lundi 30 novembre 2009

De l'eau, de l'air... c'est fou!

Je ne sais pas si vous êtes au courant par chez vous, mais nous vivons en Cornouaille une aberration climatique actuellement. Vous ne voudrez pas me croire, mais c’est la triste réalité; il pleut. Il pleut même beaucoup. Il pleut au point que nos fairways pourtant bien drainés deviennent boueux. Il pleut tellement même que les greens keepers se sont résignés à fermer le parcours. Vous conviendrez avec moi que ce n’est pas un climat breton ce temps. Nous qui sommes habitués à la sècheresse (certains habitants d’ailleurs craindraient la déshydratation et auraient adopté une stratégie préventive à base de bière), on est un peu perdu là maintenant. Donc quand le parcours est fermé, il faut se rabattre sur autre chose.

Sur le practice par exemple. Ces derniers jours ont été consacrés au practice, et plus exactement au jeu des fers, sur tapis, entre deux grains. Et là j’avoue que le practice pour le practice, c’est bien mais c’est mieux quand on peut y rajouter un ou deux trous ensuite, ou une séance de putting, une séance d’approches, à la limite. Mais ces jours-ci, c’est juste tapis. Pour aider, on a un peu de vent aussi. Qui fait voleter les feuilles mortes. Le seul problème c’est que le vent fait aussi voler les branches qui sont restées accrochées aux feuilles. Ça rajoute un peu de piment à l’existence, de se voir frôlé par une bonne grosse branche. Le plus gênant c’est quand même pour les trajectoires. Suivant les practices je fais du hook, ou du slice, et du vrai du dur du tatoué, y compris au sandwedge.

La morale de tout ça? Certains jours, le golf c’est encore plus dur d’y jouer que d’habitude.

dimanche 29 novembre 2009

Croyez en moi et vous serez guéris...

Puisque le temps se prête plus aux lectures au coin du feu qu’aux reconnaissances de parcours, et que les fêtes approchent, il est grand temps de se pencher une fois de plus sur les ouvrages de golf. Il est une catégorie qui naturellement attire mon œil, c’est «la méthode miracle». Quoi donc? Vous savez ces livres qui parlent de miracles à venir, de progrès spectaculaires, de secrets enfin révélés. La production de méthodes miracles n’est pas l’apanage du golf, mais ce sport est certainement un des plus grands inspirateurs de ce genre d’opuscules. Le swing s’y prête tout particulièrement avec son enchainement d’actions musculaires inhabituelles et en dehors des logiques les plus profondes de l’humain.

Mais revenons à nos moutons, ou plus exactement à nos méthodes. On les reconnaît dès la prise en main; l’ouvrage est souvent peu épais, d’une maison d’édition peu connue, et le titre très ronflant dans la plupart des cas, associant termes majestueux et promesses grandioses. Ouvrons le livre: les premières pages permettent le plus souvent de comprendre que l’auteur est très majoritairement un enseignant de golf, qui enseigne depuis de nombreuses années avec succès. Et ce sont ces succès mêmes qui l’ont incité à prendre sa plume. Et là commencent les malheurs. Comment transcrire pour le lecteur inconnu les judicieux conseils qu’il est si facile de donner à l’élève en face de soi au practice? La tentation terrible de la méthode arrive alors. Cette méthode qui permettrait de systématiser un enseignement, identique et adoptable pour tous. En fait, et la grande majorité des auteurs le savent au fond d’eux, une telle méthode n’existe pas. Chaque élève nécessite une approche individuelle, adaptée à ses capacités physiques et son appréhension du mouvement. Mais écrire ça est impossible, il faut donc trouver «sa» méthode.

Après une intense réflexion, et souvent une mise en pratique sur ses élèves, le pro réussit à définir quelques constantes de son enseignement, qu’il s’efforce de systématiser dans sa méthode. Mais les ennuis ne sont pas finis. Tout d’abord, sa méthode tient en quelques phrases : un peu court pour un ouvrage. Il va falloir donc délayer, faire des schémas, trouver des exemples, enfin arriver aux 200 pages conseillées. Et ça ne suffit pas, il faut maintenant rédiger, et ce n’est pas simple quand on n’est pas un littéraire naturel. Finalement l’ouvrage est fini et rencontre le lecteur, en l’occurrence moi. Ne riez pas, mais à chaque fois j’essaie de donner sa chance au produit comme on dit dans le commerce. Et on ne sait jamais, sur un malentendu, il est peut-être possible que les fameux secrets et méthodes me correspondent par hasard, parfaitement.

Et bien non. Jamais à ce jour je n’ai eu de révélation. J’y ai découvert soit une description d’un enseignement très classique (et mille fois décrit auparavant), soit de l’originalité propice à réjouir les contorsionnistes et les kinésithérapeutes. Une fois déchiffré le texte, et parfois cela représente l’essentiel de travail de l’ouvrage, vient le moment de comprendre en profondeur la pensée de l’auteur. La déception est, il faut le reconnaître, presque toujours au rendez-vous. De secret, je n’en n’ai jamais découvert. De méthode structurée et solide, pas franchement non plus. Et enfin se pose la question de l’accessibilité du propos. Bien que le débutant soit officiellement le lecteur privilégié, le plus souvent les exercices préconisés comme les explications théoriques demandent une connaissance profonde du golf et du swing pour être assimilés efficacement.

