lundi 27 septembre 2010

One more time

Hier aux aurores je jouais une de mes dernières compétitions de la saison. Pour les partenaires, c'était très contrasté; d'un coté un écossais, Stewart, Il est tombé amoureux de la Bretagne il y a déjà dix ans et y passe tous ses étés. Il ne parle presque pas un mot de Français (ce qui n'est pas un problème pour moi), et il fut un joueur de très bon niveau (handicap 4) avant d'être victime d'un gravissime accident de moto il y a quelques années. Il ne se déplace depuis plus guère qu'avec un petit quad électrique en raison d'une jambe gauche complètement raide et non fonctionnelle. Son handicap s'en est ressenti, il joue actuellement autour de 20. Il refuse de concourir en handisport alors qu'il pourrait parfaitement y prétendre, car dit-il, il n'est pas victime d'un handicap fortuit, mais seulement affecté par la conséquence de ses actes. C'est aussi un grand connaisseur des règles, il est arbitre officiel. Nous avons déjà joué ensemble à de nombreuses reprises, avec beaucoup de plaisir à chaque fois, mais hier c'était un peu spécial. C'était sa dernière compétition avant son retour au Royaume Uni et surtout un hiver très stressant, puisqu'il doit subir plusieurs interventions chirurgicales dans l'espoir de remarcher plus aisément.

Et de l'autre coté, monsieur Boulet, le vrai, le beau, l'unique. Spécialiste des coups d'essais (en moyenne 5 à 8 avant chaque coup), affecté d'un sifflotement permanent dont il n'a plus conscience, il compte sur ses partenaires pour observer la trajectoire de ses balles dès qu'elles dépassent les 30 mètres. Il a au fil des années de jeu élaboré une routine très complexe qui ne peut débuter que lorsque vient son tour de jouer, avec mesures répétées de distance, enfilage de gant et autres fioritures chronophages. Peut-être par peur d'être tout seul dehors, il ne peut également s'empêcher de stationner dans vos jambes sur les tees de départ quand vient votre tour de jouer. Fier d'être français, il met un point d'honneur à ne pas parler un mot d'anglais et ne comprend pas qu'un britannique ne s'exprime pas dans la langue de Corneille. Il a des règles une notion très approximative, mais heureusement ne les conteste pas quand on lui rappelle les procédures. Son index de 20 est le pinacle de ses exploits, il y reste bloqué depuis de nombreuses années car il ne veut pas toucher à son swing très personnel.

Nous sommes le troisième départ de la compétition, il est à peine 8 heures 30, le jour vient de se lever et il ne fait que 7°. Cela a douché mon enthousiasme à l'idée de faire un peu de practice, qui s'est limité à un café chaud et tout juste quelques swings à vide. Devant nous la fraicheur a fait des dégâts, ils ne sont que deux. Autant dire qu'ils iront plus vite que nous, malgré Stewart et son engin qui roule à vive allure sur les fairways recouverts de rosée. Pour tout dire ils disparaitront déjà de notre vue au trou numéro 3. Peut-être aussi parce que nous avons mis une demi-heure pour y arriver, au 3. Car il a fallu attendre pendant les routines. Puis chercher des balles égarées. Puis préciser l'art et la manière de se dropper.

Pas de véritable échauffement donc, ni test de la roule des greens, ce n'a pas été très sage. Si je m'en sors assez bien sur le 1 avec un bogey normal (drive dans l'axe, hybride dans le collier de green, approche et deux putts), au deux ça se dégrade; joli drive droit, gâché par un fer 5 joué en oubliant de tourner qui part en quick hook (j'ai bien senti l'absence d'échauffement), approche et trois putts, parce que finalement les greens sont rapides aujourd'hui et que je veux éviter de perdre plus de temps encore que nous ne l'avons déjà fait. Et sur le 3 ça se dégrade encore; un drive qui finit au pied d'un arbre, puis un sage petit recentrage dans l'axe, et à nouveau un fer 5 en hook avec un balle sous un arbuste,. Un coup pour s'en dégager, et un pour le green, puis deux putts, c'est un de trop, croix. Sur le 4 ce n'est guère mieux; drive dans le rough de droite, recentrage au fer 6 après avoir passé plus de 10 minutes à chercher la balle de l'autre, puis fer 6 à nouveau, gratté cette fois. Une approche pour le green, médiocre, et trois putts (ils vont vraiment vite), double. +8 en 4 trous, l'absence d'échauffement se paye cash. Au 5 ça se calme: entame au fer 4 un peu longue (mieux contacté que d'habitude), approche, deux putts . Puis GIR-par au 6 et au 7.

Au 8, drive lâché à droite et très court, la balle est injouable dans le talus; drop, hybride, approche, deux putts, double. Pas de chance au 9, mon drive finit dans un divot très profond (plus une tranchée qu'un divot). Un coup pour en sortir, puis approche sur le green, deux putt, bogey. Ce qui fait un aller en +12. Et presque 3 heures de jeu déjà. Le seul point positif, c'est que comme les heures défilent, il fait moins froid. Mais on sent très bien l'énervement des parties derrière nous. Sur le 10, entame au fer 9, deux putts, par. au 11, joli drive long et droit. L'hybride qui suit part en draw, prend un mauvais kick derrière la butte et franchit malheureusement le marquage du HL pour quelques centimètres comme je le constate quand j'arrive à ma balle. Obligé de repartir en jouer une autre au pas de course, à la surprise de monsieur boulet qui envisageait plutôt que je me droppe au point d'entrée et donc n'avait pas jugé utile de me signaler que'elle était out. La nouvelle est jouée plus prudemment, suivie d'une approche grattée puis d'une autre dans le bunker. Je n'ai toujours pas digéré ce HL non signalé. La sortie de bac se colle au mat, puis un putt, mais c'est un coup de trop: triple, donc croix.

Heureusement que monsieur boulet ne parle pas anglais, on se défoule Stewart et moi. Au 12 GIR et trois putts, bogey; au 13, GIR au mat, birdie raté, par. Au 14 drive arrêté par une branche, hybride qui permet de bien récupérer et avancer, approche, deux putts, bogey. Au 15 fer 6 gratté en entame (pas concentré), approche au mat, un putt et par. Un grosse faute au 16; après un bon drive et un bon hybride, je réfléchis à comment faire le birdie au moment de jouer un wedge pour le green. Ça se finit par un toppon des familles qui finit sa course dans le bunker. Sortie médiocre et une fois de plus 3 putts, double. Au 17 GIR-par, et finalement au 18 bogey suite à un drive au pied d'un arbre. Le retour est moins mauvais, en +8. Nous avons joué le retour en deux heures à peine, mais monsieur boulet a bien couru pour nous suivre.

Au niveau du jeu il m'a manqué mon échauffement, pour me remémorer mes clefs de swing, cela a directement plombé les cinq premiers trous. le putting, bien que très mauvais dans les chiffres (38 putts), m'a paradoxalement plu. Car si j'ai été trop souvent trop long, c'est parce que j'ai toujours eu un très bon contact de balle, qui lui a donné une vélocité qu'elle n'avait plus depuis longtemps. Le gros travail technique de ces derniers jours a payé, il faut juste recalibrer les distances.
9 fairways touchés, 6GIR.
6 pars, 6 bogeys, 4 doubles, 2 triples.

Dans 15 jours c'est la dernière à la maison, avant l'année prochaine.

mardi 7 septembre 2010

Un vieux monsieur

Je voulais vous parler ici d’un vieux monsieur. Pour les pressés, ça va être un peu long, parce que je vais commencer quand il n’était pas encore vieux, quand il était très jeune, dès sa naissance pour tout dire. 

Ce vieux monsieur est donc, aussi surprenant que ça paraisse quand on le voit aujourd’hui, né un jour. D’une famille très comme il faut, pilier de la haute bourgeoisie depuis des générations. Il est né au tout début des années 1930 dans une métropole de nos provinces. Ses premiers mois, puis ses premiers pas se sont déroulés dans une atmosphère douce et feutrée, entourés de l’affection de sa gouvernante et du personnel de maison, et du regard bienveillant de sa mère. Une fois debout et enfin doté d’un langage à peu près compréhensible, on veilla à son éducation. Les maternelles n’existaient pas en ce temps, et l’école primaire était bien mal fréquentée, il fut mis entre les mains de précepteurs dévoués et d’excellente réputation. Il y apprit à lire et à écrire, sans fautes bien entendu, puis des mathématiques, son catéchisme, du latin pour comprendre la messe. 

Vers ses 10 ans la mode vint très brutalement à l’apprentissage des langues étrangères, et la germanophilie semblait presque évidente. Sa mère, pourtant figure en vue de la société, ne partageait pas complètement ce point de vue. On lui suspectait même de la réticence vis-à-vis des opéras wagnériens, elle qui se piquait d’une bonne oreille. Si elle manifestait un intérêt surtout théorique pour sa progéniture, il n’était cependant pas question de l’abandonner à son sort, et l’idée d’un séjour en immersion lui sembla finalement séduisante. Elle choisit pour ses enfants l’Angleterre. Bien que les transports de l’époque fussent particulièrement délicats à organiser comme les évènements survenus quelques semaines auparavant dans la région de Dunkerque l’avaient montré, tout fut mis en place en quelques heures sans qu’on ait jamais bien su comment. Tout juste sait-on que le concours d’un bateau de pêche a été requis et obtenu. Et notre vieux monsieur de 10 ans s’est retrouvé un soir de juin embarqué avec deux frères et trois sœurs sous un pont glissant et odorant. De la traversée, peu de souvenirs à relater, à 10 ans on a vite sommeil. Mais le voyage sembla long, probablement près de deux jours. 

L’arrivée sur le territoire grand-breton se déroula le plus simplement du monde, des amis de la famille, prévenus on ne sait comment, attendaient tout le petit monde sur l’embarcadère. Et commencèrent 10 années de vie britannique. L’été fut mis à profit pour absorber les rudiments indispensables d’anglais, apprendre les nouvelles règles de politesse, se découvrir de nouveaux amis. Vint l’entrée à l’école. Expérience nouvelle et légèrement traumatisante. Surtout de se découvrir étranger et beaucoup plus petit que les autres garçons de son âge. Et d’avoir l’obligation de faire du sport, activité jusqu’à présent assez méprisée dans la famille car génératrice de fatigue et de sueurs. Les sports de l’époque étaient au nombre de trois; le rugby, le football et le cricket. Pour les deux premiers, on comprit vite que son gabarit ne lui permettait que de jouer le rôle du ballon, ce qui était assez peu gratifiant et très passif. Le cricket suscita un peu plus d’espoirs. Mais là aussi sa taille de moineau ne laissait pas entrevoir beaucoup de succès. 

C’est alors qu’en désespoir de cause, et parce que dans la région quelques charmants originaux de très bonne famille prétendaient qu’il était possible de l’enseigner à des enfants, on le dirigea sur le golf. Notre vieux monsieur se débattit avec des clubs lourds et longs, on n’allait quand même pas jusqu’à lui faire jouer des clubs coupés, et plus encore combattit la fâcheuse habitude d’être pris pour un caddy par les joueurs du club dont il avait été fait membre. Les semaines passèrent, puis les mois. Contre toute attente, il réussit à taper dans les balles, et à leur faire parcourir des distances assez considérables, parfois supérieures à celles de joueurs expérimentés. Par la grâce de Dieu, ou d’une alimentation saine ou justement de l’introduction d’activités répétées au grand air sa petite taille se résorba bien vite. A 12 ans on lui remit son premier handicap de 24. Qu’il s’appliqua à diminuer au plus tôt, il était 14 à 13 ans, puis 6 à 14 ans. 

