres du green situé au sommet d'un tertre. J'étais à ma distance idéale pour un coup de wedge qui arrêterait la balle net au premier rebond. Mais la balle n'a pas pitché comme prévu, elle a au contraire rebondi à près d'un mètre de haut puis a roulé en arrière le long de la pente, quittant le green, dévalant le tertre et échouant dans un bunker. La sortie de bunker et deux putts ont conclu l'affaire en bogey. Le plus surprenant était que malgré le rebond spectaculaire le green ne montrait pas la moindre marque de pitch.

Le deuxième trou était défendu par un rough particulièrement dense en bord immédiat de green. Mon troisième coup sur ce par 5 est allé s'y loger après avoir rebondi sur l'entrée du green. Il fallut deux coups pour revenir sur le green, puis deux putts encore.

Et les trous suivants ? Une succession de balles rejetées par les greens durs comme du béton, ou logées dans des roughs impénétrables. Sur les deux tours, seulement 4 pars et 5 bogeys, une impression de ne plus savoir jouer tant les balles refusaient de suivre les trajectoires voulues. Le plus comique de cette triste aventure fut qu'à la sortie ma pitoyable performance était loin d'être la pire, je me classais même dans le premier tiers des joueurs malgré mes 13 points brut et 27 net.

Le lendemain se déroulait la dernière compétition de l'année à Cornouaille. Départ très matinal, avec un soleil à peine levé et une fraicheur intense. J'y ai joué de manière frustrante; nombre des attaques de green ont raté leur cible, me coutant un coup supplémentaire, ou plus rageant encore, des putts pas assez attaqués qui se sont arrêtés avant le trou. L'addition de tout ça fut une carte très médiocre, 4 pars et 7 bogeys, 15 points brut et 35 points net.

Et cet été en définitive...

Alors que la saison de compétitions vient de s'achever à Cornouaille, il est plus que temps de faire un petit bilan de cette saison estivale. Elle a été caractérisée par de nombreuses compétitions de club, où les zone tampon se sont accumulées. Quelques petites performances toutefois, mais aussi quelques ratés mémorables. Cela a aussi été l'occasion de voir si les greens étaient plus verts ailleurs qu'à la maison. Enfin, les expérimentations personnelles ont jalonné ces derniers mois.

Les compétitions ont été somme toute les principaux moments où j'ai fait des parcours complets. Suivant les périodes, soit le petit jeu était solide, soit les entames prenaient le dessus. Seul le putting est resté stable tout au long de la saison, performant pour mon niveau, mais il faudra un jour se décider à attaquer un peu plus. Le lag putting assure les cartes (un premier putt joué pour en avoir un second donné) mais un jour où l'autre, il faudrait essayer de ne prendre qu'un seul putt sur les distances de moins de 3 mètres. Mais mine de rien, l'expérience accumulée de jeu avec de la pression (minime, certes) est toujours positive.

Se balader en dehors de son parcours habituel était devenu indispensable. J'ai pu me rendre compte que notre parcours habituel n'était pas si facile que ça et qu'il proposait des trous souvent longs (les par 4 y font en moyenne 350 mètres). Pour ce qui est de l'entretien, je ne peux que féliciter chaque jour les jardiniers. Jamais nous n'avons eu le moindre souci; chaque brin d'herbe est amoureusement peigné, d'un vert éclatant de santé. Les roughs attrapent les balles mais acceptent de les rendre, les bunkers disposent d'un sable moelleux à souhait y compris au lendemain de pluies. Les autres parcours que j'ai pu découvrir n'offraient souvent pas le même niveau d'excellence.

Et mes expérimentations... elles ont été directement liées aux incompatibilités d'horaire entre mon pro et moi. Faute de cours pour stabiliser et faire progresser mon swing, j'ai cherché à avancer un peu par moi-même. J'ai trouvé du positif, avec enfin une vraie stabilité du bas du corps au backswing, par moment j'ai même associé un tempo meilleur. Par contre je me suis enfermé dans une recherche stérile du lag, encore inutile à mon faible niveau. L'armement précoce et le désarmement tardif ne sont pas les voies à privilégier tant que les piliers ne sont pas en place. Je dois encore travailler la connexion entre le torse et les bras avant de me lancer dans la recherche de la puissance ultime. Depuis l'automne, les cours ont repris, et tout rentre dans l'ordre.

