lundi 27 septembre 2010

One more time

Hier aux aurores je jouais une de mes dernières compétitions de la saison. Pour les partenaires, c'était très contrasté; d'un coté un écossais, Stewart, Il est tombé amoureux de la Bretagne il y a déjà dix ans et y passe tous ses étés. Il ne parle presque pas un mot de Français (ce qui n'est pas un problème pour moi), et il fut un joueur de très bon niveau (handicap 4) avant d'être victime d'un gravissime accident de moto il y a quelques années. Il ne se déplace depuis plus guère qu'avec un petit quad électrique en raison d'une jambe gauche complètement raide et non fonctionnelle. Son handicap s'en est ressenti, il joue actuellement autour de 20. Il refuse de concourir en handisport alors qu'il pourrait parfaitement y prétendre, car dit-il, il n'est pas victime d'un handicap fortuit, mais seulement affecté par la conséquence de ses actes. C'est aussi un grand connaisseur des règles, il est arbitre officiel. Nous avons déjà joué ensemble à de nombreuses reprises, avec beaucoup de plaisir à chaque fois, mais hier c'était un peu spécial. C'était sa dernière compétition avant son retour au Royaume Uni et surtout un hiver très stressant, puisqu'il doit subir plusieurs interventions chirurgicales dans l'espoir de remarcher plus aisément.

Et de l'autre coté, monsieur Boulet, le vrai, le beau, l'unique. Spécialiste des coups d'essais (en moyenne 5 à 8 avant chaque coup), affecté d'un sifflotement permanent dont il n'a plus conscience, il compte sur ses partenaires pour observer la trajectoire de ses balles dès qu'elles dépassent les 30 mètres. Il a au fil des années de jeu élaboré une routine très complexe qui ne peut débuter que lorsque vient son tour de jouer, avec mesures répétées de distance, enfilage de gant et autres fioritures chronophages. Peut-être par peur d'être tout seul dehors, il ne peut également s'empêcher de stationner dans vos jambes sur les tees de départ quand vient votre tour de jouer. Fier d'être français, il met un point d'honneur à ne pas parler un mot d'anglais et ne comprend pas qu'un britannique ne s'exprime pas dans la langue de Corneille. Il a des règles une notion très approximative, mais heureusement ne les conteste pas quand on lui rappelle les procédures. Son index de 20 est le pinacle de ses exploits, il y reste bloqué depuis de nombreuses années car il ne veut pas toucher à son swing très personnel.

Nous sommes le troisième départ de la compétition, il est à peine 8 heures 30, le jour vient de se lever et il ne fait que 7°. Cela a douché mon enthousiasme à l'idée de faire un peu de practice, qui s'est limité à un café chaud et tout juste quelques swings à vide. Devant nous la fraicheur a fait des dégâts, ils ne sont que deux. Autant dire qu'ils iront plus vite que nous, malgré Stewart et son engin qui roule à vive allure sur les fairways recouverts de rosée. Pour tout dire ils disparaitront déjà de notre vue au trou numéro 3. Peut-être aussi parce que nous avons mis une demi-heure pour y arriver, au 3. Car il a fallu attendre pendant les routines. Puis chercher des balles égarées. Puis préciser l'art et la manière de se dropper.

Pas de véritable échauffement donc, ni test de la roule des greens, ce n'a pas été très sage. Si je m'en sors assez bien sur le 1 avec un bogey normal (drive dans l'axe, hybride dans le collier de green, approche et deux putts), au deux ça se dégrade; joli drive droit, gâché par un fer 5 joué en oubliant de tourner qui part en quick hook (j'ai bien senti l'absence d'échauffement), approche et trois putts, parce que finalement les greens sont rapides aujourd'hui et que je veux éviter de perdre plus de temps encore que nous ne l'avons déjà fait. Et sur le 3 ça se dégrade encore; un drive qui finit au pied d'un arbre, puis un sage petit recentrage dans l'axe, et à nouveau un fer 5 en hook avec un balle sous un arbuste,. Un coup pour s'en dégager, et un pour le green, puis deux putts, c'est un de trop, croix. Sur le 4 ce n'est guère mieux; drive dans le rough de droite, recentrage au fer 6 après avoir passé plus de 10 minutes à chercher la balle de l'autre, puis fer 6 à nouveau, gratté cette fois. Une approche pour le green, médiocre, et trois putts (ils vont vraiment vite), double. +8 en 4 trous, l'absence d'échauffement se paye cash. Au 5 ça se calme: entame au fer 4 un peu longue (mieux contacté que d'habitude), approche, deux putts . Puis GIR-par au 6 et au 7.

