dimanche 28 mars 2010

La saison a commencé

Ça y est, pour la première fois cette année j'ai ressorti le crayon à papier pour remplir mon petit bristol blanc orné du logo de la fédération. Il était temps, depuis octobre j'étais sevré de challenge officiel. Bon, bien sûr, ce n'était pas une vraie compétition importante, qui compte pour l'index et tout, mais quand même...

C'était la manche aller du duel ancestral entre Cornouaille et Odet, les deux clubs rivaux du Finistère Sud. Des rencontres en match play net par équipe, 4bmb. Pour les non initiés, 4 balles meilleure balle en match play net veut dire que deux équipes de deux joueurs s'affrontent, chacun joue sa balle et on confronte le meilleur résultat de chaque équipe sur chaque trou, en tenant compte des index. Chaque trou est donc soit gagné par une équipe, soit match nul. 13 paires d'équipes étaient constituées, sur des critères aussi pointus que : "ils boivent la même chose au 19e trou" ou "c'est que des fozindex, mettons les ensemble".

Pour ma part, j'étais associé à un de mes complices habituels de practice, officiellement 16.9 d'index, mais capable dans les bons jours de jouer en dessous de 10 (et plus de 30 dans les mauvais, malheureusement). Nos adversaires, un jeune (ce qui veut dire pour moi quelqu'un de moins de 30 ans) officiellement du même index que moi, et un joueur un peu plus âgé doté d'un index plus élevé, 33, qui lui offre beaucoup de coups rendus. Le temps était comme prévu, c'est-à-dire pluie et vent au delà de 50 km/heure, le temps habituel quand nous allons jouer chez nos ennemis (il ne fait jamais beau sur leur golf à ce qu'on raconte, alors que sur le notre, distant de 5 kilomètres, le temps est toujours excellent je vous assure).

Vient notre tour de prendre le départ. Un peu d'anxiété, les repères ne sont pas les mêmes qu'à la maison. Et les parties précédentes ont envoyé leurs drives partout sauf sur le fairway. mon partenaire engage, léger push dans le prérough, mais parfaitement jouable. A moi, drive en rythme sans forcer, balle au milieu de la piste. Deuxième coup au fer 7 tout droit, puis approche au wedge sur ce tout petit par 5, qui stoppe net à 2 mètres du trou. C'est là que nous découvrons les greens du parcours. Récemment sablés et gazon très haut, ils n'avancent pas du tout. Quand chez nous il faut effleurer avec prudence la balle, ici il faut l'agresser pour qu'elle daigne avancer un peu. Par quand même, 1 up (nos adversaires ont eu beaucoup de difficultés sur leurs coups précédents). Le 2 est de nouveau un par 5, un peu plus long. Drive droit, mais deux tops à l'hybride, il me faut une approche pour être sur le green, en GIR+1. Deux putts une nouvelle fois, bogey, nous perdons toutefois le trou car le joueur adverse rentre miraculeusement une approche de 50 mètres pour bogey également alors que nous lui rendions un coup.

Nous partageons le 3 (bogey/bogey), puis nous perdons le 4 (par/par), car toujours ce joueur à l'index élevé, incapable de taper correctement un grand coup (que des tops ou des grattes) devient soudainement génial en dessous de 50 mètres. Ses approches collent les drapeaux, et quand par hasard il est éloigné du trou, ses putts sont magistraux. Nous reprenons le 5 (birdie/bogey), partageons le 6 (par/bogey), gagnons le 7 (par/ bogey), perdons le 8 (bogey/par) puis le 9 (croix/par). Nous finissons donc l'aller 1 down, avec le sentiment d'être un peu grugés. Mon partenaire et moi produisons la plupart du temps un beau jeu solide et efficace, que nous gâchons sur ces greens si lents pour nous. A l'opposé nos adversaires arrivent comme ils peuvent sur les greens mais rentrent imparablement leurs putts.