jeudi 8 octobre 2009

Un peu de profondeur au putting

Voici ce qu’a écrit récemment Stéphane Calem, célèbre enseignant de golf :

la routine préparatoire.
Les bras sont relâchés et les mains tombent verticalement sous les épaules. Cette position requiert une légère flexion des jambes et du dos en respectant un espace suffisamment important pour le passage des mains.
L’inclinaison du dos ne doit pas supporter tout le poids du corps.
Les yeux sont au dessus et parallèles à la ligne de jeu, la tête peut se placer derrière la balle comme Jack Nicklaus.
Une attention particulière doit être portée à l’alignement des épaules et des avant-bras car ils sont les moteurs du mouvement et ils déterminent le plan de putting.
Les pieds, genoux, hanches, coudes, épaules, yeux sont parallèles à l’adresse, et cette posture ne doit pas s’ouvrir pour mieux voir la ligne de putt.
Le triangle “épaules-bras” est parfaitement parallèle à la ligne de jeu.
L’écartement des pieds est égal à la largeur des épaules pour une meilleure stabilité du bas du corps. Cette immobilité est accrue par une position légèrement rentrée des genoux (cf Arnold Palmer).

routine

Il est impératif de construire une routine rythmée et répétitive.
1) Imaginez la trajectoire de la balle dans le trou avec les deux yeux (vision binoculaire), faites quelques putts d’essais, le corps et la tête toujours face à l’objectif.

2) Marchez à votre balle parallèlement à la ligne de jeu en préservant le même rythme.

3) Se placer parallèle à la ligne de jeu, le putter est posé square dix centimètres à gauche de la balle.

4) Faites au moins trois putts d’essai en regardant le trou afin de ressentir la vitesse du putter et de la balle.

5) Placez le club derrière la balle en avançant le pied droit puis le pied gauche.

6) La balle doit être frappée dans les huit secondes qui précèdent le dernier mouvement d’essai (le feeling est une mémoire à court terme qui s’estompe de 30% à chaque seconde écoulée au-delà de ce délai.

Au delà de la routine, le rituel est une fabrication très personnelle du joueur juste avant de démarrer son club. Le subconscient (capacité inconsciente) programme un geste mille fois répété au practice grâce à un "top départ” matérialisé par un fin mouvement de main, de tête ou de bras …
La routine n’est pas une révision de la mécanique et doit impérativement être exécutée dans le même rythme que votre putt (ce rythme personnel ou morphologique peut être travaillé avec l’utilisation d’un métronome).

Le focus est la visualisation de la ligne de jeu et de la trajectoire de la balle : La vision est binoculaire, les yeux parallèles au sol. Les mouvements à vide se font en regardant le trou afin de ressentir l'amplitude du geste et la distance à parcourir. Le focus et les différents déplacements du corps sont cadencés dans le même rythme.


L’exécution du putt

1) Les pieds, genoux, hanches, coudes, épaules, yeux et visières sont parallèles à la ligne de jeu, la face de club est perpendiculaire.

2) La tête de putter s’éloigne lentement de la balle par l’intermédiaire du “triangle” des épaules et des bras. La montée est en ligne, le putter suit parfaitement la ligne de jeu. Les épaules s’articulent autour de la colonne vertébrale. Les hanches, jambes et pieds sont verrouillés. La balle est placée 3 cm devant le point le plus bas de l’ arc de cercle. La tête est restée immobile durant le mouvement ainsi que le centre de gravité. L’épaule gauche se baisse, la droite se lève, elles restent parallèles à la ligne de jeu. La tête de club est square.

3) La transition entre la montée et la descente du putter est un élément déterminant car le club doit rester sur un rail idéal durant tout le mouvement. Tout comme le pendule, ce changement de direction est provoqué par la force inertielle du putter (fortement lesté en semelle). L’erreur est de ramener le club par la force des mains et des poignets, le club quitte alors son chemin et cogne la balle au lieu de l’accompagner.

4) Au finish, l’épaule droite est plus basse que la gauche, les épaules sont parallèles à la ligne de jeu. La tête de club est square et pointe vers l’objectif.

5)Les putts courts de moins d’un mètre, le putter suit la ligne de jeu, le mouvement est symétrique, la frappe est franche.

6) Les putts de distance moyenne, les mains sont face à la cuisse droite au back-swing, le club se déplace toujours en ligne.

