lundi 31 mai 2010

Dans les terres du nord

Encore une semaine très riche en péripéties ; la deuxième manche du championnat du Finistère par équipes, et la compétition sponsorisée par mon partenaire de double. Mon coté obsessionnel ne pouvait accepter de participer à ces évènements sans préparation intensive, mais mon coté brouillon m’a fait tout précipiter à la dernière minute.

Auparavant, j’ai eu le plaisir de jouer avec Gérald, membre d’un forum bien connu qui venait visiter le plus beau pays du monde, pays que je désigne tout simplement par «chez moi». Les jours précédents la météo n’a cessé de nous faire craindre le pire, au jour dit un soleil bien présent nous a accompagnés. Nous avons pu parcourir les 18 trous du parcours, profiter du chant des oiseaux, admirer les horizons maritimes et bien sûr multiplier des exploits golfiques dont nous tairons l’ampleur, car nous ne sommes pas vantards et que la modestie est notre principale vertu. Comme en plus le seul énoncé de ces exploit ne pourrait que vous conduire à la mélancolie, je n’en dirai pas plus. Gérald n’en n’est pas encore persuadé, mais d’ici peu il sera un très bon golfeur. Il a des bases d’une solidité rare, il ne lui manque que quelques ajustements pour faire éclater son potentiel.

J’ai aussi fait prendre l’air à mes nouveaux putters et leur ai donné à sentir les greens. Eux aussi ont un avenir, et croyez le ou non, ils sont agréables à utiliser. Mais soyons honnêtes, leur principale fonction est d’attirer l’œil, et ils remplissent parfaitement cet office. Ils se permettent en plus de poser complaisamment devant les objectifs, comme ici.

Mais trêve de bavardages oiseux, il a fallu préparer ce championnat. Le deuxième tour se déroulait au golf de Carantec, dans les terres du nord. Il s’agit d’un neuf trous, dessiné au dessus d’une des plages de Carantec. Pas de trous longs, des par 4 en dessous de 300 mètres pour la plupart, mais de petits greens surélevés et tortueux protégés par de nombreux bunkers. Le trou signature est un par 3 de 190 mètres en très forte descente, le départ est 40 mètres au dessus du green et permet d’admirer toute la baie. Le green est ridiculement petit vu d’en haut, cerné de bunkers, et bordé de hors limites. Dès le premier regard, il a reçu le surnom affectueux de « trou à la con ». Comme de bien entendu, sur les nombreuses photos réalisées lors de la reconnaissance, il n’y en n’a aucune de ce trou.


Parlons un peu de cette reconnaissance ; effectuée en matinée, elle m’a permis de pressentir la fourberie des greens. Le soleil en les séchant les rend de plus en plus rapides, durs, difficiles à jouer, révèle leurs pentes nombreuses et insoupçonnables. Par contre le driver n’est pas le club le plus utile du sac sur ce parcours, deux ou trois fois sur 18 trous tout au plus. Ma stratégie de jeu sera simple. Mon hybride 3 sur la plupart des entames, suivi d’un petit fer. Mes objectifs seront d’éviter les roughs, manifestement avaleurs de balles, et d’éviter aussi d’atteindre les greens avec un quart de wedge qui risque de traverser. Beaucoup de photos pendant cette reconnaissance, beaucoup de notes, relevage des principales pentes des greens, du moins celles que je vois. Au bout de 5 heures, je commençais à avoir une petite idée de ce qui m’attendrait le jour J.


Nettement moins réjouissant a été le cours avec mon pro. Exécuté dans la foulée de la reconnaissance, j’ai été bien incapable de produire ce qu’il attendait de moi. Pas de stabilité sur les appuis et pas de tonus dans la posture, les contacts ne pouvaient qu’être aléatoires. Une grosse demi-heure de souffrance et de frustration, et un peu d’inquiétude pour les compétitions à venir.

Vient le jour J, la compétition. Disputée sous un temps brusquement devenu venteux et humide, les conditions climatiques nous épargnaient des greens trop vifs. Le plus remarquable de la journée fut mes partenaires du jour, l’un d’eux en particulier. Le premier, 14 ans, 22 d’index, de bonnes longueurs mais encore trop irrégulier, et un mental pas encore suffisamment armé pour évacuer sereinement les coups approximatifs. C’est un membre de mon club, je vais m’occuper de lui. C’est le second qui a suscité ma curiosité la plus vive. Index 20.7, il a débuté il y a moins de 2 ans. Un peu comme moi en sorte. Sauf qu’il est beaucoup plus petit, 1 mètre 20 environ, et encore plus jeune, 8 ans. Et oui, un enfant de 8 ans index 20, c’est possible. Lui, son moral est inoxydable, et son jeu des plus solides. Il souffre pour peu de temps encore de longueurs faibles (il ne dépasse pas 145 mètres au driver), mais aucune ou presque de ses balles ne s’égare de la direction qu’il a choisi.

Nous voila au départ du 1, je me fais pour quelques secondes encore l’effet d’une nounou. Hybride au départ, et fer 8 dans la foulée, qui tombe dans le bunker de gauche. Le drapeau est juste à la sortie du sable, il faut jouer fin. Bon, il faut quand même sortir la balle (2 coups), et finir (2 putts), je débute par un double, on va dire que je n’étais pas encore dans le rythme. Pendant ce temps là Tom Pouce, grâce à ses coups d’une centaine de mètres, est arrivé sur le green en 3 mais a fait 3 putts pour un double bogey également. Mon partenaire de club m’a bien suivi, mais en sortant du bunker du premier coup il récolte un bogey, lui.

Il voudra attaquer le 2 au driver malgré mes inquiétudes, et effectivement ce n’était pas la bonne idée. Quant à moi je démarre à l’hybride, continue avec un fer 6 médiocre mais sans vrais dégâts, pose la toute petite approche à coté du mat et rentre le putt, un petit par dans la besace. Mon partenaire finit le trou comme il l’a commencé, dans la souffrance, triple bogey. Et notre minimoy préféré a joué deux bois, un fer, deux putts, le tout en ligne droite, sans se poser de questions, pour un bogey.

Je ne souhaite pas m’étendre sur le 3, par 4 ridicule de 230 mètres, dont je n’ai atteint le green qu’en 3 et qui m’a vu putter à quatre reprises. Les deux monstres ont beaucoup ri, ils n’ont aucune pitié à cet âge. Eux ont fait par et double bogey (grâce à un détour par un HL au départ). Je n’ai même pas pu me venger sur le 4, petit par 3 de 91 mètres. J’ai bien fait un par facile, un petit pitching wedge et deux putts, mais le plus petit des deux à sorti un birdie de nulle part, son départ un peu raté ayant roulé jusqu’au green et s’immobilisant à 30 cm du trou. Mon partenaire de club continuait de souffrir avec un triple bogey.

Les deux trous suivants, un par 4 et un par 5 sans difficultés, se sont soldés par deux pars pour moi en jouant à chaque fois approche-putt. Mes partenaires jouaient eux par–bogey et bogey-bogey. Sur le 7, j’ai réussi à ne pas toucher le plus grand green du parcours avec un fer 8 en entame, et finir par un bogey. Eux jouaient par-bogey.

Enfin, « le trou à la con ». Fidèle à une stratégie prudente, j’entame au fer 7. Qui part un peu en cloche et trouve un des bunkers de green. Les deux zigottos jouent pour l’un un fer 5 qui finit sur le green, pour l’autre son driver qui pitche lui le green. Il va sans dire que de respect dû aux ainés il n’était pas question. Je me suis vengé en collant ma sortie de bunker au mat et en réalisant un par, quand le modèle réduit tournait autour du trou à coups de putters (double bogey), et que mon partenaire de club ramenait lui aussi un par. J’ai mal joué le 9, double bogey à cause d’une mauvaise approche et de mauvais putts, eux réalisent chacun le par.