Il ne s’agit pourtant pas d’escroquerie, loin de là! La très grande majorité des auteurs est très sincère dans ses convictions et persuadé de la valeur de son livre. Bien sûr, on retrouve ici ou là un gentil filou qui s’est contenté de reprendre des extraits de la prose de ses confrères plus âgés. Mais voila, le don pour la littérature n’est pas forcément associé aux compétences pédagogiques et ces compétences, par essence reflet de l’adaptation de l’enseignant à son élève, refusent avec énergie de se laisser cloisonner dans un système figé.

Pour aujourd’hui je ne citerai pas d’ouvrages parce qu’il existe certainement dans la population des golfeurs quelques individus qui seront statistiquement compatibles avec ces livres. Mais j’ai plusieurs noms en tête…

samedi 21 novembre 2009

Il m'arrive de mettre encore le nez dehors

Nous sommes maintenant fin novembre, et c’est l’époque du travail foncier dans nos contrées, où les compétitions ne se déroulent que d’avril à octobre. La météo également n’incite pas forcément à trainer sur les fairways, quand la pluie tombe à l’horizontale. D’ailleurs, vous avez remarqué que la pluie tombe toujours pile dans le mauvais sens au practice? Mais étant breton et par conséquent inoxydable en vertu d’un axiome mainte fois asséné au touriste de passage qui ose faire une remarque sur nos conditions météorologiques, je ne peux me plaindre sans renier plein de choses très indispensables.

Travail foncier et séances de practice donc, avec un programme chargé. Je ne dispose pas des facilités musculaires et articulaires d’un joueur plus jeune ou plus athlétique, et de tout temps mon sens du rythme a été déplorable. Deux handicaps donc pour exceller naturellement au golf. Ce que la nature m’a refusé, il me faut l’acquérir à la sueur d’un travail assidu. Encore et toujours, je travaille les mêmes points; le backswing, puis l’engagement du corps à la descente.

Ces derniers temps, je m’applique à avoir un backswing plus en bloc, avec une rotation précoce des épaules. J’essaie aussi de ne pas arracher le club au take-away, que ma montée soit le résultat d’une action musculaire maitrisée et non la conséquence d’un élan initial que je me contenterais de contrôler. Dernier point, j’essaie de ne pas armer trop précocement le club, pour ne pas perdre d’amplitude. Rien que ces trois points demandent de l’application. Parce qu’en plus je me dois de les réaliser sans faire de pivot inversé, ni de sway. Et si en plus je suis le bon chemin de club, c’est mieux.

L’engagement du corps reste pour moi une bête noire. Je n’arrive que très difficilement à m’empêcher de lancer les bras au début du downswing. C’est plus fort que moi, mon club est derrière moi et en haut, la balle est devant et en bas, je lance donc le premier sur la deuxième. Au mieux, mon bassin suit docilement le mouvement, et vu de loin par temps de brouillard, l’ensemble fait illusion. Je n‘ai pas encore trouvé l’image mentale qui me permettrait de passer d’un mouvement très artificiel (lorsque je fais un swing en décomposé) à un mouvement plus naturel et évident. Vous voyez, il y a plein de travail en cours et à venir…

jeudi 19 novembre 2009

Vive la science !

Après avoir endormi la méfiance des lecteurs avec un bon livre d’initiation, je vais vous décrire en quelques mots les objets de mes penchants les plus honteux, là où mon coté obsessionnel peut s’épanouir à son aise. Les objets car il y en a plusieurs. Ils sont dissimulés sous l’aspect de classeurs de fonctionnaire, ces gros classeurs gris à levier qui n’inspirent que rarement de désir chez l’humain normalement constitué. Mais ces classeurs contiennent une somme de documents sur le golf, et plus particulièrement sur le swing. Il y a des textes en anglais, en allemand, parfois même en français. Des centaines de pages sur un seul geste. Peu de photos, pas la moindre anecdote. Mais il y a des mathématiques, de la physique, de la physiologie, de l’anatomie. Tout ce que j’ai pu trouver sur le swing de golf et que j’arrive à comprendre.

Mais ces pages, d’où viennent-elles? Il faut croire que le golf est très répandu chez les universitaires, qu’ils soient mathématiciens, physiciens, médecins. Et tous ces éminents personnages ont, un jour ou l’autre, réfléchi à leur capacité à taper plus ou moins bien la balle. Comme ils sont éminents et universitaires, le fruit de leur réflexion ne pouvait déboucher que sous la forme d’un article scientifique, publié si possible dans une revue de référence. Ces articles, je me suis mis à les débusquer depuis quelques mois, et la pêche est très fructueuse.

Honnêtement, certains de ces articles sont vraiment abscons et ne révolutionneront jamais la technique de drive. Par exemple, j’en ai trouvé un dernièrement (plus exactement, un étudiant l’a déniché et me l’a apporté, mon péché mignon commence à être connu) en allemand sur les actions du carré pronateur gauche. Il n’est malheureusement pas en libre accès, sinon je me serais fait un plaisir de vous le faire partager. Bon, je l’ai lu six fois cet article, et j’ai encore du mal. Pourtant je suis sensé connaître assez bien ce dont il parle.

J’en ai quelques autres qui comportent plus de formules mathématiques que de phrases, productions de mes amis physiologistes. Les vecteurs y croisent les moments angulaires, les résistances élastiques s’opposent aux contractions isocinétiques. Et tout ça pour essayer d’optimiser et de rationaliser le swing; quels muscles, quelles articulations, dans quel ordre, avec quelles amplitudes. Et tous ces savants ne sont pas d’accord entre eux. Les «performants» contre les «économes» (ceux qui veulent augmenter la puissance contre ceux qui veulent diminuer le travail musculaire), les «musculeux» contre les «articularistes» (ceux qui raisonnent sur les muscles contre ceux qui se passionnent pour les articulations). A chaque fois des démonstrations implacables, des calculs aiguisés, des postulats inoxydables. Mais qui s’opposent d’un article à l’autre. Grâce à ça, ma perversité est rassasiée au-delà de mes espoirs les plus fous.