7) Les longs putts de plus de 5 mètres, à la montée, les mains sont au delà de la cuisse droite, le club est à l’intérieur de la ligne de jeu, square à l’impact et à l’intérieur au finish.

Le Balancier

Le mouvement est symétrique ou bien 1/3-2/3, ma montée étant moins importante que la descente et ce, quelque soit la distance. L’erreur classique est de varier les longueurs de putt à partir d’un élan toujours identique. Le dosage devient donc aléatoire car il provient d’une accélération plus ou moins brusque du club à l’impact. Le véritable dosage doit impérativement venir de votre balancier qui monte le putter graduellement.

Exemple : amener la tête de putter jusqu’au pied droit équivaut à un putt court 5)
les mains au niveau de la poche droite détermine une distance moyenne 6)
et au delà, c’est un long putt 7).(voir ci dessus)


Stéphane Calem nous décrit ici une vision intéressante du putting, qui est la vision qu'il en a. C'est certainement celle qu'il réussit à enseigner avec le plus d'efficacité, et qui donne les meilleurs résultats avec ses élèves, et je dis bravo. Elle est cohérente avec les putters "modernes", c'est-à-dire fortement lestés en tête.

Cependant il me semble que cette vision ne soit pas la seule qui existe, et je voudrais présenter quelques points de réflexion. Sa vision reste, sur ce que j'en ai compris, basée sur un putting "en ligne" du moins sur les putts courts et moyens. Elle est complétée par un balancier très naturel, où le poids du putter assure la grande majorité du mouvement. La participation volontaire du joueur est limitée surtout à l'armement (ou prise d'élan), la suite du geste demandant des membres supérieurs très passifs (sans être mous toutefois, plutôt comme des barres de transmission).

Or on peut critiquer quelques points. Ce mouvement n'apparait pas comme évident sur un plan biomécanique. Il est basé essentiellement sur une mobilité de la ceinture scapulaire sur le torse, et ceci dans deux plans. Chaque omoplate va alternativement associer élévation et rétropulsion, puis abaissement et antépulsion. Les articulations gléno-humérales resteront peu mobiles. Ces groupes musculaires mis en jeu malheureusement ne sont pas les plus adaptés aux mouvements fins, les muscles permettant l'élévation et l'abaissement étant moins précis que ceux permettant l'anté ou la rétropulsion (c'est normal, il s'agit de muscles essentiellement posturaux).

D'autre part, l'inclinaison du torse va être déterminante pour obtenir la fluidité et la précision nécessaire au geste. Plus l'inclinaison du torse sera importante, plus les mouvements des omoplates seront précis (permettant un contrôle plus fin de l'amplitude du backswing et par là la longueur du putt). Accessoirement, les gléno-humérales participeront plus au geste global. Mais cette inclinaison importante du torse entraine un équilibre moins sûr, avec par réaction une mise en tension plus importante des groupes musculaires dorso-lombaires et des membres inférieurs.

L'association entre un corps globalement en tension musculaire et des membres supérieurs relâchés n'est pas si évidente que ça à réaliser, et peut être à elle seule source de mouvements incontrôlés, dont les yips. Les belly putter et long putters permettent de s'affranchir de la nécessité du relâchement des membres supérieurs, en réalisant un bloc unique de la totalité des membres supérieurs, les seuls mouvements restant autorisés étant les mouvements des omoplates qui ne pourront se réaliser que sur un seul axe.

Il existe d'autres alternatives au putting en ligne et en balancier, qui elles aussi sont loin d'être "l'arme fatale". Une technique est le putting en arc de cercle qui se rapproche du swing des autres clubs. Le swing devient intérieur-intérieur, en arc de cercle. Son principal avantage biomécanique au niveau de la ceinture scapulaire est qu'il favorise la mise en jeu de groupes musculaires et d'articulations plus précis, car les mouvements impliquent plus anté-rétropulsion que d’élévation-abaissement. Egalement ce mouvement nécessite moins d’inclinaison du torse, la stabilité du corps demande moins de tension des muscles posturaux.

Mais ce mouvement ne se prête pas à la technique du balancier, car le poids de la tête du putter la ferait sortir de l'arc voulu. D'autre part, comme les gléno-humérales sont plus en jeu, la face du club s'ouvre au backswing et se referme au DS. Le risque est alors grand de ne pas avoir une face square lors de l'impact. Comme le mouvement ne peut être du balancier, on rentre dans le domaine des mouvements actifs des membres supérieurs, la tête du club reste en permanence sous le contrôle du joueur. Le poids de la tête n'est plus forcément un allié, car le joueur a besoin de grandes remontées de sensations, l'inertie d'une tête lourde les masquerait en partie. Cette technique demande donc un putter plus court et plus léger.