Et les comptes à mi-parcours sont ceux-ci ; mon partenaire de club a joué +12, je ramène +8, et notre mascotte est à +4. En brut. A vous dégouter du golf. Mais l’adulte a un avantage sur l’enfant, il est plus endurant. Nous sommes donc repartis pour le deuxième tour. Je réalise trois pars et 6 bogeys sur ce second tour, je finis en +14. Mon partenaire s’est bien repris, il joue le retour en +8 pour un total de +20. Quant à notre poussin, il a montré des signes de fatigue et ramène +11, ce qui lui fait un total de +15. Je réussis donc de justesse, par un tout petit point, à maintenir la supériorité de l’adulte responsable sur l’enfant inconscient.

Mais je ne me fais aucune illusion. Cet enfant, l’année prochaine, me mettra une volée. Et je ne pourrai rien faire.

Bon, le lendemain, retour à Cornouaille pour la compétition organisée par mon partenaire de double, je suis invité officiel du sponsor. Je profite de l'occasion pour étrenner un de mes wood putters en compétition, le maillet. Il a à ma grande satisfaction bien rempli son office, avec 33 putts. Pour le reste c’était une journée sans, les balles refusaient de sortir des clubs. Pas de distances, pas de sensations. J’ai dû attendre le 13e trou pour faire mon premier par. Je réalise 3 pars, 8 bogeys, 6 doubles et un quadruple (HL puis balle dans l’eau), je joue donc 95 ce qui est beaucoup. Il est possible qu’inconsciemment je n’aie pas voulu faire de performance car mon index n’était pas à jour. Et effectivement, j’ai accroché la zone tampon, avec l’ancien comme avec le nouvel index. Et je n’ai pas eu de lot, bien entendu. En parlant d’index, je suis maintenant à 18.8. Et j'ai décidé de m'habituer à compter en strocke.

mardi 25 mai 2010

La cour des grands

Quelques nouvelles de la semaine écoulée ; j’ai du subir les foudres de mon pro au lendemain de ma dernière compétition. Bien évidemment, il n’a retenu de mon score que les triples et les quadruples, balayant le reste d’un « jeu normal ». Après de longues négociations nous en sommes arrivés à convenir qu’un des triples pouvait être excusable, mais j’ai du céder sur le reste. Vous devinez la suite, retour à la mine, scalpage de gazon et seaux de practice ont suivi. J’ai bien réussi à jouer discrètement quelques trous le jeudi (pas très bien), mais l’essentiel du travail a quand même été consacré à ce foutu swing. 

C’est alors que j’ai appris que j’avais une wild card pour le critérium. Ce qui était idiot puisque je venais d’accepter des engagements professionnels le samedi matin. La mort dans l’âme, je l’ai déclinée. On ne fait pas toujours tout ce qu’on veut dans la vie. Mais ça ne m’a pas empêché d’aller caddeyer mon partenaire de double. Enfin, caddeyer est un bien grand mot, puisque je n’ai pu le rejoindre qu’au 5. Son index n’étant pas tellement plus reluisant que le mien, il partait dans l’antépénultième équipe, avec un autre membre du club et un joueur de Brest, golfeur très récent (moins de deux ans d’ancienneté) mais solide cogneur. Cette partie n’a pas été des plus sérieuses, il faut l’avouer. 

J’ai d’abord couvert par un silence complice un énorme scandale, mon joueur avait 15 clubs dans son sac. Et pourtant il lui manquait le plus indispensable ce jour-là, une épuisette. Nos deux compères cornouaillais ont ramené chacun leur bourriche, fermée chacune avant le 18, ce qui est une belle performance. Pour ceux qui ne seraient pas au fait des subtilités langagières forestoises, une bourriche c’est un score au dessus de 100. Dire que j’ai vu de beaux coups de golf ne serait même plus un mensonge, plutôt un symptôme définitif d’une cécité totale. Si mes joueurs ont perdu quelques balles, j’en ai pour ma part trouvé un bon nombre, il faut dire que nous avons passé pas mal de temps dans les roughs et fossés du parcours. Notre ami brestois, lui, n’a pas réussi à dépasser les 100 par son obstination à jouer sur les fairways. Evidemment mon joueur s’est parfois plaint du club que je lui tendais, même si je pense qu’aucun club de son sac ne lui convenait à certains moments. Toujours est-il que nous avons beaucoup ri et nous avons pris des couleurs. 

Le plus drôle fut de s’apercevoir une fois rentré au club-house qu’aucun d’entre eux n’était dernier. Les score du critérium ce premier jour ont été lamentables, 13 joueurs seulement sous les 90, et 11 au dessus des 100. La raison n’est pas évidente. Les départs n’étaient pas très reculés, les roughs certes un peu plus hauts que d’habitude mais il restait très possible d’en sortir les balles, et enfin les greens tenaient correctement la ligne. Le stress du strocke play a du être déterminant. Enfin, mon joueur a été contraint de me verser de faramineux émoluments, augmentés d’une prime substantielle pour mon silence complice quant au nombre de clubs.

Le lendemain matin, il fallait être un peu plus sérieux, j’étais commissaire. Un titre ronflant pour le clampin chargé de repérer le point de chute de drives errants, et contrôler que les seconds n’assassinent pas les premiers à coup de proV1. Travail en théorie facile, ce sont de bons joueurs et leurs drives sont sur la piste à ce que je croyais. Et non. Même les plus bas index m’ont fait courir de droite et de gauche, à planter des petits drapeaux au point de chute des balles dans les buissons, les roughs, les arbustes, et à faire retaper des balles pour celles qui étaient à l’évidence hors limites. Seriez vous surpris de savoir que je n’ai pas du voir plus de 10 jolis drives sur l’ensemble des joueurs du grand prix et du critérium ?

Mon partenaire, qu’enfin j’avais laissé tranquille, a redressé la barre en ramenant un score plus conforme à ses possibilités. Et en plus il avait le bon nombre de clubs. Son classement final n’est pas déshonorant, je crois que je vais continuer à lui adresser la parole. 

En tout cas c’est sûr, l’année prochaine je le joue, moi aussi j’ai envie d’une bourriche. 

PS : il apparaît que mon partenaire de double (celui dont il est question plus haut) aurait découvert l’existence de ce blog. Il va donc de soi que je déments formellement ce qui a été écrit précédemment. La vérité est qu’il joue en permanence comme un dieu et que le monde entier est à ses genoux pour connaître les secrets de son swing.

lundi 17 mai 2010

Taïaut !

72 heures après mes déplorables performances, j’ai remis le couvert. Il n’y avait pas à tergiverser, je n’allais pas rester sur un échec. Autant les accumuler, c’est plus drôle ! Les conditions sont réunies pour réaliser un massacre golfique digne des plus lamentables pantalonnades d’un Max Pecas. Dans l’ordre : une séance calamiteuse le vendredi au practice. Le thème de la journée était d’essayer de retrouver un semblant de swing grâce à une révision des fondamentaux ; grip, alignement, posture, transfert, tempo, amplitudes, plans. J’avais avec moi divers grigris, entre les baguettes pour contrôler alignements et trajectoires de club, un miroir pour me mirer et une caméra pour le feed back. J’ai été tellement bon qu’au bout de deux seaux le directeur du practice me regardait d’un sale œil vu le nombre des balles qui fusaient dans des directions aléatoires, de préférence hors des limites du practice (sur les cotés, pas au fond). Je n’ai pas insisté. 