Le retour débute par un long par 4 (390 mètres) contre le vent, et dont le green est dissimulé derrière une butte élevée. Aucun de nous 4 ne produit le moindre jeu potable, et dans la médiocrité absolue nos adversaires gagnent ce trou grâce à un triple bogey. 2 down, il est temps de réagir. Nous nous y employons au 11, avec un par sans bavures (deuxième putt donné) contre un double bogey. Sur le 12 nous partageons (par/bogey), nous remportons le 13 (bogey/double). De nouveau all square, la situation s'améliore. A l'inverse du temps; il fait froid, la pluie cingle à l'horizontale, les gants et grips sont trempés. Nous commettons une bourde monumentale sur le 14. Nos adversaires viennent de rentrer un bogey, je les suis avec le même score. Là, mon partenaire relève sa balle à 50 cm du trou alors qu'il devait putter pour le par, persuadé qu'il rendait un coup. Je n'ai pas eu le temps de l'arrêter, trop tard, nous partageons alors qu'il ne rendait pas de coup. Et nous payons cette bourde au 15; nos balles s'égarent quand nos adversaires jouent tranquillement ce petit par 3, nous voici de nouveau 1 down.

C'est à ce moment que nous avons vraiment décidé de jouer; birdie au 16, par au 17, par au 18 quand nos adversaires s'effondrent, leur petit jeu les ayant quitté. Nous gagnons 2 up, et ajoutons notre point aux 9 autres pour le golf de Cornouaille, les équipes de l'Odet ne ramènent que 2 points et  un match finissant à égalité. Pour ce qui a été de mon jeu, il a été très solide; 8 GIR et 7 GIR+1 dont 3 avec des approches de moins de 30 mètres. Le putting est difficile à appréhender vu la roule très inhabituelle pour moi de ceux d'aujourd'hui. Je reste confiant pour les semaines à venir, et déjà la semaine prochaine pour le match retour à la maison.

dimanche 21 mars 2010

Retour sur Terre

Dimanche dernier fut une journée exceptionnelle, avec des résultats flatteurs pour mon ego. Ce qui contribue à la beauté de ce sport, c'est que jamais les illusions ne durent, seuls les résultats validés parcours après parcours peuvent définir son niveau. Ma tentative de jeu en milieu de semaine s'était déjà chargée de me remettre les idées en place. J'avais voulu, malgré la pluie s'intensifiant, jouer pour voir si j'étais capable de reproduire mes exploits. Pas très bien accompagné, et sans protection contre les éléments (les mouillants en particulier), je n'avais pas réédité ma régularité, et si j'avais quand même accroché deux pars et quelques bogeys sur 9 trous, j'avais vendangé bon nombre de trous à coups de fers erratiques. Et fini complètement trempé. Et transi de froid.

Mais un résultat médiocre ne pouvait entamer mon envie de préparer les compétitions qui arrivent. Ce matin donc, retour sur le vert. Les greens sont fraichement sablés, ce qui est une bonne nouvelle à deux titres. Tout d'abord le green keeper fait son travail, et deuxièmement, la végétation va bientôt repartir. Avant de commencer le parcours, peu de temps pour s'échauffer; quelques approches, des putts sablés, des swings à vide, et on y va. 5 premiers trous corrects (un par, 3 bogeys, un double joué trop décontracté) puis arrive le 6. Gros drive, le principal est fait, il reste 80 mètres de fairways plat et large pour le green accueillant. Bon, on va essayer un bon coup de PW, bien accéléré, pour que la balle plante le mat comme à la télévision. Pas trop d'amplitude, grosse accélération, ..., et le divot se retrouve nettement plus loin que la balle, qui n'a pas dépassé les 5 mètres. OK, on va reprendre les techniques qu'on maitrise. Coup classique. Sauf qu'il y a eu compensation inconsciente, et joli top, la balle est sur le départ du trou suivant. Je ne suis qu'à 15 mètres du drapeau, mais il me faudra 2 approches et deux putts pour rentrer la balle. Un joli 8 donc sur ce par 4, un des plus faciles du parcours.