Tout se passait somme toute assez bien pour lui. Il ne parlait plus qu’anglais, la moindre trace d’accent français avait disparu, on avait même dû le reprendre quand il avait oublié de chanter lors de l’exécution d’une Marseillaise après avoir entonné le God Save the King. Les années passaient, les nouvelles de la famille en France devenaient de plus en plus rares et pas toujours très heureuses. Après 1945, tout était à reconstruire là-bas, tandis qu’Oxford lui ouvrirait ses portes très prochainement. Il décida de rester un peu, surtout que maintenant son handicap était enfin arrivé à une valeur décente, tout juste deux. Les compétitions devenaient nombreuses, passionnantes, acharnées. 

Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Un jour il rentra en France. Pour y travailler, et pour se marier. Les clubs furent du voyage du retour, prêts à en découdre sur les parcours de l’hexagone. La désillusion fut cruelle. De parcours il y en avait que très peu, et le plus souvent peu différents de prés à vaches. De joueurs guère plus, et singeant les caricatures de ce qu’ils croyaient être le bon goût anglais dans leur accoutrement comme dans leur comportement. Titulaire d’un handicap anglais, il ne fut pas autorisé à participer au championnat. Peu à peu, cependant, il retrouva un équilibre, découvrit des charmes à la vie de ce coté du Channel, en particulier qu’il existait quand même quelques parcours fréquentables, en plus des diverses variétés de Bourgogne et de Bordeaux. 

Après plusieurs années il eut enfin un handicap français conforme à ses aptitudes, mais l’envie de disputer les plus grandes compétitions lui était passée. Des enfants avaient vu le jour, qui lui prenaient un temps infini, pour tout dire il n’arrivait pas toujours à jouer deux fois dans la semaine.
Et ce vieux monsieur passa doucement de jeune homme à adulte responsable. Professionnellement, pas le moindre souci. Pour ce qui était du golf, il se contentait des compétitions organisées dans la région, et chaque année partait un mois jouer sérieusement sur les terres de sa jeunesse. Son existence était parfois gâchée par l’apparition d’un neveu particulièrement mal élevé, mais cela ne durait pas trop. Son handicap se maintenait à un niveau très honorable, oscillant entre zéro et deux.

Vinrent les années d’âge mûr. Ses enfants étaient bien éduqués, ils étaient finalement devenus des partenaires de jeu tout à fait acceptables et continuaient la tradition familiale de la chasse à la timbale. Lui, peu à peu sentit les ravages de l’âge. Ses coups étaient moins incisifs, ses distances étaient plus difficiles à réaliser. Et surtout on lui changeait son jeu. Il voyait arriver avec un sentiment mêlé d’un peu de dégout et de crainte toute une génération de joueurs mal élevés dotés de clubs exotiques et de swings improbables cependant capables de l’overdriver alors que les lois de la physique du golf auraient du démontrer le contraire. 

Ainsi son univers a changé. Les bois en bois ont progressivement disparu, y compris de son sac. Les têtes de clubs ont gonflé, ce qui pour sa vue un peu affaiblie n’était finalement pas si mal. Enfin les shafts devenaient constamment meilleurs et plus faciles que les meilleurs de sa jeunesse. Il a continué à jouer. Jusqu’au moment où son handicap est devenu un index, à 5.8 à l’époque. Il est finalement devenu un vieux monsieur. Il a 80 ans, il est désespéré de voir que son index est repassé au dessus de 10, ce qui ne lui était plus arrivé depuis 66 ans. Il joue de temps en temps sur le golf de Dinard, où j’ai eu l’immense honneur de partager une partie avec lui il y a 10 jours. Ce jour là il a joué 7, il était moyennement content de lui. J’ai joué près du double, mais j’aurai pu jouer 5 ou 30 mon plaisir aurait été le même. Non c’est faux. J’étais très heureux d’avoir joué 13 devant lui et d’avoir été récompensé d’un: «C’est pas mal pour deux ans de golf». Ce monsieur n’a pas de nom, il ne souhaite pas vraiment qu’on parle de lui, même sur un petit blog. Mais ce n’est pas grave, je continuerai à avoir de ses nouvelles, j’ai mes sources…

lundi 6 septembre 2010

panne de cerveau

Hou là, rien depuis 15 jours, est-ce la panne ? En fait pas grand chose d'intéressant à raconter. Les soucis de plomberie semblent provisoirement suspendus, je me suis éloigné quelques jours de mes lieux de débauche habituels (mais j'ai emporté mes instruments, je vous raconterai ça une autre fois), puis j'ai joué un scramble avec mon complice habituel. Nous avons survécu comme nous pouvions à l'aller, en le finissant en +1, grâce à mon grand jeu pas très brillant mais sans erreurs, et son putting solide. Le retour nous fut fatal, quand mon grand jeu s'est mis à copier le sien, +5 sur les 6 derniers trous et +6 au total, ce qui nous a placé bien loin de la tête.

Ces derniers temps mes entames étaient bien malades; affectées de slice et de décentrages inhabituels, je ne pouvais me reposer que sur un petit jeu efficace, heureusement parce que le putting n'était pas très vaillant. Quelques séances de practice m'avaient permis de mettre le doigt sur ma principale faute, qui est toujours plus ou moins la même à savoir une instabilité initiale qui entraine une précipitation et des muscles qui ne travaillent pas dans le bon ordre. En langage de golfeur ça veut dire du sway, du pivot inversé, de l'overswing. Un petit conseil en passant à mes camarades de souffrance. Quand vous swinguez, ne pensez pas à la position de votre club, mais à celle de votre corps (et en particulier à celle de votre tronc et de vos épaules). Notre cerveau est un gros paresseux. Quand on lui dit: "je veux mettre mon club en haut et en arrière pour aller foutre une grosse claque à la balle devant moi", il comprend surtout : vite, en haut, à droite. Les muscles étant encore plus fainéants que le cerveau, ce dernier se débrouille pour en déranger le plus petit nombre pour obtenir ce résultat. D'où les diverses contorsions tout aussi dommageables à notre dignité qu'à notre efficacité club en main. Ne pensez pas résultat (je veux avoir mon club là à la fin du backswing) mais chemin (je veux que mon corps fasse ça pour que mon club finisse au bon endroit).

Fort que quelques entrainements et de quelques sensations revenues, je me suis laissé tenter par une proposition de partie à la fraiche, en soirée. Et il y a 3 jours, nous voila en fin d'après-midi au départ, avec deux amis chers. L'un est un joueur souvent solide, bon cogneur, mais affecté dernièrement du syndrome de Noureev: son corps danse et ondule pendant le swing. L'autre, son épouse, me présente pour la première fois son nouveau joujou, un driver. Ce joujou va se révéler une arme lourde, dont je doute de la conformité au vu de la puissance des balles qui en partaient. Pour moi, on peut dire que tout s'est bien passé; un grand jeu qui semblait enfin plus centré, des coups de fer assurés, des approches tranquilles, et un putting propre. Ce qui m'a permis de rentrer trois birdies sur l'aller, dont un sur le 8 qui a eu un parfum d'eagle (le putt pour birdie ne faisait que 40 cm).

J'ai donc pris le départ de la compétition du dimanche avec un peu d'espoir.

Et si le grand jeu et les fers ont globalement tenu leurs promesses, j'ai été victime d'un trou noir dès que j'arrivais à moins de 50 mètres des greens. Plutôt que de narrer trou après trou mes incongruités clubbesques, quelques chiffres vous permettront de saisir le tableau dans toute son horreur:
Drive en place, avec 10 fairways touchés sur 14
Un grand jeu aux bois de parcours et aux fers solide, puisque je prends 7 GIR, ce qui est mon record
Et je score 100.

Parce que j'ai réussi à mettre des approches de 25 mètres hors limite, parce que j'ai fait aussi bien des sockets que des grattes et des tops; exactement, en comptant les pénalités récoltées, j'ai joué 21 coups d'approche sur les 11 trous que je n'avais pas pris en régulation. Et comme si ça ne suffisait pas, j'y ai rajouté 40 putts. Aujourd'hui encore je ne comprend pas ce qui a pu me dérégler à ce point. Mes coups d'essai étaient fluides, posés, et à chaque fois très prometteurs, mais tout s'arrêtait devant la balle. Le tempo disparaissait, incapable de sentir l'impulsion à donner, les bras se crispauent. Pour le putting, la situation était comique; tous les repères que je pouvais prendre me semblaient complètement erronés une fois à l'adresse, et que je fasse confiance à mon jugement ou à mes repères, dans les deux cas la balle se refusait à tomber.

Par une ironie du sort, cette performance lamentable n'a pas été suffisante pour m'octroyer la dernière place, deux joueurs de première série ont fait pire que moi.

jeudi 19 août 2010

a nouveau en ce bas monde

Il est classique de dire qu'une performance doit se digérer. Et c'est ce que j'ai fait pas plus tard qu'hier. Arrivé sans grande confiance ni beaucoup d'entrain, j'ai joué comme...je ne sais pas trop quoi en fait. 

Pour décrire rapidement ma partie:
Au 1 le drive reste juste sur la piste, suivi d'un bon hybride qui me pose juste avant le green. j'enchaine par une approche très mal dosée, un putt pas dans la bonne direction puis deux autres, double.
Au 2 le drive est correct, l'hybride trouve le bunker, la sortie est moyenne, deux putts et bogey.
Au 3 le drive est mou mais droit, l'hybride est à gauche du green, l'approche est topée et file dans une haie. Drop à deux longueurs et petite approche qui manque de rentrer, un putt, double.
Au 4 drive embarqué à gauche, recovery facile raté, puis un fer 8 pour se sortir des ennuis, puis un hybride toppé à droite, petit fer 4 entre des troncs d'arbre pour trouver un bout de green, deux putts, double.
Au 5 hybride court à gauche, approche toppée à nouveau qui traverse, nouvelle approche, un putt, bogey.
Au 6 drive parti en push sur le fairway du 2, petit coup pour avoir une ouverture, attaque du green au PW sans visibilité ratée, approche enfin dessus, et 3 putts, triple.
Au 7 fer 6 sur le green à coté du mat, 2 putts, par.
Au 8 drive à gauche dans le rough, fer 6 pour l'ouverture, socket HL au 56°, deuxième approche sans entrain qui finit à l'autre bout du green, deux putts, triple.
Au 9 drive mou mais droit, 52° sur le green mais pas au drapeau, deux putts, par.
Au 10 fer 8 sur le green, deux putts, par
Au 11 gratte au drive, qui s'arrête au début du rough. Hybride joli mais qui prend le dévers et finit contre un arbre. Petit coup pour se dégager raté, puis un 4e qui me met à 50 mètre du green. Là deux sockets d'affilée, puis un non-coup pour mettre la balle sur le green, et deux putts, quadruple.
Au 12 entame à l'hybride propre, top au fer 6 en deuxième coup, dans l'eau. Drop et fer 9 en début de green, trois putts, triple.
Au 13 entame médiocre à l'hybride mais qui finit du bon coté du dog-leg, PW mal contacté qui échoue avant le drapeau, deux putts, par.
Au 14 entame à l'hybride, socket au fer 7 qui traverse de part en part la zone HL et se retrouve en jeu pour 20 cm dans le rough. PW au jugé (le green est très au dessus de moi, le drapeau invisible) très à gauche, approche pour le green et deux putts, double
Au 15 fer 6 mou qui retombe dans le bunker avant le green, sortie propre, un putt et par
Au 16 drive slicé dans un massif de fleurs à droite, free drop, hybride qui touche des feuilles, bois 3 court à gauche du green, approche au mat, deux putts et bogey.
Au 17 drive droit, fer 8 en début de green, deux putts, par
Au 18 drive qui prend le dévers au pitch et finit dans un buisson. Comme le drop n'offre pas de dégagement, essai de sortie avec un club, un peu mou, puis top-pull de nouveau dans le rough. 4e coup roulé pour rejoindre le fairway, approche sur le green et enfin deux putts pour triple.