Par moments je me dis qu’il doit y avoir au milieu de toutes ces pages quelque chose de proche de la vérité. Je ne la vois pas vraiment (la verrai-je un jour?), mais au moins je comprends un peu mieux l’intérêt de tel ou tel enchainement de mouvements lors du swing. Sinon, j’ai quand même ma chapelle de prédilection, et ce qui tombe bien, c’est que sa doctrine est très connue, et publiée depuis près de 40 ans. Son évangile s’intitule «the Golfing Machine». C’est aride, difficile, et je ne suis pas d’accord sur tout. Le bonheur, quoi…

je me prends pour Bernard Pivot

Le golf suscite une littérature abondante et régulièrement renouvelée. Les nouveaux supports, DVD et internet, n’ont pas ralenti loin de là cette production. Les sujets et les publics visés sont variables, mais les éditeurs avouent sans peine que chaque ouvrage est assuré d’une diffusion très honorable quel que soit son contenu. On trouve quelques ouvrages très techniques, parfois même arides, mais le plus souvent l’aspect est aguicheur, le titre plein de promesses.

Comme la plupart de mes congénères, il m’est arrivé de craquer. En fait, je pense que j’ai craqué plus souvent que d’autres. En rangeant un rayonnage, j’ai compté vingt-deux livres divers et trois DVD commerciaux. Et ce n’est pas tout, j’en ai bien peur; j’ai également accumulé six gros classeurs de textes et documents tirés du net ou de publications professionnelles, ainsi qu’une bonne quinzaine de DVD collectionnant diverses vidéos.


Certains ouvrages m’ont été très utiles, d’autres ne m’ont inspiré que peu d’intérêt. Je voudrais commencer ici par un des ouvrages les plus connus et les plus diffusés actuellement, celui inspiré par Tiger Woods, intitulé «ma méthode», et écrit par Pete McDaniel et Guy Yocom (c’est eux qui ont réellement écrit ce livre, d’après les propos de Woods). On pourrait croire au premier abord que ce livre n’apporterait pas grand-chose, mais détrompez-vous; il a le mérite d’avoir un propos très clair, son contenu est tout à fait adapté au golfeur qui commence à jouer, et il aborde la grande majorité des situations possibles. Il a d’autres avantages; outre l’iconographie impeccable, son propos reste très réaliste; ici nulle promesse de drives monstrueux ni de putts diaboliques. Il n’oublie pas de parler de l’importance de l’entrainement ni ne passe sous silence le travail qui a été nécessaire à Woods pour arriver au plus haut. Enfin, il a une grande qualité, il commence par le putting et le petit jeu, et ne se focalise pas sur le drive.

On peut cependant lui trouver des défauts; tout d’abord, le style littéraire se caractérise par…une absence totale de style; heureusement que le sens est souvent captivant, car l’écriture est peu engageante. D’autre part, le propos est typiquement américain, tant par la narration de la carrière de Tiger Woods que par les particularités du golf mises en exergue. On sent bien que le traducteur s’est contenté d’une traduction littérale, il n’a pas cherché à adapter le texte au jeu européen.

Reste que lorsqu’on fait la somme de ses qualités et de ses défauts, il s’agit d’un ouvrage qui peut très bien faire partie d’une bibliothèque de golfeur.

lundi 16 novembre 2009

Nos élites, suite...

Tout d’abord je voudrais très sincèrement féliciter François Delamontagne pour son résultat de ce week-end. La semaine dernière, à la veille du tournoi, je le voyais encore en position délicate pour sauver sa saison, il a su plus que la sauver en réussissant une troisième place au Master d’Australie, terminant en plus premier joueur du tour Européen. Bravo à lui, tout au long des quatre tours il n’a jamais eu le moindre passage à vide; s’il n’a pas réussi de coups exceptionnels, il n’a jamais non plus lâché de coup, rentrant tous les putts rentrables (rien que ça permet souvent de faire un bon résultat, demandez à Tiger!). Il était dans des conditions pas faciles, seul Français en lice, au milieu du tourbillon créé par Tiger Woods, et le tournoi était un pro-am, ce qui n’aide pas non plus pour faire une grande performance (il semble qu’en fait les amateurs qui lui avaient été attribués ont été d’excellents compétiteurs, et que cela a été une aide en définitive).

L’autre star du week-end a été Grégory Bourdy, qui gagne son 3e tournoi en 3 ans face à un champ très relevé, sur un parcours qui permettait des scores très bas, mais savait aussi punir les joueurs trop intrépides. Il a fait quatre tours très solides, sans baisse de forme, sans être troublé par les autres enjeux dont celui qui retenait l’attention des médias, la place de premier du mérite européen. Il accède à la finale de Dubaï grâce à cette victoire, il sera le troisième Français sur les 58 joueurs qualifiés. De manière moins voyante, Raphaël Jacquelin réussit une très solide cinquième place. Deux joueurs ont donc l’air d’être en forme avant la finale.

samedi 14 novembre 2009

Les wedges nouveaux sont là...