Le lendemain, soit hier, récidive à peine moins pire. Mon pro n’étant pas disponible, il va falloir que je me débrouille seul. Pour me changer les idées, je suis allé essayer mes "wood putters". C’est tout à fait jouable, mais il va falloir s’y habituer car ils sont nettement plus légers. Cela dit le contact est agréable, le son sympathique. Et pour tout arranger, je découvre avec un plaisir masochiste mes deux partenaires à venir ; un perpétuel insatisfait sanguin, qui ne supporte aucun de ses coups (il n’accepte éventuellement que des coups dignes d’un pro) et exprime bruyamment sa colère et son désespoir après chaque impact. Son jeter de club est célèbre en Armorique. Et une obsessionnelle de l’alignement et de la routine, avec un swing des plus exotiques. La déconnection de ses bras au backswing évoque fortement l’attitude d’imploration divine dans les pietas de la renaissance, quand le downswing, par son pivot brutal et en bloc sur la pointe du pied gauche me fait penser au surveillant de nos jeunes années d’école se retournant sur un bruit suspect. Avec ces deux là, je suis bon pour une partie longue, agrémentée de cris et de lamentations, le bonheur en quelque sorte. 

Ce matin, un peu de baume au cœur, il fait beau et pas trop frais. Tant qu’à préparer ma partie, autant aller taper quelques balles au practice. Bon les pleins coups, c’est comme hier et la veille, c’est n’importe quoi. Par contre, si je fais des demi-coups, ce n’est pas si mal. Un petit tour sur le putting green, pas de chance il a reçu un peu de sable, les derniers préparatifs pour le grand prix certainement. Je suis prêt, je vais jouer pendant de longues heures, et au moins un des trois va gémir du début à la fin. J’ai l’honneur, j’attaque. Le drive n’est pas génial, en push. Comme je visais le bord gauche du fairway pour couper le dog leg, je me retrouve en son milieu, avec un très long deuxième coup à suivre. Bois 3 en main, je m’aligne, ma routine, et hop ! Une gratte d’anthologie de 50 mètres. Mais toute droite, on se console comme on peut. Au tour du fer 5. Contact très médiocre, pour ne pas dire toppon. Je ne suis toujours pas sur le green. L’approche qui suit n’est pas mieux dosée, la balle s’immobilise en fond de green. Le premier putt virgule, le second rentre, double bogey pour commencer. Et je conserve l’honneur. 

Au 2, j’envoie mon drive dans le rough de gauche, mais à distance raisonnable. Hybride 3 au second coup, sur le moment je n’ai pas pensé à mes déboires du jeudi. Tiens, la balle est plutôt bien partie, malgré l’herbe dense. Et en effet, elle a fini à 15 mètres du green. Je vise consciencieusement la zone de poser de mon approche, la balle daigne suivre mon inspiration et s’arrête a quelques centimètres du trou. Un petit putt pour finir, et hop un par dans la besace, ni vu ni connu. Pendant ce temps là Marie Madeleine a sorti son niveau à bulle, et Schtroumpf grognon s’énerve sur son wedge. Je m’y attendais, je suis prêt au pire, je les vois et les entends à peine. Et je garde l’honneur. Enfin un joli drive au 3, long et droit comme il faut. On a beau dire, une bonne entame ça facilite la suite. 160 mètres pour le drapeau, fer 5. Le coup n’est pas un modèle du genre, mais la balle est droite, vole suffisamment et trouve le green, même si elle finit par en sortir légèrement. Encore un putt de l’extérieur, qui frôle le trou. Le deuxième fait 20 cm, il rentre. Cool, un deuxième par. Pour le 4, je reste sur une bonne dynamique ; bon drive droit, hybride qui avance bien en deuxième coup, 52° en troisième coup qui pitche le bord de green mais échoue dans une cuvette d’arroseur. Free drop, putt de l’extérieur, puis petit putt, waouh, un troisième par d’affilée. 

Pour le 5, j’opte pour un hybride 4 en entame, en raison du vent de face. Le hook qui en résulte me rappelle que rien n’est jamais gagné définitivement au golf. Je gagne une approche de 40 mètres à faire, pas parfaite. Un grand putt, puis un petit, et voila un bogey. A l’attaque du 6, un bon gros drive qui claque, la balle part tout droit. Et va loin. A tel point que je joue mon 52° en deuxième coup,  qui se plante à 2 mètres du drapeau. Et un GIR ! Je rate le birdie, mais le par suit, un putt de 10 cm à peine. Le fer 7 de l'entame du 7 prend le green, deux putts m’amènent un par. Place au 8, un des monstres du parcours. Je ne m’en suis pas aperçu sur le moment, mais je n’entendais plus les plaintes ni ne voyais les swings de mes partenaires. A nouveau un gros drive dans l’axe du jeu, mais l’hybride qui a suivi a manqué d’engagement, ma balle s’arrête bien avant le green. Il faut dire que vouloir faire 175 mètres en montée et vent de face, c’était optimiste au vu de mes capacités. Bon l’approche est sur le green, le premier putt rate le trou par manque de réflexion, le deuxième rentre, bogey. 

On ne peut pas toujours bien jouer. Sinon le golf ne serait pas drôle. La preuve, j’ai bien massacré le 9. Un drive qui décolle à peine en pull, bien que long. Le fer 9 à suivre part également en pull, et finit dans une pente à coté du green. L’approche à suivre doit survoler un joli pot bunker avant le drapeau. Bien évidemment elle finit dedans. Sortie sans finesse qui échoue à l’autre bout du green. Le putt qui suit est risible, reste 3 bons mètres à faire pour sauver un point. Raté. Est-ce que j’aurais réussi en 7 ? Non plus. 8 sur le trou. Jolie croix. Bon, je ne vais pas pleurer, j’ai joué l’aller en +8 (dont 4 sur un trou), avec 5 pars. J’ai du faire quelques points stableford à mon avis. 

On attaque le retour le cœur léger. Fer 9 pour l’entame du 10, sur le green. Birdie raté, par rentré. La routine, je vous dis. Le drive du 11 est bien attaqué, suivi par un hybride 3 propre, même s’il finit sa course à gauche. Il reste un coup de 88 mètres en descente pour le drapeau, la vue est obstruée par un arbre. Mais depuis jeudi, je suis devenu spécialiste. 52° plein pot, bon contact, et le bruit de la balle qui pitche sur le green est la récompense. Moins de 3 mètres pour le trou, mais deux putts, par. Suit un accident au 12 ; ma première entame à l’hybride 3 se solde par une socket hors limite. La seconde finit à l’endroit voulu. Le fer 8 qui suit est un peu toppé, la balle finit en fond de green. Cela me coûte trois putts, et un triple bogey. On se reconcentre bien pour le 13. Bon hybride qui survole les arbres pour couper le dog leg, 52° qui se plante à deux mètres du drapeau, le birdie ne veut pas rentrer, par un peu rageant. 

Au tour du deuxième «monstre» du parcours, le 14. Ben aujourd’hui le monstre s’est laissé faire. Gros drive en plein centre du fairway, puis un fer 7 sur le green, et enfin un seul putt, birdie réjouissant. Et mine de rien, avec les coups rendus, c’est 5 points stableford d’un coup. Quand on vous dit qu’un rien peut suffire au bonheur. La suite … ? Tout pouvait arriver maintenant. 

Sur le 15, mon entame au fer 7 vole très haut, prend le vent, et échoue dans le bunker pour quelques centimètres. La sortie est un peu longue, je me retrouve avec un putt de trois mètres en montée. Et la balle file loin. Parce que je n’étais pas en montée. J’étais même en descente. J’ai maintenant devant moi un putt de 6 mètres. Bon, raté d’un bon mètre. Et… encore raté ! Il m’a fallu quatre putts pour finir ce maudit trou. Ça fait 6, et une croix. Grrrrr, quel idiot je fais ! On respire un grand coup et au 16. Je finis d’évacuer ma rancœur dans le drive, qui claque fort et droit. Le lie est bon pour essayer à nouveau le bois 3. Un push léger, malheureusement en direction du bunker de fairway. La sortie du bunker ne peut être longue à cause de la lèvre toute proche. Ce qui est dommage, c’est que je gratte ensuite mon approche qui s’immobilise avant le green. Je me rattrape avec un putt de l’extérieur qui me met en position d’en finir avec un bogey seulement. En arrivant au 17, j’ai toujours en tête le 12 et le 15. Car m’est venu à l’esprit que si je faisais plus de 49 points stableford, j’aurais l’index pour jouer le critérium la semaine prochaine. Il faut toujours se méfier des pensées parasites, je le sais bien. Le drive est mal contacté, même s’il m’amène à 110 mètres du drapeau. C’est le fer 9 qui a suivi qui n’a pas avancé, sans que je comprenne vraiment pourquoi. J’ai du faire une approche supplémentaire, puis deux putts, à nouveau bogey. 

