mercredi 30 juin 2010

La raison triomphera toujours de la chance et de la superstition

Parlons un peu de cette compétition dont j'ai évoqué l'existence hier. J'ai décidé de ne pas me laisser faire par aucun élément extérieur, d'y afficher une détermination sans failles, de ne jamais céder devant l'adversité et de jouer jusqu'au bout de mes possibilités. Comme en plus je suis un être de raison, imperméable aux signes du destin, rien ne peut m'empêcher de poursuivre mes objectifs.

Ce matin donc, en ce vendredi 13 (je sais, mon réveil vit ses derniers jours, son affichage laisse à désirer), ou plutôt selon le calendrier ce mercredi 30, je suis dans une forme olympique. Tellement qu'en me rasant un coup malencontreux brise la glace du miroir. Qu'à cela ne tienne, il suffira de le remplacer. Le petit-déjeuner avalé (j'aurais du ranger cette salière hier, elle ne serait pas tombée), me voila en route. Comme je suis précautionneux, j'ai pris un parapluie, et il marche, j'ai vérifié avant de le choisir. Le peintre qui redonne un coup d'éclat à la façade vient d'installer son échelle, mais on passe dessous sans difficultés. Par contre il faut se méfier du chat de la voisine ces derniers temps. Il est manifestement nerveux et n'hésite pas à vous couper le chemin dans ses courses folles, et son pelage noir n'aide pas à le distinguer.

Et me voila au practice, pour échauffer un peu les muscles (ou ce qui en tient lieu). Des coups légers, puis appuyés, pas de soucis ça part plutôt bien aujourd'hui, et plutôt fort. Et j'ai l'honneur au 1; gros drive qui coupe le dog leg comme prévu (ou espéré devrait-on dire), je n'ai qu'un fer 7 à jouer ensuite. Je l'ai joué un peu vite, la balle a pitché juste à coté du green, à hauteur de mat, de l'autre coté du petit bunker. En arrivant sur la balle, je la découvre dans un profond divot. Il va falloir faire avec. La balle sort bien du divot, survole le bunker, se pose sur le green, frôle le trou dans sa traversée mais va finir dans le bunker de l'autre coté. sortie propre, mais pas vraiment dans l'axe du trou. Le premier putt frôle le trou encore une fois, mais s'échappe. Le second meurt avant de tomber, le troisième rentre. Mais zut, ça fait croix tout ça. Pas grave, je retiens le drive.

Je veux attaquer un peu fort le deuxième drive, la balle s'échappe en push dans un bosquet. Mon seul dégagement possible est vers l'avant, je prends. Mais un massif d'hortensia l'arrête. Drop sans pénalité, on n'abime pas les fleurs chez nous, puis un petit coup de fer 4 en direction du green, sous des branches d'arbre. Enfin un dernier coup de wedge me met dessus, deux putts suivent, double bogey. On va dire que c'était mon trou joker, celui-là, parce que je n'ai pas grand chose à en retirer de positif. L'entame du 3 est elle aussi en push, mais les dégats sont minimes, la balle est bien placée sur le fairway voisin. Mon deuxième coup me ramène à quelques mètres du bon green, suivi d'une approche et deux putts, bogey. J'ai raté le par de peu sur le premier putt, d'ailleurs. Pour le 4 le drive a repris des couleurs; légèrement sur la droite pour l'ouverture, il part en puissance. Il part même un peu trop fort et sort de l'extérieur du dog leg. Petit deuxième coup de recentrage, seule solution raisonnable, puis le troisième coup s'immobilise à trois mètres de l'entrée de green. Une petite approche et un bon putt concluent pour le par.

Au tour du 5; j'embarque à peine mon entame au fer 4, mais c'est pas grave il n'y a pas de dangers dans le petit rough. Sauf le petit sapin isolé au fond. Celui sous les branches duquel a fini ma balle. Un coup bricolé pour en sortir, puis une approche, suivie de deux putts, de nouveau un double bogey. A ce moment je me dis qu'il va falloir serrer le score, car un par, un bogey, deux doubles et une croix, ça fait beaucoup pour un début. Pour le drive du 6 je me concentre, le push est pénalisant. Mission réussie, la balle part bien, en draw. C'est dommage qu'elle ait fini après un rebond erratique au pied d'un talus, qui me coute un recentrage. Malheureusement je rate mon approche en glissant sous la balle, je reste court. Le putt de l'extérieur n'est pas meilleur sur ce green qui ne roule curieusement pas, les deux putts d'après ne rentrent pas, mais le troisième oui. Sauf que ça fait triple bogey, et donc une nouvelle croix. L'affaire s'annonce plus difficile que prévue.