Un autre point est à prendre en considération, il s’agit de la facilité avec laquelle on produira un bon contact de manière répétitive. Un putting en ligne avec un club lourd permet un bon contact à partir du moment où l’alignement initial est correct, et cette technique est facilement reproductible. A l’opposé, le putting en arc de cercle nécessite, comme le swing classique, d’avoir un tempo précis et un chemin de club maitrisé pour avoir un bon contact.

Ces deux techniques ont leurs avantages et leurs inconvénients. Le putting en ligne assure un contact correct et répétitif sans effort particulier, il permet un contrôle de la distance médiocre à acceptable (en raison de la médiocre adéquation des groupes musculaires avec la fonction désirée) mais reproductible même s’il manque peut-être de précision. Par contre, les mouvements parasites indésirables sont mal évités (à moins de passer sur des putters longs), et les sensations perçues par le joueur sont faibles. Le putting en arc permet un contrôle très précis et maitrisé de la longueur, les mouvements parasites ont une probabilité plus faible d’apparaître, les remontées de sensations sont importantes. Par contre la reproductibilité est très médiocre, le risque de contact imparfait est réel, et finalement on peut avoir des erreurs d’orientation de la face du club.

Dans les paramètres, il ne faut pas oublier la stabilité de la technique sous pression. Le putting est une situation à fort potentiel de tension nerveuse, puisqu’il survient à la conclusion de l’évènement (en l’occurrence finir le trou). Le putting en ligne suppose un bon relâchement des membres supérieurs qui pourra être affecté en cas de stress, avec au pire apparition de yips. Par contre, en absence de yips, le risque d’erreur de contact ou d’orientation de la face de club reste faible. Le contrôle de la distance dépendra également du relâchement, on pourra voir des erreurs survenir sur ce point. Le putting en arc, lui, ne va pas ou peu être affecté par des erreurs de distances liées au stress tant que le tempo est conservé. Par contre, en cas de perturbation du tempo, les erreurs arriveront. D’autre part, les erreurs d’orientation de face et de contact apparaîtront facilement.

Quelle voie choisir ? La réponse n’est pas évidente. A priori le putting en ligne est plus facile à maitriser de manière acceptable et permet des résultats plutôt rapides et corrects. Le putting en arc demande beaucoup plus d’entrainement pour être maitrisé, les sources d’erreurs sont variées. Par contre, il permet probablement de meilleurs résultats lorsqu’on cherche l’excellence, car n’oublions pas que c’est en pratique la seule technique permettant de réaliser des longs putts.




mardi 6 octobre 2009

Les grands esprits...

Ce soir, j'ai découvert qu'un des célèbres golfeurs de la toile a des idées qui s'approchent des miennes pour le putting. Il a pourtant bénéficié par un des clubmakers les plus réputés d'un club parfaitement équilibré, facile à jouer, stable, et qui lui réussit. Mais son putter est lourd, comme la plupart des putters à la mode. Parce que les putters lourds sont stables, peu sensibles aux petits coups de poignet, ralentissent moins avant l'impact. Comme c'est un perfectionniste qui s'entraine beaucoup, il a fini par être gêné par le poids du club qui gomme toutes les sensations, comme un fer de débutant avec sa semelle très large.

Il va se diriger vers des têtes plus fines, plus légères. Peut-être que ses performances vont diminuer les prochaines semaines. Mais ce n'est pas si grave parce que des compétitions, avec la mauvaise saison qui arrive, il y en a moins. Et ses performances vont retrouver son niveau antérieur. Avec un petit plus: ses erreurs seront moins grandes qu'avant. Et quand il sera sur les greens des grand prix, sous pression, il évitera plus de 3 putts. Il a beaucoup de travail en perspective, mais un travail majeur pour son avenir avec la petite balle blanche.

