dimanche 9 mai 2010

il y a des jours où...

Il y a quelques jours, j’ai été sollicité pour faire le quatrième dans un scramble caritatif, variante «Texas». Normalement je ne suis pas fan de la formule, mais ça se déroulait dans mon club et la cause était louable. La lutte contre la maladie d’Alzheimer, c’est utile de la soutenir, vu qu’on a de bonnes chances d’avoir les boyaux de la tête en bouillie avant nos 80 ans si on en croit les statistiques. En plus, pour ne rien gâter, l’équipe était constituée de deux joueurs single très sympathiques et de mon partenaire habituel de double. Pas de pression à craindre, mon rôle est d’abord de faire monter le handicap de l’équipe grâce à mon index de nain. Si en plus je pouvais réussir un ou deux coups, se serait parfait. On me signale dans l’oreillette une question : quid du «Texas» ? Tout simplement, celui qui a joué la meilleure balle lors du coup ne joue pas le coup suivant. 

Pas de pression donc au départ, ce matin. On me désigne mon rôle: jouer en premier et essayer de faire ce que je peux. Parfait, jouer en premier je sais faire. Me voici au départ du tee-shot du 1. Tranquille, pas de pression, les bras et épaules tournent bien dans les swings d’essai. C’est parti ! Petite gratte, mais la balle part droite, plutôt longue. Ce n’est pas le meilleur coup de ma vie, mais même en individuel je prends. Mon partenaire slice en grand, il évite le HL de peu. Au tour des deux singles : le premier envoie une balle pas tellement plus longue que la mienne, le second finit 15 mètres après moi. Il reste quand même 200 mètres pour le drapeau. Mon bois 3 part tout droit, mais manque un peu de longueur, bord de green seulement. Mes deux partenaires ne font pas mieux. Instant de joie silencieuse, c’est ma balle qui est sélectionnée. Les trois font des approches roulées, aucune ne finit proche du trou. Je putte en premier et rate, mon partenaire également, et le single rentre. Par. 

Pour le 2, je tape un joli drive tout droit, les deux suivants n’améliorent pas, mais notre quatrième envoie une mine plein centre. 151 mètres pour le 2e coup, vent avec. Je tente un fer 6 ; gros contact, de la compression, la balle file droit sur le mat et doit atterrir pas loin du trou, dissimulé par une ondulation du fairway. Mes partenaires sont moins persuadés que moi de l’efficacité de mon coup. Une première balle prend le green à droite, une seconde à gauche, sur le green aussi. C’est moi qui avais raison, ma balle est bien sur le green, à 50 cm du trou. Petit putt, birdie. C’est bon, j’ai fait mon contrat pour la journée. 

Je suis en confiance au 3, et avec raison. Une grosse entame toute droite, ma balle est sur les 135 mètres. Et tant mieux car mes partenaires n’améliorent pas. Par contre ils se chargeront du deuxième coup, en posant une jolie balle sur le green. Le putt rentre, birdie à nouveau. Le scénario se répète au départ du 4, je sors à nouveau le meilleur drive, mes partenaires continuent avec un deuxième coup solide, reste 50 mètres pour le drapeau. Mon approche est à gauche du mat, putt à suivre en descente, une autre est un peu plus éloignée mais putt en montée, elle est choisie à raison. Malheureusement deux putts, par. Au 5, je tape un hybride 4 qui prend le green, suivi par un partenaire, puis un second, qui finit à 2 mètres du mat. Un putt et un nouveau birdie. 

Je ne tape pas très bien le drive du 6, la balle manque un peu de longueur. Mon partenaire slice une nouvelle fois (il est dans un jour noir), puis enfin un des single améliore, heureusement parce que l’autre envoie la sienne dans les arbres. 101 mètres pour le second coup, je prends le bord gauche du green, mon partenaire est court, et le single fait la même balle que la mienne. Comme je ne fais pas d’étincelles au putting ils prennent la mienne, mais ratent de peu le birdie. Par. 