Au départ du 18 je n’ai pu m’empêcher de calculer approximativement, ça doit être cuit pour les 49 points. La motivation a disparu, et le jeu le montre. Un premier drive en push finit hors limite, le suivant part en pull dans les arbres. Le quatrième coup est un recentrage, reste 130 mètres pour le mat. Mon fer 7 n’en parcourt que 100, bunker. La sortie m’amène sur le green, suivent 2 putts, et un score de 8 sur ce trou, une croix bien entendu. 

Bon, à l’heure des comptes, je n’ai pas atteint l’objectif un peu illusoire des 49 points stableford. Je n’ai réussi «que» 43 points ce qui m’offre la première place en deuxième série. 

Les résultats chiffrés sont : 
90 en strocke brut (+19)
1 birdie 
8 pars 
4 bogeys 
1 double 
2 triples 
2 quadruples 
6 GIR 
11 FIR 
36 putts 

Pour le nouvel index, tout dépend du SSJ, 20.4 ou 20.0 Les nouvelles aventures à suivre sont donc pour les prochains épisodes d’être commissaire sur le grand prix (puisque je n’ai pas obtenu mon sésame pour le critérium), puis le championnat du Finistère par équipes. Ne zappez Pas !

vendredi 14 mai 2010

Je me la joue bobo...

Comme la grande majorité des golfeurs légèrement perturbés par leur passion dévorante et disposant de revenus leur permettant de manger un peu plus que des pâtes chaque jour, je suis moi aussi atteint épisodiquement de fièvre acheteuse compulsive et golfique. Ne riez pas, regardez plutôt vos armoires et vos râteliers, comptez-y les casquettes, polos, chaussures, livres, DVD, aides d’entrainement, sacs, balles, clubs divers qui y trainent, pour certains tout juste extraits de leur emballage.

Je dispose de quelques atouts limitant ma consommation pendant ces épisodes ; tout d’abord je n’aime pas les casquettes, et j’ai déjà un stock de polos conséquents qui datent d’une autre vie. Ensuite, même si j’essaie très fréquemment tel ou tel club, je n’ai pas fondamentalement l’intention de modifier mon sac. Mais la raison n’est pas la seule conseillère en ces moments. On peut parfois se décider pour des raisons esthétiques, ou par volonté de se démarquer, et un peu de frimer, je l’avoue.

C’est comme ça que je viens de me lâcher sur ça :

Et puis ça :


Je n’ai pas le moindre besoin d’aucun de ces deux putters, et je ne sais même pas s’ils arriveront à rentrer la moindre balle dans un trou. C’est juste que je les trouve beaux, et que jouer des clubs en bois me trottait dans la tête. Comme je suis un peu (très) prétentieux, j'y ai fait graver mon pseudonyme. Et en plus je pourrai toujours prétendre que je suis écolo…

jeudi 13 mai 2010

Un axiome gravé dans l'airain

S’il vous est déjà arrivé de jouer au golf, ou d’avoir des golfeurs dans votre entourage, vous savez certainement que les parcours qui suivent un très bon résultat sont par définition calamiteux. Et bien je vous confirme que cet axiome a été une fois de plus vérifié. Par moi, qui vous écrit ici tout en tergiversant entre avaler les granulés bleus dans la boite sur laquelle est dessinée une tête de mort (trouvée dans la réserve du jardin), voir si j’arrive à me suspendre par le cou à la corde qui pend à une grosse branche du chêne, ou alors vérifier si l’accélération de mon corps chutant du pont de l’Odet est bien de 9.8m/s². 

Pour les âmes sensibles ce qui va suivre est du grand n’importe quoi. 

De bon matin, comme à mon habitude, me voila à mon club pour la compétition du jour. Le temps est beau, un peu frais si on veut pinailler, pas de vent. J’ai tout le temps nécessaire, j’ai pris un petit déjeuner, mon matériel est au complet et propre, les partenaires annoncés sont sympathiques. Direction le practice pour l’échauffement. Pas de douleurs, pas de raideurs, bon tempo, bon contact de balle, tout va bien. Les différents fers défilent, suivi par les bois. Au tour de quelques approches, tranquille. Puis le putting pour prendre la vitesse des greens ; c’est OK, ils sont rapides mais réguliers, agréables à jouer. 


Et c’est parti. J’ai l’honneur, je suis confiant. Je m’aligne, ma routine, et je tape. Tiens, la balle n’est pas bien contactée, elle part en pull dans le rough. Pas grave, on va couper par le fairway du 2 plutôt que de perdre un coup avec un recentrage. Je sors l’hybride, et re-pull. C’est pas que ce soit ennuyeux, mais il me reste 80 mètres au lieu de 30 pour le green. Bon, je suis détendu, approche sur le green, et deux putts. Débuter par un bogey sur le 1 je suis d’accord. Je conserve l’honneur au 2. Bon drive tout droit, j’accroche un bout de green avec un fer 5 en deuxième coup, et je conclus par deux putts. Et un par, de bon matin. La journée s’annonce bonne. 

Je suis concentré et confiant au départ du 3. Drive complimenté par mes partenaires, sauf que je trouve que la balle n’avance pas. Et en effet elle finit dans le bunker que je dépasse normalement. Elle a roulé jusque sous la lèvre, la sortie n’est donc pas longue. 138 mètres pour le drapeau, un fer 7 fera l’affaire. Ben non, gros push slice, et balle dans le rough à 40 mètres du green. Et un arbre qui ne fait rien qu’à bronzer entre ma balle et le green. Le contourner revient à accepter une approche supplémentaire à suivre, j’opte pour passer par-dessus. Il est haut et près de moi, va falloir donner un peu de puissance à la balle, mais pas trop si je veux qu’elle reste sur le green. J’ai presque réussi. La balle a bien survolé l’arbre, elle a pris le green, mais elle a continué à rouler un peu, et fini par ressortir. Jusqu’à la pente. Qu’elle a pris. Nouvelle approche pour enfin mettre la balle sur le vert, c’est mon cinquième coup tout de même. Et un putt qui fait six, double bogey. 

C’est pas si grave, je viens de prendre 9 points stableford sur trois des trous les plus difficiles du parcours. J’ai toujours l’honneur. Drive très esthétique, droit, mais qui une fois de plus n’avance pas tant que ça. Et à partir de maintenant, il faut éloigner les enfants et les femmes enceintes, parce qui suit devient gore. Deuxième coup à l’hybride, toppé, 50 mètres. Troisième coup à l’hybride, contact indéfinissable, 20 mètres. Quatrième coup au fer 6, mou, toujours pas de green sous la balle. Cinquième coup enfin sur le green (il y avait 30 mètres à faire) mais loin du mat. Deux putts, double bogey. Et j’ai encore l’honneur (plus pour longtemps). Fer 4 au départ suivant, hook majestueux. Approche approximative pour le green puis deux putts, bogey sauvé. Ca continue au 6 ; drive en pull qui finit dans le rough avant un rideau d’arbres, fer 9 pour passer ces végétaux funestes, et approche mal dosée qui échoue à l’opposé du mat sur le green. Puis trois putts. Double bogey. Youpi ! 

