mardi 3 novembre 2009

Le monde merveilleux mais impitoyable des clubs

Si vous jouez au golf, vous avez certainement constaté que les clubs sont de puissants objets dotés de propriétés extraordinaires, parfois même dotés d'une âme. Ils peuvent susciter des réactions contrastées, de l'amour à l'indifférence, en passant par le dégout, la suspicion, la passion. Principaux outils du golfeur (en plus des balles, des gants, des chaussures, des pantalons, des polos, des pulls, et moult autres produits rigoureusement indispensables), ils servent également de support à toute une industrie basée sur beaucoup d'irrationnel, de fantasmes, d'exaltation des pulsions et des sentiments les plus inavouables et les plus intimes.

Leur puissance symbolique est parfois inquiétante. Prenons le driver pour le golfeur standard, soit le golfeur mâle. Ce club est à l'évidence le moyen de satisfaire son désir d'exhibition, de parade et de puissance. En effet, c'est celui qui permet d'envoyer la balle le plus loin, mais c'est aussi le club le plus long, le plus gros du sac. Il n'y a pas plus flatteur pour l'égo. La communication des marques est sans équivoque à son propos. On y parle cent fois plus de longueur que de précision, que notre golfeur devrait d'abord rechercher avant tout. Les concepteurs des nouveaux modèles qui se renouvellent année après année ont intégré cette quête. Pour la satisfaction de tous, on n'hésite plus à rendre l'objet difficile à jouer, mais par instants plus performant.

La meilleure preuve ? la longueur de ce club justement. Aujourd'hui un driver ne peut plus mesurer moins de 45 pouces, nombre d'entre eux atteignent les 46 pouces. Or les études montrent que nous autres amateurs commençons à avoir de sacré problèmes de régularité au delà de 42.5 pouces. Certains pros parmi les meilleurs jouent des drivers d'à peine 44 pouces. Mais voila, en passant de 42.5 pouces à 46 pouces, on peut, une fois de temps en temps, gagner près de 20 mètres. Qu'importe si cela arrive moins d'une fois sur cinq, et que le prix à payer consiste en de multiples balles égarées dans les roughs.

Les autres clubs n'échappent pas aux modes et errements du marketing, ce sera le sujet d'une prochaine notule.


2 commentaires:

  1. AAAAAAAAAAAh le driver.....
    Le club le plus malsain du sac!
    je vais transformer le mien cet hiver pour le travail de la saison prochaine avec déjà en tête l'espoir de voir certaines règles changer sinon il faudra des lunettes pour voir la balle à l'adresse!

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  2. lunettes de myope ou lunettes de presbyte ?

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