La socket sur l'entame du 7 m'envoie dans un bunker du trou 1, j'en sors en passant entre deux arbres et atterris au pied du bon green cette fois. L'approche n'est pas au mat, il faudra deux putts pour finir par un double bogey. Je commence à deviner que la performance n'est pas dans la poche. Je claque une mine au départ du 8, bonne occasion pour me refaire. Tellement que le bunker qui ne m'avait jamais semblé en jeu jusqu'à présent reçoit ma balle. Ce bunker est profond et très peu visité, le sable y est onctueux. D'où une sortie courte. Un troisième coup rageur pose ma balle au fond du green, avec un gros putt en descente à venir. D'où trois putts et double bogey. Je décide d'être un peu raisonnable et de ne pas tenter de survol des bunkers du dog leg au drive sur le 9, je joue un peu à gauche. En fait j'aurai du tenter parce que ma balle finit loin dans le rough au delà du fairway dans la direction visée, elle aurait parfaitement coupé si j'avais osé. Les herbes hautes limitent mon deuxième coup et une approche est nécessaire pour prendre le green. Deux putts suivent pour le bogey.

Le bilan à la fin de l'aller est plutôt triste; 1 par, 2 bogeys, 4 doubles, 2 triples, soit +16, ou 12 points stableford. Allons bon, je me suis promis de ne rien lâcher, je ne vais pas commencer maintenant. Même si sur quelques coups, je trouve que j'ai payé très cher des petits écarts. Mais pas sur le 10. J'en sors avec un bogey par la faute de trois putts, je n'ai pas bien analysé la roule très lente aujourd'hui. Et sur le 11 je ne peux m'en prendre qu'à moi-même. Un très gros drive me laisse espérer prendre le green en deux, malheureusement je veux trop forcer à l'hybride et grécolte une gratte monstrueuse. Le troisième coup, toujours à l'hybride, se pose à 5 mètres du green. L'approche qui suit et surtout les trois putts gâchent tous ces efforts, double bogey encore. Quant au douze, je l'ai mal joué. L'entame est à gauche, me laissant un long deuxième coup. Que je m'applique à envoyer dans l'eau. Le drop effectué, mon quatrième coup mal contacté rebondit sur une zone durcie du green et finit dans le bunker du fond. Une sortie et deux putts plus tard, nouveau triple, synonyme de croix.

Le 13 est mon trou fétiche, propre à ramener le sourire dans les pires moments; Un gros coup d'hybride par dessus les arbres pour couper le dog leg, puis un coup de wedge pour le green et deux putts, un nouveau par dans la musette, ça faisait longtemps. Je contacte mal mon drive au 14, mais je reste sur le fairway. J'ai toutefois besoin d'un second coup pour atteindre le dog leg. Je soigne moins mon contact au troisième coup, trop gras, la balle s'arrête dans la montée avant le green. Le drapeau est au fond, je n'en vois que le sommet. D'où une approche mal dosée, qui m'oblige à deux putts, double bogey. Mais je sens bien que la carte est carbonisée, l'envie s'est estompée. Et ça se traduit par un top au départ du 15, puis une approche médiocre, puis deux putts pour un bogey.

Au 16 je me donne une dernière chance en voulant taper un gros drive. Je fais donc une socket lamentable qui fuse au ras du sol et vient heurter mon sac avant de finir hors limites. Et c'est donc coup double! Pénalité pour avoir heurté mon sac, plus HL, je rejoue pour 4. Cette fois-ci la balle vole bien droit. Vu le chemin qui reste je sors le bois 3, qui part bien mais finit en hook. Jusqu'à une touffe de genêts. Balle injouable, drop, puis un coup de 80 mètres qui doit rentrer pour sauver le dernier point. Que je n'ai pas sauvé. Croix donc. A ce moment je n'ai plus trop envie de jouer; il fait très lourd, humide, mon eau est chaude dans la bouteille.  Je tape un drive moyen au 17, expédie le second coup qui ne trouve pas le green, une approche et deux putts pour le bogey. Finalement c'était pas si mal, je m'applique donc un peu plus sur le 18; joli drive, reste une approche pour le green. Mais il était dit que ça ne voulait pas, j'envoie cette approche dans un massif de fleurs HL. Nouvelle balle, qui rate elle aussi le green pour échouer dans le bunker. Sortie lamentable puis deux putts pour un dernier triple qui clôt cette épreuve. Et donc le retour n'est pas meilleur que l'aller, bien au contraire.+16 au minimum (si j'avais fini le 16 j'aurai probablement joué +17 ou +18), 1 par 3 bogeys 2 doubles et 3 triples ou plus.

