mercredi 4 novembre 2009

Le monde merveilleux mais impitoyable des clubs ; nos amis les wedges

A l'autre bout de la gamme, les wedges sont des clubs bien curieux. Ce sont des clubs récents, nés de multiples parents. Leur grand-père à tous fut le sand wedge, né en 1931, club ingrat destiné à sortir la balle des bunkers à la place des autres fers du sac dont la tête souffrait à chaque contact avec le sable. Comme dès les débuts du golf moderne les bunkers étaient profonds, on lui donna une ouverture importante pour bien lever la balle et une tête en coin bien lourde pour qu'elle ne ralentisse pas trop lors du swing. Certains originaux s'en servirent aussi pour quelques approches quand une balle très en cloche s'avérait indispensable.

Mais les années passant, les fers des sacs voyaient leur ouverture diminuer, et le brave sand wedge devint un club de plus en plus indispensable pour les approches. Le fer 9 continuait à se fermer, le sand wedge devenait vraiment isolé. On lui adjoint par la force des choses un petit frère, le pitching wedge, qui ressemblait de fait beaucoup au fer 9 des années précédentes. Puis vint le gap wedge, le lob wedge, etc...Et on finit par les nommer en fonction de leur angle d'ouverture; 52°, 56°, 60°, etc...Ils servaient toujours à sortir les balles du sable, mais aussi à jouer nombre d'approches, injouables depuis que les fers « classiques » perdaient degré après degré. Pour cet objectif, il fallut diminuer un peu leur poids en tête, allonger les shafts aussi. Ils ressemblaient beaucoup à des fers en définitive.

Et là se pose une vraie question métaphysique: qu’est-ce qu’un wedge? La traduction littérale correspond à un coin, comme un coin pour caler une porte. Mais existe-t-il une définition officielle du club? En fait non. Suivant les sources, il s’agit de tout club d’un loft supérieur à 50°, ou de tout club plus ouvert qu’un fer 9, ou d’un club très lourd avec une face ouverte. Et la l’esprit pervers qui peut caractériser quelques malfaisants dont je crains de faire partie se dit qu’en fait les clubs qu’on appelle wedge sont chargés de faire un travail autrefois dévolu aux fers ouverts qui ont disparu, et qu’ils ressemblent un peu à des fers. Alors, pourquoi ne pas juste appeler ces wedges des fers 10, 11, 12?

Vous me parlerez de poids, de taille de shaft, de forme de tête. Pour la forme de la tête, les séries modernes nous ont déjà habitués aux évolutivités de forme entre fers longs et fers courts, même si elles sont dissimulées par quelque artifice cosmétique. Pour le poids, déjà les têtes des fers classiques augmentent de poids à mesure que leur face s’ouvre, et les poids des wedges sont dans la continuité. Les tailles de shafts non plus ne font pas exception.

Reste le fameux wedge flex, ce shaft si spécial qui se doit d’équiper tout wedge bien né. C’est tout bêtement un shaft très ferme, stiff ou xstiff. Pourquoi est-il si magique? Parce qu’on vous le dit, et parce que les pros l’utilisent. Ce sont deux arguments parfaitement acceptables dans ce monde où la raison est loin d’être seule en jeu. Quand on gratte un peu plus, on vous rajoute que plus le shaft est ferme, plus on gagne en contrôle. Très bien donc. Cependant le petit démon en moi ne dort jamais et susurre que les pros ont des xstiff sur leurs wedges, mais souvent leurs fers classiques sont aussi en xstiff. Ils jouent donc des wedges avec un shaft identique à leur série…Et si nous pauvres amateurs avions entre les mains des wedges montés avec des shafts identiques à nos fers, perdrait-on beaucoup en contrôle? Pas si sûr…

2 commentaires:

  1. je connais un pro qui a des shafts graphite sur ses wedges...

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  2. A la limite un graphite peut être du xstiff, mais j'en connais au moins 5 qui jouent du regular sur leurs wedges. Je vous dis, on est meilleurs que les pros !

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