jeudi 13 mai 2010

Un axiome gravé dans l'airain

S’il vous est déjà arrivé de jouer au golf, ou d’avoir des golfeurs dans votre entourage, vous savez certainement que les parcours qui suivent un très bon résultat sont par définition calamiteux. Et bien je vous confirme que cet axiome a été une fois de plus vérifié. Par moi, qui vous écrit ici tout en tergiversant entre avaler les granulés bleus dans la boite sur laquelle est dessinée une tête de mort (trouvée dans la réserve du jardin), voir si j’arrive à me suspendre par le cou à la corde qui pend à une grosse branche du chêne, ou alors vérifier si l’accélération de mon corps chutant du pont de l’Odet est bien de 9.8m/s². 

Pour les âmes sensibles ce qui va suivre est du grand n’importe quoi. 

De bon matin, comme à mon habitude, me voila à mon club pour la compétition du jour. Le temps est beau, un peu frais si on veut pinailler, pas de vent. J’ai tout le temps nécessaire, j’ai pris un petit déjeuner, mon matériel est au complet et propre, les partenaires annoncés sont sympathiques. Direction le practice pour l’échauffement. Pas de douleurs, pas de raideurs, bon tempo, bon contact de balle, tout va bien. Les différents fers défilent, suivi par les bois. Au tour de quelques approches, tranquille. Puis le putting pour prendre la vitesse des greens ; c’est OK, ils sont rapides mais réguliers, agréables à jouer. 


Et c’est parti. J’ai l’honneur, je suis confiant. Je m’aligne, ma routine, et je tape. Tiens, la balle n’est pas bien contactée, elle part en pull dans le rough. Pas grave, on va couper par le fairway du 2 plutôt que de perdre un coup avec un recentrage. Je sors l’hybride, et re-pull. C’est pas que ce soit ennuyeux, mais il me reste 80 mètres au lieu de 30 pour le green. Bon, je suis détendu, approche sur le green, et deux putts. Débuter par un bogey sur le 1 je suis d’accord. Je conserve l’honneur au 2. Bon drive tout droit, j’accroche un bout de green avec un fer 5 en deuxième coup, et je conclus par deux putts. Et un par, de bon matin. La journée s’annonce bonne. 

Je suis concentré et confiant au départ du 3. Drive complimenté par mes partenaires, sauf que je trouve que la balle n’avance pas. Et en effet elle finit dans le bunker que je dépasse normalement. Elle a roulé jusque sous la lèvre, la sortie n’est donc pas longue. 138 mètres pour le drapeau, un fer 7 fera l’affaire. Ben non, gros push slice, et balle dans le rough à 40 mètres du green. Et un arbre qui ne fait rien qu’à bronzer entre ma balle et le green. Le contourner revient à accepter une approche supplémentaire à suivre, j’opte pour passer par-dessus. Il est haut et près de moi, va falloir donner un peu de puissance à la balle, mais pas trop si je veux qu’elle reste sur le green. J’ai presque réussi. La balle a bien survolé l’arbre, elle a pris le green, mais elle a continué à rouler un peu, et fini par ressortir. Jusqu’à la pente. Qu’elle a pris. Nouvelle approche pour enfin mettre la balle sur le vert, c’est mon cinquième coup tout de même. Et un putt qui fait six, double bogey. 

C’est pas si grave, je viens de prendre 9 points stableford sur trois des trous les plus difficiles du parcours. J’ai toujours l’honneur. Drive très esthétique, droit, mais qui une fois de plus n’avance pas tant que ça. Et à partir de maintenant, il faut éloigner les enfants et les femmes enceintes, parce qui suit devient gore. Deuxième coup à l’hybride, toppé, 50 mètres. Troisième coup à l’hybride, contact indéfinissable, 20 mètres. Quatrième coup au fer 6, mou, toujours pas de green sous la balle. Cinquième coup enfin sur le green (il y avait 30 mètres à faire) mais loin du mat. Deux putts, double bogey. Et j’ai encore l’honneur (plus pour longtemps). Fer 4 au départ suivant, hook majestueux. Approche approximative pour le green puis deux putts, bogey sauvé. Ca continue au 6 ; drive en pull qui finit dans le rough avant un rideau d’arbres, fer 9 pour passer ces végétaux funestes, et approche mal dosée qui échoue à l’opposé du mat sur le green. Puis trois putts. Double bogey. Youpi ! 

Le 7 est plus spectaculaire. Fer 6 au départ, superbe socket qui rebondit contre un arbre, mon second coup sera plus éloigné que le premier. Re-fer 6, cette fois-ci en pull hook, dans le rough. Encore 20 mètres pour le green. Donc une approche toppée qui traverse le green et vient heurter le sac d’un de mes partenaires. Hallelujah ! Deux coups supplémentaires de pénalité. Et croix par la même occasion. A ce moment là, l’idée de performance éblouissante n’est plus exactement d’actualité. Mais on est là pour jouer, avant tout. Donc j’attaque le 8 avec un bon moral (ça allait devenir indispensable). Drive une fois de plus qui n’avance pas, je n’ai pas l’ouverture pour le second coup. Fer 7 pour me mettre en bonne position, reste 52 mètres pour le mat, je prends. Je n’aurai pas dû à ce moment envoyer mon approche dans le bunker. La sortie n’est pas simple. Devant moi 15 mètres de bunker, 3 mètres de green, le trou, 3 mètres de green puis un nouveau bunker. Et tout en descente. Il faut donc sortir doucement mais pas trop. C’est ce que j’ai compris à la deuxième tentative. Deux putts plus tard, un triple bogey ornait ma carte. 