Sinon, changeons de sujet un peu; hier, je suis allé jouer une compétition sur le links du golf de Ploemeur Océan. Y faire un score n'était pas vraiment évident, je ne connaissais pas le parcours, et la partie promettait d'être très longue en partant par groupes de 4. Pour ceux qui ne connaissent pas ce parcours, il s'agit d'un links, relativement long (5810 mètres des jaunes), pas très large, avec des roughs impénétrables constitués d'ajoncs, de nombreux trous en aveugle, et pas mal d'eau en jeu. On rajoute à ça le vent, et hier de la pluie à mi-parcours qui ne pouvait faire oublier que le sol était dur comme de la pierre et l'herbe grillée. Pour couronner le tout, le carottage datait de 15 jours, les greens ne s'en étaient pas encore remis.

J'ai bien entendu payé le prix de ses difficultés: 8 pénalités pour balles perdues dans les roughs ou HL, un peu suite à des erreurs de swing, mais surtout par méconnaissance du parcours. En rajoutant à ça un jeu très lent (plus de 6 heures), le score n'était pas reluisant à la fin. Mais ce parcours mérite mieux que son état d'hier, il offre à mon avis de réelles possibilités de faire un bon score.

vendredi 2 octobre 2009

Et le putting ?

Certaines idées ont la vie dure, et sont devenues au fil du temps des vrais lieux communs. Par exemple, garder le bras gauche tendu au backswing, ou garder les yeux sur la balle pendant le swing. Celui qui m’a interpellé aujourd’hui, c’est l’idée selon laquelle le putting ne serait qu’une histoire de feeling, que ça resterait très personnel. Cette idée me semble très réductrice déjà, mais ce qu’elle sous-entend est pire. En effet cela sous-entend que chacun devrait y arriver avec sa technique personnelle? Et ça je ne suis plus d’accord.

Faites un test lors de vos séances sur le putting green (si vous y êtes, c’est déjà bien), ou plus prosaïquement sur les greens de votre parcours. Ne vous observez pas vous-même, mais vos partenaires. Au lieu de regarder leur balle, écoutez et regardez leur swing. Ont-ils le même tempo d’un putt à l’autre, le contact fait-il le même bruit, y a-t-il des mouvements des poignets et des mains, la tête de club suit-elle le même chemin? Je pense que vous verrez soit beaucoup de variations, soit moins. Et dans ce cas-là, il y a fort à parier que le nombre de putts sera assez faible.

Parce que le putting reste un swing de golf avant tout. Le but reste de propulser la balle par un contact franc de la tête de club, et que cette balle parcoure la distance prévue selon le chemin voulu. Pour qu’on puisse prédire cette trajectoire et cette distance, il faut que la frappe soit contrôlée et reproductible. Donc qu’elle soit similaire d’un coup à l’autre. Or votre partenaire, si vous l’avez observé en détail, aura probablement topé quelque putts, grattés d’autres, fait des slices et des hooks, décentré ses frappes. Le problème c’est que ces fautes ne sautent pas aux yeux comme au driving. Pourtant elles sont là, et elles expliquent probablement plus de putts qui ne rentrent pas que d’erreurs de lecture de pente.

Mais cette technique de putting, on a voulu s’en occuper pour vous, sans vous le dire vraiment. Tout d’abord en vous faisant putter «in line», ce qui diminuait les erreurs d’orientation de la face, et augmentait la probabilité de contacter la balle square. Mais ça ne règle pas vraiment le tempo, ni le centrage sur le sweet spot, ni les tops et les grattes. On vous a aussi proposé des putters lourds, très lourds, qu’on laisse balancer. En fait on vous propose d’utiliser un putter qui fait le travail tout seul devant vous. Le balancier libre devant vous permet d’avoir un tempo plutôt régulier, et reproductible.

Et bien je pense qu’on doit pouvoir apprendre à putter sérieusement, acquérir une technique fiable, stable, reproductible. Nous nous y employons déjà avec des clubs autrement plus longs, maniés avec une vitesse autrement plus rapide. Travaillons nos putts comme nous travaillons nos swings, maitrisons le backswing, le plan et le chemin de la tête, astreignons nous à centrer nos contacts, à éliminer tops et grattes, avoir un contact square. Pensons à notre tempo, à la traversée de la balle, à la position de nos mains à l’impact, à notre finish.

Cet entrainement peut se faire chez soi aussi bien que sur le putting green. En pratique nous n’avons pas besoin de trou vers où viser, juste une zone plate. Il faut travailler jusqu’à ce que nos contacts soient bons, que voir la balle suivre la trajectoire visée ne soit plus une heureuse surprise mais une suite naturelle de notre swing, comme nous voyons notre balle décrire une courbe élégante et prévue à la suite de notre coup de fer 7.

mercredi 30 septembre 2009

Quels clubs dans son sac ?