Bon, je me rattrape au suivant (par), puis le 8, un des par 4 ardus. Drive à gauche, je suis sage donc fer 7 pour se recentrer. Gratte again, mais bon, je suis à portée de green au fer 7 maintenant. Sauf que la balle ne part pas vers le green, mais 40 mètres à droite. Approche sur le green, et plein de putts (au moins 3) pour rentrer. On va dire que c'était la faute du sable. Pour le suivant, drive sans puissance, puis fer 9 dans le bunker. Sortie propre (un poil  longue pour le drapeau), deux putts et bogey. Par sur le par 3 suivant, puis par solide encore sur le 11, un par 5. A partir du 12 j'ai commencé à moins bien jouer. Un top, recentrage, une gratte, un top, un top puis une approche et deux putts. Quadruple bogey, le deuxième de la journée, youpi ! Bogey ensuite sur un trou à birdies, puis bogey ensuite en jouant médiocrement sur un trou difficile pourtant (drive peu puissant puis hybride gratté, mais approche correcte et deux putts). Un par sur le dernier par 3 de la journée, d'ailleurs je joue +1 sur les par 3 aujourd'hui.

Arrive le 16, par 5 idéal pour lâcher les chevaux. Drive droit mais qui n'avance pas du tout (je ne suis pas rentré dans la balle), bois 3 en push vers un talus. recentrage, puis hybride qui échoue à quelques mètres du green. Approche grattée qui attrape le début de la surface, 3 putts ensuite. Je sens que je ne suis plus du tout dedans. Je m'étais fixé comme objectif de jouer bogey, ou au minimum mon index, c'est fichu. D'ailleurs, histoire d'en être sûr, je fais deux double bogeys pour finir (drive dans un OE pour le premier, balle injouable droppée pour le second)

Bien sur on va dire que jouer +26 ce n'est pas si grave, que mon score est dû à quelques trous catastrophe, que cela ferait 35 points stableford, etc...Ça reste médiocre. Trop de doubles et + qui plombent la carte, j'ai aujourd'hui péché par manque de concentration et de rigueur dans la routine de quelques coups. Ce qui dans certains cas a conduit à des catastrophes.

Mais la semaine prochaine, c'est le début des compétitions. Début en douceur au programme, deux compétitions par équipe (et donc qui ne comptent pas pour l'index) en match aller-retour contre nos "ennemis" du golf de l'Odet. Ça va être sérieux cette histoire .






dimanche 14 mars 2010

Autosatisfaction écœurante

Aujourd'hui il m'est arrivé un truc curieux, j'ai presque joué au golf. Vous savez d'habitude quand je foule un terrain, club en main, très vite je commence à bricoler les coups et perdre ma concentration. Ce qui fait que je ne joue pas réellement au golf. Plutôt je pousse une balle de golf, avec des clubs de golf, sur un terrain de golf. Il y a une nuance subtile mais réelle. Un spectateur s'en rend beaucoup plus facilement compte qu'un joueur. Regardez un joueur professionnel (ou un très bon amateur) puis regardez un joueur banal (moi par exemple). Et bien ça ne se ressemble pas du tout. Quand l'un swingue vers une cible définie à l'avance, l'autre tape dans la balle en visant vers le drapeau. D'ailleurs il n'y a pas que le geste qui soit différent; le score aussi n'a rien à voir.

Par exemple, pour ne parler que de moi, hier, j'ai été un pousseur de balle; quelques bons coups, beaucoup de médiocres bricolés (contacts hasardeux, tempos approximatifs), et un putting de poulpe (44 putts, record battu). Au cas très improbable où un membre d'une éventuelle société de défense du poulpe lirait les propos plus haut et en concevrait un indignation, tant pis pour lui; je trouve les poulpes moches, grossiers, et pour tout dire très inintéressants surtout quand on essaie d'évoquer avec eux par exemple les limites des diagrammes de Feynman.