Tout ça a fait 97, +26. 36 putts. 7 FIR, 5 GIR
6 pars, 3 bogeys, 5 doubles, 3 triples et un quadruple

Pendant toute la partie, je n'ai jamais ressenti la stabilité nécessaire à un bon swing, tous les coups ont été joués dans l'incertitude du résultat. J'étais également persuadé dès le début que je jouais mal, et que je ne pourrais pas faire de résultat. Il est probable que si j'avais dormi quelques heures de plus la nuit précédente j'aurais moins subi le parcours. Mais on doit composer avec ses contraintes. 

Et comme toutes les bonnes nouvelles se suivent, une fuite d'eau s'est déclarée chez moi. Dans le vide sanitaire entre deux pièces. Ce qui implique de démolir un bout de cloison, enlever les anciens tuyaux, en repasser d'autres, et surtout devoir jusqu'à la réparation (prévue pas avant dix jours) laisser l'arrivée générale d'eau coupée tant que je n'en n'ai pas l'usage. Arrivée qui bien sur est à l'extérieur.

dimanche 15 août 2010

c'est la saison du blanc

Ces derniers temps j'ai commencé à ressentir l'ébauche de l'esquisse d'un début d'un mieux dans mon jeu. Et dans ce cas là, comme on dit, il faut battre le fer tant qu'il est chaud. Ou faire le show et se battre. Au choix.

Rien de transcendant, parce que quand les fers deviennent un peu plus pointus, les bois dérapent. Quand le putting se précise, les approches s'éloignent. Pour tout dire, lors de ma brève séance de practice hier, je n'ai pas été capable de faire un seul drive propre, tandis que je m'amusais à envoyer des grands coups de fer en décontraction. Et la situation s'est prolongée ce matin à l'échauffement. Car une fois de plus, dimanche c'est compétition. Aujourd'hui deux particularités; d'une part elle est dotée par la société qui gère le golf, et d'autre part elle fait partie d'un challenge sur plusieurs clubs. D'où une modification des séries et des repères de départ, et dotation conséquente. Je me retrouve ainsi très provisoirement en première série, affecté aux boules blanches. J'y gagne un coup rendu supplémentaire, mais aussi plusieurs trous qui se compliquent nettement. Comme c'est la même chose pour les copains et que j'aspire à terme à intégrer la série des grands garçons, je n'ai aucun motif valable de récrimination. A la suite d'un bug passé inaperçu, je fait partie d'un camp où chacun part de repères différents. Moi des blanches, un partenaire des jaunes, et l'autre des rouges. Au moins l'ordre des départs ne provoquera pas d'interrogations métaphysiques, j'aurai l'honneur tout au long des 18 trous.

 Au 1 l'écart entre boules jaunes et blanches est faible, je ne suis pas dépaysé. Mon drive part un peu en push, mais sans dégats. Il est suivi d'un bon hybride qui s'arrête à peu de distance du green. L'approche elle, est médiocre, longue, elle traverse le green. Le retour par contre s'immobilise à proximité du trou, un putt me donne un bogey. Le 2 non plus change peu. Pour changer mon drive est largement hooké, même s'il est long. Une nouvelle fois l'hybride me ramène en bonne place, suivi d'une approche pas trop mauvaise, et deux putts, à nouveau bogey. La donne change au 3; le départ est devenu un long couloir entre deux rideaux d'arbres, un peu stressant. Le drive est médiocre, en push. A tel point que je suis au bord du fairway du 4, que je décide d'emprunter pour la suite, mais laborieusement. Un coup d'hybride en pull qui tape une branche, puis un PW qui ne trouve pas le green. Enfin l'approche me pose dessus, et un putt pour le troisième bogey.

L'écart au départ entre les repères du 4 est peu significatif. Le drive est une fois de plus oubliable, en push slice. Il est suivi de deux hybrides très propres qui me posent sur le collier de green. Une petite approche et un putt, par. Le 5 est nettement plus long des blanches. Hybride 3 au lieu de fer 4, qui finit à coté du green. Une approche et un seul putt, par. Le 6 lui ne change pas. Le drive est cette fois gratté, mais avance. Il est suivi d'un PW qui pitche le green, et deux putts pour le par. +3 à la fin du 6, c'est un bon début malgré mes départs. Au 7, l'entame au fer 6 est presque bonne. Mais il est impossible de putter à cause d'une touffe d'herbe qui a échappé aux ciseaux des jardiniers. Approche (bof bof), puis 2 putts, bogey.

Arrive le premier "monstre"  des blanches, le 8. 40 mètres entre les repères, le GIR n'est pas à ma portée. Je ne force pas le drive, ce qui a l'avantage de le voir partir assez droit. Suit un coup d'hybride, puis un coup de 56° qui trouve le green. Et un seul putt pour un par bienvenu. Un peu de repos au 9, guère différent des blanches. Une fois de plus le drive est médiocre. Le deuxième coup au fer 7 reste un poil court du green, l'approche ne trouve pas le mat, deux putts, bogey. Et +5 pour l'aller, il va sans dire que suis satisfait.

Pour le 10, fer 8 au lieu de fer 9, qui trouve le green. un gros raté au putting, 3 putts et bogey. 40 mètres de malus à nouveau pour le 11. Plus un drive hooké qui finit dans le rough. Suivi d'un hybride qui passe sous la balle, et d'un second mieux tapé qui la propulse à 40 mètres du green. L'approche ne s'arrête pas comme désiré au mat, d'où deux putts, bogey. Le 12 lui ne change pas d'un centimètre. Départ à l'hybride, puis fer 5 qui trouve le green. Un moment d'égarement provoque trois putts, bogey. Le 13 aussi est identique. Hybride puis 56° un peu approximatif qui s'arrête un peu loin du mat, deux putts et par.

Et enfin le deuxième monstre, le 14. L'entame se fait dans un couloir entre un rideau d'arbres à gauche et un hors limite à droite, et tout au fond dans la montée se devine une ouverture pour le dog leg. Et des blanches, c'est 30 mètres de plus. Finalement la question ne se pose pas, je ne peux pas atteindre l'ouverture au drive. Donc départ à l'hybride, puis fer 7, puis 52° qui trouve le green. Deux putts donnent le bogey. Un peu de repos au 15, lui ne change pas. Fer 6 sur le green, deux putts, par. Tranquille. Un miracle se produit au départ du 16, lui aussi inchangé. Mon drive part, et très fort en plus. Avec l'aide du vent et de la pente, la balle s'immobilise à 260 mètres du départ, je pulvérise mon record. Ce qui chez moi provoque immanquablement une décision idiote, vouloir jouer le bois 3 dans l'espoir utopique de prendre le green en 2. La balle finit dans le bunker de fairway, à 80 mètres du mat. La sortie est sans bavure, elle se plante à deux mètres du trou. Mais il me faut deux putts, par.

Et voila, à la fin du 16 je suis à +9, restent deux trous modestes en longueur. Entre la fébrilité de la performance (pour moi) déjà réalisée et l'idée d'aller chercher un score sous les 80 je vais consciencieusement les vendanger. Entre drives hésitants et coups de fer grattés, saupoudrés d'approches approximatives, je récolte mon premier double bogey, suivi d'un dernier bogey. Et je finis en +12, ce qui est à ce jour ma meilleure partie en compétition.

En chiffres, pour les matheux, ça donne:
83 en strocke (43 points stableford)
7 pars, 10 bogeys, 1 double
6 GIR
7 FIR
33 putts (13 seulement à l'aller)

Et les honneurs, la joie, les récompenses, la foule en délire ? Moisson pleine, avec la première place, le gain d'un putter, et surtout l'index qui descend à 15.2. Ce qui veut dire que je vais continuer à partir des blanches, puisque je me retrouve en première série. Et j'ai aussi réalisé l'objectif de l'été. Tiens, je vais fêter ça, je vais reprendre une autre biscotte.

mercredi 11 août 2010

Du bon, mais pas du jambon


Le golf a beau être un sport individuel, ça n'empêche pas d'avoir,au choix ,des amis, adversaires, complices, partenaires privilégiés (rayez la mention inutile). Le mien je l'ai depuis le début de l'année. Nous voisinons sur les tapis de practice, faisons équipe dans les compétitions ad-hoc, buvons des coups ensemble, nous conseillons mutuellement (approximativement) sur nos swings. Et aussi, si l'un peut battre l'autre, on ne va pas se gêner. 

Hier donc, nous nous sommes retrouvés pour une petite séance aux fers et bois, sous une pluie fine. L'ambiance était à l'émulation, car depuis quelques jours son swing a retrouvé les voies de la régularité et de l'efficacité, après une longue et douloureuse période d'inconstance et de tempo maltraité. Cela m'avait permis de me rapprocher dangereusement de son handicap, alors il avait tenu hier à me montrer club en main que mes espoirs allaient s'évanouir. Car, à n'en pas douter, il ne pourrait qu'exploser le parcours le lendemain, c'est-à-dire aujourd'hui. Et que je pouvais toujours rêver de le rattraper. Et c'est vrai que ses coups présageaient le meilleur, et qu'il me fallait impérativement élever le niveau si je voulais ne pas perdre définitivement pied.

Pour une fois le duel aurait lieu à distance, moi au petit matin, lui à midi. Dès l'aube donc je commence l'échauffement; fers au practice, approches et putts ensuite. Mes compagnons de partie ont tous deux un index inférieur au mien, l'idéal pour me soutenir. Curieusement, alors que je me sens prêt, les dernières minutes se peuplent de pensées extérieures. Et mon entame est médiocre; un slice qui finit juste avant le HL, entre deux arbustes. J'ai échappé de peu à la case "passez votre tour". Un coup d'hybride me remet sur la piste, mais il est suivi d'une gratte, puis d'une approche qui s'arrête loin du drapeau sur le green. Deux putts calamiteux suivent, puis enfin la balle tombe dans le trou, triple bogey pour commencer. Un peu de rage, mais il faut vite se concentrer de nouveau. Cette fois-ci le drive part droit. Le deuxième coup à l'hybride est un peu court, trop joué en contrôle. Par contre l'approche s'arrête au mat, un petit putt et par. Au 3 le drive trouve le bunker, la balle sous la lèvre. Un coup de wedge, puis un fer 8 bien claqué qui pitche le green. Un grand putt puis un petit, bogey.

Sur le 4 le drive finit dans un léger rough à gauche, dont je sors moyennement avec mon hybride; la balle s'immobilise une fois encore dans le rough, à droite cette fois-ci. J'ai été un peu optimiste en jouant un fer 8, il reste court. Mais l'approche se pose à coté du trou, je rentre le putt, par. L'hybride 4 au 5 prend le vent et s'arrête à gauche du green, au delà du bunker. Un petit lob shot ciselé plus tard, j'ai juste un petit putt pour le par. Et me voila enfin en avance d'un coup sur mon tableau de marche. Drive un peu gratté au 6, mais suivi d'un fer 8 qui plante le green, et deux putts honnêtes (le birdie était difficile à envisager), nouveau par. Une fois de plus je n'arrive pas à trouver le green du 7 avec mon entame. Une petite erreur sur l'approche me laisse un très long putt, il en faut un deuxième pour conclure par un bogey. Le 8 commence mal avec mon drive hooké dans le rough de gauche. Je décide de jouer la sagesse, un fer 8 me replace dans l'ouverture du dog leg. Puis un 52° me pose en début de green, et deux putts concluent en bogey. Petite surprise au 9. Après un drive joué en sureté à distance des bunkers, je tape trop bien mon fer 8; je sens une compression énorme, la balle quitte le club en vrombissant et finit 20 bons mètres plus loin que prévu. Le coup était superbe, mais malheureux. L'approche qui suit par contre est mal faite, la balle roule beaucoup. Deux putts sont nécessaires, bogey. Et me voila en +7 à la fin de l'aller, deux coups d'avance sur mon tableau de marche. Quelques erreurs, mais pas de désastre, et surtout en dehors du 1, je n'ai pas laissé filer de trou.