Vous savez que les wedges nouveaux arrivent à grands pas; finies les stries, gravures et rainures qui scalpent des copeaux d’uréthane dès que la face du club s’approche à moins de 10 centimètres de la balle. Finies les balles qui prennent 10 mètres de backspin au sortir des roughs impénétrables. Bon, pour nous pauvres amateurs, vu la pauvreté récurrente de nos contacts, la situation ne va pas trop changer; nous continuerons à ne pas faire de backspin, à voir nos balles rouler leur 5 bons mètres après un coup de 52° tapé du plein centre du fairway.

Ceux qui vont en pâtir, et on peut le voir à partir de ce week-end, ce sont les joueurs professionnels. Ils se sont presque tous vu remettre de la part de leurs équipementiers les nouveaux fers. Ça ne rigole plus du tout comme avant; on a vu dès les premiers tours les joueurs commencer à être franchement pénalisés de leurs égarements en dehors des fairways. Au contraire des épreuves précédentes, les balles tapées depuis le rough touchent toujours les greens, bien sûr, mais elles n’y restent plus comme avant; elles rebondissent et roulent. Longtemps. Et ressortent du green.

Les pros commencent à le dire; fini les drives de fou, qui tombent où ils peuvent tant qu’ils font de la distance. A partir de maintenant, les mises en jeu vont de nouveau être ciselées, plus question de s’égarer. Une balle dans le rough, c’est le risque d’un GIR raté parce que la balle n’aura pas pu être contrôlée comme avant. Mais la parade arrive à grands pas; laquelle? on nous promet des balles molles, tout justes bonnes à jouer un seul trou, mais qui prendront tout le spin que n’arriveront plus à leur donner les nouveaux clubs. Bon, comme elles seront molles, elles iront moins loin sur les longs coups…J’ai eu entre les mains une de ces nouvelles balles; c’est mou, ça risque effectivement de ne pas faire 18 trous tellement la couverture parait fragile, et au putting, comment dire? On se demande si la balle ou la face de club n’avait pas une saleté collée dessus tellement le contact est spongieux…Pour moi, ces balles destinées aux pros, elles ne seront pas pour moi; fragiles ettrop chères à l’usage, pas longues, prenant énormément les effets indésirables aux bois et spongieuses au putting.

mercredi 11 novembre 2009

Où en sont nos élites ?

Avec cette année de compétition qui se finit pour nos joueurs pros, on a un peu envie de se poser quelques questions sur nos meilleurs représentants. Tout d’abord, il faut reconnaître que années après année, Thomas Levet continue de dominer de la tête et des épaules le golf Français, et cette année, une fois de plus, n’a pas vu apparaître qui que ce soit capable de lui contester son hégémonie. Il a su gagner un tournoi et surtout n’a raté que 4 cuts sur les 24 tournois auquel il a participé pour assurer sa qualification pour la finale de Dubaï. Raphael Jacquelin, son dauphin, n’a pas gagné de tournoi et a raté 8 cuts sur 28.

Christian Cevaër a fait sa saison grâce à une victoire, Grégory Bourdy sauve la sienne grâce à 18 cuts. Jean François Lucquin était tranquille, de même que Grégory Havret, leurs victoires de 2008 les mettaient à l’abri de tout souci pour conserver leur carte. Heureusement, parce qu’ils n’ont réussi respectivement que 16 cuts sur 31 et 12 sur 28, chacun n’accrochant qu’une seule fois de l’année un top 20. Jean François Delamontagne est pour le moment le dernier sauvé, grâce à une augmentation de dernière minute du champ des sauvés de 115 à 119. Et il est… 119e. Il devra s’arracher quand même ce week-end pour engranger encore quelques euros et empêcher le retour de ses poursuivants. Rappelons que déjà l’année dernière, il avait déjà été le dernier sélectionné!

Reste maintenant le cas d’autres joueurs: tout d’abord Anthony Snobeck, qui était le seul joueur français issu des qualifications; il n’a jamais réussi à atteindre le niveau de performance nécessaire pour assurer sa position, il a d’ailleurs quitté le circuit européen à l’été. Jean Baptiste Gonnet, qui fêtait sa troisième année sur le circuit n’a pas réussi la performance qui lui aurait permis de sauver sa saison.

Enfin, le cas de Mickael Lorenzo Vera, devenu le chouchou des médias à la fin de 2007, quand il gagne à la surprise de beaucoup le Challenge Tour. Pour ceux qui ne se souviennent plus, il était alors 7e du circuit, quand le dernier jour du dernier tournoi il sort une carte exceptionnelle, lui permettant de gagner ce tournoi et de souffler la première place pour quelques euros. La presse voit alors en lui le nouveau Mozart français du golf, l’attente est énorme. Sa saison 2008 est difficile, mais il s’en sort grâce à quelques cartes lui assurant les gains minimums. Il s’est alors aperçu qu’il lui manquait beaucoup pour espérer tenir sur le circuit, en particulier en termes de physique. Le développement musculaire qu’il a entrepris après 2008 a malheureusement déréglé son jeu qui comportait déjà beaucoup de prises de risque. Les résultats n’ont pas été présents; il ne lui reste plus que la loterie des qualifications pour revenir en 2010.

Donc en 2010, nous aurons 6 ou espérons 7 joueurs qui resteront sur le tour européen, 3 arriveront du Challenge Tour, et nous pouvons rêver de voir deux ou trois supplémentaires entrer dans le champ grâce aux qualifications. 9 au minimum, 14 au très grand maximum, face aux 10 de cette année. Et le plus jeune aura 25 ans, ce qui dans les canons du golf moderne n’est plus si jeune…

samedi 7 novembre 2009

Et enfin le petit dernier...