Ce qui me donne un résultat final de 24 points stableford, et une dernière place de la compétition. Et le plus drôle est que j'ai joué long, que pas mal de coups ont été très propres, mais que les erreurs ont couté très cher.

mardi 29 juin 2010

dure semaine

la semaine dernière n'a pas été des plus folles pour ce qui est du golf. Tout d'abord de très basses considérations matérielles m'ont contraint à m'intéresser à autre chose qu'aller taper la boulette. Je n'ai bien sûr consacré que le minimum de temps et de cerveau nécessaire à l'accomplissement de ces tâches nourricières. Minimum qui m'a pris quatre bonnes journées (de tôt le matin à très tard le soir). Au premier moment de liberté j'ai donc filé chausser les spikes et taper des balles. D'autant que j'avais cours le lendemain.

Me voilà donc sur le practice, mon fer 7 en main, et je révise mes gammes; balle droite, balle en draw, balle haute, balle basse, sockette... heu, celle là ce n'était pas voulu. Mais c'est justement le rôle de l'entrainement, rendre son swing suffisamment fiable pour que ça arrive le moins souvent possible. Dans ce cas là j'ai ma trousse d'urgence, à savoir une check list de tous les fondamentaux à revoir avant de s'obstiner. Et c'est bien, la balle suivante est telle que voulue.

Mais vous vous doutez que je ne vais pas poster pour une socket. Et effectivement la balle suivante n'en n'était pas une, mais une gratte lamentable. Puis des tops par paquets de 10, ou des slices monstrueux. Pour tout dire au bout de quinze minutes je tapais beaucoup plus mal et moins efficacement que la dame âgée mais débutante qui venait de s'installer sur l'emplacement à coté du mien. A un moment elle s'est même permis de me dire que c'est normal quand on débute de ne pas lever la balle, mais que ce serait mieux de prendre au moins un cours avant de se blesser. Elle n'a du son salut qu'au fait que je me sois rappelé à temps que je n'ai le droit de tuer les petites vieilles qu'au travail. Mais je serais elle, je ferais attention de ne pas glisser et me casser le col du fémur, parce que je suis rancunier.

Je crois avoir essayé à peu près tous les exercices dont je me suis souvenu, passant en revue tous les points du swing qui auraient pu se dérégler, et n'arrivant pas à mettre le doigt sur le problème. Parce que je savais bien qu'il ne s'agissait que d'un petit point, un swing qui se dérègle brutalement ça ne vient que d'une petite modification passée inaperçue. Au bout de près de deux heures d'efforts stériles j'ai abandonné.

Et le lendemain je suis arrivé en avance au cours, histoire de me redonner une chance de repartir dans le bon sens. A force de persévérance j'ai fini par faire redécoller les balles, globalement droites, mais sans la moindre fluidité. Et je suis arrivé en cours sans pouvoir me reposer sur mes automatismes habituels. Nous devions travailler les différents effets, mais nous avons dû consacrer autant de temps au contact et même une crise, heureusement courte, est survenue pendant la leçon. Elle s'est guérie seule, sans que ni lui ni moi n'en détermine vraiment l'origine. J'ai quand même eu droit au supplice des poteaux de rugby (faire sur demande des balles en draw, en fade, hautes et basses qui passent toutes entre les poteaux, au dessus ou en dessous de la transversale). Sur la fin tout s'est débricolé, et on a joué le pot à la pétanque-approches. Il gagne 13-9, mais je l'aurais un jour, je l'aurais...

Tout ça pour dire que je ne suis pas arrivé dimanche dans les meilleures conditions pour la compétition dominicale. Surtout depuis que j'avais découvert l'identité de mes deux partenaires du jour. Je ne dirais pas grand chose sur eux, mais si vous voulez scorer, faut pas jouer avec eux. D'un strict point de vue golfique, leurs swings ont une laideur à défaillir, chacun dans son genre, les trajectoires de balles sont tout sauf élégantes, et la seule chose qui leur permette de jouer dans les 20 est leur aptitude aux approches roulées et un putting efficace. A ça on rajoute une connaissance et un intérêt très limité pour les règles et le décompte des coups.

Et que dire de mon jeu, puisque c'est quand même la chose qui m'intéresse avant tout ? Et bien que si les 18 trous s'étaient limités à 18 entames j'aurai explosé le parcours. 11 FIR sur 14 (les 3 autres ratés de très peu), longs au drive et placés aux fers. C'est après que ça s'est gâté. Beaucoup. Du hook, des HL improbables, des greens ratés, un vrai bonheur. 3 GIR seulement, puis 5 pars, 4 bogeys, 5 doubles et 4 croix. Le score est bien évidemment lamentable, tout juste 29 points stableford (je ne dévoilerai pas le score strocke brut). Ma seule grosse satisfaction ce sont les entames, j'ai des résultats largement en avance sur mon index. Étonnement mon putting ne se porte pas si mal.