Au 8, drive lâché à droite et très court, la balle est injouable dans le talus; drop, hybride, approche, deux putts, double. Pas de chance au 9, mon drive finit dans un divot très profond (plus une tranchée qu'un divot). Un coup pour en sortir, puis approche sur le green, deux putt, bogey. Ce qui fait un aller en +12. Et presque 3 heures de jeu déjà. Le seul point positif, c'est que comme les heures défilent, il fait moins froid. Mais on sent très bien l'énervement des parties derrière nous. Sur le 10, entame au fer 9, deux putts, par. au 11, joli drive long et droit. L'hybride qui suit part en draw, prend un mauvais kick derrière la butte et franchit malheureusement le marquage du HL pour quelques centimètres comme je le constate quand j'arrive à ma balle. Obligé de repartir en jouer une autre au pas de course, à la surprise de monsieur boulet qui envisageait plutôt que je me droppe au point d'entrée et donc n'avait pas jugé utile de me signaler que'elle était out. La nouvelle est jouée plus prudemment, suivie d'une approche grattée puis d'une autre dans le bunker. Je n'ai toujours pas digéré ce HL non signalé. La sortie de bac se colle au mat, puis un putt, mais c'est un coup de trop: triple, donc croix.

Heureusement que monsieur boulet ne parle pas anglais, on se défoule Stewart et moi. Au 12 GIR et trois putts, bogey; au 13, GIR au mat, birdie raté, par. Au 14 drive arrêté par une branche, hybride qui permet de bien récupérer et avancer, approche, deux putts, bogey. Au 15 fer 6 gratté en entame (pas concentré), approche au mat, un putt et par. Un grosse faute au 16; après un bon drive et un bon hybride, je réfléchis à comment faire le birdie au moment de jouer un wedge pour le green. Ça se finit par un toppon des familles qui finit sa course dans le bunker. Sortie médiocre et une fois de plus 3 putts, double. Au 17 GIR-par, et finalement au 18 bogey suite à un drive au pied d'un arbre. Le retour est moins mauvais, en +8. Nous avons joué le retour en deux heures à peine, mais monsieur boulet a bien couru pour nous suivre.

Au niveau du jeu il m'a manqué mon échauffement, pour me remémorer mes clefs de swing, cela a directement plombé les cinq premiers trous. le putting, bien que très mauvais dans les chiffres (38 putts), m'a paradoxalement plu. Car si j'ai été trop souvent trop long, c'est parce que j'ai toujours eu un très bon contact de balle, qui lui a donné une vélocité qu'elle n'avait plus depuis longtemps. Le gros travail technique de ces derniers jours a payé, il faut juste recalibrer les distances.
9 fairways touchés, 6GIR.
6 pars, 6 bogeys, 4 doubles, 2 triples.

Dans 15 jours c'est la dernière à la maison, avant l'année prochaine.

mardi 7 septembre 2010

Un vieux monsieur

Je voulais vous parler ici d’un vieux monsieur. Pour les pressés, ça va être un peu long, parce que je vais commencer quand il n’était pas encore vieux, quand il était très jeune, dès sa naissance pour tout dire. 

Ce vieux monsieur est donc, aussi surprenant que ça paraisse quand on le voit aujourd’hui, né un jour. D’une famille très comme il faut, pilier de la haute bourgeoisie depuis des générations. Il est né au tout début des années 1930 dans une métropole de nos provinces. Ses premiers mois, puis ses premiers pas se sont déroulés dans une atmosphère douce et feutrée, entourés de l’affection de sa gouvernante et du personnel de maison, et du regard bienveillant de sa mère. Une fois debout et enfin doté d’un langage à peu près compréhensible, on veilla à son éducation. Les maternelles n’existaient pas en ce temps, et l’école primaire était bien mal fréquentée, il fut mis entre les mains de précepteurs dévoués et d’excellente réputation. Il y apprit à lire et à écrire, sans fautes bien entendu, puis des mathématiques, son catéchisme, du latin pour comprendre la messe. 