Le retour débute par le petit par 3 du 10. Fer 9 en entame, un peu mou, j'échoue avant le green. Un joli putt de l'extérieur me pose en bordure du trou, un nouveau par. Un incident me déconcentre au départ du 11, mon chariot a décidé de dévaler tout seul la pente abrupte et échoue dans un fossé, à l'envers. Dans les diverses poches, mon portable, mes clefs, mon portefeuille, etc...Une petite pointe de stress tant que tout n'est pas retrouvé, heureusement j'avais fermé toutes les poches et rien de grave n'a pris l'eau. Le drive qui a suivi n'a pas été un modèle du genre; pas d'engagement d'où un hook assez misérable dans le rough épais. Un fer 7 pour s'en extraire, puis un coup d'hybride heureux me conduisent à proximité du green. L'approche est mal contactée, elle le traverse. Mais la seconde stoppe à coté du trou, je sauve le bogey. Pour le 12, je reste sur ma stratégie prudente; entame à l'hybride, que je poursuis par un fer 5, qui part malheureusement un peu en push et finit dans le bunker. Mais la sortie est comme je l'avais espérée, un seul petit putt me donne le par.

Autant j'ai bien démarré le 13 par un hybride placé au dessus du rideau d'arbres, autant le 52° qui a suivi a été médiocre, court et à droite, dans le bunker. La sortie à été sans génie, elle me coute deux putts pour finir ce trou à birdie en bogey. Mal content, je néglige mon drive au 14, qui est court et à droite, m'obligeant à un petit recentrage pour l'ouverture. Le fer 8 qui suit part en push, l'approche ne trouve pas le bon plateau du green, enfin deux putts pour un double bogey qui fait tâche sur la carte. Un souffle de revanche sur le 15, enfin je touche un green de par 3 avec mon entame. Je rate cependant un birdie très faisable avec un putt inhabituellement court, par. +11 à la fin du 15, j'ai quand même quatre coups d'avance.

Mais je commence à sentir un peu de fatigue psychique. Le drive du 16 est correct, mais il est suivi d'une gratte malheureuse à l'hybride. Et dire que j'avais écarté l'idée du bois 3 au profit de l'hybride pour assurer le coup. Maintenant il n'y a plus à tergiverser, je le sors vu la distance qui reste. Il est bien tapé, mais la distance était longue, il manque 25 mètres pour le green, et 52 pour le mat. Le coup de wedge est moins ajusté que prévu, deux putts sont nécessaires, bogey. Je poursuis par une jolie entame au driver sur le 17. Mais gâchée par un PW court et à droite. Je joue un peu vite l'approche, sans avoir totalement repris ma concentration, elle finit à distance du trou. je pense toujours à mon putt court de tout à l'heure, j'attaque, un peu trop. Le retour tombe, bogey, dommage. +13 à l'entame du dernier trou, il y a un coup à jouer. Sauf que je perds ma concentration devant les allées et venues d'un joueur de l'équipe que nous suivons. Nous attendons quand il cherche sa balle, il revient vers nous mais est rappelé par un de ses partenaires, ce n'est pas la bonne balle, de nouveau il nous rejoint et retape son drive. Au lieu d'attendre sereinement que le fairway se libère, dès qu'il a quitté le tee shot je commence mes swings d'essai et plante mon tee. A peine la place nécessaire s'est ouverte que je tape, et je gratte misérablement, direction le rough  contre un arbre. Je recentre ma balle plus raisonnablement, mais je n'ai toujours pas digéré mon drive raté. Et le 52° passe sous la balle, qui finit courte du green. Le putt de l'extérieur s'immobilise à moins de 50 cm du trou. Là une virgule assassine m'oblige à conclure par un double bogey.

Et les chiffres dans tout ça ?
J'ai joué +15, soit 86
7 pars, 8 bogeys, 2 doubles, 1 triple
31 putts
8 FIR, 2 GIR
39 points stableford qui baissent mon index à 17 tout rond.

Et comme mon poteau a eu un empêchement de dernière minute et a du se scratcher, je l'ai dépassé, j'ai un meilleur index que lui. Pour 0.1 seulement, mais ça suffit. Je pense que dimanche sa vengeance sera terrible.


Et le jambon alors ? Tout simplement, en ces journées d'été en Cornouaille, il y a plein de touristes qui font rien qu'à mieux jouer que moi et qui me privent de mes lots. C'est trop injuste !

lundi 9 août 2010

Non, je n'aurai pas un nouveau Barbour cet hiver

Devant la conjonction d'incapacités physiques transitoires et de contraintes professionnelles chronophages j'avais du ces derniers jours laisser reposer mes amulettes favorites, à savoir mes clubs. Deux seaux tapés le samedi furent mon seul entrainement, il faut dire peu glorieux. Mais une nouvelle fois armé de mon courage flamboyant j'arrivais le lendemain matin pour la compétition dominicale. Le practice me servit de réveil musculaire, les quelques balles tapées aux fers partaient correctement bien que je ne sente pas mon swing comme je l'espérais. Pour tout dire je ne me sentais pas stable sur mes appuis, ni confiant dans mon backswing. Ce qui est gênant quand on craint de voir réapparaitre du pivot inversé. Heureusement la séance au putting green laissait présager du très beau. Les putts tombaient tout seuls, de loin comme de près, les pentes étaient évidentes.

Mes partenaires du jour, un index 14.4 et un 17, tout deux assez long frappeurs. Le 1 a bien commencé, avec un drive propre et droit et un deuxième long coup à l'hybride qui finit dans le bunker de gauche du green. La sortie n'est pas mal, la balle s'arrêtant à deux mètres du trou. Mon premier putt prend une direction très fantaisiste (et pas prévue), je finis à près d'un mètre. je rate mon second putt, et voila un double un peu rageant. Le drive du 2 est mal contacté mais la balle part bien, droite et longue. Je décide d'assurer pour le deuxième coup (150 mètres en montée) en jouant un demi hybride plutôt qu'un fer long. J'assure trop et ma balle n'atteint pas le green. Je pose délicatement mon approche à tout juste un mètre du mat, mais une fois de plus je ne suis pas capable de rentrer la balle du premier coup, bogey. Ça se gate au 3. Le drive touche une branche sur la gauche (je jouais avec le feu avec mon alignement), la balle s'arrête très prématurément, dans le rough. Un coup pour me remettre dans le bon sens, puis un fer 5 pas assez traversé qui s'arrête avant le green. L'approche est cette fois-ci médiocre, deux putts pour double. +5 au 3, ce n'est pas un départ idéal.

Au 4 mon drive se perd dans les arbres de gauche, je rejoue une balle provisoire majestueusement grattée qui dépasse à peine les rouges, dans le rough, contre un arbre. ne retrouvant pas la première je continue sur la provisoire par un coup d'hybride long, suivi d'un second similaire, et un wedge pour atteindre enfin le green, une fois de plus je pose ma balle contre le mat. Cette fois-ci il ne me faut qu'un  putt pour la rentrer, double. Joli fer 4 en direction du green au départ du 5, mais un rebond sournois le dévie dans le bunker de droite. Mauvaise sortie qui s'arrête dans le collier, dans la cuvette de l'arroseur automatique. Bien évidement je me droppe sur les seuls 10 cm² qui ne me permettent pas de putter directement, d'où coup de wedge (médiocre) et deux putts, un double de plus. Au 6 la machine semble enfin se mettre en route; bon drive, wedge à 1 mètre 50 du mat. Ah non, le putt pour le birdie est largement raté, le putt pour le par est plus long. heureusement il rentre, par. Je réédite mon élagage au départ du 7, le wedge me pose sur le green, deux putts et bogey. +10 à la fin du 7, ça reste mauvais tout ça, entre les entames ratées et les putts qui ne rentrent pas.

Le drive du 8 est plutôt long mais dans le rough de gauche, sans ouverture pour le green. je risque un coup d'hybride par dessus les arbres, qui passe. L'approche qui suit n'est pas très longue mais la balle est dans un rough épais (chez nous même les roughs sont arrosés), je finis un peu loin du trou, d'où deux putts et bogey. Au 9 je ne cherche pas çà couper le dog leg au drive. Il me reste un deuxième coup de 110 mètres en montée. Pour une fois je me sens bien relâché au moment de taper mon fer 9, à tel point que je traverse la balle comme dans un rêve, et qu'elle finit après le green. Cela me coute une petite approche, et deux putts, bogey. +12 pour l'aller ce n'est pas bon, mais c'est juste 3 au dessus de mon index. Pour le 10 je décide de jouer mon fer 9 en douceur, tellement qu'elle n'avance cette fois-ci pas et finit dans le bunker, pluguée sous la lèvre. Il n'y a pas beaucoup de solutions, juste taper fort avec la face ouverte, et prier. Et ça marche plutôt bien, la balle s'arrête contre le mat, un putt et par.

J'aimerai passer sous silence le 11, qui fut joué entièrement sans toucher le fairway et presque toujours à proximité immédiate d'un arbre, agrémenté d'une socket majestueuse (triple) et le 12 qui vit une balle finir hors limite au deuxième coup, un fer pas tapé et une approche foireuse (triple). Par contre au 13 l'entame à l'hybride pour couper le dog leg et le wedge m'offrent une belle opportunité de birdie facile, mais encore deux putts et par. Au 14 un drive mou ne me donne pas l'ouverture, je dois jouer un deuxième petit coup pour l'avoir. Et je reste mou sur le troisième coup, la balle s'arrête avant le green. Putt de l'extérieur médiocre, puis deux putts, double. +20 maintenant, pas grand chose à sauver de tout ça. Le fer 7 d'entame du 15 est une fois de plus sans puissance, je reste court du green. Malgré une belle approche, il me faut deux putts, bogey. Je slice mon drive au départ du 16, j'ai un deuxième coup d'hybride au milieu des arbres, mais je commence à avoir l'habitude. Le résultat est au dessus de mes espoirs, je suis à 120 mètres de l'entrée du green, 151 du mat. je tape un très joli fer 5. Ou plutôt ça aurait été un très joli fer 5 si je ne l'avait pas joué avec une face déjà complètement fermée à l'adresse. La balle finit dans le bunker de gauche à hauteur de mat. La sortie est plutôt correcte, l'ensemble gâché par trois putts courts, double.

Sur le 17 le drive part dans les bois de gauche. La balle est au fond d'un fossé asséché. Airshot à la première tentative, puis sortie correcte. Le quatrième coup m'amène enfin sur le green, et une fois de plus deux putts, double. Le 18 enfin, avec un joli drive tout droit, une approche grattée, puis une deuxième à coté du mat et une dernière fois un putt court qui ne rentre pas, bogey. Tout ça me fait un score de +26, je ne suis pas passé loin de la bourriche. Bien que les chiffres du putting ne soient pas catastrophiques, 36 putts, le jeu a été très médiocre avec 34 des 36 putts joués à moins de deux mètres. Le drive également ne m'a pas mis dans d'aussi bonnes conditions que d'habitude; seulement 8 fairways touchés, et aucun des par 3 pris en régulation. Je ne finis pas dernier uniquement parce que quelques âmes charitables ont choisi de jouer encore plus mal pour m'éviter cette honte.

mardi 3 août 2010

Veuillez accepter mes excuses les plus plates

Oui, pendant quelques jours, tout infatué de mon passage sous les 18 qui m'ouvre les portes de quelques parcours auxquels je rêve depuis longtemps je vous ai abandonné. J'ai pourtant ajouté deux ou trois étapes à ma quête incertaine.