Mais c'est promis demain je joue tous les coups à fond, et je pars pour chercher la performance...

lundi 21 juin 2010

Le roi des besogneux

Depuis quelques siècles, par la faute d'un sordide bavard normand, qui au lieu de se consacrer à la défense des intérêts de ses clients s'est cru élu de Melpomène et a exalté ses penchants très douteux pour les vendettas familiales et le meurtre comme solution rapide aux contrariétés, nous sommes condamnés à ne plus pouvoir nous réjouir sereinement de nos succès si nous avons eu le malheur de les obtenir sans mettre en péril nos jours ou notre santé. En effet ce sinistre personnage, psychorigide et réactionnaire dans l'âme, a commis cette phrase funeste: "A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire", depuis ressortie en chaque occasion par les spectateurs aigris de nos petites victoires.

Donc ce week-end avait lieu le championnat du Finistère individuel, organisé sur mes terres habituelles, et je concourrais dans la catégorie des besogneux, des sans-grades, bref des troisièmes séries, les index au dessus de 18.5. Peu de joueurs avaient eu l'indécence d'exposer à la vue de tous leurs coups approximatifs, et donc nous n'étions que très peu nombreux dans cette catégorie. 14 inscrits, et seulement 10 sont allés jusqu'au bout de leur utopie. J'avais l'index le plus bas. Les organisateurs, bien conscients de notre faible aptitude au jeu, nous ont fait partir des jaunes, mais en strocke quand même. Le temps était magnifique, le parcours était en état excellent, quelques drapeaux placés dans les coins, et des greens à la vitesse respectable. Il faut dire que nous partions dans la foulée des premières et deuxièmes séries.

Pour dire les choses simplement, j'ai eu de bons moments pendant cette épreuve. Les sensations étaient au rendez-vous, je me sentais même capable d'appuyer un peu mes coups sans risque de balles échappées. Un bogey en entrée, suivi d'un par, m'ont mis en confiance. Un peu trop même puisqu'au 3 j'embarque mon drive dans les arbres de gauche, et la sortie en est très difficile. Au point de récolter un triple bogey. Mais je me reprends en alignant le par sur les trois trous suivants. Trop optimiste, je suis ramené à plus de raison suite à un bogey idiot au 7, et j'enchaine sur un bogey également au 8, beaucoup plus honorable au regard du trou. Au 9 ma balle s'obstine à faire des virgules, encore un bogey. Toutefois j'ai fait l'aller en +7, j'ai un peu d'avance sur mon tableau de marche.

Sur le 10 je veux jouer trop finement le drapeau très complexe, un nouveau bogey. Mais je rétablis les choses avec un par au 11. C'est au 12 que ça se gate. Nous sommes attendus au départ par l'arbitre du jour qui nous rebat les oreilles des dangers de l'entame sur ce trou, c'est un couloir entre deux hors limites. Il nous énonce sans pitié les multiples balles perdues précédemment. Pour tout arranger une commissaire de parcours, chargée de contrôler la validité de nos entames déambule à l'endroit exact où nous souhaitons jouer, sa voiturette arrêtée sur la zone de réception la plus favorable. Avec de telles incitations j'adopte le comportement général et envoie ma première entame HL, de même que la seconde. Avant que l'hémorragie ne soit incontrôlable, je joue ma troisième entame délibérément courte, je vais finir ce trou en poussant la balle, bogey avec la troisième qui fait 9 sur ce trou. Le triple bogey qui a suivi sur le 13 est par contre de ma faute, et mérité.

Sur le 14 je ne suis pas encore complètement remis et ramène un double, mais c'est le trou le plus difficile. Le bogey du 15 est paradoxalement moins bon. Et sur le 16, de nouveau j'ai un moment d'égarement; en en 3 dans le bunker de green sur ce long par 5, je cherche à finasser la sortie, ce qui est une mauvaise idée, puisqu'il me faut 3 coups pour sortir de ce bunker, puis 2 putts, et voila encore un triple. Convalescent toujours sur le 17, je gâche un drive très long par une fébrilité inhabituelle au putting, bogey. Et au 18 je rate le birdie de peu ayant retrouvé, un peu tard, ma sérénité.

Le score du retour est bien évidemment mauvais, +16. Mais au final, j'ai joué +23 (6 pars, 7 bogeys, 1 double, 3 triples et un quintuple, 7 GIR, 34 putts), j'ai largement évité la bourriche. Ce que n'ont pas réussi mes concurrents, on m'a donc décerné le titre de champion du Finistère en 3e série. Je ne pense pas pouvoir impressionner d'enfants de plus de 6 ans avec ça.

Et hier je remettais ça avec une nouvelle épreuve en stableford cette fois. Et le résultat fut presque inverse. A peine capable de toucher la balle à l'aller (un seul par, justement sur le 3 où j'avais rendu un triple la veille), je le joue en +14, et je me réveille sur le retour avec un +7 et 4 pars. Soit un total de +21 (5 pars, 6 bogeys, 6 doubles, 1 triple, 5 GIR, 34 putts), ou 35 points stableford.