Bizarrement, aujourd'hui la situation n'était plus exactement celle de d'habitude. J'ai continué à bénéficier de ma période faste pour les entames, avec un beau 14 fairways sur 14. Sur 12 départs au drive, un était légèrement à gauche, un autre en léger push et un à moitié toppé. Les autres étaient droits et assez longs, environ 210 mètres à chaque fois. Deux départs à l'hybride bien droits. Seul bémol, les mises en jeu des par 3. Deux sur le green, une complètement lâchée à gauche, la dernière légèrement à gauche faute d'alignement. les longs coups sur le fairway étaient souvent corrects, également quelques approches, qui m'ont permis de faire 6 GIR. Mais il me reste de gros points noirs; le petit jeu n'est pas suffisamment en place, et le putting n'en parlons pas; 38 putts aujourd'hui.

Mais quand même, la carte est ressortie acceptable pour mon index: 87 en strocke, 44 points stableford. 5 pars, 11 bogeys, un double et un triple. Accessoirement, c'est la première fois que je casse la barre des 90, et je sens que j'ai de la réserve vu le nombre d'erreurs idiotes au petit jeu et au putting. Pour tout dire, ce soir je suis un peu content de moi. Vivement les compétitions pour valider tout ça !


jeudi 11 mars 2010

De l'ambition pour deux

Certains jours, il est difficile de rester motivé. Tenez, par exemple, aujourd'hui. Un temps splendide, peu de vent, une journée parfaite pour arpenter les fairways. Sauf que le peu de vent venait du nord, qu'il n'était pas si faible que ça et que le résultat était franchement froid pour nous autres du bout du monde. Qu'à cela ne tienne, un peu de practice au putting, à l'abri du vent est la solution idéale. Las, j'échoue misérablement aux différents exercices que j'envisage. Les putts ne veulent pas tomber. Plus encore, je commence à vouloir bricoler le contact de balle, je joue sur la vitesse du club, les amplitudes, et je sens que je ne vais pas vers du bon.

Mais c'est pas grave, j'ai cours cet après-midi, tout sera remis en place en quelques minutes, comme d'habitude. Me voila sur place, sur mon tapis habituel, un seau de balles généreux pour s'échauffer. Je pense bien à mes clefs de swing et les balles partent les unes après les autres, droites et plutôt longues, un bon 135-140 mètres au fer 7 avec des balles de practice, ce qui est nettement meilleur que l'année dernière à la même époque. De vrais progrès donc.

Le pro arrive, et je commence. J'ai soin de lui raconter mes déboires de pivot inversé et de ma lutte pour m'en défaire. Cela n'a pas l'air de l'émouvoir outre mesure. Bon, il en faudra plus pour l'impressionner aujourd'hui. Je tape mes premières balles, puissantes, léger draw, un bruit sympathique au contact. Je crois recevoir une averse de glace quand je m'entends dire :"tu es là pour jouer au golf ou pour passer le temps ?" Je ne comprends pas vraiment; j'ai quand même l'impression de taper la balle assez proprement.

Et cela a continué pendant toute la leçon. Le thème du jour c'était l'attaque de balle, faire des balles basses mais avec beaucoup de spin, sans faire toutefois des balles punchées. Un poignet gauche ferme, une traversée prolongée, un divot long et superficiel, et un club qui reste vivant tout au long du swing. Bien sûr, pas de sway, une bonne rotation, une sortie basse à droite de la cible. A chaque coup, le commentaire tombait, allant de "nul" à "minable", parfois entrecoupé d'un "bof". Pourtant les balles fusaient, avec un sifflement que je n'avais pas encore souvent entendu jusqu'à présent. La température était peut-être très fraiche, les efforts m'empêchaient de le ressentir.