Vers ses 10 ans la mode vint très brutalement à l’apprentissage des langues étrangères, et la germanophilie semblait presque évidente. Sa mère, pourtant figure en vue de la société, ne partageait pas complètement ce point de vue. On lui suspectait même de la réticence vis-à-vis des opéras wagnériens, elle qui se piquait d’une bonne oreille. Si elle manifestait un intérêt surtout théorique pour sa progéniture, il n’était cependant pas question de l’abandonner à son sort, et l’idée d’un séjour en immersion lui sembla finalement séduisante. Elle choisit pour ses enfants l’Angleterre. Bien que les transports de l’époque fussent particulièrement délicats à organiser comme les évènements survenus quelques semaines auparavant dans la région de Dunkerque l’avaient montré, tout fut mis en place en quelques heures sans qu’on ait jamais bien su comment. Tout juste sait-on que le concours d’un bateau de pêche a été requis et obtenu. Et notre vieux monsieur de 10 ans s’est retrouvé un soir de juin embarqué avec deux frères et trois sœurs sous un pont glissant et odorant. De la traversée, peu de souvenirs à relater, à 10 ans on a vite sommeil. Mais le voyage sembla long, probablement près de deux jours. 

L’arrivée sur le territoire grand-breton se déroula le plus simplement du monde, des amis de la famille, prévenus on ne sait comment, attendaient tout le petit monde sur l’embarcadère. Et commencèrent 10 années de vie britannique. L’été fut mis à profit pour absorber les rudiments indispensables d’anglais, apprendre les nouvelles règles de politesse, se découvrir de nouveaux amis. Vint l’entrée à l’école. Expérience nouvelle et légèrement traumatisante. Surtout de se découvrir étranger et beaucoup plus petit que les autres garçons de son âge. Et d’avoir l’obligation de faire du sport, activité jusqu’à présent assez méprisée dans la famille car génératrice de fatigue et de sueurs. Les sports de l’époque étaient au nombre de trois; le rugby, le football et le cricket. Pour les deux premiers, on comprit vite que son gabarit ne lui permettait que de jouer le rôle du ballon, ce qui était assez peu gratifiant et très passif. Le cricket suscita un peu plus d’espoirs. Mais là aussi sa taille de moineau ne laissait pas entrevoir beaucoup de succès. 

C’est alors qu’en désespoir de cause, et parce que dans la région quelques charmants originaux de très bonne famille prétendaient qu’il était possible de l’enseigner à des enfants, on le dirigea sur le golf. Notre vieux monsieur se débattit avec des clubs lourds et longs, on n’allait quand même pas jusqu’à lui faire jouer des clubs coupés, et plus encore combattit la fâcheuse habitude d’être pris pour un caddy par les joueurs du club dont il avait été fait membre. Les semaines passèrent, puis les mois. Contre toute attente, il réussit à taper dans les balles, et à leur faire parcourir des distances assez considérables, parfois supérieures à celles de joueurs expérimentés. Par la grâce de Dieu, ou d’une alimentation saine ou justement de l’introduction d’activités répétées au grand air sa petite taille se résorba bien vite. A 12 ans on lui remit son premier handicap de 24. Qu’il s’appliqua à diminuer au plus tôt, il était 14 à 13 ans, puis 6 à 14 ans. 

Tout se passait somme toute assez bien pour lui. Il ne parlait plus qu’anglais, la moindre trace d’accent français avait disparu, on avait même dû le reprendre quand il avait oublié de chanter lors de l’exécution d’une Marseillaise après avoir entonné le God Save the King. Les années passaient, les nouvelles de la famille en France devenaient de plus en plus rares et pas toujours très heureuses. Après 1945, tout était à reconstruire là-bas, tandis qu’Oxford lui ouvrirait ses portes très prochainement. Il décida de rester un peu, surtout que maintenant son handicap était enfin arrivé à une valeur décente, tout juste deux. Les compétitions devenaient nombreuses, passionnantes, acharnées. 

Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Un jour il rentra en France. Pour y travailler, et pour se marier. Les clubs furent du voyage du retour, prêts à en découdre sur les parcours de l’hexagone. La désillusion fut cruelle. De parcours il y en avait que très peu, et le plus souvent peu différents de prés à vaches. De joueurs guère plus, et singeant les caricatures de ce qu’ils croyaient être le bon goût anglais dans leur accoutrement comme dans leur comportement. Titulaire d’un handicap anglais, il ne fut pas autorisé à participer au championnat. Peu à peu, cependant, il retrouva un équilibre, découvrit des charmes à la vie de ce coté du Channel, en particulier qu’il existait quand même quelques parcours fréquentables, en plus des diverses variétés de Bourgogne et de Bordeaux. 

Après plusieurs années il eut enfin un handicap français conforme à ses aptitudes, mais l’envie de disputer les plus grandes compétitions lui était passée. Des enfants avaient vu le jour, qui lui prenaient un temps infini, pour tout dire il n’arrivait pas toujours à jouer deux fois dans la semaine.
Et ce vieux monsieur passa doucement de jeune homme à adulte responsable. Professionnellement, pas le moindre souci. Pour ce qui était du golf, il se contentait des compétitions organisées dans la région, et chaque année partait un mois jouer sérieusement sur les terres de sa jeunesse. Son existence était parfois gâchée par l’apparition d’un neveu particulièrement mal élevé, mais cela ne durait pas trop. Son handicap se maintenait à un niveau très honorable, oscillant entre zéro et deux.

Vinrent les années d’âge mûr. Ses enfants étaient bien éduqués, ils étaient finalement devenus des partenaires de jeu tout à fait acceptables et continuaient la tradition familiale de la chasse à la timbale. Lui, peu à peu sentit les ravages de l’âge. Ses coups étaient moins incisifs, ses distances étaient plus difficiles à réaliser. Et surtout on lui changeait son jeu. Il voyait arriver avec un sentiment mêlé d’un peu de dégout et de crainte toute une génération de joueurs mal élevés dotés de clubs exotiques et de swings improbables cependant capables de l’overdriver alors que les lois de la physique du golf auraient du démontrer le contraire. 

Ainsi son univers a changé. Les bois en bois ont progressivement disparu, y compris de son sac. Les têtes de clubs ont gonflé, ce qui pour sa vue un peu affaiblie n’était finalement pas si mal. Enfin les shafts devenaient constamment meilleurs et plus faciles que les meilleurs de sa jeunesse. Il a continué à jouer. Jusqu’au moment où son handicap est devenu un index, à 5.8 à l’époque. Il est finalement devenu un vieux monsieur. Il a 80 ans, il est désespéré de voir que son index est repassé au dessus de 10, ce qui ne lui était plus arrivé depuis 66 ans. Il joue de temps en temps sur le golf de Dinard, où j’ai eu l’immense honneur de partager une partie avec lui il y a 10 jours. Ce jour là il a joué 7, il était moyennement content de lui. J’ai joué près du double, mais j’aurai pu jouer 5 ou 30 mon plaisir aurait été le même. Non c’est faux. J’étais très heureux d’avoir joué 13 devant lui et d’avoir été récompensé d’un: «C’est pas mal pour deux ans de golf». Ce monsieur n’a pas de nom, il ne souhaite pas vraiment qu’on parle de lui, même sur un petit blog. Mais ce n’est pas grave, je continuerai à avoir de ses nouvelles, j’ai mes sources…

lundi 6 septembre 2010

panne de cerveau

Hou là, rien depuis 15 jours, est-ce la panne ? En fait pas grand chose d'intéressant à raconter. Les soucis de plomberie semblent provisoirement suspendus, je me suis éloigné quelques jours de mes lieux de débauche habituels (mais j'ai emporté mes instruments, je vous raconterai ça une autre fois), puis j'ai joué un scramble avec mon complice habituel. Nous avons survécu comme nous pouvions à l'aller, en le finissant en +1, grâce à mon grand jeu pas très brillant mais sans erreurs, et son putting solide. Le retour nous fut fatal, quand mon grand jeu s'est mis à copier le sien, +5 sur les 6 derniers trous et +6 au total, ce qui nous a placé bien loin de la tête.