Maintenant il ne me reste plus qu'à trouver le moyen de nettoyer les plats en métal argenté



lundi 14 juin 2010

Qui a touché à l'interrupteur ?

je vous le dis tout de suite, je n'ai toujours pas compris ce qui m'est arrivé aujourd'hui. Comme tous les dimanches, compétition du club. Ces derniers jours les sensations sont au rendez-vous, la frappe de balle est plutôt propre et assez longue. Comme le putting a retrouvé des couleurs, il y a peut-être une possibilité de ramener une carte acceptable. Au practice les balles sortent pas trop mal des clubs pour un petit matin.

Me voila au départ du 1, avec le président de l'AS et un autre partenaire tout aussi sympathique et connaisseur du golf. Je drive sans risque au milieu de fairway, sans chercher à couper le dog-leg, même si cela me condamne la possibilité d'un GIR. Mais tant que l'humeur du jour n'est pas posée, chercher les coins me parait aventureux. Un joli coup d'hybride et il ne me reste plus que 40 mètres pour le drapeau. L'approche n'est pas idéale, elle me laisse un gros putt pour le par. Ça aurait pu, mais non, virgule et bogey donc.
Au 2 j'appuie un peu plus le drive, légèrement à gauche sur la piste. Je tente un fer 5 osé pour le green, il reste un peu court. L'approche est plus propre et s'arrête à 2 mètres du mat. Une fois encore le putt se refuse à tomber pour quelques centimètres, bogey à nouveau.

Pas grave, je me sens bien dans mes clubs. Le départ du 3 est piégeux, car dirigé sur un bunker et pas dans l'axe du trou. Je connais la combine, et je compense l'alignement. Un peu trop, et mon drive attrape une branche d'un des arbres de gauche, la balle s'arrête prématurément. Le lie est médiocre, en montée et en pente à gauche. Je joue un hybride pour faire avancer la balle. La balle avance mais finit encore dans le rough, sous un arbre. Un petit coup en balle basse m'amène ensuite à proximité du green, mais m'oblige à ressortir un wedge pour sauter le bunker, puis deux putts. Encore une fois le premier n'a pas voulu tomber, double bogey pas fantastique en fait.

Pour le 4, le drive est puissant et droit, jusqu'au fond du vallon. L'hybride en deuxième coup est embarqué, mais reste sur la gauche du fairway. Le fer7 qui suit est bien contacté, mais mon alignement était médiocre. La balle finit à hauteur de drapeau dans le collier de rough. Je visualise bien le point de chute de l'approche à suivre, mais la balle est un peu longue et passe largement le drapeau. Une fois encore deux putts sont nécessaires, je n'ai pas réussi à rentrer le premier. Petit accroc à l'entame du 5; mon fer 4 est gratté et finit dans le bunker. La sortie se fera sans nuances, la balle étant coincée sous la lèvre, mais elle finit sur le green. Deux putts une nouvelle fois, normal en raison d'un premier putt très long.

Sur le 6 le drive est tout droit il ne me reste qu'un PW pour le green en 2. Le putt pour birdie virgule, le par est facile. Au 7 mon fer 7 rebondit sur le green mais finit dans le bunker. La sortie est bien dosée, puis un petit putt pour le par. Je lâche un peu le drive du 8, la balle finit dans un trou du rough à droite. Un gros coup en force l'arrache bien, un peu trop généreux même, elle finit dans le rough de gauche. Recentrage puis attaque du green au 56°. Une fois encore le putt se refuse à tomber pour quelques centimètres. Deuxième double de la journée, +8 en 8 trous, je suis dans mon jeu de bogey player. le drive du 9 est joué en sécurité à gauche des bunkers. J'hésite entre le PW et le 52° pour le second coup, et me décide pour ce dernier. Heureusement parce que je serai long. Je ne vois pas bien comment jouer le premier putt, j'opte pour me rapprocher du trou simplement. C'était presque ça, la balle s'arrête à tomber. Une pichenette et le par. Donc aller en +8, 20 points stableford, tout va bien, et un sentiment de pouvoir encore mieux jouer bientôt quand les putts tomberont et que les approches seront un peu plus aiguisées.

Sur le 10 mon entame au fer 9 est un peu trop décontractée, la balle est cueillie et monte beaucoup, et finit dans le bunker. La sortie n'est pas simple, il faut beaucoup lever la balle et l'arrêter tout aussi vite. J'ai fait ce que j'ai pu, et deux putts sont nécessaires pour finir en bogey. Le 11 peut devenir un piège. J'attaque fort au drive, la balle est droite, elle a juste le malheur de finir dans une pente importante. Pour le second coup le joue donc un hybride un peu en déséquilibre, il s'échappe un peu à droite. 150 mètres pour le drapeau en 3e coup, en descente. La longueur m'incite à jouer un fer 5, la dénivelée un fer 7. J'aurais du jouer le fer 5 car je suis court. Mais l'approche se colle au drapeau, un petit putt me rapporte un nouveau par.

