lundi 3 mai 2010

On n'est plus tranquille nulle part

Il faut que je vous raconte ce qui s'est produit par chez nous ce week-end. Vous savez maintenant que notre région est le plus bel endroit du monde, et un de ses attraits, non des moindres, est d'être à l'écart des zones de migration des touristes de tout poils. Mais nul n'est à l'abri, et je me suis employé à soutenir un couple d'amis, gens fort respectables, qui voyaient débarquer chez eux une horde francilienne avide de fouler nos fairways. Plus redoutable, les membres de cette horde possédaient chacun un palmarès remarquable, avec ou sans club en main. Au nombre d'entre eux, un joueur de talent en recherche d'un swing plus fluide encore pour atteindre son objectif de single, un artiste du recovery accompagné de son épouse (une sainte), un couple de golfeurs itinérants, lui tendance frappeur, elle préférant rester dans l'axe du jeu, et enfin, dernier de la bande mais pas le moins spectaculaire, un blogueur bien connu dans son village.
Tout était prévu pour mater ces envahisseurs; des parcours tous les jours, la gastronomie locale, des soirées épiques, ils ne devaient pas résister en toute logique. En notre possession, notre meilleure arme restait le golf de Cornouaille. Et le conditionnement a débuté dès leur arrivée; ils avaient à peine eu le temps de descendre de leur voiture que lestés d'une ration généreuse de moules, les voilà sur le tee du 1 pour une reconnaissance.
Et ils voyaient ça:


Nous avons tous joué comme des dieux, vous n'en doutiez pas une seconde. Nous avons enchainé birdies et pars, et comme nous sommes modestes et ne voulions pas rendre des cartes trop basses, nous avons aussi visité des sous-bois, des roughs et même des pièces d'eau. Comme ici:

L'après-midi fut une réussite complète. Ce qui se passa le soir, organisé de main de maitre par notre hôtesse, reste notre privilège. Les mets étaient délicats, les vins onctueux (d'après de fins connaisseurs), et si certains se sont acharnés à travailler leur wedging jusqu'à une heure avancée de la nuit, d'autres ont montré l'étendue de leur art au billard.

Mais notre vengeance promettait d'être impitoyable, elle le fut au lendemain. Nos compères, habitués des grandes métropoles coincées au milieu des terres ne connaissant pas le vent au golf, nous nous sommes fait un plaisir de leur faire découvrir les joies des links. Direction donc le golf de Ploemeur, à quelques kilomètres. Tout avait été soigneusement planifié, puisque le départ eu lieu sous le soleil, avec à peine une légère brise. Premier piège, la-bas les roughs sont en genêts. Quand votre balle tombe dedans, on en sort une autre du sac. J'ai d'ailleurs montré l'exemple dès le 2, avec 3 balles perdues.

Je ne désire pas me vanter, mais nos scores furent plus magnifiques encore que la veille, le vent qui à insidieusement forci tout au long de la partie n'a pas réussi à annihiler nos exploits répétés, ni un froid pénétrant et quelques gouttes de pluie sur le dernier trou.

Un petit diner à Sainte Marine nous a réchauffé, car le lendemain matin se déroulait la compétition officielle, où nous devions faire éclater notre talent. Un 4 balles meilleure balle fut la règle, Cornouaille le lieu. Notre équipe improbable s'est contentée de placer deux paires dans les 6 premiers, sur les 40 et quelques équipes engagées.

Finalement, à la réflexion, on s'est bien amusés.

1 commentaire:

  1. Amusés, c'est le mot exact!
    Même si quelques uns (unes) avaient jalousement caché leurs prouesses golfiques au fond de leur sac!

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