Tout d'abord, 3 jours après mon résultat j'ai étrenné mon nouvel index. Ce qui est bien c'est que je n'ai plus de questions à me poser, j'ai un coup rendu partout. Mais c'est inutile, j'avais décidé de compter mon score en strocke. Il faut dire que depuis quelques semaines maintenant, suite à une discussion avec un psychologue ignorant des choses du sport et du golf en particulier, je suis l'évolution de mon score trou après trou. Je vous en avais parlé en début de juillet, ici. Et ça marche très bien, je dois le préciser. Je sais où j'en suis, savoir que j'ai de l'avance me donne confiance, si je suis en retard je serre les boulons. Ce jour là, le début fut contrasté. Un par inaugural, puis deux double et un triple. +7 à la fin du 4e trou, je ne m'étais pas mis dans les meilleures dispositions pour rééditer ma performance récente. Après un petit auto-bottage de fesse intérieur (c'est difficile à faire, il faut être très souple) j'ai décidé de me remettre à tenir les clubs par le grip et de jouer plus consciencieusement. Et comme quand on s'applique c'est mieux, 3 pars ont suivi. +7 au 7, c'était moins pire. Une nouvelle fois un petit dérapage sur le 8 me coute un double, suivi d'un bogey au 9. +10 à la fin de l'aller pour un objectif de +9, ça reste pas trop catastrophique. J'entame le retour avec un birdie, mais je le gâche au trou suivant avec un double. 

Le 12 a été source d'un doute de mes partenaires sur un point de règlement. Mon entame part en hook au dessus d'une avancée d'arbres, aucun de nous ne voit le point de chute. Comme il y a un hors limite pas loin, je joue une balle provisoire, qui est plus courte et tout autant à gauche. Arrivé sur les lieux, je joue un deuxième coup sur ma provisoire, sachant pertinemment que la balle initiale, si elle n'est pas hors-limite, est au delà. Ce qui fut confirmé quelques secondes plus tard. Mon partenaire a alors eu un peu de mal à admettre ce déroulement de jeu, et pensait que mon deuxième coup sur la provisoire (exécuté en deçà de la position de la balle initiale) la rendait définitive. Les choses se sont arrangées et j'ai continué sur la balle initiale, avec un bogey toutefois. Puis un par, un double sur le 14 , deux pars. A la fin du 16 j'étais +14, j'avais donc refait mon retard. Une fois de plus j'ai très mal fini le 17, réussissant à ne pas sortir d'un petit bunker, et un double. Et la colère qui s'en est suivi a causé le bogey au 18. 

+17 à la fin, c'était dans mon objectif, mais j'ai quand même pas toujours bien joué, avec quelques manques de concentration sur des coups faciles. En stableford ça faisait 37 points, ramenés à 36 par la grâce d'un SSJ à -1. La seule chose importante à mes yeux était que j'avais pu rejouer plutôt proprement après ma performance de la compétition précédente.

Puis est arrivé le samedi fatal; en sortant d'activités purement alimentaires et bassement matérielles j'avais décidé d'aller taper quelques balles. Et très exactement à la neuvième balle du seau, sur ce qui aurait du être un fer 6 en draw tout s'est arrêté. Brutalement. Plus moyen de taper un balle. Des tops, des slices, des sockets, des hooks. Dans tous les sens. J'ai tout essayé, reprenant une à une les bases. Le seul moyen de taper la balle était de me limiter à des quarts de swing, dès que je voulais donner un peu plus d'ampleur au backswing je retombais dans le n'importe quoi. Il y a des jours noirs, je le sais bien. J'ai donc rangé les clubs, laissé là les balles pas encore tapées et suis rentré me reposer, car le lendemain à l'aube, nouveau défi.

Le défi en question était une compétition une fois de plus sponsorisée par mon complice (il rackette tous ses fournisseurs, l'animal). Pas très rassuré par mon accident de la veille, j'ai été vite fixé, grâce à un +5 sur les 3 premiers trous. Un par à suivi, ce qui permettait de souffler un peu, mais j'ai cru toucher le fond en alignant un double puis un triple sur deux trous faciles, alors qu'à chaque fois l'entame avait posé la balle exactement où je pouvais l'espérer. +10 au début du 7, c'est pas simple. Pas de rédemption en vue avec deux bogeys, et à nouveau un triple idiotissime. +15 à l'aller, ça donne envie de  rentrer se coucher immédiatement..

J'ai montré sur le retour que j'étais capable de poursuivre mon effort, avec bien un par au 10, mais suivi de deux triples. Je me suis un peu ressaisi enfin. Par au 13, puis bogey et par, je suis revenu à +7 en 6 trous. Mais la carte est grillée, je finis sans grosse motivation par un double et deux bogey. +11 donc pour le retour, +26 au total. Techniquement le jeu a été moyen aux entames, avec quelques balles un peu égarées et moins longues, catastrophique aux fers et aux approches, par contre le putting m'a sauvé du désastre avec 31 putts.

Il fallait donc un évènement pour me remettre sur les rails, et il est arrivé de manière toute fortuite le surlendemain. Dans un moment d'égarement, ce qui m'arrive souvent, je me suis mis en tête de faire de la cuisine. Mon coté obsessionnel ne supportant pas la médiocrité, vous comprendrez que mes couteaux sont très aiguisés. Et la pulpe de mon index gauche bien tendre. La rencontre des deux a été intime bien que brève. L'entaille qui a suivi m'a imposé un repos contraint, les clubs sont restés dans le sac.

Jusqu'à dimanche. J'ai sécurisé par des moyens inavouable mon doigt, car je devais participer à un scramble caritatif avec ma bande habituelle de malfaisants, à la quelle j'apporte le bénéfice (de moins en moins évident) de mon index lamentable. Nous avions pour objectif de jouer aussi bien que la fois précédente, soit autour de -8. Nous l'avons fait dans les chiffres, mais de manière bien différente. Cette fois-ci mes entames n'ont que peu servi, et mon putting n'était pas flamboyant. Par contre j'ai eu le bonheur de planter quelques mats en dessous de 120 mètres, ce qui nous a fait du bien, car mes partenaires non plus n'ont pas brillé sur le green. A la différence de la fois précédente, le score était bien insuffisant pour briller. Nous finissons 5e en brut, 7e en net. Notre plus gros regret restera le putting, nous avons gâché quatre birdies faisables.

dimanche 18 juillet 2010

Faut être patient

Ces dernières journées de compétition n'ont pas été ce qu'on pourrait appeler un chemin de pétales de rose. Il a fallu composer avec des balles erratiques, une assurance pas toujours à toute épreuve, et surtout des scores qui m'ont rappelé les vertus de l'humilité. Et encore j'ai la chance de naviguer dans un club qui épargne l'annonce publique des cartes lamentables.

Les hasards du travail et d'une météo tempétueuse m'ont contraint à limiter mes comportements addictifs au seul suivi de The Open, ou l'Open d'Angleterre pour les non-initiés. Le spectacle télévisuel fut remarquable, tout comme la dramaturgie. Le parcours qui se faisait humilier le jeudi matin à la faveur d'un moment sans vent a pris une revanche éclatante le lendemain sur les joueurs qui s'étaient permis de lui manquer de respect. Demandez à Rory McIlroy ce qu'il pense de son 80 au lendemain de son 63. Seul un ou deux joueurs tiraient leur épingle du jeu, dont le vainqueur final, Louis Oosthuizen, qui a éteint dans l'œuf toutes velléités de discréditer son score en l'attribuant aux conditions météo grâce à 2 cartes solides une fois le cut passé.

Mais aujourd'hui pas de tempête ni de patients, j'ai pu replonger dans mon vice. Au programme du jour, une petite Cochonou des familles, plus exactement la coupe dotée par la supérette locale. N'écoutant que ma conscience professionnelle j'ai tenu à faire un peu de practice avant le départ, pour me rappeler au moins par quel bout on tient les clubs. Les intentions sont une chose, leur exécution une autre. Suite à divers aléas que je ne détaillerai pas ma nuit de sommeil a été très courte. D'où un réveil non seulement difficile, mais également tardif. N'écoutant que mon inconscience, j'ai tenté de rattraper le temps perdu sur les petites routes entre la maison et le terrain. Après quelques risques inutiles, j'ai regagné trois minutes sur l'horaire annoncé par le GPS, un exploit tout de même. Temps que j'ai consacré à l'absorption de quelques cafés serrés supplémentaires, il serait trop idiot de s'endormir sur le départ du 1.

J'ai quand même réussi à taper un demi seau de balles, fait une dizaine de petites approches tout juste, et tapé autant de putts, puis me voila au champ d'honneur. J'ai décidé d'appeler le parcours et ses abords "champ d'honneur", ça fera plus chic en cas de chute de prétendre "être tombé au champ d'honneur" que de devoir admettre qu'on a glissé dans la mare du 13. Driver en main, sur le tee du 1. Je swingue comme je peux et la balle a la politesse de partir longue et droite, dans la direction voulue. Le coup d'hybride suivant n'est pas vilain, il aurait été mieux s'il avait pris la direction du green. Un instant touché par la grâce, je dépose mon approche au pied du drapeau, et je rentre le petit putt. Un par pour commencer. A ce moment je pense très fort à ce qui m'était arrivé la compétition d'avant, ce par inaugural suivi d'une procession de croix.

D'ailleurs le 2 ne démarre pas au mieux, mon drive échoue dans le bunker de fairway. Pour me consoler, je me dis qu'ils sont placés pour piéger les balles des bons joueurs. Très curieusement, le coup de fer 5 téméraire suit exactement la trajectoire prévue et la balle stoppe sur le green à 2 mètres du mat, 155 mètres plus loin. Comme à la télé (sauf qu'à la télé pour cette distance, ils auraient joué un fer 7). Je ne sens pas le putt, et je le rate. Par contre le second tombe dans le trou, nouveau par. Au 3, le drive file en push, dans le rough, sous des branches basses. Un coup roulé me recentre en progressant d'une cinquantaine de mètres, c'est toujours bon à prendre. je suis court sur le troisième coup qui échoue à 1 mètre du green. Un putt de l'extérieur, puis un autre, bogey.

Le 4 a assez bien démarré. Drive un peu à droite dans un petit rough, hybride qui avance pas si mal. Le coup de fer 6 reste court (encore !) du green alors que je visais le mat 20 mètres plus loin. L'approche n'est pas belle, ni le premier putt. Le deuxième putt refuse de tomber, donc 3 putts et double bogey. Le 5 n'est pas fantastique. l'entame à l'hybride échoue à gauche du green, et l'approche qui suit est mal dosée. Deux putts pour le bogey. Ca s'améliore sur le 6; drive long et droit, 52° sur le green, le putt pour birdie ne fait pas son boulot, un second donne le par. Le fer 6 sur le 7 est embarqué, mais l'approche est bonne, un petit putt et un par.

Il faut un craquage pour pimenter une partie, et il arrive maintenant au 8. Gros pull hook au drive qui finit hors limite. La deuxième balle suit presque exactement le même chemin, mais s'arrête dans le rough quelques centimètres avant la ligne fatale. Il reste encore une distance très importante pour le green, qui est obstrué par un important rideau d'arbres. Perdu pour perdu, j'attaque à l'hybride en aveugle, par dessus les obstacles. La balle vole comme dans un rêve, mais échoue dans un rough tortueux, au pied d'un arbre. Petit recentrage cette fois pour me remettre dans l'axe. Puis on repart dans l'aléatoire; l'approche de quelques mètres est toppée et traverse le green, jusqu'au rough d'en face. Je vous disais que c'en était un de craquage. Bon, la partie derrière commence à s'impatienter, alors petite approche et deux putts, un joli 9 sur ce par 4.