Le 7 est plus spectaculaire. Fer 6 au départ, superbe socket qui rebondit contre un arbre, mon second coup sera plus éloigné que le premier. Re-fer 6, cette fois-ci en pull hook, dans le rough. Encore 20 mètres pour le green. Donc une approche toppée qui traverse le green et vient heurter le sac d’un de mes partenaires. Hallelujah ! Deux coups supplémentaires de pénalité. Et croix par la même occasion. A ce moment là, l’idée de performance éblouissante n’est plus exactement d’actualité. Mais on est là pour jouer, avant tout. Donc j’attaque le 8 avec un bon moral (ça allait devenir indispensable). Drive une fois de plus qui n’avance pas, je n’ai pas l’ouverture pour le second coup. Fer 7 pour me mettre en bonne position, reste 52 mètres pour le mat, je prends. Je n’aurai pas dû à ce moment envoyer mon approche dans le bunker. La sortie n’est pas simple. Devant moi 15 mètres de bunker, 3 mètres de green, le trou, 3 mètres de green puis un nouveau bunker. Et tout en descente. Il faut donc sortir doucement mais pas trop. C’est ce que j’ai compris à la deuxième tentative. Deux putts plus tard, un triple bogey ornait ma carte. 

Sur le 9 j’ai une fois de plus protégé le travail du green keeper, je n’ai pas touché le fairway. Drive dans le bunker de fairway, sortie qui trouve le bunker de green, sortie sur le green, et trois putts (un trop long en descente, un trop court en montée et un dedans). Je dois signaler que nos jardiniers ont fait un gros travail de rénovation des bunkers dernièrement. Peut-être la raison qui m’a poussé à les visiter. J’ai continué au 10, en y envoyant mon entame au fer 9. Sortie longue (celui-là était moins riche en sable mou que les précédents) et deux putts, bogey. 

Dois-je vous parler du 11 ? Vous y tenez ? On va faire court : Drive qui part en slice dans une haie. Drop en arrière pour jouer un hybride et faire un peu de chemin. Hybride toppé qui retrouve la haie, je relève la balle. Jouer 5 à 350 mètres du trou sur un par 5 avec un seul coup rendu, c’est se faire du mal inutilement. Et me voila sur le 12. Plus exactement au départ du 12, hybride en main. Je toppe la balle (encore), elle ne passe même pas le ruisseau à 100 mètres. J’ai à ce moment le choix entre jouer un PW pour me mettre sur le fairway et continuer par un coup de fer 7, ou tenter le drapeau qui est à 175 mètres. Je tente, socket HL. Je réessaie, la même. Je relève. 

Passons au 13. Une fois n’est pas coutume, mon hybride part bien droit, haut et long. Ma balle s’immobilise à 68 mètres du drapeau, c’est presque mon plein coup de 56°. D’habitude. J’ai alors tapé un coup impressionnant. La balle s’est levée, puissante, haute, en vrombissant, et a pitché beaucoup plus loin que prévu (presque 90 mètres) puis a reculé de près de 10 mètres en backspin (il y avait un peu de pente pour aider). J’en ai été tout ému, et il m’a fallu deux putts pour finir ce trou, et enfin faire un deuxième par. Tout ragaillardi (le moral tient à peu de chose), j’attaque le 14. Mon drive finit court à gauche dans le rough, même pas mal. Je toppe une fois encore mon hybride, c’est pas grave. Il me reste juste 110 mètres en forte montée, je suis dans le rough, et il y a un gros arbre 10 mètres devant en plein dans l’axe. Facile. En fait oui. Une grosse mine au fer 9 qui survole largement l’arbre et attrape le début du green. Je vous disais que c’était facile. Ce qui a été ensuite idiot, ce furent les 4 putts. Le premier a tapé le trou (fort), le deuxième a de nouveau tapé le trou (moins fort), le troisième a été court (pas assez fort). Au moins, à chaque fois la direction était bonne. 

La carte est morte depuis longtemps, mais le temps est beau, les oiseaux chantent, et on rigole bien tous les trois, mes partenaires et moi. Plus un n’espère ramener une carte acceptable. Départ du 15, au fer 7, comme un grand. Je passe un peu sous la balle, elle monte très haut, attrape le tout début de green, non, elle redescend jusque dans le bunker. C’est pas pour me vanter, mais j’en suis sorti comme dans les livres, de ce bunker, et j’ai fait le par grâce à un putt unique de 30 cm. Mais ne croyez pas que j’aie retrouvé mon golf, bien au contraire. Au 16 j’envoie mon drive à gauche, je suis contraint de jouer un fer 8 par-dessus des arbres pour retrouver le fairway et l’ouverture. Et à ce moment là mon télémètre me le confirme, je suis à distance d’hybride pour le mat. Bon, je ne l’ai pas toppé, et je ne l’ai pas gratté. J’ai juste fait un push de concours. Balle une fois encore derrière un rideau d’arbres, à 120 mètres du green. Cette fois-ci, va falloir passer entre les troncs. On y croit, fer 8 en main, et vlan ! Quelques feuilles tombent, j’ai entendu du bruit, mais je n’ai pas vu la balle. Comme mes partenaires me félicitent, ça doit pas être trop mal. En effet, elle repose à 10 mètres de l’entrée du green, il y a juste un bunker à passer, et 25 mètres de green pour le trou. C’est donc assez dommage que j’aie toppé mon wedge et finit dans l’autre bunker, presque 50 mètres plus loin. Surtout que c’était mon cinquième coup. La sortie fut sèche, et donc longue, quand il en aurait fallu une courte. Le septième coup ne rentra pas, croix mon marqueur nota. 

Au départ du 17 nous ne sommes plus vraiment dans un esprit de compétition. Je tape un drive médiocre, reste 110 mètres pour le trou. Le fer 9 passe sous la balle, elle ne fait que monter sans avancer. Une approche (pas belle) est nécessaire pour le green, puis deux putts, bogey. Et enfin le 18, et le déjeuner. Mon drive est hooké, et finit entre deux massifs d’arbres. C’est bon, j’ai bien potassé ces coups aujourd’hui. Pour celui là, c’est : green en aveugle à 100 mètres, un massif d’arbres 10 mètres devant. Enfantin ! Un PW bien contacté, et la balle est posée où il faut. Si je m’étais appliqué j’aurai peut-être évité les trois putts dont deux de moins de 50 cm. Bogey pour finir. 

Et tout ça ? Ça fait 28 points, 4 croix, 3 pars, 5 bogeys, 4 doubles, 2 triples. Objectivement j’ai été mauvais au drive, nul avec mon hybride (qui d’habitude est mon club « fétiche »), inconstant aux fers, médiocre aux approches et au putting. Demain est un autre jour…

dimanche 9 mai 2010

il y a des jours où...

Il y a quelques jours, j’ai été sollicité pour faire le quatrième dans un scramble caritatif, variante «Texas». Normalement je ne suis pas fan de la formule, mais ça se déroulait dans mon club et la cause était louable. La lutte contre la maladie d’Alzheimer, c’est utile de la soutenir, vu qu’on a de bonnes chances d’avoir les boyaux de la tête en bouillie avant nos 80 ans si on en croit les statistiques. En plus, pour ne rien gâter, l’équipe était constituée de deux joueurs single très sympathiques et de mon partenaire habituel de double. Pas de pression à craindre, mon rôle est d’abord de faire monter le handicap de l’équipe grâce à mon index de nain. Si en plus je pouvais réussir un ou deux coups, se serait parfait. On me signale dans l’oreillette une question : quid du «Texas» ? Tout simplement, celui qui a joué la meilleure balle lors du coup ne joue pas le coup suivant. 