Je joue la sécurité au départ du 12, un coup d'hybride contrôlé qui finit pleine piste à l'endroit voulu. 135 mètres pour le drapeau, par dessus la pièce d'eau. Et là pour la première fois de la journée j'ai un contact déplorable, une gratte énorme qui finit dans l'eau. Drop, fer 8, contact médiocre à nouveau, la balle est en entrée de green, le drapeau au fond. Il me faut 3 putts pour finir le trou, et récolter une croix inattendue au départ. Mais ça ne s'arrange pas. Si l'entame du 13 est conforme à mon idée, je toppe le second coup de 50 mètres pour le drapeau. Je soigne mon approche qui finit à 1 m 50 du trou. Le premier putt en descente touche le trou et s'échappe, le second est mou, et donc 3 putts pour un double bogey.

Ça ne s'arrange pas sur le 14. Le drive est embarqué à gauche, la balle est dans un buisson de genêts, injouable. Drop, coup d'hybride qui n'arrive pas au green, approche au 52° très timide, il reste tout le green à traverser, ce qui demande 3 putts encore. Triple bogey, manifestement quelque chose s'est détraqué, mais je ne vois pas pourquoi je n'ai plus de bons contacts de balle. Sur le 15 mon entame au fer 7 n'avance pas beaucoup, trouve le bunker. La sortie est médiocre, il reste un chip que je toppe, ce qui coute deux putts de plus. Double bogey donc.

Le 16 est pire; drive embarqué dans le rough de gauche, sortie qui trouve un arbre, re-sortie qui trouve un autre arbre, et le 4e coup, toppé, va se planter dans un talus. L'essai de sortie l'enfonce plus encore, je relève. De toutes façons, atteindre le drapeau situé à encore 300 mètres était illusoire en 2 coups là où je me trouvais. Un peu énervé de mon jeu, je me défoule sur le drive du 17, et en suis plutôt récompensé. Par contre le deuxième coup, au 52°, n'avance pas comme espéré. Un putt de l'extérieur et un deuxième putt rapportent un par. Un bogey suffirait au 18 pour sauver la ZT. Mais l'entame est une fois de plus embarquée à gauche, dans un fourré. Drop, gratte lamentable, puis fer 5 pour espérer trouver au moins le green à 145 mètres. Raté, et de beaucoup. Maintenant l'objectif est de rentrer la balle sur un coup de 60 mètres. Raté de 3 mètres. Je finis en poussant la balle à coups de putter vers le trou, quadruple au final.

Et ce soir encore je ne comprend pas pourquoi à partir de cette gratte du 12 je n'ai quasiment plus jamais bien touché une balle. je n'ai pas le sentiment d'avoir été fatigué, ni d'avoir modifié le swing. Psychologiquement je n'ai pas eu l'impression que le 12 m'ait affecté, par contre il est indéniable que les 3 putts du 13 n'ont pas aidé à mon assurance. Et la lecture de la carte est cruelle; 25 points du 1 au 11, seulement 6 ensuite. 4 pars, 5 bogeys et 2 doubles d'un coté, 1 par, 2 doubles, 2 triples, 1 quadruple et une croix de l'autre. 20 putts à l'aller, dont 6 très courts, contre 15 putts sur 6 trous au retour. 

En bref, j'ai le sentiment d'avoir gâché une occasion de bien jouer et de ne pas savoir pourquoi tout s'est dégradé. Donc je demanderai à celui qui a tripoté les boutons dans mon cerveau de s'abstenir de répéter ses expériences à l'avenir, surtout en pleine partie.

vendredi 11 juin 2010

Un peu de tout, en vrac

Je m'aperçois que je vous avais laissé tranquille depuis bien longtemps, il n'est que temps d'y remédier et de reprendre mes éructations graphomaniaques. Je passerai rapidement sur la consternation qui m'envahit à voir les plus sensés de mes collègues se laisser submerger par l'hystérie collective footballistique, eux qui jusqu'à un passé très récent étaient capable de citer de tête plusieurs œuvres de nos plus grands auteurs sans se référer à wikipedia ni à google. Les voila réduits à gloser sans fin sur les schémas tactiques de telle équipe, ou les "petites amies" de défenseurs célèbres, ou encore et surtout sur les chances de remporter tel ou tel match. Il va de soi que j'ai décidé de les ignorer jusqu'à leur guérison complète, et quand bien même je me retrouverais seul pendant un mois, je le préfère encore à devoir mimer l'ébaubissement devant la description d'un passement de jambe, qui n'est somme toute qu'un tour d'illusion très grossier dont un enfant de 5 ans devine le truc en quelques minutes.