On a bien ri, il est temps de s'y remettre. Le drive du 9 est joué en sécurité à l'écart des bunkers, suivi d'un fer 8 qui trouve le green à l'endroit voulu. Le putt pour le birdie est jouable, mais pas cette fois. Par. Au 10, l'entame au fer 9 est bien grattée. L'approche reste un peu courte du trou, deux putts seront nécessaires. Le 11 est certainement le trou le moins bien joué de la partie. Drive à gauche dans le rough, juste avant un arbre perfide. Recentrage comme je peux, mais un top suit, et le quatrième coup ne trouve toujours pas le green. L'approche suivante si, et deux putts pour un double pas glorieux.

 Arrive une bonne séquence sur les 12, 13 et 14. Hybride-fer 6 deux putts, hybride-wedge deux putts, puis drive-fer 7 deux putts, et voila trois GIR-pars d'affilée. Au 15, le fer 6 dérape dans le bunker, la sortie pas belle me coute deux putts et un bogey. Puis au 16, après un drive pas très long mais bien placé, je fais un top misérable au bois 3, la balle part dans le rough de gauche, avant un rideau d'arbres. Je tente un grand coup d'hybride en draw prononcé qui fait ce qu'on attendait de lui, puis l'approche me pose sur le green, et les deux putts rituels pour un bogey. le 17 démarre mal, la balle finit à gauche dans le rough, le drapeau est caché par des arbres. Qu'à cela ne tienne, un grand fer 8 permet de survoler les obstacles, et la balle trouve le green à deux mètres du mat, et enfin je réussis un birdie. Au 18 je frôle la catastrophe, le drive file droit vers le HL, mais une branche stoppe la balle et la renvoie en bord de fairway. Le fer 7 suivant n'est pas mieux contacté, je rate le green. Une approche et les deux derniers putts pour un dernier bogey.

Au moment des comptes la bonne impression générale se confirme (d'autant plus que j'ai toujours gardé en tête mon score); +9 à l'aller avec un quintuple, et +5 au retour. 1 birdie, 8 pars, 6 bogeys, 2 doubles et un quintuple, pour un score de 85 en strocke brut. 7 FIR, 7 GIR, 32 putts.

La vraie récompense c'est l'index qui descend d'une marche, à 17.4. Accessoirement je gagne en brut et en net dans ma série, et je repart avec du vin. Je ne bois jamais d'alcool.

mardi 13 juillet 2010

A moi Jeanne, reviens !

Vous avez tous compris depuis longtemps que la Bretagne est le paradis du golf. Notre climat tempéré, les pluies heureuses et un paysage à couper le souffle ont assis notre réputation depuis longtemps. Mais tout n'est pas idyllique au paradis. Nous souffrons d'un mal sournois et prolifique qui, telles les maladies cryptogamiques qui touchent les greens du voisin (par définition mon golf n'est jamais malade), revient chaque année aux beaux jours. Cette maladie a un nom, c'est la seniorose albionique. Certains clubs, à l'instar de ceux situés autour de Saint Malo, sont quasiment condamnés tant l'infestation est majeure. Nous mêmes, pourtant éloignés de la porte d'entrée, nous présentons des symptômes de jour en jour plus prononcés.

Mais à quoi ressemble cette maladie exactement ? Sa présentation varie suivant les jours, mais on retrouve des constantes. L'agent pathogène, car on peut ranger cette affection dans les pathologies infectieuses, est une forme de vie complexe dotée de diverses fonctions. Son aptitude aux mouvements autonomes est réduite, mais possible grâce au concours de deux appendices appelés legs, assez fréquemment complétés d'un support automobile, un cart. Son alimentation est exclusivement à base de décoction de certaines variétés de camelias sinensis, ou chez le mâle, de jus de fermentation de houblon. Il semble qu'il existe des possibilités de communication entre les différents agents d'une même population car ils émettent des signaux sonores que certains audacieux qualifient de langage. C'est probablement s'avancer, il n'en reste pas moins que les signaux sonores en question provoquent parfois une modification du comportement de ceux qui se trouvent à portée.

Au premier abord leur nuisance ne semble pas majeure, on note juste leur propension à sédimenter dans certaines zones des club-houses comme le comptoir du bar, et bien sûr les nuisances sonores, principalement en fin de journée et après leurs périodes d'alimentation. Mais leur coté pathogène apparait essentiellement ailleurs, sur le terrain. Il se trouve que ces formes de vie montrent une appétence particulière pour le jeu de golf et elles se répandent sans vergogne sur les fairways et les greens, moins dans les roughs. Outre leur présence qui, on l'a démontré, ralentit le rythme des parties de près de 0.00001%, c'est surtout leur "jeu" qui provoque des lésions cérébrales presque irréversibles aux spectateurs et aux partenaires qui auraient eu le malheur de les croiser. Ce n'est qu'une suite de gestes improbables et de coups roulés, sans la moindre élégance ni aucun respect des canons du swing académique. Et la pauvre victime voit à chaque fois ou presque avec un dégout croissant la balle partir vivement et se diriger sans coup férir vers le green ou le trou. Alors qu'elle n'aurait pas du. Et c'est ça qui peut vous pousser au suicide.


Donc chers amis, si un jour vous croisez ces spécimens,  méfiez-vous, refusez avec énergie de partager leur partie. Vous n'y récolteriez que la perte des dernières de vos illusions, à voir ces individus capable de rendre des cartes impressionnantes en dépit de leur mobilité réduite, leur vision aléatoire et leurs forces lamentables. Voir tout au long de 18 trous un vieillard cacochyme à peine capable de soulever un club junior, ne jamais expédier sa balle a plus de 130 mètres mais qui systématiquement s'arrêtera à l'endroit idéal pour le coup suivant, ne jamais utiliser son putter plus d'une fois sur un green en dépit de ses lunettes à triple foyer entraine des lésions cérébrales majeures et des bouffées névrotiques, je vous le dis. D'autant que ces individus en question poussent leur perversité à être d'une politesse irréprochable et très souvent d'une conversation passionnante.


 Je me demande ce que fait le gouvernement pour nous éviter ces humiliations répétées. Nous sommes de mauvais golfeurs certes, mais ce n'est pas la peine qu'on nous le montre en nous confrontant à ces sportifs expérimentés. En tout cas, moi je refuse de jouer encore avec un bientôt nonagénaire qui ramène une carte de 80, c'est trop déprimant.

dimanche 11 juillet 2010

la note de la semaine

Aujourd'hui les chiffres sont cruels. J'ai ramassé une bonne vieille bourriche des familles (100 tout rond), avec 4 pars, 6 bogeys, 3 doubles, 4 triples et un quintuple.

Tout démarre bien avec un par construit sur le plus gros par 4 du parcours (390 mètres); drive, hybride qui s'arrête au pied du green, approche collée au mat, et un putt pour finir. C'est au 2 que le folklore a commencé. Drive un peu mou, et hybride toppé, reste 60 mètres pour le green, tout droit. Sauf que la grosse socket au wedge expédie la balle dans les branches d'un sapin au milieu d'un bosquet qui passait par hasard. Balle injouable, drop, puis recentrage. Le sixième coup me permet d'atteindre le green, un putt, triple. Sur le 3, c'est mon deuxième coup qui rebondit à gauche et va se coller au pied de la clôture matérialisant la limite du terrain. Balle injouable une nouvelle fois, drop qui redescend un peu vers la clôture. Coup comme je peux qui trouve un bout de green deux putts, double. Au 4, un joli drive mais arrêté par le vent, un peu court. Deuxième et troisièmes coups toppés, le quatrième embarqué à gauche finit dans le rough à proximité du bord de green. Le lob shot pour survoler le bunker finit dans le bunker, la sortie est médiocre, deux putts et triple sur ce par 5. On continue dans l'exotique sur le 5. L'entame touche le green mais sort dans le bunker de gauche. Sortie clean qui flye le green et finit sa course HL; drop dans le bunker, re-sortie, deux putts, triple again. Je viens de jouer +11 sur 4 trous, un bonheur.

Mais c'est pas fini. Sur le 6, le drive sur la gauche du fairway m'empêche d'attaquer directement le green puis deux putts font bogey. Au 7 mon entame est un peu courte, le putt de l'extérieur ne roule pas (herbe mouillée), il reste 6 mètres de green, bogey. Le plus grandiose arrive au 8. Le drive s'échappe dans le talus de droite, un petit coup de fer me remet sur la piste. Le troisième coup est à droite du green, reste une approche de 25 mètres par dessus un bunker. Je déploie alors tout mon talent; l'approche est toppée, elle fuse et finit de l'autre coté, dans un rough très épais, en pente au dessus du green qui lui même descend jusqu'au mat. Je veux la jouer fine, petit lob shot, trop court. Le deuxième touche le green mais a pour une fois du spin, la balle ne roule pas. Ca fait déjà 7. Avec les deux putts, ça fait 9, quintuple bogey. Et pourtant... au 9 le drive est dans le bunker de fairway, sortie qui touche le green mais ressort. Approche et 2 putts, bogey. sur le 10, fer 9 embarqué à gauche, dans le bunker. La sortie n'est pas au mat, le premier putt échoue à quelques millimètres, bogey (c'était déjà arrivé au 7). Au 11 drive contre le vent, hybride un peu à droite, attaque du green au fer 8, gratte, donc approche et un seul putt de loin, par.

Au 12, toppon minable au départ, la balle fait juste 40 mètres. Deuxième coup au fer 6 pour me placer avant l'obstacle d'eau, un rebond imprévu la colle contre un saule pleureur. Green donc fermé, je tape un coup un peu rapide pour me recentrer. La balle un peu longue finit dans le rough, particulièrement prolifique à cet endroit, au milieu des pommiers. Ben évidemment l'un d'entre eux me barre la route, j'ai des rêves de tronçonneuse. Un coup pour me dégager, puis un pour arriver enfin sur le green. Plus deux putts, et de nouveau triple. au 13, je reprend pied: entame par dessus le rideau d'arbres, wedge pour le green, deux putts...non, le deuxième s'arrête au moment de tomber (tiens, je commence à connaitre), trois et bogey. pour le 14 le drive est droit mais court, il me manque 15 mètres pour l'ouverture. Fer 6 en fade appuyé pour finir dans la bonne direction, pas mal mais manque de longueur encore. L'approche est trop appuyée et dépasse le mat. Un premier putt pour se rapprocher, le deuxième pour rentrer... non encore... un troisième et double bogey.

Au 15 je rate le green en raison du vent, la balle est dans le bunker. Sortie comme à la télé, un putt de 40 cm pour le par, ça va mieux. sur le 16, drive un poil à droite, hybride bien claqué, fer 8 optimiste pour le green, oups, bunker. Sortie, un putt long qui rentre, par. Pour le 17, joli drive qui trouve malheureusement un trou dans le fairway. Le PW n'est pas bien contacté et sort légèrement du green. Pas grave, un wedge, heu toppé, je retraverse le green. Deuxième approche, cette fois-ci elle s'arrête. Un enième putt mou, d'où un deuxième à suivre, double. Enfin le 18, je ne rêve que d'une douche après 5 heures sous une chaleur moite (devant nous un vieillard refusant la voiturette par coquetterie nous a imposé son rythme reptilien). Drive un poil à droite sur le fairway, 56° pas assez appuyé qui stoppe sur le collier de green. Putt de l'extérieur bien trop mou, puis un deuxième qui refuse de tomber, bogey final.