Pas de pression donc au départ, ce matin. On me désigne mon rôle: jouer en premier et essayer de faire ce que je peux. Parfait, jouer en premier je sais faire. Me voici au départ du tee-shot du 1. Tranquille, pas de pression, les bras et épaules tournent bien dans les swings d’essai. C’est parti ! Petite gratte, mais la balle part droite, plutôt longue. Ce n’est pas le meilleur coup de ma vie, mais même en individuel je prends. Mon partenaire slice en grand, il évite le HL de peu. Au tour des deux singles : le premier envoie une balle pas tellement plus longue que la mienne, le second finit 15 mètres après moi. Il reste quand même 200 mètres pour le drapeau. Mon bois 3 part tout droit, mais manque un peu de longueur, bord de green seulement. Mes deux partenaires ne font pas mieux. Instant de joie silencieuse, c’est ma balle qui est sélectionnée. Les trois font des approches roulées, aucune ne finit proche du trou. Je putte en premier et rate, mon partenaire également, et le single rentre. Par. 

Pour le 2, je tape un joli drive tout droit, les deux suivants n’améliorent pas, mais notre quatrième envoie une mine plein centre. 151 mètres pour le 2e coup, vent avec. Je tente un fer 6 ; gros contact, de la compression, la balle file droit sur le mat et doit atterrir pas loin du trou, dissimulé par une ondulation du fairway. Mes partenaires sont moins persuadés que moi de l’efficacité de mon coup. Une première balle prend le green à droite, une seconde à gauche, sur le green aussi. C’est moi qui avais raison, ma balle est bien sur le green, à 50 cm du trou. Petit putt, birdie. C’est bon, j’ai fait mon contrat pour la journée. 

Je suis en confiance au 3, et avec raison. Une grosse entame toute droite, ma balle est sur les 135 mètres. Et tant mieux car mes partenaires n’améliorent pas. Par contre ils se chargeront du deuxième coup, en posant une jolie balle sur le green. Le putt rentre, birdie à nouveau. Le scénario se répète au départ du 4, je sors à nouveau le meilleur drive, mes partenaires continuent avec un deuxième coup solide, reste 50 mètres pour le drapeau. Mon approche est à gauche du mat, putt à suivre en descente, une autre est un peu plus éloignée mais putt en montée, elle est choisie à raison. Malheureusement deux putts, par. Au 5, je tape un hybride 4 qui prend le green, suivi par un partenaire, puis un second, qui finit à 2 mètres du mat. Un putt et un nouveau birdie. 

Je ne tape pas très bien le drive du 6, la balle manque un peu de longueur. Mon partenaire slice une nouvelle fois (il est dans un jour noir), puis enfin un des single améliore, heureusement parce que l’autre envoie la sienne dans les arbres. 101 mètres pour le second coup, je prends le bord gauche du green, mon partenaire est court, et le single fait la même balle que la mienne. Comme je ne fais pas d’étincelles au putting ils prennent la mienne, mais ratent de peu le birdie. Par. 

Grosse gratte pour moi au fer 6 sur le 7. Les deux suivants ne trouvent pas non plus le green, notre quatrième si, ouf ! Bon, il reste toute la longueur à traverser, il nous faudra deux putts, par. Le 8 n’est pas simple, le vent est de face. Mon drive est très propre, les deux suivants sont sur les bords du fairway, enfin le quatrième envoie du lourd. Il reste quand même 160 mètres pour le green, avec du vent, en montée. Une première balle est courte à droite, la seconde lui ressemble beaucoup. A mon tour, je suis un peu déstabilisé de ne pas jouer en premier. Je fais la longueur, mais à gauche du bunker de green. Le drapeau est tout au fond, en haut, collé à ce bunker. On choisit donc une des deux balles courtes. Mon approche est à 4 mètres du mat, la seconde est dévissée à droite, et la troisième est en bord du green, au dessus du drapeau, à 2 mètres de lui. Discussion pour choisir la balle, entre la mienne longue en montée et l’autre plus courte en descente appuyée. C’est celle du haut qui est choisie, à moi de putter. Je mets à peine en mouvement la balle, elle descend droit jusque dans le trou, le par est sauvé. 

Dernier trou de l’aller, le 9. Encore un bon drive de ma part, droit et suffisamment long, à tel point qu’il est une nouvelle fois choisi. 96 mètres pour le drapeau et mes trois compères plantent leurs fers sur le green. Je putte et je rentre, birdie. Et nous finissons l’aller à -4 en brut, avec un moral d’acier. Fer 7 pour le 10 (vent contre) qui attrape un bout de green, mes partenaires ont du mal à améliorer, d’ailleurs il nous faut 2 putts, par. Au 11, nous avons le vent avec. Mon drive est fort mais finit dans un trou du rough, dommage, la balle est presque injouable malgré sa longueur. Les deux drives suivants ne sont pas fantastiques, et notre quatrième dévisse un peu à droite. Quoique sa balle termine sa course sur le départ des femmes du 15, une zone parfaitement tondue et plate, on prend. Il reste 260 mètres pour le green, mais on y croit. Je reste à droite, mais une balle finit à coté du green, il ne reste plus que 37 mètres pour le trou. On veut me faire jouer là où je n’ai pas envie, ça se finit donc par une gratte lamentable. On arrive quand même à poser une balle sur le green, puis deux putts, par. 

Le 12 est piégeur. J’assure à l’hybride, tellement que je ne rentre pas dans la balle, qui fait à peine le chemin minimum. Heureusement une balle est en bonne place. 120 mètres à faire, vent avec. Je compense trop, et n’atteint pas le green. Une deuxième dans un bunker, une troisième bord de green. Une nouvelle fois deux putts, par. J’ai décidé intérieurement d’attaquer au 13. Bon coup d’hybride par-dessus un rideau d’arbres, la balle finit plein fairway à 45 mètres du mat. Mes complices ne font pas mieux, par contre ils se chargent de mettre la balle sur le green, puis un putt pour le birdie. Au 14 mon entame est à gauche, mais deux sont en bonne position. 140 mètres en forte montée, aucun de nous trois n’atteint le green. Je tape une approche au mat, un putt suit, nouveau par. 

Petit moment de bonheur au départ du 15, je mets mon entame fer 7 au mat. Un petit putt et birdie. Au 16, mon drive est correct sans plus, heureusement, parce que je suis le seul sur la piste. Ils se rattrapent au bois 3 en deuxième coup, reste 84 mètres pour le drapeau en fond de green. J’hésite entre PW et 52°, je prends le PW et je réalise un de mes meilleurs contacts de balle depuis longtemps. C’est pourquoi elle finit 30 mètres après le drapeau après avoir quitté la face du club en vrombissant. Mes partenaires n’ont pas ce souci, ils mettent leurs approches au mat, un putt et birdie. 

C’est à ce moment que je me rends compte qu’on fait une carte énorme, et qu’on n’a pas fait le moindre bogey. Ca ne m’empêche pas de claquer un gros drive au 17, reste 61 mètres pour le drapeau. Les approches seront médiocres, et deux putts seront nécessaires, par. Au 18 tout le monde se lâche : les 4 drives finissent à moins de 50 mètres du green, puis les approches se posent à la bonne place. Un putt conclut le trou, dernier birdie du jour. Et voila 4 nouveaux birdies au retour. Nous avons joué 63 en brut, sans bogey. Pour mon ego, à 10 reprises sur les 45 fois où la question s’est posée ma balle a été choisie, dont 7 entames. J’ai bien rempli mon contrat en somme. Accessoirement, nous gagnons en brut et en net.

vendredi 7 mai 2010

Un autre monde...


Bien que nous jouions au golf comme des savates pour l’immense majorité d’entre nous, nous n’hésitons pas à faire des commentaires les plus savants sur les tournois télévisés, et ce que nous voyons est en effet spectaculaire. Des parcours manucurés, une organisation sans faille, des caddies aux petits soins, des clubs étincelants dans des sacs gargantuesques, enfin des golfeurs au brushing impeccable. Nous entendons parler de gains fabuleux, nous voyons des spectateurs par milliers qui se pressent au bord des fairways. Mais est-ce la loi commune de ce sport professionnel, ou est-ce une exception ? 