Mais parlons un peu golf; rien d'exceptionnel ces derniers jours. La compétition de dimanche dernier n'a pas été une source d'exploits de ma part. Les drives furent inconsistants, le jeu de fer médiocre, les approches tout juste approchantes, seul le putting m'a permis de limiter la casse. Un coup à sortir du lot sur l'aller; sur le 2, ce jour là théâtre d'errances malheureuses, j'ai fini par coincer ma balle au sommet d'un arbre et dû me dropper en ne la voyant pas redescendre. Je quittais le 9 avec 15 points et un score de +14. Là nous attendait un stand charcuteries-vin rouge, qui proposait des charcuteries, et du vin rouge. Ce qui en soit correspond parfaitement à la définition. mais il ne proposait que ça. Pas très motivé par les cochonnailles matinales et plus circonspect encore devant le cubitainer d'où goutait un liquide à l'odeur vaguement acide, j'ai préféré maintenir entre l'étal et moi une distance de sécurité minimale.

Pour le retour, un par d'entrée m'a récompensé de ma modération, puis j'ai joué mon jeu jusqu'à la fin du 14. Au 15, j'ai mis en application de manière éclatante un des premiers principes du mental en compétition. Mon entame était à 5 mètres du green et 10 mètres du trou, sans le moindre obstacle sur le chemin. C'est alors que je me suis dit qu'il serait bien de ne pas faire une croix. Et je l'ai faite, grâce à 5 coups pour parcourir ces 10 mètres. En vrac: une gratte qui échoue en bord de green, un premier putt beaucoup trop faible, un second un peu trop fort qui tourne sur le bord du trou, le troisième de 40 cm décrit une nouvelle virgule, et enfin le quatrième rentre, il faut dire qu'à moins de 10 cm ça devient très difficile de rater. Un très joli triple bogey donc, parfait pour illustrer mes capacités du jour. Je n'étais pas encore totalement remis au 16, ce qui me coute un double bogey, mais un par puis un bogey final m'ont permis de limiter les dégats.

17 points au retour, +11. 3 malheureux pars en tout et pour tout, 8 bogeys, 5 doubles, un triple et un quadruple, +25 au total, cette fois-ci je n'y ai pas coupé, j'ai reçu un +0.1 bien mérité. Le jeu n'était pas beau, très peu de balles ont été bien contactées, et le tempo était asthmatique. Par contre, j'ai été investi d'une mission, refaire un putter martyrisé pas son propriétaire. 

Voilà son histoire triste et vraie. Il y a deux ans tout juste, ce propriétaire s'en allait guilleret chez un clubmaker réputé se faire confectionner un beau sac tout neuf et rempli de clubs. Au cours de la journée, il fut question de putting. Les mesures sont prises, les observations faites, et la solution proposée; une grosse tête à haute inertie,  un montage face balanced, et un shaft de 35 pouces au talon avec un offset prononcé. C'est là que ça coinçait. L'offset prononcé ne cadrait pas avec les critères esthétiques du propriétaire. Il fut convenu donc de s'en tenir à un offset normal. Évidemment le jour de la livraison l'offset était très prononcé, le clubmaker avait des principes lui aussi. Suivirent deux ans de tortures diverses sur ce pauvre shaft qui n'avait rien demandé à personne, pour la ramener à plus de rectitude. Il faut croire que les shafts également ont de la fierté, il ne s'était pas laissé faire et avait exprimé son mécontentement par diverses bosses. Au bout de quelques mois le propriétaire s'est rendu compte de l'effet désastreux sur son entourage de la vue répétée des outrages qu'il avait fait subir à son instrument. Pas question de revoir le clubmaker, et les divers ateliers contactés lui demandaient des sommes et délais astronomiques pour réparer les dégâts. 

Comme je n'avais pas ces pudeurs ni ces prétentions il a fait appel à moi. J'ai donc acquis un shaft de putter (5.30€), un grip de putter (4.98€) et déniché un peu de double-face, du white spirit ainsi qu'un pistolet à air chaud. Le pistolet a servi à décoller le shaft de la tête, j'ai recollé le nouveau shaft en bonne position et avec les bons angles et mis un grip sur le tout. J'ai appris à la fin que j'aurais pu facturer ces travaux pour 150€, je me suis contenté d'un café.

Mes clubs sont restés tranquilles jusqu'au mercredi, quand mon partenaire de double s'est vanté d'avoir joué le feu en entrainement. Il fallait que je vérifie de mes propres yeux, ma méchanceté foncière m'empêchant de lui accorder le moindre crédit. Rendez-vous pris pour un match play sur 9 trous, seul format compatible avec nos contraintes horaires. Le pauvre est lesté d'un entourage familial vivant qui à défaut de réclamer sa présence permanente, réclame au moins de quoi manger de temps en temps. Il m'arrive même de compatir à ses tourments pour la gestion de son entrainement.