A la fin, j'ai voulu savoir ce qui n'allait pas, je n'étais pas habitué à recevoir autant de commentaires si médiocres. Comprenez, chacun a son petit égo, et se le faire piétiner n'est jamais très agréable. Je lui ai donc demandé si je devais faire une pause, si j'arrivais au bout de mes capacités de jeu, parce que mon objectif c'est quand même de descendre en dessous des 20 d'index, de préférence en dessous de 18 pour pouvoir jouer partout dans le monde. C'est là qu'il m'a dit que mon objectif était nul. En fait il me considère comme déjà en dessous de 18, plutôt aux environs de 15, et il m'a annoncé que mon objectif réel était d'être en dessous de 10 à la fin de l'année. Personnellement, je n'y crois pas pour le moment. J'attends d'être en dessous de 20 puis 18 avant de viser les 15 et les boules blanches. Et je crois encore ce soir que je serai content si j'y arrive cette année. Quoi qu'il m'ait dit cet après-midi. Mais je sais une chose; à partir de maintenant, les cours ne vont plus être des séances divertissantes.

dimanche 7 mars 2010

Un déficient intellectuel rural vous éclaire...

Oui, j'avoue, on devrait m'ôter quelques points sur mon permis de conduire. Alors que j'étais au volant, j'ai pris une communication téléphonique, sans kit idoine, mais bien avec un appareil que j'ai collé à mon oreille tandis que j'essayais de poursuivre mon trajet de l'autre main. Au mépris de tous les règlements et de toute règle de prudence. Et je l'ai fait en toute connaissance de cause, le nom qui s'affichait sur l'écran n'avait rien à voir avec une urgence, ni même un quelque rapport avec mon activité professionnelle. Comme je circulais alors sur une voie très campagnarde, où la probabilité d'être surpris par un gendarme zélé est équivalente à celle de me voir gagner la Ryder Cup 2018 en France, j'ai pris la communication. Sans hésiter.

Pourquoi vous raconte-je tout ça me direz-vous ? Quel rapport avec le golf, objet approximatif de mes débordement graphomaniaques ici même ? tout simplement parce que mon interlocuteur était un golfeur (plus précisément, il est toujours golfeur, mais il n'est plus mon interlocuteur à l'heure où je vous écris puisque mon téléphone est éteint). Je suis peu original et assez prévisible en somme, donc la conversation entre deux passionnés de golf ne s'est pas focalisée sur la capillotraction chez les mésozoaires mais bien sur ce jeu si absorbant (aux dires de nos compagnes, enfants, parents, animaux de compagnie, etc... rayez les propositions inutiles). Personnellement je ne trouve pas le golf absorbant puisqu'il me laisse suffisamment de temps pour manger et dormir et que le golf n'a que peu de capacités d'absorption (de liquides comme de nouveaux adeptes).

Il voulait m'annoncer quelques points alléchants de sa carrière sportive, qui s'annonce prometteuse. Après quelques félicitations d'usage, je suis bien vite revenu à mon principal centre d'intérêt, c'est-à-dire moi. Moi et mon problème de ces derniers jours, mon pivot inversé. Je vous lasse peut-être, moi aussi cela me lasse. Lui a fait l'effort de m'écouter et m'a donné en passant une piste; la vitesse y est pour beaucoup. Oui, je sais bien déjà qu'il ne faut pas avoir de backswing trop rapide; j'ai quand même pas mal lu sur la théorie. Mais cette petite phrase trotte dans mon cerveau fatigué.

Et ce samedi, maintenant que le soleil est revenu, je me suis appliqué à ralentir jusqu'à la caricature mon backswing. Bon, on se sent un peu ridicule, mais les balles partent. Tout ça ne reste pas très naturel comme sensation. J'essaie de m'appliquer à faire tourner mes épaules, mais ça ne va pas vraiment mieux. La rotation en bloc perturbe la stabilité de mes appuis. On se concentre sur le transfert du poids, mais bof...cette fois-ci c'est les hanches qui se baladent. Quoique... il y a peut-être un truc par là. Voyons ce que ça donne quand on attend que le poids passe d'une jambe vers l'autre quand on amène les bras vers l'arrière au backswing. Tiens, c'est drôle, si on est rapide on ne sent pas ce transfert. Et quand on attend ce transfert, on arme son BS beaucoup plus doucement. Et là il suffit juste de ne pas vouloir accélérer, de laisser le corps et les bras revenir vers la balle. Et ça part. Pas si mal.