Pour avoir la réponse, je vous invite à faire comme moi, aller assister à un tournoi professionnel « en vrai ». Pour la deuxième année, j’ai assisté à l’Open de Côtes d’Armor Bretagne, à Pléneuf Val André. C’est un tournoi de bon niveau, puisqu’il fait partie du Challenge Tour. 150 000 € de gains, 156 joueurs au départ. Pour ceux qui hésiteraient, n’ayez aucune crainte, c’est le plus souvent gratuit, et comme les spectateurs ne sont pas très nombreux les premiers jours, ils sont choyés. Hier donc j’étais à Pléneuf. Cela commençait bien, avec une petite navette qui vous amenait du parking à l’entrée du club, où l’on vous offrait le café (il ne faisait pas si chaud au matin). Le temps promettait beaucoup, la brume matinale était destinée à se dissiper vite et à laisser place à un temps ensoleillé, peut-être venteux. 

Des spectateurs, nous n’étions pas des milliers, je dirais plutôt 150 au grand maximum, en comptant les familles et proches des joueurs. Parlons un peu de ces joueurs. Ils ont tous une qualité de frappe de balle à des années lumière de ce que nous voyons dans nos clubs, ils ont des capacités incomparables même face à ce qu’on peut voir en grand prix. Et pourtant ils ne croulent pas sous les sponsors. C’est plutôt l’inverse. Pour les caddies, c’est simple il n’y en a que très peu, et ils semblent pour la plupart être des copains de joueurs venus donner un coup de main plutôt que des professionnels. L’étape de Pléneuf est très appréciée car les membres du club hébergent (et nourrissent) la majorité des joueurs, c’est autant de dépenses épargnées. Enfin, les sacs. Ils n’ont rien à voir avec ceux que nous utilisons. Les nôtres sont beaucoup plus beaux et riches que les leurs. Ils ont pour l’essentiel des sacs portables, légers et souvent défraichis. Parce qu’ils le portent le plus souvent eux-mêmes, et que tout poids superflu se paye en avion. Et les clubs me direz-vous. Et bien… ils jouent avec de moins beaux clubs que nombre d’entre nous. Presque aucun n’a de contrat avec une marque, très peu même ont des clubs sur mesures. 

Mais parlons un peu de jeu. Le parcours de Pléneuf est un links, en bord de falaise (et contre la mer, bien sûr). Une de ses particularités est l’enchainement des trous 10 11 et 12. Le 10 est un par 4 en descente assez forte de 289 mètres mais facilement drivable, le 11 est un trou spectaculaire. Le départ est au sommet de la falaise, en direction du fairway situé 50 mètres plus bas. Pour un pro, ce par 5 de 478 mètres se joue driver puis fer 8. Enfin le 12 remonte toute cette dénivelée perdue. Le parcours dans son ensemble est court, 5890 mètres pour un par 70. Les pros n’y utilisent que peu leur driver. Les fairways sont tondus ras, sur du sable, rebondissent gentiment. Les roughs sont intacts, agrémentés de massifs de genêts. Les greens roulent modérément mais sont très vallonnés. Pas d’eau en jeu, juste quelques fossés, à sec. 

Quand on va assister à un tournoi professionnel, on a soit la possibilité de se poster à un endroit remarquable pour admirer les performances d’un grand nombre de concurrents, soit suivre une (ou plusieurs) partie. Comme je voulais aussi profiter de cette journée pour reconnaître le parcours, j’ai choisi cette dernière option. Mon choix s’est porté sur un camp de trois britanniques ; Zane Scotland, ancien du tour Européen (et accessoirement descendant de la plus vieille noblesse), Thomas Haylock, jeune arrivé sur le Challenge Tour, et Steve Lewton, qui avait fini 13e au Madeira Open. Ce choix n’était pas du au hasard. Seul spectateur de cette partie, j’ai pu profiter à chaque fois des meilleurs points de vue, et voir comment se gérait un parcours. Comment Scotland, à vouloir forcer son jeu, a amassé des bogeys en début de partie, qu’il a su en fin de journée annuler en posant mieux ses coups. Comment Haylock, systématiquement plus court que ses partenaires, a résisté un temps à la volonté de compenser ses distances, mais a craqué sur la fin. Et comment Lewton a parfaitement maitrisé son jeu pendant 14 trous pour faire un top de débutant au départ du 15, le trou le plus facile, et envoyer sa balle HL. Il a perdu à ce moment l’occasion de finir en tête de la journée. 

Le jeu de ces pros ne ressemble pas au notre. Leur driver ne sert pas beaucoup, leurs longs fers ne souffrent d’aucune approximation, et en dessous de 150 mètres ils visent exclusivement le drapeau (et l’atteignent). Lewton par exemple a fait l’essentiel de ses départs au fer 3, modulant la hauteur de la balle en fonction du sens du vent. Ils ont assez peu de longs putts grâce à leurs approches millimétrées. Pour ce qui est des recoverys, ils en ont comme nous. Mais là où une balle nous semble injouable, ils arrivent à la sortir comme si de rien n’était, en direction du drapeau, et souvent sans perdre de coup.

Non, vous dis-je!

Bien que mon estimé confrère villageois soit particulièrement en verve, certains esprits chagrins et frustrés ne sont pas encore satisfaits de nos évocations finistériennes, et veulent du détail, toujours plus de détail. Je vais le dire tout de suite, ce qui s’est passé en dehors des limites des terrains de golf, ça ne vous regarde pas. Je ne me sens pas le moins du monde une âme de journaliste à Voici. La vie privée, les potins, les ragots sur les membres de cette équipée ne sont pas sujet à étalage public, un peu de dignité, que diable ! 

Vous n’avez nul besoin de savoir que les apéros se décidaient en fonction des concours de wedge joués depuis une terrasse urbaine. Pour les pinailleurs qui commencent à s’agiter au premier rang, si la terrasse est urbaine, c’est bien parce qu’elle se situe en ville, et non pas parce qu’elle est avenante et d’un commerce agréable. Quoique… le séjour sur cette terrasse était très agréable et une créature des plus avenantes (et assez court vêtue me sens-je obligé de préciser) s’y prélassait. 

De même vous ne souhaitez pas vraiment savoir ce que nous avons fait avec des quilles et des boules. Je ne préfère pas vous le dire, je vous connais si je vous le raconte vous irez encore jouer les vierges effarouchées. A ce propos, aviez-vous remarqué le nombre de vierges effarouchées comparativement au nombre de vierges intrépides ? La virginité est-elle un obstacle au courage et au sang-froid ? Ou alors l’intrépidité serait-elle rapidement fatale à la virginité ? 

Enfin, quel besoin avez-vous de connaître le détail de nos menus ? Etes-vous nos diététiciens personnels ? Etes-vous membres d’une hypothétique association de défense et protection du crustacé armoricain ? Militeriez-vous contre la promotion de l’artisanat pâtissier local ? Non Monsieur, non Madame, je ne vous suivrais pas sur ces chemins tortueux où votre esprit malin essaie de m’entrainer. 

Quant à certains particulièrement méprisables qui ont prétendu que des libations se seraient poursuivies jusqu’à l’ivresse, seul mon silence et mon indifférence suffiront à leur édification. Nous qui avons poussé le scrupule de notre étude scientifique dont je rappelle le titre:" effet des groupes hydroxyles sur l’inhibition cérébelleuse des voies pyramidales et de la jonction neuro-musculaire striée" à récuser des échantillons soupçonnés de contenir du trichloroanisole. 

Bon, revenons un peu au sujet principal de notre présence ici, le golf. Que dire qui n’ait point été dit ? Que j’ai savouré les trois journées à des titres divers. Le vendredi fut l’occasion de retrouvailles avec Pascal, qui m’avait vu jouer très misérablement quelques mois auparavant. J’ai incidemment réalisé une première, deux birdies sur le même parcours. Un premier au 6, en rentrant une sortie de bunker (comme à la télévision) et un suivant au 10 quand mon entame a trouvé le mat. J’ai aussi réalisé quelques pars, mais j’ai quand même eu mon lot de bogeys, doubles et plus. 