Mine de rien ça ne fait que 33 putts, pour moi c'est peu, surtout avec mes 5 putts qui se sont refusés à tomber. Et à part ça, techniquement j'ai eu la sensation de balles bien contactées, et j'ai encore eu droit aux mêmes commentaires: "avec ton swing tu devrais être single" et "tu es à ça d'être à un chiffre". C'est bien gentil mais pour être à un chiffre j'ai encore 10 points d'index à descendre, et faudrait que j'arrête d'en mettre partout.


Sinon hier j'ai perdu honorablement en match play dans le championnat du club, contre un 9,6. 2 down au 18, alors que je pensais être renvoyé à la maison avant le 12. Un peu plus de réussite qu'aujourd'hui et un adversaire pas toujours aussi impressionnant que d'habitude m'ont permis de tenir jusqu'au bout.

mardi 6 juillet 2010

Attaquons les moulins

La culture du golf est remplie de sentences, aphorismes et autres proverbes qui sont nés on ne sait trop comment et qui prospèrent depuis des décennies si ce n'est plus sur toute la planète golfique. Les plus connus se rapportent au swing, et vous avez sûrement entendu dès vos premières pas sur un parcours de la bouche de vos partenaires du jour certains tels que "il ne faut pas bouger la tête de la balle pendant le swing" (heu si, sinon je vais m'envoyer le club dans la tempe si je garde la tête sur la balle) ou "faut garder le bras gauche droit pendant le backswing". D'autres se rapportent aux conditions de jeu, et tout le monde a été frappé du "un arbre c'est 90% d'air" (un filet c'est 98%, et c'est encore plus efficace qu'un arbre pour arrêter une balle), et enfin, les plus savoureux à mon avis touchent au mental. Et celui du jour "il ne faut pas connaitre son score sinon on ne joue pas bien".

Celui là, honnêtement j'y ai adhéré pendant assez longtemps. Parce que j'ai pu en quelques occasions vérifier que si je me réjouissais d'une série de bons trous ou d'un score qui me semblait flatteur je le "payais" au trou suivant. Et des histoires similaires circulent par milliers dans les revues, sur les forums, dans les blogs (je crois bien que j'y ai sacrifié ici même).

Mais analysons un peu cette malédiction divine. Nous pouvons partir de trois situations initiales; le score est mauvais, il est bon, ou il est neutre. Dans l'hypothèse d'un bon score, le savoir provoquerait l'apparition rapide et assurée de bogeys, ou de doubles, ou de triples, choisissez en fonction de votre niveau de jeu. Dans la situation d'un mauvais score, le savoir finirait de nous achever et nous ne serions plus même capable de jouer un seul coup. Curieusement (à première vue), un score neutre n'est pas évoqué dans cette malédiction. Observons un peu ces trois situations. Dans un cas la réaction est d'annuler la situation (le bon score disparait), dans l'autre elle se renforce (le mauvais score s'aggrave). Cette réaction n'est pas symétrique, il est difficile de la rapporter à une cause physique. Toutes les réactions vont dans le sens d'une dégradation de la performance, ça ressemble donc bien à une malédiction, et comme on ne perçoit guère de cause naturelle, n'hésitons plus à parler de malédiction surnaturelle (laissons Dieu de coté pour le moment, il a plus important à s'occuper).

Mais si il y avait une cause naturelle dans tout ça ? Regardons ce qui se passe, dans le cas où le score est mauvais. Vous êtes par exemple 18, et arrivé à la fin du 9 vous avez déjà joué +20. Votre score est donc mauvais (mais ça arrive, je le sais très bien actuellement). On vous annonce votre score à ce moment, et vous jouez votre retour en +23. La carte est minable, vous envisagez de vous mettre au crochet, et surtout vous coulez des regards noirs sur le partenaire qui vous a annoncé les dégâts. Et pourtant; les +20 de l'aller ne sont pas arrivés par hasard. La plus grande probabilité est qu'aujourd'hui vous êtes incapable de jouer deux coups d'affilée, depuis le départ. Pourquoi donc cela aurait-il dû s'arrêter soudainement à la fin du 9. N'était-il pas plus probable que cela continue jusqu'au 18 d'où le +23 du retour ? Est-ce vraiment de connaitre le score qui vous a fait mal jouer les trous du retour ? Vous pourriez me répondre que de connaitre le score vous a empêché de refaire surface. Mais objectivement, quelle était la probabilité que vous vous mettiez soudainement à aligner les birdies ? Pas très élevée au vu de votre incapacité à jouer deux coups d'affilée sur l'aller.

Plus intéressant est le cas où le score est bon. Vous venez d'aligner des pars ou des birdies, vous finissez l'aller en +4. On vous l'annonce et à partir de là plus moyen de dépasser le bogey, vous jouez le retour en +14. A la remise des prix vous envisagez plus sérieusement encore de pendre le partenaire bavard par les testicules, surtout que vous finissez en ZT et que vous avez raté le jambon. Mais objectivement, une fois passé les envies de sévices cruels et prolongés, posons-nous quelques questions; votre niveau de jeu classique, est-il de jouer +4 sur l'aller ? Avez-vous la certitude d'être capable de jouer aussi bien le retour si vous étiez resté dans l'ignorance ? je ne voudrais pas vous enfoncer, mais les statistiques ne sont pas pour vous. Quand on est 18, il est plus probable de jouer +18 que +8, indépendamment de l'ordre des bons et des mauvais trous.

C'est marrant mais le coté divin de l'intervention surnaturelle vient d'en prendre un petit coup derrière les oreilles. C'est dommage parce que nous avons tous besoin d'un peu d'irrationnel pour faire fleurir nos angoisses. Tout compte fait ce score qui nous effraie, c'est quoi ? Matériellement ce nombre n'est que la traduction mathématique de notre habileté du moment. D'où aurait-il des pouvoirs magiques, et extérieurs à notre jeu alors qu'il n'est qu'une conséquence du jeu déjà réalisé, un reflet du passé. Mais voilà, comme tous les individus ici-bas (je simplifie arbitrairement en ne tenant pas compte des trois membres de la station orbitale ainsi que des pilotes d'avion et leurs passager en cours de vol), nous avons un part d'anxiété en nous, qui s'adosse pour notre malheur à une note dépressive, donc l'avenir n'est pas sûr et il pourrait même ne pas être un tapis de roses. Suivant les gens c'est plus ou moins profond, mais je conseille à ceux qui sont actuellement persuadé que leur avenir immédiat est de finir enseveli dans l'effondrement de leur immeuble de continuer à prendre leur traitement. Ou de quitter au plus tôt ce bâtiment promis au dynamitage.

Bref, ce refus du score n'est en définitive que le reflet de notre anxiété sur le parcours. Et c'était assez évident puisqu'en fait toutes les stratégies proposées pour occulter ce chiffre se confondent avec des stratégies d'évitement bien connues en psychologie. Que ce soit le concept du "je découpe le parcours en tronçons de 3 trous" qui permet de diluer l'impact psychologique du score, car on a toutes les chance d'avoir un score situé entre -1 et +2 par rapport à sa référence, jusqu'au "je joue coup après coup sans tenir compte de ce qui s'est passé avant ni de ce qui m'attend" qui n'est à mon sens plus du golf.

Et que dit la psychologie à propos des angoisses ? Qu'elle peuvent se maitriser, qu'elles peuvent s'affronter, qu'on peut parfois les rendre inopérantes, mais pas vraiment qu'il faut les éviter ou nier leur existence. Il existe beaucoup de méthodes pour réaliser ces travaux sur soi, qui s'adaptent chacunes plus ou moins à l'individu qui les emploie. Il est donc difficile de proposer une technique ou une autre. Mais ce que je constate c'est que dans la quasi-totalité des autres sports le score est un élément essentiel du jeu, pendant son déroulement. Y compris dans les sports sans adversaire direct, comme par exemple les sports de lancer ou de cible. Parce que le score a une influence sur le déroulement du jeu.

Et en golf aussi le score a une influence réelle sur le déroulement théorique d'une partie. Quand on a fait une partie médiocre et qu'arrivé au départ du 18 il ne manque qu'un point pour sauver la ZT, il n'est pas très intelligent de prendre tous les risques pour chercher l'eagle qui de toutes façons ne nous apportera pas suffisamment de points pour dépasser la ZT. A l'inverse, s'il faut 3 points pour s'assurer d'une performance, on a tout intérêt à attaquer autant qu'on peut pour chercher le birdie, le bogey comme le triple seront sans conséquences.

Je pense donc qu'il faut apprendre à vivre avec le score pendant la partie de golf, sans le craindre, et l'utiliser. Nous avons assez peu d'aides dans ce jeu pour ne pas refuser celles qui se présentent, même si elles sont cachent.

PS: dimanche dernier j'ai joué un petit scramble caritatif avec 3 partenaires de hasard. J'étais l'index le plus bas. Ça a été long et un peu déprimant. Seulement deux fois en position de birdie (qui ne sont pas rentrés), 5 GIR seulement, 4 bogeys. Mon drive n'était pas au mieux de sa forme alors que j'étais le plus long, mes partenaires souffraient d'un jeu de fer approximatif, seul un putting correct nous a sauvé d'un naufrage collectif. Vu que l'association était la SNSM, c'était une bonne chose.

mercredi 30 juin 2010

La raison triomphera toujours de la chance et de la superstition

Parlons un peu de cette compétition dont j'ai évoqué l'existence hier. J'ai décidé de ne pas me laisser faire par aucun élément extérieur, d'y afficher une détermination sans failles, de ne jamais céder devant l'adversité et de jouer jusqu'au bout de mes possibilités. Comme en plus je suis un être de raison, imperméable aux signes du destin, rien ne peut m'empêcher de poursuivre mes objectifs.

Ce matin donc, en ce vendredi 13 (je sais, mon réveil vit ses derniers jours, son affichage laisse à désirer), ou plutôt selon le calendrier ce mercredi 30, je suis dans une forme olympique. Tellement qu'en me rasant un coup malencontreux brise la glace du miroir. Qu'à cela ne tienne, il suffira de le remplacer. Le petit-déjeuner avalé (j'aurais du ranger cette salière hier, elle ne serait pas tombée), me voila en route. Comme je suis précautionneux, j'ai pris un parapluie, et il marche, j'ai vérifié avant de le choisir. Le peintre qui redonne un coup d'éclat à la façade vient d'installer son échelle, mais on passe dessous sans difficultés. Par contre il faut se méfier du chat de la voisine ces derniers temps. Il est manifestement nerveux et n'hésite pas à vous couper le chemin dans ses courses folles, et son pelage noir n'aide pas à le distinguer.

Et me voila au practice, pour échauffer un peu les muscles (ou ce qui en tient lieu). Des coups légers, puis appuyés, pas de soucis ça part plutôt bien aujourd'hui, et plutôt fort. Et j'ai l'honneur au 1; gros drive qui coupe le dog leg comme prévu (ou espéré devrait-on dire), je n'ai qu'un fer 7 à jouer ensuite. Je l'ai joué un peu vite, la balle a pitché juste à coté du green, à hauteur de mat, de l'autre coté du petit bunker. En arrivant sur la balle, je la découvre dans un profond divot. Il va falloir faire avec. La balle sort bien du divot, survole le bunker, se pose sur le green, frôle le trou dans sa traversée mais va finir dans le bunker de l'autre coté. sortie propre, mais pas vraiment dans l'axe du trou. Le premier putt frôle le trou encore une fois, mais s'échappe. Le second meurt avant de tomber, le troisième rentre. Mais zut, ça fait croix tout ça. Pas grave, je retiens le drive.

