A l'autre bout de la gamme, les wedges sont des clubs bien curieux. Ce sont
des clubs récents, nés de multiples parents. Leur grand-père à tous fut le sand
wedge, né en 1931, club ingrat destiné à sortir la balle des bunkers à la place
des autres fers du sac dont la tête souffrait à chaque contact avec le sable.
Comme dès les débuts du golf moderne les bunkers étaient profonds, on lui donna
une ouverture importante pour bien lever la balle et une tête en coin bien
lourde pour qu'elle ne ralentisse pas trop lors du swing. Certains originaux
s'en servirent aussi pour quelques approches quand une balle très en cloche
s'avérait indispensable.
Mais les années passant, les fers des sacs voyaient leur ouverture diminuer,
et le brave sand wedge devint un club de plus en plus indispensable pour les
approches. Le fer 9 continuait à se fermer, le sand wedge devenait vraiment
isolé. On lui adjoint par la force des choses un petit frère, le pitching
wedge, qui ressemblait de fait beaucoup au fer 9 des années précédentes. Puis
vint le gap wedge, le lob wedge, etc...Et on finit par les nommer en fonction
de leur angle d'ouverture; 52°, 56°, 60°, etc...Ils servaient toujours à sortir
les balles du sable, mais aussi à jouer nombre d'approches, injouables depuis
que les fers « classiques » perdaient degré après degré. Pour cet
objectif, il fallut diminuer un peu leur poids en tête, allonger les shafts
aussi. Ils ressemblaient beaucoup à des fers en définitive.
Et là se pose une vraie question métaphysique: qu’est-ce qu’un wedge?
La traduction littérale correspond à un coin, comme un coin pour caler une
porte. Mais existe-t-il une définition officielle du club? En fait non. Suivant
les sources, il s’agit de tout club d’un loft supérieur à 50°, ou de tout club
plus ouvert qu’un fer 9, ou d’un club très lourd avec une face ouverte. Et la l’esprit
pervers qui peut caractériser quelques malfaisants dont je crains de faire
partie se dit qu’en fait les clubs qu’on appelle wedge sont chargés de faire un
travail autrefois dévolu aux fers ouverts qui ont disparu, et qu’ils
ressemblent un peu à des fers. Alors, pourquoi ne pas juste appeler ces wedges
des fers 10, 11, 12?
Vous me parlerez de poids, de taille de shaft, de forme de tête. Pour la
forme de la tête, les séries modernes nous ont déjà habitués aux évolutivités
de forme entre fers longs et fers courts, même si elles sont dissimulées par
quelque artifice cosmétique. Pour le poids, déjà les têtes des fers classiques
augmentent de poids à mesure que leur face s’ouvre, et les poids des wedges
sont dans la continuité. Les tailles de shafts non plus ne font pas exception.
Reste le fameux wedge flex, ce shaft si spécial qui se doit d’équiper tout
wedge bien né. C’est tout bêtement un shaft très ferme, stiff ou xstiff. Pourquoi
est-il si magique? Parce qu’on vous le dit, et parce que les pros l’utilisent.
Ce sont deux arguments parfaitement acceptables dans ce monde où la raison est loin
d’être seule en jeu. Quand on gratte un peu plus, on vous rajoute que plus le
shaft est ferme, plus on gagne en contrôle. Très bien donc. Cependant le petit
démon en moi ne dort jamais et susurre que les pros ont des xstiff sur
leurs wedges, mais souvent leurs fers classiques sont aussi en xstiff. Ils
jouent donc des wedges avec un shaft identique à leur série…Et si nous pauvres
amateurs avions entre les mains des wedges montés avec des shafts identiques à
nos fers, perdrait-on beaucoup en contrôle? Pas si sûr…
je connais un pro qui a des shafts graphite sur ses wedges...
RépondreSupprimerA la limite un graphite peut être du xstiff, mais j'en connais au moins 5 qui jouent du regular sur leurs wedges. Je vous dis, on est meilleurs que les pros !
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