Il serait plus normal de finir de parler du dernier modèle de clubs du sac, le putter. Ce club renferme en lui seul les contradictions et les paradoxes les plus spectaculaires du golf. Son propos est de faire rouler la balle sur le green vers (et on l’espère dans) le trou. D’un point de vue mécanique et physique, c’est le club le plus simple à concevoir en particulier parce qu’il n’intègre aucune déformation au cours de son usage. Pas de shaft flexible, pas d’influence des capacités musculaires du joueur. Et pourtant… c’est le club qui reste à ce jour le plus variable dans sa forme. Je ne parle pas d’évolution au cours des âges, mais de diversité actuelle.

La longueur passe de 30 à 52 pouces, le poids de 400 à 950 grammes. Rien que ça est assez spectaculaire, sachant que ces dimensions extrêmes sont destinées à des joueurs comparables en taille et poids. Le plus baroque reste quand même la forme des têtes. Cette diversité extrême permet d’ailleurs à une multitude d’artisans de continuer à produire des clubs, rien qu’aux Etats-Unis on recense plus de 500 fabricants de putters, et je ne parle pas d’assembleurs. Il faut dire que la tête d’un putter est un bonheur pour qui possède une machine de fraisage. C’est un bloc de métal plus ou moins torturé avec une face plate. Les règles qui codifient la forme de la tête ont le bon gout d’être tolérantes, la créativité artistique peut s’exprimer pleinement.

Mais comment cela est-il encore possible à cette heure où les simulations en tout genre auraient du pour le moins affiner les paramètres idéaux? Parce que le putting lui-même n’est pas fixé. Comme je l’avais signalé dans une chronique précédente, il y a beaucoup de manières de putter. Que ce soit pour le stance, le grip comme pour le swing. Il y a 20 ans la mode est arrivée des longs putters car tout le monde pensait être atteint de yips comme Bernhard Langer. Il devenait rigoureusement indispensable d’avoir un putter longuissime, dépassant de plusieurs dizaines de centimètres tous les autres clubs du sac. Certains, plus snobs encore que les autres, rêvaient en secret d’avoir un putter plus haut qu’eux.

Puis il y a 10 ans est apparue la folie du putting en ligne. Au placard les grandes perches, les lames en bronze, vive les maillets, chaque année un peu plus lourds et un peu plus volumineux. Les formes de tête ne répondaient plus exclusivement à des critères mécaniques, mais aussi à des préoccupations de design, et certains esprits particulièrement pervers y ont vu un moyen de recycler d'anciens fers à marquer le bétail (ce dernier point, toutefois, n'est pas solidement attesté, seulement suspecté). Histoire de rajouter un peu de couleur, on vit fleurir inserts et gravures de la face, chaque fois nantis d’explications dont le caractère scientifique approchait de la poésie.

Ces derniers mois, il est de bon ton de bannir le putting en ligne, et j’avoue que ça m’arrange bien. Mais n’ayons crainte, quelque chose de neuf va surement arriver d’ici peu, je fais confiance aux esprits les plus créatifs des bureaux d’étude et aux expérimentations des fonds de garages.


PS: je reconnais bien volontiers que toutes ces diversités ont aussi leur utilité, que les longs putters permettent de bien contrôler les yips, que les têtes maillet avec un moment d'inertie très élevé assurent également un mouvement plus stable, etc...

jeudi 5 novembre 2009

Le monde merveilleux mais impitoyable des clubs ; la révélation des hybrides...

Allez, rions un bon coup, parlons un peu des hybrides, ces nouveaux clubs si merveilleux et si nouveaux qu’ils n’existent que depuis 2002. La chose essentielle, et qui ne doit pas faire rire est que cette catégorie de clubs est probablement une de celles qui a le plus fait pour améliorer nos scores. Ces clubs sont nés de quelques constatations; les golfeurs arrivent de moins en moins à jouer les fers fermés, il faut dire que jouer des lofts en dessous de 25° demande beaucoup de précision dans le swing. Ces mêmes joueurs arrivent à jouer avec des bois ouverts, au prix d’un précision modeste, mais ils renâclent à jouer des bois d’un numéro élevé au prétexte que cela fait «vieux». Il s’agit donc de proposer un club qui aurait la précision d’un fer et la facilité d’un bois, et comme il sera nouveau, pas de préjugés à craindre (surtout si on lui fait débuter sa carrière par la compétition).

Les ingénieurs d’une célèbre marque ont donc essayé de créer un monstre, combinant un peu des deux clubs. Les bois ouverts ont l’avantage d’une grosse tête avec un centre de gravité bien reculé qui pardonne beaucoup de fantaisies de décentrage. Par contre, leur shaft est long et plutôt souple, ce n’est pas l’idéal pour la précision. Les fers fermés ont l’avantage d’un shaft plutôt rigide, pas trop long, mais cet avantage ne compense pas la tête par nature petite, légère et très peu tolérante. Il suffit alors de mélanger les deux. On prend la tête du bois ouvert qu’on alourdit et qu’on assemble avec le shaft du fer. Mais il faut que ça ne se voie pas trop, et il faut affiner les réglages. Pour ce faire, on modifie visuellement la forme de la tête, bien qu’on ne touche pas vraiment à ses caractéristiques physiques. Pour le shaft, prendre celui du fer est un peu trop physique pour le golfeur moyen. On bricole, on tâtonne et on trouve que finalement, en prenant un shaft de bois très ferme, un peu plus court et au point de flexion un peu plus haut le bébé se présente bien. L’hybride était né.

