samedi 5 septembre 2009

Tel un moine...

Et voila, j'étais capable enfin de pousser la balle. Péniblement certes, avec beaucoup de déchets, mais elle avançait un peu à chaque coup. La saison des compétitions se finissait doucement, le terrain devenait plus souple. Il était difficile de jouer encore le soir comme en plein été. Sur un plan technique, je me débattais avec un swing toujours très approximatif, instable, et incontrôlable dès qu'il était lancé. De loin, en raison d'une souplesse a peu près conservée et une absence de musculature gênant les mouvements, il paraissait aux néophytes plein de promesses. J'en doutais un peu quand même. Et à force de vouloir jouer malgré des compétences hasardeuses et une luminosité défaillante, j'ai réussi à me faire vraiment mal, une bonne entorse du doigt après que le club se soit planté sur une gratte monumentale. Arrêt forcé, doigt immobilisé pour trois semaines.

Faute de terrain, je me suis plongé dans la théorie. Le net fourmille d'informations sur le swing, le matériel. Certaines sont très "folkloriques", ou dissimulent mal le caractère commercial, d'autres sont des plus pertinentes. D'une information à l'autre, y compris en cherchant dans des coins reculés de la toile, j'ai commencé à me faire une petite idée sur quelques points. Sur la mécanique du swing tout d'abord; c'est toujours mieux de connaitre précisément le mouvement qu'on est sensé réaliser. Et surtout sur le matériel. C'est impressionnant ce qui a pu être écrit sur le matériel. Et le plus drôle est que les principes physiques qui régissent les clubs et balles de golf sont relativement simples en définitive. On devrait s'attendre à trouver des propos clairs, des explications sensées. Mais entre les volontés marketing et les positions de principe de quelques leaders d'opinion peu au fait de la physique, on lit absolument tout sur ce sujet. Si on rajoute le fait qu'il est beaucoup plus facile pour le golfeur d'incriminer son matériel plutôt que lui-même, l'espace est grand ouvert aux théories les plus farfelues.

Toutes ces lectures et ces informations ont eu un mérite, me pousser à aborder ce sport de manière plus cartésienne. J'étais dans l'incapacité de faire des swing, mais pas forcément d'apprendre à putter. La lecture du livre de Dave Pelz (the putting bible) m'avait fait comprendre que ce secteur de jeu n'était pas que de l'instinct, et qu'il y a avait une technique à respecter. Ça tombait bien, par ces jours pluvieux, l'essentiel des exercices pouvait être réalisé à la maison. Un bout de moquette dans le couloir, et voilà un putting green acceptable. Bien sûr aller choisir sa moquette en ne tenant compte que de la roule de la balle qu'on a apporté a un peu surpris le vendeur, mais j'y ai trouvé ce qui me convenait; une roule de 3 mètres 10, un grain uniforme. Et tous les jours, des dizaines de putts m'ont appris à centrer le contact sur le sweet spot, à adopter un tempo stable. J'y ai découvert que mon putter était bien trop long; de 35 pouces je suis finalement descendu à 32.5 pouces.

Mais j'avais ouvert sans le savoir la boite de Pandore. Tous les clubs ne sont pas forcément adaptés à tout le monde. Mes MX 25 étaient jolis, mais je peinais avec. Toujours, à un moment ou une autre du swing, je ressentais une gêne, comme un "point dur", malgré mes efforts. J'avais déjà à ce moment intégré quelques notions sur la dynamique des clubs lors du swing, et j'ai regardé du coté du fitting. Heureusement pour moi, ma taille très standard m'a évité de m'égarer du coté du fitting "en ligne", les sites le proposant me conseillant à chaque fois des longueurs standard. J'ai ensuite expérimenté les cabines d'essai de quelques magasins. Autant le dire tout net, ça n'a pas été une bonne expérience sur le moment. Le même jour, un magasin m'a conseillé de jouer du stiff de la marque Y (par chance, il leur en restait une série), quand un autre m'engageait très fortement à jouer du senior de la marque Y (très rare à trouver, mais il en possédaient une qu'ils consentaient à me vendre).

Peu convaincu donc, et disposant d'un doigt de nouveau fonctionnel, j'ai repris le chemin du practice. Pas de cours  ce moment, le pro du club enchainant les pro-am ensoleillés et moi de plus en plus dubitatif sur ma capacité à le comprendre un jour. Cahin-caha , je réussissais à jouer à peu près mes fers, sans véritable longueur, et avec un contact très médiocre en général. Quant aux bois, c'était une autre histoire. Je passais d'une semaine à l'autre d'une aisance remarquable à une incapacité la plus noire à les taper. Sans raison identifiée, bien sûr. Ce qui ne m'a pas empêché de constituer une collection de modèles divers, heureusement pour moi achetés le plus souvent d'occasion à faible coût.

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