Grosse gratte pour moi au fer 6 sur le 7. Les deux suivants ne trouvent pas non plus le green, notre quatrième si, ouf ! Bon, il reste toute la longueur à traverser, il nous faudra deux putts, par. Le 8 n’est pas simple, le vent est de face. Mon drive est très propre, les deux suivants sont sur les bords du fairway, enfin le quatrième envoie du lourd. Il reste quand même 160 mètres pour le green, avec du vent, en montée. Une première balle est courte à droite, la seconde lui ressemble beaucoup. A mon tour, je suis un peu déstabilisé de ne pas jouer en premier. Je fais la longueur, mais à gauche du bunker de green. Le drapeau est tout au fond, en haut, collé à ce bunker. On choisit donc une des deux balles courtes. Mon approche est à 4 mètres du mat, la seconde est dévissée à droite, et la troisième est en bord du green, au dessus du drapeau, à 2 mètres de lui. Discussion pour choisir la balle, entre la mienne longue en montée et l’autre plus courte en descente appuyée. C’est celle du haut qui est choisie, à moi de putter. Je mets à peine en mouvement la balle, elle descend droit jusque dans le trou, le par est sauvé. 

Dernier trou de l’aller, le 9. Encore un bon drive de ma part, droit et suffisamment long, à tel point qu’il est une nouvelle fois choisi. 96 mètres pour le drapeau et mes trois compères plantent leurs fers sur le green. Je putte et je rentre, birdie. Et nous finissons l’aller à -4 en brut, avec un moral d’acier. Fer 7 pour le 10 (vent contre) qui attrape un bout de green, mes partenaires ont du mal à améliorer, d’ailleurs il nous faut 2 putts, par. Au 11, nous avons le vent avec. Mon drive est fort mais finit dans un trou du rough, dommage, la balle est presque injouable malgré sa longueur. Les deux drives suivants ne sont pas fantastiques, et notre quatrième dévisse un peu à droite. Quoique sa balle termine sa course sur le départ des femmes du 15, une zone parfaitement tondue et plate, on prend. Il reste 260 mètres pour le green, mais on y croit. Je reste à droite, mais une balle finit à coté du green, il ne reste plus que 37 mètres pour le trou. On veut me faire jouer là où je n’ai pas envie, ça se finit donc par une gratte lamentable. On arrive quand même à poser une balle sur le green, puis deux putts, par. 

Le 12 est piégeur. J’assure à l’hybride, tellement que je ne rentre pas dans la balle, qui fait à peine le chemin minimum. Heureusement une balle est en bonne place. 120 mètres à faire, vent avec. Je compense trop, et n’atteint pas le green. Une deuxième dans un bunker, une troisième bord de green. Une nouvelle fois deux putts, par. J’ai décidé intérieurement d’attaquer au 13. Bon coup d’hybride par-dessus un rideau d’arbres, la balle finit plein fairway à 45 mètres du mat. Mes complices ne font pas mieux, par contre ils se chargent de mettre la balle sur le green, puis un putt pour le birdie. Au 14 mon entame est à gauche, mais deux sont en bonne position. 140 mètres en forte montée, aucun de nous trois n’atteint le green. Je tape une approche au mat, un putt suit, nouveau par. 

Petit moment de bonheur au départ du 15, je mets mon entame fer 7 au mat. Un petit putt et birdie. Au 16, mon drive est correct sans plus, heureusement, parce que je suis le seul sur la piste. Ils se rattrapent au bois 3 en deuxième coup, reste 84 mètres pour le drapeau en fond de green. J’hésite entre PW et 52°, je prends le PW et je réalise un de mes meilleurs contacts de balle depuis longtemps. C’est pourquoi elle finit 30 mètres après le drapeau après avoir quitté la face du club en vrombissant. Mes partenaires n’ont pas ce souci, ils mettent leurs approches au mat, un putt et birdie. 

C’est à ce moment que je me rends compte qu’on fait une carte énorme, et qu’on n’a pas fait le moindre bogey. Ca ne m’empêche pas de claquer un gros drive au 17, reste 61 mètres pour le drapeau. Les approches seront médiocres, et deux putts seront nécessaires, par. Au 18 tout le monde se lâche : les 4 drives finissent à moins de 50 mètres du green, puis les approches se posent à la bonne place. Un putt conclut le trou, dernier birdie du jour. Et voila 4 nouveaux birdies au retour. Nous avons joué 63 en brut, sans bogey. Pour mon ego, à 10 reprises sur les 45 fois où la question s’est posée ma balle a été choisie, dont 7 entames. J’ai bien rempli mon contrat en somme. Accessoirement, nous gagnons en brut et en net.

2 commentaires:

  1. Facile le golf quand on se sent en confiance non ? ;)

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  2. C'est non seulement facile, mais aussi réjouissant. Cerise sur le gâteau, on se sent intelligent, on visualise les coups, le jeu devient simple, évident.

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