Le samedi fut la rencontre avec Jérôme, blogueur célèbre qu’il me tardait de voir jouer "de visu". Ses propos laissaient comprendre qu’il tapait fort, il n’a pas eu besoin de longtemps pour me convaincre qu’il ne mentait pas. Il doit faire une collection de muscles, parce qu’il en a mis partout sur lui. Par contre il ne fait pas collection de gras. Et le résultat de tout ça c’est qu’un driver entre ses mains, ça ne semble pas très imposant. Pour son swing, il a d’énormes possibilités, il doit cependant encore besoin de suivi d’un professionnel. Ne craignant rien, nous sommes partis des blancs, sur le golf de Ploemeur. Je ne l’avais joué qu’une fois auparavant, sous la pluie, et en avais gardé un souvenir mitigé. 

Bon démarrage au 1, avec un drive droit, puis un deuxième coup sur le green et deux putts (les greens roulaient peu); un par d’entrée, c’est bon pour le moral. Au 2 j’ai mis en valeur la principale défense de ce parcours; ses massifs de genêts. Une première entame, puis une seconde s’y sont perdues. La troisième les a évité de peu, mais grâce à un savant chip en second coup (qui était le 6e pour le score), elle a retrouvé ses consœurs. Trois balles perdues sur un seul trou, c’est ma limite. Sur le 3, j’ai bien signalé l’obstacle d’eau à gauche. Pour appuyer mes dires, j’y ai envoyé mon drive. Puis après quelques tops honteux, ma seconde balle a trouvé un bunker moelleux. Très moelleux, au point que le sandwedge s’y est enfoncé lors de ma tentative de sortie. Un 8 a conclu ce par 5. La suite fut moins médiocre; bogey au 4 (merci 3 putts), bogey au 5 (une approche mal dosée), par au 6. Double bogey au 7 pour cause de petit jeu défaillant, bogey au 8 heureux après une gratte monstrueuse au départ, puis bogey au 9 sans avoir touché le fairway, mais en visitant de nouveau les bunkers. 

Le 10 était redoutable. Le premier coup demandait de la précision, avec une seule zone de poser valable, et un vent de trois-quarts face bien réveillé. J’eu le bonheur de réussir mon coup. Juste pour topper la balle sur le second coup et visiter un obstacle d’eau. Je ne trouvais pas le green après le drop, puis deux putts m’ont couté un triple. Nous sommes arrivés au bon moment sur la partie la plus intéressante du parcours, les trous de bord de mer. Du soleil, et du vent. En abondance, le vent. Le 11 mettait dans l’ambiance : Un long par 3, fort vent latéral, du rough, un obstacle d’eau avant, des bunkers, le rêve. J’ai eu le bonheur de voir mon hybride faire exactement ce que j’en espérais, une balle basse qui a accroché le green. Je ne même pas pesté pour les 3 putts ensuite. 

Le 12 a continué dans le même esprit ; une entame correcte, un deuxième coup propre, et un troisième, le plus facile, qui malheureusement finit dans le bunker de green. Sortie encore poussive, approche et 2 putts. Un dernier sursaut sur le 13 ; GIR, 2 putts, par. Oublions le 14, qui ne fut qu’une suite de mauvais coups. Le 15 finit par un bogey, et les trois derniers trous ont été marqué par le froid qui s’est abattu sur nous, juste avant la pluie. Doubles bogeys. 

Mon jeu fut inconstant, parfois très correct, mais aussi inabouti à d’autres moments. Quant à Jérôme, il a beaucoup d’atouts pour devenir un bon joueur, capable de briller dans de belles compétitions. Une fois que quelques ajustements de son swing seront réalisés, il pourra taquiner les très petits index. 

Pour achever cette logorrhée, quelques mots de la compétition de dimanche : je faisais équipe avec un membre du club, des plus sympathiques, certainement pas le plus long des frappeurs mais qui dispose d’une très solide expérience du jeu et arrive à se sortir de bien des pièges. Nous jouions en 4BMB. J’ai mal démarré, contrairement à mon partenaire, avec une croix puis un double quand il rendait un double et un par. Puis j’ai enchainé avec 2 bogeys et 3 pars, avant de baisser le pied avec 2 doubles (il a limité la casse avec un double et un par). Au 10, nouveau par, suivi de 5 bogeys, et 3 doubles bogeys pour finir. Dans le même temps ses deux pars permettaient de nous assurer un score flatteur de 62 net, 6e résultat de la compétition, battus par un certain Jérôme grâce à son meilleur retour.

lundi 3 mai 2010

On n'est plus tranquille nulle part

Il faut que je vous raconte ce qui s'est produit par chez nous ce week-end. Vous savez maintenant que notre région est le plus bel endroit du monde, et un de ses attraits, non des moindres, est d'être à l'écart des zones de migration des touristes de tout poils. Mais nul n'est à l'abri, et je me suis employé à soutenir un couple d'amis, gens fort respectables, qui voyaient débarquer chez eux une horde francilienne avide de fouler nos fairways. Plus redoutable, les membres de cette horde possédaient chacun un palmarès remarquable, avec ou sans club en main. Au nombre d'entre eux, un joueur de talent en recherche d'un swing plus fluide encore pour atteindre son objectif de single, un artiste du recovery accompagné de son épouse (une sainte), un couple de golfeurs itinérants, lui tendance frappeur, elle préférant rester dans l'axe du jeu, et enfin, dernier de la bande mais pas le moins spectaculaire, un blogueur bien connu dans son village.
Tout était prévu pour mater ces envahisseurs; des parcours tous les jours, la gastronomie locale, des soirées épiques, ils ne devaient pas résister en toute logique. En notre possession, notre meilleure arme restait le golf de Cornouaille. Et le conditionnement a débuté dès leur arrivée; ils avaient à peine eu le temps de descendre de leur voiture que lestés d'une ration généreuse de moules, les voilà sur le tee du 1 pour une reconnaissance.
Et ils voyaient ça:


Nous avons tous joué comme des dieux, vous n'en doutiez pas une seconde. Nous avons enchainé birdies et pars, et comme nous sommes modestes et ne voulions pas rendre des cartes trop basses, nous avons aussi visité des sous-bois, des roughs et même des pièces d'eau. Comme ici:

L'après-midi fut une réussite complète. Ce qui se passa le soir, organisé de main de maitre par notre hôtesse, reste notre privilège. Les mets étaient délicats, les vins onctueux (d'après de fins connaisseurs), et si certains se sont acharnés à travailler leur wedging jusqu'à une heure avancée de la nuit, d'autres ont montré l'étendue de leur art au billard.

Mais notre vengeance promettait d'être impitoyable, elle le fut au lendemain. Nos compères, habitués des grandes métropoles coincées au milieu des terres ne connaissant pas le vent au golf, nous nous sommes fait un plaisir de leur faire découvrir les joies des links. Direction donc le golf de Ploemeur, à quelques kilomètres. Tout avait été soigneusement planifié, puisque le départ eu lieu sous le soleil, avec à peine une légère brise. Premier piège, la-bas les roughs sont en genêts. Quand votre balle tombe dedans, on en sort une autre du sac. J'ai d'ailleurs montré l'exemple dès le 2, avec 3 balles perdues.

Je ne désire pas me vanter, mais nos scores furent plus magnifiques encore que la veille, le vent qui à insidieusement forci tout au long de la partie n'a pas réussi à annihiler nos exploits répétés, ni un froid pénétrant et quelques gouttes de pluie sur le dernier trou.

Un petit diner à Sainte Marine nous a réchauffé, car le lendemain matin se déroulait la compétition officielle, où nous devions faire éclater notre talent. Un 4 balles meilleure balle fut la règle, Cornouaille le lieu. Notre équipe improbable s'est contentée de placer deux paires dans les 6 premiers, sur les 40 et quelques équipes engagées.

Finalement, à la réflexion, on s'est bien amusés.