Finalement, on a presque réinventé les bois de parcours, qu’on a rendu plus faciles à jouer en les dotant de shafts plus courts et plus fermes, ce qui permet de les jouer aussi en frappant la balle comme avec un fer, et pas uniquement en swinguant comme avec un bois plus classique. On peut décliner le concept en fonction de la cible visée. Faire un hybride qui ressemble beaucoup à un bois, ou qui ressemble plus à un fer. Du point de vue marketing c’est merveilleux. On vendait difficilement quelques bois 5 et 7 à des joueurs qui avaient honte de les exhiber sur les parcours, on vend maintenant des palettes entières d’hybrides 3 et 4 qui trônent fièrement dans les sacs. Et en plus, pour une fois le joueur se retrouve avec un club facile à jouer: shaft pas trop long, fermeté assurant une précision correcte, grande face et équilibrage très tolérant. Les scores tombent, le golfeur est heureux. Elle n’est pas belle la vie?

PS: le premier qui me dit que mes hybrides 3 et 4 dans mon sac sont des bois 5 et 7 déguisés, je lui démonte la tête. Je ne joue pas de clubs de vieux, moi…

mercredi 4 novembre 2009

Le monde merveilleux mais impitoyable des clubs ; nos amis les wedges

A l'autre bout de la gamme, les wedges sont des clubs bien curieux. Ce sont des clubs récents, nés de multiples parents. Leur grand-père à tous fut le sand wedge, né en 1931, club ingrat destiné à sortir la balle des bunkers à la place des autres fers du sac dont la tête souffrait à chaque contact avec le sable. Comme dès les débuts du golf moderne les bunkers étaient profonds, on lui donna une ouverture importante pour bien lever la balle et une tête en coin bien lourde pour qu'elle ne ralentisse pas trop lors du swing. Certains originaux s'en servirent aussi pour quelques approches quand une balle très en cloche s'avérait indispensable.

Mais les années passant, les fers des sacs voyaient leur ouverture diminuer, et le brave sand wedge devint un club de plus en plus indispensable pour les approches. Le fer 9 continuait à se fermer, le sand wedge devenait vraiment isolé. On lui adjoint par la force des choses un petit frère, le pitching wedge, qui ressemblait de fait beaucoup au fer 9 des années précédentes. Puis vint le gap wedge, le lob wedge, etc...Et on finit par les nommer en fonction de leur angle d'ouverture; 52°, 56°, 60°, etc...Ils servaient toujours à sortir les balles du sable, mais aussi à jouer nombre d'approches, injouables depuis que les fers « classiques » perdaient degré après degré. Pour cet objectif, il fallut diminuer un peu leur poids en tête, allonger les shafts aussi. Ils ressemblaient beaucoup à des fers en définitive.

Et là se pose une vraie question métaphysique: qu’est-ce qu’un wedge? La traduction littérale correspond à un coin, comme un coin pour caler une porte. Mais existe-t-il une définition officielle du club? En fait non. Suivant les sources, il s’agit de tout club d’un loft supérieur à 50°, ou de tout club plus ouvert qu’un fer 9, ou d’un club très lourd avec une face ouverte. Et la l’esprit pervers qui peut caractériser quelques malfaisants dont je crains de faire partie se dit qu’en fait les clubs qu’on appelle wedge sont chargés de faire un travail autrefois dévolu aux fers ouverts qui ont disparu, et qu’ils ressemblent un peu à des fers. Alors, pourquoi ne pas juste appeler ces wedges des fers 10, 11, 12?

Vous me parlerez de poids, de taille de shaft, de forme de tête. Pour la forme de la tête, les séries modernes nous ont déjà habitués aux évolutivités de forme entre fers longs et fers courts, même si elles sont dissimulées par quelque artifice cosmétique. Pour le poids, déjà les têtes des fers classiques augmentent de poids à mesure que leur face s’ouvre, et les poids des wedges sont dans la continuité. Les tailles de shafts non plus ne font pas exception.

Reste le fameux wedge flex, ce shaft si spécial qui se doit d’équiper tout wedge bien né. C’est tout bêtement un shaft très ferme, stiff ou xstiff. Pourquoi est-il si magique? Parce qu’on vous le dit, et parce que les pros l’utilisent. Ce sont deux arguments parfaitement acceptables dans ce monde où la raison est loin d’être seule en jeu. Quand on gratte un peu plus, on vous rajoute que plus le shaft est ferme, plus on gagne en contrôle. Très bien donc. Cependant le petit démon en moi ne dort jamais et susurre que les pros ont des xstiff sur leurs wedges, mais souvent leurs fers classiques sont aussi en xstiff. Ils jouent donc des wedges avec un shaft identique à leur série…Et si nous pauvres amateurs avions entre les mains des wedges montés avec des shafts identiques à nos fers, perdrait-on beaucoup en contrôle? Pas si sûr…

Le monde merveilleux mais impitoyable des clubs n°2

Passons aux fers. Clubs intermédiaires, rien ne les rend remarquables, au point qu’on ne parle d’eux que sous le vocable de série. Dans l’esprit du joueur ils sont 6 à 8 à faire un travail un peu ingrat, faire avancer la balle sur le parcours. On pourrait donc les croire à l’abri des sirènes des inventeurs de tout poil, des artistes du marketing. Et bien non: le syndrome de la longueur magique y règne encore. A la différence des drivers, il n’était pas trop possible d’allonger démesurément la longueur des shafts, parce qu’il faut quand même dans le sac des clubs jouables. On a pourtant essayé, et nombreuses sont les séries actuelles dont le club le plus long flirte allègrement avec les 39 pouces, taille difficile à maitriser sans talent certain.

