lundi 17 mai 2010

Taïaut !

72 heures après mes déplorables performances, j’ai remis le couvert. Il n’y avait pas à tergiverser, je n’allais pas rester sur un échec. Autant les accumuler, c’est plus drôle ! Les conditions sont réunies pour réaliser un massacre golfique digne des plus lamentables pantalonnades d’un Max Pecas. Dans l’ordre : une séance calamiteuse le vendredi au practice. Le thème de la journée était d’essayer de retrouver un semblant de swing grâce à une révision des fondamentaux ; grip, alignement, posture, transfert, tempo, amplitudes, plans. J’avais avec moi divers grigris, entre les baguettes pour contrôler alignements et trajectoires de club, un miroir pour me mirer et une caméra pour le feed back. J’ai été tellement bon qu’au bout de deux seaux le directeur du practice me regardait d’un sale œil vu le nombre des balles qui fusaient dans des directions aléatoires, de préférence hors des limites du practice (sur les cotés, pas au fond). Je n’ai pas insisté. 

Le lendemain, soit hier, récidive à peine moins pire. Mon pro n’étant pas disponible, il va falloir que je me débrouille seul. Pour me changer les idées, je suis allé essayer mes "wood putters". C’est tout à fait jouable, mais il va falloir s’y habituer car ils sont nettement plus légers. Cela dit le contact est agréable, le son sympathique. Et pour tout arranger, je découvre avec un plaisir masochiste mes deux partenaires à venir ; un perpétuel insatisfait sanguin, qui ne supporte aucun de ses coups (il n’accepte éventuellement que des coups dignes d’un pro) et exprime bruyamment sa colère et son désespoir après chaque impact. Son jeter de club est célèbre en Armorique. Et une obsessionnelle de l’alignement et de la routine, avec un swing des plus exotiques. La déconnection de ses bras au backswing évoque fortement l’attitude d’imploration divine dans les pietas de la renaissance, quand le downswing, par son pivot brutal et en bloc sur la pointe du pied gauche me fait penser au surveillant de nos jeunes années d’école se retournant sur un bruit suspect. Avec ces deux là, je suis bon pour une partie longue, agrémentée de cris et de lamentations, le bonheur en quelque sorte. 

Ce matin, un peu de baume au cœur, il fait beau et pas trop frais. Tant qu’à préparer ma partie, autant aller taper quelques balles au practice. Bon les pleins coups, c’est comme hier et la veille, c’est n’importe quoi. Par contre, si je fais des demi-coups, ce n’est pas si mal. Un petit tour sur le putting green, pas de chance il a reçu un peu de sable, les derniers préparatifs pour le grand prix certainement. Je suis prêt, je vais jouer pendant de longues heures, et au moins un des trois va gémir du début à la fin. J’ai l’honneur, j’attaque. Le drive n’est pas génial, en push. Comme je visais le bord gauche du fairway pour couper le dog leg, je me retrouve en son milieu, avec un très long deuxième coup à suivre. Bois 3 en main, je m’aligne, ma routine, et hop ! Une gratte d’anthologie de 50 mètres. Mais toute droite, on se console comme on peut. Au tour du fer 5. Contact très médiocre, pour ne pas dire toppon. Je ne suis toujours pas sur le green. L’approche qui suit n’est pas mieux dosée, la balle s’immobilise en fond de green. Le premier putt virgule, le second rentre, double bogey pour commencer. Et je conserve l’honneur. 

Au 2, j’envoie mon drive dans le rough de gauche, mais à distance raisonnable. Hybride 3 au second coup, sur le moment je n’ai pas pensé à mes déboires du jeudi. Tiens, la balle est plutôt bien partie, malgré l’herbe dense. Et en effet, elle a fini à 15 mètres du green. Je vise consciencieusement la zone de poser de mon approche, la balle daigne suivre mon inspiration et s’arrête a quelques centimètres du trou. Un petit putt pour finir, et hop un par dans la besace, ni vu ni connu. Pendant ce temps là Marie Madeleine a sorti son niveau à bulle, et Schtroumpf grognon s’énerve sur son wedge. Je m’y attendais, je suis prêt au pire, je les vois et les entends à peine. Et je garde l’honneur. Enfin un joli drive au 3, long et droit comme il faut. On a beau dire, une bonne entame ça facilite la suite. 160 mètres pour le drapeau, fer 5. Le coup n’est pas un modèle du genre, mais la balle est droite, vole suffisamment et trouve le green, même si elle finit par en sortir légèrement. Encore un putt de l’extérieur, qui frôle le trou. Le deuxième fait 20 cm, il rentre. Cool, un deuxième par. Pour le 4, je reste sur une bonne dynamique ; bon drive droit, hybride qui avance bien en deuxième coup, 52° en troisième coup qui pitche le bord de green mais échoue dans une cuvette d’arroseur. Free drop, putt de l’extérieur, puis petit putt, waouh, un troisième par d’affilée. 

Pour le 5, j’opte pour un hybride 4 en entame, en raison du vent de face. Le hook qui en résulte me rappelle que rien n’est jamais gagné définitivement au golf. Je gagne une approche de 40 mètres à faire, pas parfaite. Un grand putt, puis un petit, et voila un bogey. A l’attaque du 6, un bon gros drive qui claque, la balle part tout droit. Et va loin. A tel point que je joue mon 52° en deuxième coup,  qui se plante à 2 mètres du drapeau. Et un GIR ! Je rate le birdie, mais le par suit, un putt de 10 cm à peine. Le fer 7 de l'entame du 7 prend le green, deux putts m’amènent un par. Place au 8, un des monstres du parcours. Je ne m’en suis pas aperçu sur le moment, mais je n’entendais plus les plaintes ni ne voyais les swings de mes partenaires. A nouveau un gros drive dans l’axe du jeu, mais l’hybride qui a suivi a manqué d’engagement, ma balle s’arrête bien avant le green. Il faut dire que vouloir faire 175 mètres en montée et vent de face, c’était optimiste au vu de mes capacités. Bon l’approche est sur le green, le premier putt rate le trou par manque de réflexion, le deuxième rentre, bogey. 