Je veux attaquer un peu fort le deuxième drive, la balle s'échappe en push dans un bosquet. Mon seul dégagement possible est vers l'avant, je prends. Mais un massif d'hortensia l'arrête. Drop sans pénalité, on n'abime pas les fleurs chez nous, puis un petit coup de fer 4 en direction du green, sous des branches d'arbre. Enfin un dernier coup de wedge me met dessus, deux putts suivent, double bogey. On va dire que c'était mon trou joker, celui-là, parce que je n'ai pas grand chose à en retirer de positif. L'entame du 3 est elle aussi en push, mais les dégats sont minimes, la balle est bien placée sur le fairway voisin. Mon deuxième coup me ramène à quelques mètres du bon green, suivi d'une approche et deux putts, bogey. J'ai raté le par de peu sur le premier putt, d'ailleurs. Pour le 4 le drive a repris des couleurs; légèrement sur la droite pour l'ouverture, il part en puissance. Il part même un peu trop fort et sort de l'extérieur du dog leg. Petit deuxième coup de recentrage, seule solution raisonnable, puis le troisième coup s'immobilise à trois mètres de l'entrée de green. Une petite approche et un bon putt concluent pour le par.

Au tour du 5; j'embarque à peine mon entame au fer 4, mais c'est pas grave il n'y a pas de dangers dans le petit rough. Sauf le petit sapin isolé au fond. Celui sous les branches duquel a fini ma balle. Un coup bricolé pour en sortir, puis une approche, suivie de deux putts, de nouveau un double bogey. A ce moment je me dis qu'il va falloir serrer le score, car un par, un bogey, deux doubles et une croix, ça fait beaucoup pour un début. Pour le drive du 6 je me concentre, le push est pénalisant. Mission réussie, la balle part bien, en draw. C'est dommage qu'elle ait fini après un rebond erratique au pied d'un talus, qui me coute un recentrage. Malheureusement je rate mon approche en glissant sous la balle, je reste court. Le putt de l'extérieur n'est pas meilleur sur ce green qui ne roule curieusement pas, les deux putts d'après ne rentrent pas, mais le troisième oui. Sauf que ça fait triple bogey, et donc une nouvelle croix. L'affaire s'annonce plus difficile que prévue.

La socket sur l'entame du 7 m'envoie dans un bunker du trou 1, j'en sors en passant entre deux arbres et atterris au pied du bon green cette fois. L'approche n'est pas au mat, il faudra deux putts pour finir par un double bogey. Je commence à deviner que la performance n'est pas dans la poche. Je claque une mine au départ du 8, bonne occasion pour me refaire. Tellement que le bunker qui ne m'avait jamais semblé en jeu jusqu'à présent reçoit ma balle. Ce bunker est profond et très peu visité, le sable y est onctueux. D'où une sortie courte. Un troisième coup rageur pose ma balle au fond du green, avec un gros putt en descente à venir. D'où trois putts et double bogey. Je décide d'être un peu raisonnable et de ne pas tenter de survol des bunkers du dog leg au drive sur le 9, je joue un peu à gauche. En fait j'aurai du tenter parce que ma balle finit loin dans le rough au delà du fairway dans la direction visée, elle aurait parfaitement coupé si j'avais osé. Les herbes hautes limitent mon deuxième coup et une approche est nécessaire pour prendre le green. Deux putts suivent pour le bogey.

Le bilan à la fin de l'aller est plutôt triste; 1 par, 2 bogeys, 4 doubles, 2 triples, soit +16, ou 12 points stableford. Allons bon, je me suis promis de ne rien lâcher, je ne vais pas commencer maintenant. Même si sur quelques coups, je trouve que j'ai payé très cher des petits écarts. Mais pas sur le 10. J'en sors avec un bogey par la faute de trois putts, je n'ai pas bien analysé la roule très lente aujourd'hui. Et sur le 11 je ne peux m'en prendre qu'à moi-même. Un très gros drive me laisse espérer prendre le green en deux, malheureusement je veux trop forcer à l'hybride et grécolte une gratte monstrueuse. Le troisième coup, toujours à l'hybride, se pose à 5 mètres du green. L'approche qui suit et surtout les trois putts gâchent tous ces efforts, double bogey encore. Quant au douze, je l'ai mal joué. L'entame est à gauche, me laissant un long deuxième coup. Que je m'applique à envoyer dans l'eau. Le drop effectué, mon quatrième coup mal contacté rebondit sur une zone durcie du green et finit dans le bunker du fond. Une sortie et deux putts plus tard, nouveau triple, synonyme de croix.

Le 13 est mon trou fétiche, propre à ramener le sourire dans les pires moments; Un gros coup d'hybride par dessus les arbres pour couper le dog leg, puis un coup de wedge pour le green et deux putts, un nouveau par dans la musette, ça faisait longtemps. Je contacte mal mon drive au 14, mais je reste sur le fairway. J'ai toutefois besoin d'un second coup pour atteindre le dog leg. Je soigne moins mon contact au troisième coup, trop gras, la balle s'arrête dans la montée avant le green. Le drapeau est au fond, je n'en vois que le sommet. D'où une approche mal dosée, qui m'oblige à deux putts, double bogey. Mais je sens bien que la carte est carbonisée, l'envie s'est estompée. Et ça se traduit par un top au départ du 15, puis une approche médiocre, puis deux putts pour un bogey.

Au 16 je me donne une dernière chance en voulant taper un gros drive. Je fais donc une socket lamentable qui fuse au ras du sol et vient heurter mon sac avant de finir hors limites. Et c'est donc coup double! Pénalité pour avoir heurté mon sac, plus HL, je rejoue pour 4. Cette fois-ci la balle vole bien droit. Vu le chemin qui reste je sors le bois 3, qui part bien mais finit en hook. Jusqu'à une touffe de genêts. Balle injouable, drop, puis un coup de 80 mètres qui doit rentrer pour sauver le dernier point. Que je n'ai pas sauvé. Croix donc. A ce moment je n'ai plus trop envie de jouer; il fait très lourd, humide, mon eau est chaude dans la bouteille.  Je tape un drive moyen au 17, expédie le second coup qui ne trouve pas le green, une approche et deux putts pour le bogey. Finalement c'était pas si mal, je m'applique donc un peu plus sur le 18; joli drive, reste une approche pour le green. Mais il était dit que ça ne voulait pas, j'envoie cette approche dans un massif de fleurs HL. Nouvelle balle, qui rate elle aussi le green pour échouer dans le bunker. Sortie lamentable puis deux putts pour un dernier triple qui clôt cette épreuve. Et donc le retour n'est pas meilleur que l'aller, bien au contraire.+16 au minimum (si j'avais fini le 16 j'aurai probablement joué +17 ou +18), 1 par 3 bogeys 2 doubles et 3 triples ou plus.

Ce qui me donne un résultat final de 24 points stableford, et une dernière place de la compétition. Et le plus drôle est que j'ai joué long, que pas mal de coups ont été très propres, mais que les erreurs ont couté très cher.

mardi 29 juin 2010

dure semaine

la semaine dernière n'a pas été des plus folles pour ce qui est du golf. Tout d'abord de très basses considérations matérielles m'ont contraint à m'intéresser à autre chose qu'aller taper la boulette. Je n'ai bien sûr consacré que le minimum de temps et de cerveau nécessaire à l'accomplissement de ces tâches nourricières. Minimum qui m'a pris quatre bonnes journées (de tôt le matin à très tard le soir). Au premier moment de liberté j'ai donc filé chausser les spikes et taper des balles. D'autant que j'avais cours le lendemain.

Me voilà donc sur le practice, mon fer 7 en main, et je révise mes gammes; balle droite, balle en draw, balle haute, balle basse, sockette... heu, celle là ce n'était pas voulu. Mais c'est justement le rôle de l'entrainement, rendre son swing suffisamment fiable pour que ça arrive le moins souvent possible. Dans ce cas là j'ai ma trousse d'urgence, à savoir une check list de tous les fondamentaux à revoir avant de s'obstiner. Et c'est bien, la balle suivante est telle que voulue.

Mais vous vous doutez que je ne vais pas poster pour une socket. Et effectivement la balle suivante n'en n'était pas une, mais une gratte lamentable. Puis des tops par paquets de 10, ou des slices monstrueux. Pour tout dire au bout de quinze minutes je tapais beaucoup plus mal et moins efficacement que la dame âgée mais débutante qui venait de s'installer sur l'emplacement à coté du mien. A un moment elle s'est même permis de me dire que c'est normal quand on débute de ne pas lever la balle, mais que ce serait mieux de prendre au moins un cours avant de se blesser. Elle n'a du son salut qu'au fait que je me sois rappelé à temps que je n'ai le droit de tuer les petites vieilles qu'au travail. Mais je serais elle, je ferais attention de ne pas glisser et me casser le col du fémur, parce que je suis rancunier.

Je crois avoir essayé à peu près tous les exercices dont je me suis souvenu, passant en revue tous les points du swing qui auraient pu se dérégler, et n'arrivant pas à mettre le doigt sur le problème. Parce que je savais bien qu'il ne s'agissait que d'un petit point, un swing qui se dérègle brutalement ça ne vient que d'une petite modification passée inaperçue. Au bout de près de deux heures d'efforts stériles j'ai abandonné.

Et le lendemain je suis arrivé en avance au cours, histoire de me redonner une chance de repartir dans le bon sens. A force de persévérance j'ai fini par faire redécoller les balles, globalement droites, mais sans la moindre fluidité. Et je suis arrivé en cours sans pouvoir me reposer sur mes automatismes habituels. Nous devions travailler les différents effets, mais nous avons dû consacrer autant de temps au contact et même une crise, heureusement courte, est survenue pendant la leçon. Elle s'est guérie seule, sans que ni lui ni moi n'en détermine vraiment l'origine. J'ai quand même eu droit au supplice des poteaux de rugby (faire sur demande des balles en draw, en fade, hautes et basses qui passent toutes entre les poteaux, au dessus ou en dessous de la transversale). Sur la fin tout s'est débricolé, et on a joué le pot à la pétanque-approches. Il gagne 13-9, mais je l'aurais un jour, je l'aurais...

Tout ça pour dire que je ne suis pas arrivé dimanche dans les meilleures conditions pour la compétition dominicale. Surtout depuis que j'avais découvert l'identité de mes deux partenaires du jour. Je ne dirais pas grand chose sur eux, mais si vous voulez scorer, faut pas jouer avec eux. D'un strict point de vue golfique, leurs swings ont une laideur à défaillir, chacun dans son genre, les trajectoires de balles sont tout sauf élégantes, et la seule chose qui leur permette de jouer dans les 20 est leur aptitude aux approches roulées et un putting efficace. A ça on rajoute une connaissance et un intérêt très limité pour les règles et le décompte des coups.

Et que dire de mon jeu, puisque c'est quand même la chose qui m'intéresse avant tout ? Et bien que si les 18 trous s'étaient limités à 18 entames j'aurai explosé le parcours. 11 FIR sur 14 (les 3 autres ratés de très peu), longs au drive et placés aux fers. C'est après que ça s'est gâté. Beaucoup. Du hook, des HL improbables, des greens ratés, un vrai bonheur. 3 GIR seulement, puis 5 pars, 4 bogeys, 5 doubles et 4 croix. Le score est bien évidemment lamentable, tout juste 29 points stableford (je ne dévoilerai pas le score strocke brut). Ma seule grosse satisfaction ce sont les entames, j'ai des résultats largement en avance sur mon index. Étonnement mon putting ne se porte pas si mal.

Mais c'est promis demain je joue tous les coups à fond, et je pars pour chercher la performance...