vendredi 2 octobre 2009

Et le putting ?

Certaines idées ont la vie dure, et sont devenues au fil du temps des vrais lieux communs. Par exemple, garder le bras gauche tendu au backswing, ou garder les yeux sur la balle pendant le swing. Celui qui m’a interpellé aujourd’hui, c’est l’idée selon laquelle le putting ne serait qu’une histoire de feeling, que ça resterait très personnel. Cette idée me semble très réductrice déjà, mais ce qu’elle sous-entend est pire. En effet cela sous-entend que chacun devrait y arriver avec sa technique personnelle? Et ça je ne suis plus d’accord.

Faites un test lors de vos séances sur le putting green (si vous y êtes, c’est déjà bien), ou plus prosaïquement sur les greens de votre parcours. Ne vous observez pas vous-même, mais vos partenaires. Au lieu de regarder leur balle, écoutez et regardez leur swing. Ont-ils le même tempo d’un putt à l’autre, le contact fait-il le même bruit, y a-t-il des mouvements des poignets et des mains, la tête de club suit-elle le même chemin? Je pense que vous verrez soit beaucoup de variations, soit moins. Et dans ce cas-là, il y a fort à parier que le nombre de putts sera assez faible.

Parce que le putting reste un swing de golf avant tout. Le but reste de propulser la balle par un contact franc de la tête de club, et que cette balle parcoure la distance prévue selon le chemin voulu. Pour qu’on puisse prédire cette trajectoire et cette distance, il faut que la frappe soit contrôlée et reproductible. Donc qu’elle soit similaire d’un coup à l’autre. Or votre partenaire, si vous l’avez observé en détail, aura probablement topé quelque putts, grattés d’autres, fait des slices et des hooks, décentré ses frappes. Le problème c’est que ces fautes ne sautent pas aux yeux comme au driving. Pourtant elles sont là, et elles expliquent probablement plus de putts qui ne rentrent pas que d’erreurs de lecture de pente.

Mais cette technique de putting, on a voulu s’en occuper pour vous, sans vous le dire vraiment. Tout d’abord en vous faisant putter «in line», ce qui diminuait les erreurs d’orientation de la face, et augmentait la probabilité de contacter la balle square. Mais ça ne règle pas vraiment le tempo, ni le centrage sur le sweet spot, ni les tops et les grattes. On vous a aussi proposé des putters lourds, très lourds, qu’on laisse balancer. En fait on vous propose d’utiliser un putter qui fait le travail tout seul devant vous. Le balancier libre devant vous permet d’avoir un tempo plutôt régulier, et reproductible.

Et bien je pense qu’on doit pouvoir apprendre à putter sérieusement, acquérir une technique fiable, stable, reproductible. Nous nous y employons déjà avec des clubs autrement plus longs, maniés avec une vitesse autrement plus rapide. Travaillons nos putts comme nous travaillons nos swings, maitrisons le backswing, le plan et le chemin de la tête, astreignons nous à centrer nos contacts, à éliminer tops et grattes, avoir un contact square. Pensons à notre tempo, à la traversée de la balle, à la position de nos mains à l’impact, à notre finish.

Cet entrainement peut se faire chez soi aussi bien que sur le putting green. En pratique nous n’avons pas besoin de trou vers où viser, juste une zone plate. Il faut travailler jusqu’à ce que nos contacts soient bons, que voir la balle suivre la trajectoire visée ne soit plus une heureuse surprise mais une suite naturelle de notre swing, comme nous voyons notre balle décrire une courbe élégante et prévue à la suite de notre coup de fer 7.

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