On ne peut pas toujours bien jouer. Sinon le golf ne serait pas drôle. La preuve, j’ai bien massacré le 9. Un drive qui décolle à peine en pull, bien que long. Le fer 9 à suivre part également en pull, et finit dans une pente à coté du green. L’approche à suivre doit survoler un joli pot bunker avant le drapeau. Bien évidemment elle finit dedans. Sortie sans finesse qui échoue à l’autre bout du green. Le putt qui suit est risible, reste 3 bons mètres à faire pour sauver un point. Raté. Est-ce que j’aurais réussi en 7 ? Non plus. 8 sur le trou. Jolie croix. Bon, je ne vais pas pleurer, j’ai joué l’aller en +8 (dont 4 sur un trou), avec 5 pars. J’ai du faire quelques points stableford à mon avis. 

On attaque le retour le cœur léger. Fer 9 pour l’entame du 10, sur le green. Birdie raté, par rentré. La routine, je vous dis. Le drive du 11 est bien attaqué, suivi par un hybride 3 propre, même s’il finit sa course à gauche. Il reste un coup de 88 mètres en descente pour le drapeau, la vue est obstruée par un arbre. Mais depuis jeudi, je suis devenu spécialiste. 52° plein pot, bon contact, et le bruit de la balle qui pitche sur le green est la récompense. Moins de 3 mètres pour le trou, mais deux putts, par. Suit un accident au 12 ; ma première entame à l’hybride 3 se solde par une socket hors limite. La seconde finit à l’endroit voulu. Le fer 8 qui suit est un peu toppé, la balle finit en fond de green. Cela me coûte trois putts, et un triple bogey. On se reconcentre bien pour le 13. Bon hybride qui survole les arbres pour couper le dog leg, 52° qui se plante à deux mètres du drapeau, le birdie ne veut pas rentrer, par un peu rageant. 

Au tour du deuxième «monstre» du parcours, le 14. Ben aujourd’hui le monstre s’est laissé faire. Gros drive en plein centre du fairway, puis un fer 7 sur le green, et enfin un seul putt, birdie réjouissant. Et mine de rien, avec les coups rendus, c’est 5 points stableford d’un coup. Quand on vous dit qu’un rien peut suffire au bonheur. La suite … ? Tout pouvait arriver maintenant. 

Sur le 15, mon entame au fer 7 vole très haut, prend le vent, et échoue dans le bunker pour quelques centimètres. La sortie est un peu longue, je me retrouve avec un putt de trois mètres en montée. Et la balle file loin. Parce que je n’étais pas en montée. J’étais même en descente. J’ai maintenant devant moi un putt de 6 mètres. Bon, raté d’un bon mètre. Et… encore raté ! Il m’a fallu quatre putts pour finir ce maudit trou. Ça fait 6, et une croix. Grrrrr, quel idiot je fais ! On respire un grand coup et au 16. Je finis d’évacuer ma rancœur dans le drive, qui claque fort et droit. Le lie est bon pour essayer à nouveau le bois 3. Un push léger, malheureusement en direction du bunker de fairway. La sortie du bunker ne peut être longue à cause de la lèvre toute proche. Ce qui est dommage, c’est que je gratte ensuite mon approche qui s’immobilise avant le green. Je me rattrape avec un putt de l’extérieur qui me met en position d’en finir avec un bogey seulement. En arrivant au 17, j’ai toujours en tête le 12 et le 15. Car m’est venu à l’esprit que si je faisais plus de 49 points stableford, j’aurais l’index pour jouer le critérium la semaine prochaine. Il faut toujours se méfier des pensées parasites, je le sais bien. Le drive est mal contacté, même s’il m’amène à 110 mètres du drapeau. C’est le fer 9 qui a suivi qui n’a pas avancé, sans que je comprenne vraiment pourquoi. J’ai du faire une approche supplémentaire, puis deux putts, à nouveau bogey. 

Au départ du 18 je n’ai pu m’empêcher de calculer approximativement, ça doit être cuit pour les 49 points. La motivation a disparu, et le jeu le montre. Un premier drive en push finit hors limite, le suivant part en pull dans les arbres. Le quatrième coup est un recentrage, reste 130 mètres pour le mat. Mon fer 7 n’en parcourt que 100, bunker. La sortie m’amène sur le green, suivent 2 putts, et un score de 8 sur ce trou, une croix bien entendu. 

Bon, à l’heure des comptes, je n’ai pas atteint l’objectif un peu illusoire des 49 points stableford. Je n’ai réussi «que» 43 points ce qui m’offre la première place en deuxième série. 

Les résultats chiffrés sont : 
90 en strocke brut (+19)
1 birdie 
8 pars 
4 bogeys 
1 double 
2 triples 
2 quadruples 
6 GIR 
11 FIR 
36 putts 

Pour le nouvel index, tout dépend du SSJ, 20.4 ou 20.0 Les nouvelles aventures à suivre sont donc pour les prochains épisodes d’être commissaire sur le grand prix (puisque je n’ai pas obtenu mon sésame pour le critérium), puis le championnat du Finistère par équipes. Ne zappez Pas !

3 commentaires:

  1. Et bah voila, c'est reviendu et bien même!

    Chapeau le birdie au 14! ;)

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  2. "Ne zappez Pas ! "

    Ça risque pas...

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  3. Bravo, Jean-Marc! J'espère que ton pro se félicite de tes progrès!... lol

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