Puisque la taille du shaft se refusait aux désirs des fabricants de complaire à nos égos, il ne restait plus qu’à mentir sans vergogne. Nous vendre des mètres mal étalonnés était impossible, mais on pouvait mentir sur les clubs eux-mêmes. Pas bien méchamment au début, juste en modifiant légèrement l’angle d’ouverture de la face. Un degré de moins, et voila trois mètres de gagnés. Vous me direz qu’un fer 7 auquel il manque un degré ça ne joue pas beaucoup, le seul souci c’est que cette opération s’est répétée au fil des années. Et très souvent même. Savez-vous quelle était l’ouverture d’un fer 7 dans les années 40? Ce n’est pas 30° comme certains actuels, ni même 35°, mais autour de 40°! Soit plus que nos fers 9 d’aujourd’hui.

Les autres clubs au prochain numéro, puis les formes des têtes, les shafts; des histoires encore…

mardi 3 novembre 2009

Le monde merveilleux mais impitoyable des clubs

Si vous jouez au golf, vous avez certainement constaté que les clubs sont de puissants objets dotés de propriétés extraordinaires, parfois même dotés d'une âme. Ils peuvent susciter des réactions contrastées, de l'amour à l'indifférence, en passant par le dégout, la suspicion, la passion. Principaux outils du golfeur (en plus des balles, des gants, des chaussures, des pantalons, des polos, des pulls, et moult autres produits rigoureusement indispensables), ils servent également de support à toute une industrie basée sur beaucoup d'irrationnel, de fantasmes, d'exaltation des pulsions et des sentiments les plus inavouables et les plus intimes.

Leur puissance symbolique est parfois inquiétante. Prenons le driver pour le golfeur standard, soit le golfeur mâle. Ce club est à l'évidence le moyen de satisfaire son désir d'exhibition, de parade et de puissance. En effet, c'est celui qui permet d'envoyer la balle le plus loin, mais c'est aussi le club le plus long, le plus gros du sac. Il n'y a pas plus flatteur pour l'égo. La communication des marques est sans équivoque à son propos. On y parle cent fois plus de longueur que de précision, que notre golfeur devrait d'abord rechercher avant tout. Les concepteurs des nouveaux modèles qui se renouvellent année après année ont intégré cette quête. Pour la satisfaction de tous, on n'hésite plus à rendre l'objet difficile à jouer, mais par instants plus performant.

La meilleure preuve ? la longueur de ce club justement. Aujourd'hui un driver ne peut plus mesurer moins de 45 pouces, nombre d'entre eux atteignent les 46 pouces. Or les études montrent que nous autres amateurs commençons à avoir de sacré problèmes de régularité au delà de 42.5 pouces. Certains pros parmi les meilleurs jouent des drivers d'à peine 44 pouces. Mais voila, en passant de 42.5 pouces à 46 pouces, on peut, une fois de temps en temps, gagner près de 20 mètres. Qu'importe si cela arrive moins d'une fois sur cinq, et que le prix à payer consiste en de multiples balles égarées dans les roughs.

Les autres clubs n'échappent pas aux modes et errements du marketing, ce sera le sujet d'une prochaine notule.


lundi 2 novembre 2009

Une petite balade supplémentaire

Cette dernière semaine m'a amené une fois de plus dans le sud de la Bourgogne, célèbre pour ses vins (sympathisant mais non pratiquant), et ses grandes blondes à la croupe très généreuse. A ceux qui ne verraient que du sexisme dans cette phrase, qu'ils sachent, ces misérables, que je parlais bien sûr des charolaises, qui ont pour destin de finir dans nos assiettes sous forme de rumsteck, filet, entrecôte, gite, bavette, tende de tranche, aloyau,... et certainement pas de jeunes femmes callipyges. Ces "promenades" m'ont laissé un peu de temps pour sortir les clubs du coffre de la voiture. Il faut dire qu'ils y sont à poste fixe, histoire de ne jamais être pris au dépourvu si une occasion se présentait.

Justement, l'occasion s'est présentée à Montchanin (pourtant plus réputé pour ses mines et ses tuileries). S'y trouve le golf du château d'Avoise, golf de 18 trous situé en bordure immédiate du centre-ville. L'aspect n'est pas forcément engageant, puisque le golf longe une route à grande circulation, mais les arbres ont l'air majestueux sur les photos et le plan laisse entrevoir quelques plans d'eau. Au jour prévu, le soleil avait décidé de faire relâche, l'humidité et la fraicheur se disputaient l'honneur. Qu'importe, les balles voleront un peu moins, voilà tout. Sur place, le parking est très vide, et à l'accueil, on me propose de partir quand je le désire, il n'y a aucune réservation pour la journée.

Je suis quand même un peu inquiet: personne une journée de vacances scolaires, est-ce que le terrain serait détruit, ou à l'abandon ? Pourtant le putting green devant le club house est propre. Je vais m'échauffer en tapant un petit seau de balles (les premières balles un peu hésitantes, mais ensuite ça part plutôt sympathiquement), puis quelques putts. Bon, pour les greens, le green keeper ne doit pas être un Attila de la tondeuse, vu que le gazon est bien vif, et assez haut. Donc les balles... ne roulent pas beaucoup. Les rituels finis, allons au départ du 1.