Sur le 9 j’ai une fois de plus protégé le travail du green keeper, je n’ai pas touché le fairway. Drive dans le bunker de fairway, sortie qui trouve le bunker de green, sortie sur le green, et trois putts (un trop long en descente, un trop court en montée et un dedans). Je dois signaler que nos jardiniers ont fait un gros travail de rénovation des bunkers dernièrement. Peut-être la raison qui m’a poussé à les visiter. J’ai continué au 10, en y envoyant mon entame au fer 9. Sortie longue (celui-là était moins riche en sable mou que les précédents) et deux putts, bogey. 

Dois-je vous parler du 11 ? Vous y tenez ? On va faire court : Drive qui part en slice dans une haie. Drop en arrière pour jouer un hybride et faire un peu de chemin. Hybride toppé qui retrouve la haie, je relève la balle. Jouer 5 à 350 mètres du trou sur un par 5 avec un seul coup rendu, c’est se faire du mal inutilement. Et me voila sur le 12. Plus exactement au départ du 12, hybride en main. Je toppe la balle (encore), elle ne passe même pas le ruisseau à 100 mètres. J’ai à ce moment le choix entre jouer un PW pour me mettre sur le fairway et continuer par un coup de fer 7, ou tenter le drapeau qui est à 175 mètres. Je tente, socket HL. Je réessaie, la même. Je relève. 

Passons au 13. Une fois n’est pas coutume, mon hybride part bien droit, haut et long. Ma balle s’immobilise à 68 mètres du drapeau, c’est presque mon plein coup de 56°. D’habitude. J’ai alors tapé un coup impressionnant. La balle s’est levée, puissante, haute, en vrombissant, et a pitché beaucoup plus loin que prévu (presque 90 mètres) puis a reculé de près de 10 mètres en backspin (il y avait un peu de pente pour aider). J’en ai été tout ému, et il m’a fallu deux putts pour finir ce trou, et enfin faire un deuxième par. Tout ragaillardi (le moral tient à peu de chose), j’attaque le 14. Mon drive finit court à gauche dans le rough, même pas mal. Je toppe une fois encore mon hybride, c’est pas grave. Il me reste juste 110 mètres en forte montée, je suis dans le rough, et il y a un gros arbre 10 mètres devant en plein dans l’axe. Facile. En fait oui. Une grosse mine au fer 9 qui survole largement l’arbre et attrape le début du green. Je vous disais que c’était facile. Ce qui a été ensuite idiot, ce furent les 4 putts. Le premier a tapé le trou (fort), le deuxième a de nouveau tapé le trou (moins fort), le troisième a été court (pas assez fort). Au moins, à chaque fois la direction était bonne. 

La carte est morte depuis longtemps, mais le temps est beau, les oiseaux chantent, et on rigole bien tous les trois, mes partenaires et moi. Plus un n’espère ramener une carte acceptable. Départ du 15, au fer 7, comme un grand. Je passe un peu sous la balle, elle monte très haut, attrape le tout début de green, non, elle redescend jusque dans le bunker. C’est pas pour me vanter, mais j’en suis sorti comme dans les livres, de ce bunker, et j’ai fait le par grâce à un putt unique de 30 cm. Mais ne croyez pas que j’aie retrouvé mon golf, bien au contraire. Au 16 j’envoie mon drive à gauche, je suis contraint de jouer un fer 8 par-dessus des arbres pour retrouver le fairway et l’ouverture. Et à ce moment là mon télémètre me le confirme, je suis à distance d’hybride pour le mat. Bon, je ne l’ai pas toppé, et je ne l’ai pas gratté. J’ai juste fait un push de concours. Balle une fois encore derrière un rideau d’arbres, à 120 mètres du green. Cette fois-ci, va falloir passer entre les troncs. On y croit, fer 8 en main, et vlan ! Quelques feuilles tombent, j’ai entendu du bruit, mais je n’ai pas vu la balle. Comme mes partenaires me félicitent, ça doit pas être trop mal. En effet, elle repose à 10 mètres de l’entrée du green, il y a juste un bunker à passer, et 25 mètres de green pour le trou. C’est donc assez dommage que j’aie toppé mon wedge et finit dans l’autre bunker, presque 50 mètres plus loin. Surtout que c’était mon cinquième coup. La sortie fut sèche, et donc longue, quand il en aurait fallu une courte. Le septième coup ne rentra pas, croix mon marqueur nota. 

Au départ du 17 nous ne sommes plus vraiment dans un esprit de compétition. Je tape un drive médiocre, reste 110 mètres pour le trou. Le fer 9 passe sous la balle, elle ne fait que monter sans avancer. Une approche (pas belle) est nécessaire pour le green, puis deux putts, bogey. Et enfin le 18, et le déjeuner. Mon drive est hooké, et finit entre deux massifs d’arbres. C’est bon, j’ai bien potassé ces coups aujourd’hui. Pour celui là, c’est : green en aveugle à 100 mètres, un massif d’arbres 10 mètres devant. Enfantin ! Un PW bien contacté, et la balle est posée où il faut. Si je m’étais appliqué j’aurai peut-être évité les trois putts dont deux de moins de 50 cm. Bogey pour finir. 

Et tout ça ? Ça fait 28 points, 4 croix, 3 pars, 5 bogeys, 4 doubles, 2 triples. Objectivement j’ai été mauvais au drive, nul avec mon hybride (qui d’habitude est mon club « fétiche »), inconstant aux fers, médiocre aux approches et au putting. Demain est un autre jour…

1 commentaire:

  1. Ah oui quand même...
    on reprend le GAP gentiment et on se retire quelques neurones avant de faire le swing... ;)

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