Bon, une petite application sur le parcours qui a bien séché depuis la semaine dernière, quelques trous avec un partenaire classé 8. Premier drive, belle distance mais un peu de slice. Dommage sur un dog leg gauche, surtout que la balle échoue au pied d'un arbre doté de branches basses. On ne fait pas le fier; balle injouable, drop et pénalité pour avoir un lie propre parce qu'il reste 190 mètres pour le green. Joli coup d'hybride en appliquant les principes du jour. C'est gagné ? Non, une gratte lamentable au 56° suit ce coup, re 56° qui cette fois-ci plante le mat, un putt de 30 cm pour finir le trou en 7. Score minable, mais dans l'idée, quelques coups ont été intéressants. 
Au numéro 2; je pense à ressentir mon transfert et à ne pas cogner la balle, et au drive la balle part comme dans un rêve. Encore un hybride en deuxième coup, qui échoue à quelque centimètres du green. Approche et putt, par. 
Numéro 3; drive puis hybride tout droits et longs, encore une approche grattée, deuxième approche qui plante le mat, un putt et bogey. Il faut vraiment que je me concentre sur les approches si je veux scorer. 
Trou numéro 4; drive énorme, mais qui sort du fairway parce que trop long pour la zone que je visais. Et pourtant j'avais l'impression de ne pas avoir forcé sur le swing. Balle sur un lie impossible, mais je suis plein de confiance. Résultat le 5e coup est enfin dans le bon sens, le 6e me met sur le green, et le put rentre pour 7 sur ce par 5.
Trou 5: départ qui prend le green, deux putts, par. C'est facile, le golf
Trou 6: grisé, j'appuie au drive. Sanction immédiate, balle à gauche dans le rough. Reste un fer 8 pour le green, en passant par dessus une rangée d'arbres. Gratte, branche, balle pas sur le green. Approche soignée et un putt de 20 cm, le par est sauvé par miracle.
Trou 7: tout petit par 3 (départs d'hiver), soit un fer 9. Tellement pas bien joué que la balle finit avant le green. Bon, on se concentre pour l'approche, c'est mieux. un seul putt encore et par again.
Trou 17: (quand on fait 9 trous, on coupe après le 7 vers le 17) drive au milieu du fairway, fer 9 sur le green et deux putts, 4e par d'affilée.
Trou 18: un peu de relâchement au drive qui part à droite entre des arbres. Deuxième coup de recentrage, troisième coup à 60 mètres du green qui ne fait que 55 mètres. Putt du dehors puis tap-in, bogey pour finir.


Bon, si je réfléchis bien, que je n'essaie pas de faire n'importe quoi devant la balle et que je me concentre, j'arrive à quelque chose. Et en plus pour une fois j'ai pris du plaisir en swinguant, parce que les balles partaient après des gestes fluides, naturels. Faut que ça dure !

vendredi 5 mars 2010

Le confort nuit au golf

 Je vous ai raconté il y a quelques jours mes soucis de pivot inversé. Soucis qui ne sont pas miraculeusement guéris, loin de là. J'ai pu le constater une fois de plus ce dernier dimanche quand j'ai voulu m'aérer un peu. Une bien curieuse idée, d'ailleurs. Surtout que pour atteindre ce louable objectif (au regard de nos anciens professeurs de médecine de la première moitié du XXe siècle, ardents promoteurs de la vie saine au grand air), j'ai décidé de fouler une fois de plus l'herbe de mon parcours habituel. Fouler l'herbe, en fait je ne l'ai pas tant fait que ça. J'ai surtout pataugé dans la boue, consécutive à quelques journées mémorables de pluie.

J'ai voulu continuer à empêcher tout pivot inversé. Ce ne fut pas facile, car il revient dès que je n'y prête plus garde. Soit: le résultat en terme de fluidité de jeu est désastreux; devant la balle, tout mon swing devient conditionné par cette obsession, il n'y a aucun relâchement. Même si le résultat n'est pas mauvais, jouer dans ces conditions n'est pas très agréable. J'aurais dû être content, le score à la fin des 18 trous (non, je ment je n'ai joué que 17 trous, un green étant impraticable) était plutôt bon malgré un putting perfectible. Et bien non. La balle avait beau aller où je voulais, je n'ai pas réussi à apprécier mon jeu tellement je me sentais contracté.