Et c'est à partir de ce moment que je n'ai plus rien regretté de ma journée. Ce premier trou se présente sous l'aspect d'un par 4 gentil, droit, en très légère descente au milieu des arbres. Pas de bosses traitresses, des arbres qui respectent le passage du fairway, des bunkers qui décorent le green. Entame au bois 3, fer 8 sur le green, tout allait bien. Bon, le green m'a taxé trois putts (il faut vraiment attaquer). Le deuxième trou ressemble un peu au premier, il est un peu plus long cependant. Deux bunkers de fairway sont là pour le décor, puisque même moi réussis à les survoler au drive. Le fer 6 suivant trouve un bunker de green. Une sortie et deux putts plus tard, nouveau bogey.

Le 3 change de registre; on sort du bois, un dog-leg, une butte qui cache la tombée de drive (et un bunker) et une vraie longueur de par 4. Ce fut: driver qui a évité le bunker (un coup de chance) puis un hybride 3 qui se pose à droite du green. Une approche et deux putts encore, trois bogeys en trois trous sur un golf inconnu, ce n'est pas si mal. Mais il faut se méfier de trop d'optimisme. le 4 est un trou traitre: à première vue, rien de méchant: par 3 de 135 mètres, juste quelques bunkers autour du green. Sauf que juste derrière le green, se trouve une maison avec une grande véranda. Rien que de la regarder, on croirait entendre le bruit du verre qui explose suite à notre balle trop longue. Bon, à la réflexion, la véranda est quand même beaucoup plus loin que le green, et un fer 7, ça fait 135 mètres, pas 180 entre mes mains. Finalement je crois que j'aurais préféré casser une vitre de cette véranda. Parce que ma balle a bien fait 135 mètres, dans un bunker où elle s'est profondément enfoncée. la sortie fut trop efficace, la balle a survolé le green pour atterrir dans le bunker d'en face. Deuxième sortie, la balle roule sur le green, en sort, et retrouve un bunker. La troisième sortie ne sort pas, la quatrième oblige à jouer sur le coté, et enfin le 6e coup me met sur ce satané vert. On rajoute 3 putts pour le compte, et voila un superbe 9 sur un par 3.

Arrive le 5, et de nouveau quelques arbres; un léger dog leg droit, en montée, une fois de plus le bunker de fairway est court. Drive, hybride 4, me voila en bord de green. Un petit chip plus tard, et deux putts, de nouveau un bogey. Sur le 6, par 5, arrive l'eau dans le jeu. Mon drive fait un joli push dans le bois. Un coup de recentrage puis un bois 3 me mettent à 90 mètres du green, avec la pièce d'eau entre lui et moi. J'ai fait confiance à mon PW, il a gentiment posé la balle sur le green. Trois putts malheureusement me coutent un double. Le 7 est moins intéressant: un par 4 relativement court, large, en montée. Drive et fer 9 (tiens, j'ai encore raté le green), approche, trois putts, double une fois de plus. Le 8 retrouve les arbres. Joli long par 3 en descente, dans la forêt, se finissant devant le lac. Un coup d'épaule malheureux à l'hybride 4 fait rater encore le green et trouver le bunker. Sortie et deux putts.

Le 9 est un tout petit par 5 de 415 mètres. Ça ne m'a pas empêché de d'envoyer mon drive dans les bois, d'utiliser trois coups pour en sortir puis de pousser lamentablement la balle pour un quintuple bogey. A l'inverse le 10 est un gros par 4 de 400 mètres. Un très gros drive et un hybride 4 plus tard, la balle est en bord de green. Approche, deux putts une fois de plus, je n'arrive toujours pas à me faire à la lenteur des greens. Le 11 veut faire peur; par 3 de 150 mètres, de l'eau du départ au green. En fait il suffit de taper avec le bon club; green pris plein centre, deux putts, et premier par de la journée. C'est au 12 que j'ai rencontré les premiers golfeurs, sur ce par 4 qui fait le tour du lac. Bois 3, fer 5 et encore une fois le green raté de quelques dizaines de centimètres. Approche, trois putts misérables pour un double une nouvelle fois.

Le 13 est un par 5 facile; drive, hybride 3 et PW, me voilà sur le green. On passe sous silence le nombre de putts qu'il a fallu pour finir ce trou et on arrive au 14. A ce moment je commence à sentir que je ne joue pas si mal, en dehors du putting. D'ailleurs, si j'arrêtais de vouloir systématiquement planter les mats au lieu de viser juste les greens, je ferais plus de GIR. Et cela se confirme au 14 (drive, fer 7), au 15 (bois 3, fer 8) pour un bogey et un par. Le 16 est un gros par 3 en descente. Cette fois-ci pas de coup d'épaule, balle sur le green, par. Le 17 subit un sort similaire: drive, fer 9, par de nouveau. Puis le 18 clôt les hostilités. Petit par 5, j'ai failli le toucher en 2 après drive puis bois 3. Une approche plus tard, trois putts ont apporté le point final.

Il était d'ailleurs temps, l'humidité s'attaquait de plus en plus à mes maigres os. Ce que j'ai retenu de cette journée? Que j'ai mieux joué que depuis longtemps même si le sore n'est pas des plus flatteurs: 4 pars, 8 bogeys, 3 doubles, un triple, un quintuple et un sextuple, soit +28, et surtout un total exceptionnel de 45 putts!!! En dehors de ce satané putting (la roule tellement inhabituelle m'a fait négliger toute concentration sur ce secteur) je n'ai pas raté beaucoup de coups. J'ai même eu le plaisir d'avoir quelques belles balles très bien contactées. Il reste juste à les réussir plus souvent.