Les règles imposent 14 clubs au maximum dans son sac de golf, mais des milliers de possibilités s’offrent à nous. Il est un club auquel personne ne peut échapper, c’est le putter. Restent 13 clubs à définir. Là commencent les débats; des bois, des fers, des wedges? Il n’y a à mon avis pas de réponse figée, le parcours à jouer et l’état de forme du moment doivent faire adapter son sac. Actuellement, pour jouer à Cornouaille, j’ai un driver, un bois 3, deux hybrides 3 et 4, des fers du 4 au PW, deux wedges à 52 et 56°.

Le driver parce qu’à mon niveau, je vais prendre 12 départs avec. 12 trous qui proposent un départ pas trop court, ni trop piégeux avec de multiples hors limites. Le bois 3 va servir sur les fairways de deux trous, c’est peu mais il avance bien. L’hybride 3 va servir sur deux départs et quatre fairways. L’hybride 4 va très peu servir, uniquement en cas de rattrapage après un coup raté précédemment, pour faire la longueur voulue. Le 56° va servir pour les approches courtes et les sorties de bunker de green.

Vous avez vu, j’ai rangé les wedges avec les fers. Parce que j’ai choisi d’avoir des wedges montés comme des fers courts, avec des shafts identiques aux fers au lieu d’être montés sur des barres à mine. Pour moi un wedge monté sur du xstiff comme le proposent les fabricants est idiot. Je ne joue pas du xstiff sur mes autres clubs, tout juste un regular retippé. J’ai besoin d’avoir un shaft qui conserve une certaine souplesse lors du swing. Sur les pleins coups j’y gagne en confort et facilité de jeu. Sur les coups en contrôle, exécuté avec une fraction seulement de puissance, jouer du regular ne me pose aucun problème de feeling. En fait j’ai dans mon sac 9 fers, du fer 4 au 56°.

La forme me direz-vous, elle change ? En fait non. Comme je joue une série combo sans le dire (grands fers en cavity back, petits fers en lame), les wedges ont une forme très proche de celle des petits fers. Et le bounce? Tout d’abord sur le 52° le bounce est faible, comparable à celui du PW. Sur le 56°, le bounce a été important. Mais il ne l’est plus tant que ça. Il a subi une cure d’amincissement, pour rendre le club plus versatile. Et les sorties de bunkers en restent ni plus ni moins difficiles.

L’autre tarte à la crème golfique c’est le loft des bois. Je sais que je pêche sur mon driver. Il est à 10.5°, alors que je devrais jouer un 12 ou 13° vu ma vitesse de swing. Mais e n’ai pas encore franchi le "fossé intellectuel" et accepté de jouer un "club de vieux". Pour le bois 3, rien à dire, il part actuellement sans difficultés. Les hybrides font leur travail d’hybrides, faciles à jouer. Si je devais changer quelque chose dans un avenir proche, ce serait finalement le driver. Pour le loft si j’étais raisonnable, mais plus probablement pour la longueur du shaft. Je suis bien certain que je gagnerais à jouer un club un peu plus court.

Se mesurer

Le golf est un sport qu'on peut aborder de nombreuses manières; pour certains, c'est un prétexte pour une vie sociale. Ils ne conçoivent ce sport que comme un moyen de réunir des gens dont les intérêts et le mode de vie est similaire au leur. Pour d'autres, le golf est un moyen de quitter le quotidien, c'est leur espace de nature, certes très policée, où ils oublient les soucis de leur vie professionnelle. Pour quelques uns c'est une voie de méditation et de recherche du soi, comme peut l'être le yoga ou d'autres activités demandant un engagement complet, un entrainement, une recherche d'un perfection. Enfin pour les derniers le golf est un sport avant tout, avec des objectifs à atteindre, des adversaires à dépasser.

je suis certainement dans les deux dernières catégories à la fois. L'idée d'une recherche d'un mouvement parfait m'attire, de même que les contraintes qu'on peut ajouter, comme de jouer avec de beaux clubs plutôt que des clubs efficaces. Mais soyons honnêtes, j'aime avant tout la compétition.