C'est pourquoi je me suis mis à réfléchir à ce satané pivot inversé. S'il est si présent, c'est qu'il est naturel, inscrit dans notre apprentissage de la station debout depuis notre plus tendre enfance (ne me demandez pas pourquoi l'enfance doit être tendre, c'est une figure de rhétorique assez idiote quand on voit avec quelle vigueur les petits s'agressent dans les crèches et les maternelles. Les enfants sont tout sauf tendres). Tout notre apprentissage de la station debout repose sur un principe de base; tout faire, inconsciemment de préférence, pour que notre centre de gravité se situe au milieu de la ligne passant entre nos deux pieds. Nos muscles, en particulier ceux de la sangle abdominale et ceux du tronc réagissent de manière réflexe à tout déplacement de notre centre d'équilibre. Ce qui nous permet de marcher dignement, de faire de la bicyclette, et pour les plus doués de se promener sur un fil tendu entre deux gratte-ciels.

Et voila que nous nous mettons au golf. Notre cerveau a acquis un conditionnement depuis plusieurs dizaines d'années pour conserver cet équilibre. Ce conditionnement est d'autant renforcé qu'il nous est rappelé dès les premières leçons l'impérieuse nécessité de rester stable sur ses appuis. Par une singularité de ce sport, le swing consiste à balancer loin de notre centre de gravité nos bras, lestés d'un club long et pas si léger que ça. Notre cerveau fait donc son travail, comme il l'a appris et perfectionné depuis des lustres. Quand les bras et le club partent à droite, nos muscles réagissent avec promptitude, instantanément et sans nous demander notre avis (ils n'ont pas de temps à perdre); ils inclinent notre torse vers la gauche. Et c'est magique, le centre de gravité reste bien à sa place, entre nos deux pieds. Mieux même, l'inclinaison à gauche de notre torse favorise la rotation de celui-ci; les bras et le club montent plus facilement, et plus haut.

Et golfiquement, c'est le désastre. Parce que nous avons déplacé le centre de rotation  du swing. Et qu'une fois déplacé dans un sens, selon toute vraisemblance il se déplacera dans l'autre sens au retour, sans aucune garantie de revenir à sa place initiale au moment de l'impact (on peut même parier presque à coup sûr qu'il ne reviendra pas au point initial). D'autre part, lors du downswing, il se déplacera vers la droite, ce qui ralentira nettement la vitesse de la tête de club en plus de rendre sa trajectoire aléatoire. Et enfin, cerise sur le gâteau (pour ceux qui aiment les cerises, bien sûr. Pour ceux qui préfèrent le potiron, je leur conseille d'y aller prudemment avant de poser un potiron sur un gâteau), notre backswing facilité avec nos bras qui ont pu monter bien haut nous a entrainé sur les territoires de l'overswing. Et nous finissons par une gratte honteuse, un top ridicule, une socket pitoyable, un slice cauchemardesque, un hook méprisable.

Tout ça pour dire que respecter nos habitudes ancestrales, et par là même notre confort de station debout est peu compatible avec l'exécution d'un swing performant. Il faut accepter de sentir son centre de gravité se déplacer, sans que notre corps n'en vienne à le compenser. Jusqu'à présent, le meilleur moyen, c'est encore de ralentir et de contrôler notre backswing, en faire un mouvement totalement conscient et contrôlé. Dès que nous allons repasser en mode automatique, nous repartirons dans du pivot inversé. Et ce mode automatique, c'est cette sensation si agréable (mais si mauvaise) de simplement guider la trajectoire du club au backswing une fois qu'on lui a donné une bonne impulsion au take-away. Travaillons donc à démarrer très doucement, à laisser notre centre de gravité se déplacer vers notre droite (les gauchers au fond de la salle, vous faites la conversion tout seuls), et peut-être que nous arriverons à mieux jouer un jour...