Ces derniers temps mes entames étaient bien malades; affectées de slice et de décentrages inhabituels, je ne pouvais me reposer que sur un petit jeu efficace, heureusement parce que le putting n'était pas très vaillant. Quelques séances de practice m'avaient permis de mettre le doigt sur ma principale faute, qui est toujours plus ou moins la même à savoir une instabilité initiale qui entraine une précipitation et des muscles qui ne travaillent pas dans le bon ordre. En langage de golfeur ça veut dire du sway, du pivot inversé, de l'overswing. Un petit conseil en passant à mes camarades de souffrance. Quand vous swinguez, ne pensez pas à la position de votre club, mais à celle de votre corps (et en particulier à celle de votre tronc et de vos épaules). Notre cerveau est un gros paresseux. Quand on lui dit: "je veux mettre mon club en haut et en arrière pour aller foutre une grosse claque à la balle devant moi", il comprend surtout : vite, en haut, à droite. Les muscles étant encore plus fainéants que le cerveau, ce dernier se débrouille pour en déranger le plus petit nombre pour obtenir ce résultat. D'où les diverses contorsions tout aussi dommageables à notre dignité qu'à notre efficacité club en main. Ne pensez pas résultat (je veux avoir mon club là à la fin du backswing) mais chemin (je veux que mon corps fasse ça pour que mon club finisse au bon endroit).

Fort que quelques entrainements et de quelques sensations revenues, je me suis laissé tenter par une proposition de partie à la fraiche, en soirée. Et il y a 3 jours, nous voila en fin d'après-midi au départ, avec deux amis chers. L'un est un joueur souvent solide, bon cogneur, mais affecté dernièrement du syndrome de Noureev: son corps danse et ondule pendant le swing. L'autre, son épouse, me présente pour la première fois son nouveau joujou, un driver. Ce joujou va se révéler une arme lourde, dont je doute de la conformité au vu de la puissance des balles qui en partaient. Pour moi, on peut dire que tout s'est bien passé; un grand jeu qui semblait enfin plus centré, des coups de fer assurés, des approches tranquilles, et un putting propre. Ce qui m'a permis de rentrer trois birdies sur l'aller, dont un sur le 8 qui a eu un parfum d'eagle (le putt pour birdie ne faisait que 40 cm).

J'ai donc pris le départ de la compétition du dimanche avec un peu d'espoir.

Et si le grand jeu et les fers ont globalement tenu leurs promesses, j'ai été victime d'un trou noir dès que j'arrivais à moins de 50 mètres des greens. Plutôt que de narrer trou après trou mes incongruités clubbesques, quelques chiffres vous permettront de saisir le tableau dans toute son horreur:
Drive en place, avec 10 fairways touchés sur 14
Un grand jeu aux bois de parcours et aux fers solide, puisque je prends 7 GIR, ce qui est mon record
Et je score 100.

Parce que j'ai réussi à mettre des approches de 25 mètres hors limite, parce que j'ai fait aussi bien des sockets que des grattes et des tops; exactement, en comptant les pénalités récoltées, j'ai joué 21 coups d'approche sur les 11 trous que je n'avais pas pris en régulation. Et comme si ça ne suffisait pas, j'y ai rajouté 40 putts. Aujourd'hui encore je ne comprend pas ce qui a pu me dérégler à ce point. Mes coups d'essai étaient fluides, posés, et à chaque fois très prometteurs, mais tout s'arrêtait devant la balle. Le tempo disparaissait, incapable de sentir l'impulsion à donner, les bras se crispauent. Pour le putting, la situation était comique; tous les repères que je pouvais prendre me semblaient complètement erronés une fois à l'adresse, et que je fasse confiance à mon jugement ou à mes repères, dans les deux cas la balle se refusait à tomber.

Par une ironie du sort, cette performance lamentable n'a pas été suffisante pour m'octroyer la dernière place, deux joueurs de première série ont fait pire que moi.