Match play donc, en brut, sur les neufs trous du vieux parcours. Il met d'entrée son entame HL, ça sent bon pour moi. je joue mes deux premiers coups sans pression, et arrive à 40 mètres du green. Pendant ce temps là, avec sa deuxième balle il arrive en deux en bord de green. Je choisis donc de gratter lamentablement mon approche pour rajouter un peu de piment, et de ne pas jouer tellement mieux la seconde approche. Nous sommes tous les deux en quatre en bordure de green, deux putts chacun, square. En fait, j'endormais sa méfiance (on peut toujours réécrire l'histoire et rêver), et au 2 je ne lui laisse pas le moindre espoir. Quand lui visite les bordures, je joue droit et récolte un par mérité. Un up. Il est piqué au vif sur le 3 et me rend la pareille. Tandis que mon drive n'avance guère, il sort l'artillerie lourde. Mon deuxième coup échoue à trouver le green, ce n'est pas son cas. Par contre bogey, nous sommes de nouveau square. Nous ne nous attarderons pas sur le 4, joué médiocrement de ma part avec une approche toppée qui me coute un bogey quand lui n'obtient qu'un double suite à diverses errances énervantes. Un up de nouveau. Le 5 ne nous départage pas, un par chacun, de même que le 6, bogey pour tout les deux. Je reste donc un up, plus que trois trous à tenir.

Première banderille au 7; je touche le green, il est dans le rough. Par contre bogey, je suis 2 up et dormie up, mais pas complètement tiré d'affaire, nous sommes convenus de jouer des trous supplémentaires si besoin. Notre 8e trou est le 17. Mon drive part en push, il me restera une longue approche, un peu plus de 100 mètres vu du départ. Il attaque en draw pour raccourcir au maximum le chemin, malheureusement une branche arrête sa balle à hauteur de la mienne. Je sors enfin un vrai coup de golf et pose mon approche sur le green à moins de deux mètres du mat. Il réplique en visant le mat également, mais sa balle ne tient pas et sort sur le collier. Il est contraint de jouer une nouvelle fois son wedge et ne rentre pas. Je me contente de placer ma balle à "donné", puisque je gagne si nous partageons. Il ne veut pas me donner le point, je rentre donc pour le par. En échange de bons procédés je ne lui donne pas son putt, il rate, bogey pour lui. 3 up c'est dans la poche. Sur le 18 je sors un drive médiocre mais droit, lui retrouve un slice maudit qui part en HL, sa seconde entame est droite. J'ai 100 mètres pour mon deuxième coup. Le contact est horrible mais la balle a le bon gout de trouver le green et d'y rester. C'est le résultat qui compte, n'est-ce pas ? Deux putts et par, quand mon ami sauve le bogey avec sa seconde balle. Bon, on a bien ri, et mine de rien j'ai joué +5 sur ces neuf trous, en vendangeant au moins deux coups.

Et aujourd'hui, j'ai eu droit à un rêve d'enfant gaté. Le practice en bas de chez moi s'est doté d'un pro-shop, et pour faire les choses en grand, a organisé une journée démonstration Mizuno. Ce qui était idiot, c'est qu'il a oublié de faire de la publicité. Donc nous étions vraiment très peu nombreux pour essayer les joujoux exposés. Nous étions...deux. Et l'autre c'était mon partenaire habituel, que j'avais rameuté d'un coup de fil comminatoire. Nous avons testé des shafts, des têtes, comparé nos trajectoires au radar, tapé des centaines de balles, discuté avec le pro. Le matériel proposé était très beau. J'ai beaucoup tapé les têtes mp 58, très agréables et pas très différentes de mes clubs même si l'équilibrage était plus "lourd" que ce dont j'ai l'habitude. Cela m'a conforté dans l'idée de rester sur mon DG SL, bien que le KBS m'a fait de l'œil, rendant le contact "facile" sans pour autant satelliser les balles. En matière de bois, l'expérience était moins concluante. J'ai du mal avec la sonorité de la tête MX 700 et sa face franchement fermée entraine des hooks, quand la tête mp 630 est ouverte et demande à être "cognée", ce qui n'est pas mon style de jeu. Peu de choix de shafts malheureusement, et très longs en standard. L'Exsar satellise toujours les balles (il est conçu pour, c'est normal), le Fubuki est plus adapté mais difficile à tester avec sa longueur d'origine. Je l'ai plus apprécié monté sur un bois 5, mais la différence n'était pas suffisamment marquée avec mon hybride pour sauter le pas. 

Mine de rien, entre les différents clubs testés et les miens, j'ai tapé plus de 150 balles, ce soir je sens bien les muscles de mes bras, ou du moins ce qui en tient lieu.