Je fais des compétitions parce que c'est des compétitions. Parce que pendant 18 trous, je n'aurai pas la possibilité de remettre une balle si quelque chose m'a gêné pendant le swing, je devrai me conformer à des règles très précises, je serai seul face au parcours, sans l'aide des partenaires de jeu. Et comme dans toute compétition, mon résultat ne sera pas caché, on pourra même le comparer à celui des autres si l'envie nous en prenait. Bien sûr l'index reste important, parce qu'il montre que j'ai réussi de temps en temps des performances, et surtout parce que la fois suivante le challenge sera plus haut.

Quand dans mon club le dimanche il n'y a pas de compétition, j'épluche les calendriers des clubs voisins pour en trouver une. Peu m'importe si le golf est dur ou non, s'il est réputé pour faire baisser l'index ou au contraire les performances y sont impossibles. J'y vais pour jouer, faire de mon mieux, et essayer à chaque fois de ramener un score. Peu m'importe si ce jour là le temps est terrible et que je ne ramène que 34 points. Si je suis en tête de ma série avec ces 34 points, je suis le plus heureux.

Si je suis dans une période où mon swing m'a quitté, je continue les compétitions malgré tout; peut-être arrivera-t-il le déclic qui fera réapparaitre mon jeu. Pour l'instant, j'en suis à 26 compétitions depuis le printemps, et la saison n'est pas finie...

samedi 26 septembre 2009

Jouer ailleurs qu’à la maison

Une des étapes de la vie d’un jeune golfeur, après la découverte de "son parcours" de golf, est d’aller voir ailleurs si l’herbe pousse de la même manière. Pour moi la situation était un peu différente; j’avais déjà visité beaucoup de golf avant même de savoir tenir un club. On m’avait déjà expliqué en long et en large les subtilités des architectures, des intégrations dans les paysages et l’apport des éléments extérieurs, ainsi que la construction et l’entretien.


Il n’en restait pas moins que je ne connaissais jusqu’au printemps de cette année que mon club d’origine, et j’en appréciais l’entretien exceptionnel. Des compétitions m’ont poussé à visiter d’autres terrains. Et le golfeur novice comme moi est perdu. Le choix du club redevient compliqué, les greens ne sont pas les mêmes, on tombe de nouveau dans les pièges qu’on avait appris à éviter. Les scores ramènent à une humilité qui ne devrait jamais nous quitter.


J’ai donc visité au cours de ma très courte carrière, clubs en main les terrains du sud Finistère, certains réputés faciles, d’autres impossibles. Il ne faut jamais écouter ce genre de réputation, qui ne repose souvent sur pas grand-chose. Un tel terrain est réputé facile parce que les fairways sont larges et plus durs et la balle y roule davantage, alors que les greens sont moins rapide et la balle tient mieux. Un autre a une réputation d’injouable à cause de ses pentes et de restes de trèfle sur un ou deux greens. Pourtant le premier a beaucoup de hors limites et de roughs très profonds qui avalent les balles sans espoir, et le second n’est pas si long et ses difficultés sont bien visibles, franches, sans piège dissimulé.


J’ai aussi visité un golf agricole en Saône et Loire, le golf de Givalois. Un 9 trous créé par des passionnés, bénévoles pour la plupart, qui ont tout fait eux même. Dessin, terrassement, plantations, mise en place du club house, entretien, rien ne leur a échappé. Et le résultat est loin d’être risible. Chaque trou a sa personnalité, aucun ne ressemble aux autres. Des fairways étroits, des dévers, des rough, des hors limites, le parcours se défend. Il a un point "noir" cependant, et ce n’est pas l’entretien, ni le tarif, un des moins cher que je connaisse. Ses greens sont très difficiles, ondulés et pentus. Y réussir de beaux putts relève du challenge tant qu’on ne connaît pas bien ses pentes. Un green même est trop pentu à mon avis, les balles ne tiennent plus s’il est tondu à une hauteur normale.


Sur ces parcours j’ai fait quelques compétitions, en général moins bonnes qu’à domicile. Mais après chacune de ces compétitions, rejouer sur son terrain habituel a été plus facile. Je pense qu’être confronté à la nouveauté permet d’ouvrir son esprit à la diversité des coups possibles, et une fois de nouveau sur son terrain, quand la balle ne tombe pas exactement à l’endroit voulu, la situation nous parait bien moins complexe, car plus de solutions viennent à notre esprit.