dimanche 11 avril 2010

Un vrai mental de poulpe

Bon, ça y est, la première compétition de l'année est passée. Je vous préviens, ceux qui espéreraient se réjouir à la lecture de mes exploits, vous pouvez vous réorienter vers une autre activité. Par contre, ceux qui salivent de mes déboires, c'est pour vous. Et vous allez être servis, ça risque même d'être larmoyant.

Commençons par le commencement, puisqu'il faut au moins que quelque chose se passe bien comme prévu. Ce matin, il faisait plus froid qu'hier, nettement plus d'ailleurs, on ressort en catastrophe quelques épaisseurs bien chaudes. Et puis il y avait aussi du vent. Rien que ça, ça fait deux excuses pour expliquer mes infortunes. Excuses minables, mais excuses tout de même. Mes deux partenaires; un anglais charmant, ne parlant que son dialecte exotique ou presque, et se déplaçant en scooter électrique en raison d'une jambe très lourdement handicapée. Le voir jouer était impressionnant au vu son infirmité qui en aurait collé plus d'un au fond d'un fauteuil roulant. Le second partenaire était d'un autre registre; invité du sponsor, non titulaire de licence ou de certificat médical, il avait été affublé pour la circonstance d'un index de 26. Lui c'est ma troisième excuse, et je vais m'en servir souvent.

En compétiteur légèrement stressé que je suis, je suis arrivé en avance pour taper quelques balles, rentrer quelques putts. Le jeu aux fers m'a bien l'air en place (mes clubs sont beaucoup plus faciles à jouer que les Bridgestone après essai), les bois font leur travail de bois, les wedges font monter les balles bien haut et autorisent à viser les mats, jusqu'au putter avec lequel je teste la vitesse du green. Aujourd'hui ça sera vitesse réduite, manifestement il n'y a pas eu de tonte récente, probablement que la pousse est encore trop irrégulière (vous sentez venir la quatrième excuse ?). Mais l'un dans l'autre, les putts tombent dans les trous, sur le terrain ça pourrait être joli tout ça.

Et nous voilà au départ du 1. Notre ami anglais tape avec ses moyens, 170 mètres mais tout droit. A moi ensuite, drive assez puissant mais qui finit à droite sous un arbre. Monsieur sponsor sort un fer 4 et l'envoie droit devant, un bon 195-200 mètres. Ça cogne par ici, on dirait. Le green est trop loin pour espérer raisonnablement l'atteindre en 2 de sous mon arbre, je fais un coup tranquille d'hybride qui me laisse une approche de 40-50 mètres à venir. L'anglais se lance aussi dans une stratégie de 3 coups, adaptée à ses moyens. Pour notre cogneur c'est moins bon; balle en pull qui trouve un arbre sur sa route: il tape fort, mais pas toujours droit. Son troisième coup part encore à gauche, au delà du bunker de green. Le britannique et moi mettons nos troisièmes coups sur le green, chacun avec un putt de 3-4 mètres à suivre. Le sponsor a l'air très affairé sur son sac, nous jouons donc d'abord nos putts, 2 pour chacun, bogey honnête pour débuter. Il est enfin prêt à jouer son quatrième coup; gratte vers le bunker. Puis sortie de bunker sans sable, qui échoue dans le bunker d'en face. Sortie qui ne sort pas, nouvelle tentative enfin sur le green. Si je compte bien ça fait 7, il ne peut plus marquer de point, il peut relever. Mais non, il veut putter. Manifestement il a bien retenu toutes les leçons sur les lectures de pente et sur le positionnement de la balle, et il les applique toutes. Deux fois. Sur le fairway la partie qui nous suit attend déjà. Routine devant la balle, un coup d'essai, puis deux, puis trois. Puis relecture de pente, recontrôle de la position de la ligne marquée sur la balle. Quelques coups d'essai supplémentaires et le putt est frappé. Raté de 50 cm. Et tout recommence. Intégralement. Pour un putt de 50 cm. Et pour un score de 9. Je vous avais dit que ma troisième excuse allait servir.

Avant le départ du 2 je lui explique la règle du stableford, et la règle de courtoisie concernant le jeu lent. Nous tapons nos entames, joli drive pour moi pleine piste. Malheureusement un pull au fer 5 envoie mon second coup dans le rough, au milieu d'arbres, sans ouverture simple pour le green. je tente une sortie un peu bricolée, mauvaise idée. Après divers rebond sur des troncs d'arbres, ma balle repose plus loin qu'avant, toujours sans ouverture sur le green. Ah si, en tentant un lob shot par dessus ce gros arbre, ça pourrait le faire. Et bien non, la balle a bien survolé l'arbre, mais elle est retombée après le green. Cinquième coup (déjà) facile pour le green. A condition de ne pas toper comme je viens de le faire, balle dans le bunker. Sortie en 6. Enfin sur le green. Le putt ne rentre pas, croix. Pendant ce temps là Ross enquille un bogey, et notre sponsor's guest nous sort un par ma foi propre.

Sur le 3, je passe un peu sous la balle au drive, elle monte et et part un peu sur la droite du fairway, juste avant le bunker. Deuxième coup facile, 165 mètres tout droit pour le green, le bunker devant et son râteau dressé me balisent la direction exacte. Un bruit sinistre me signale que j'ai très précisément suivi la direction et pris le manche du râteau en plein. Pas si grave, il me reste 130 mètres à faire, sans obstacle. Fer 7 en bord de green, un putt du collier qui me laisse à 40 cm du trou. C'est dommage qu'il m'ait fallu ensuite deux putts de plus pour faire ces 40 cm. Double bogey (insérer ici l'excuse numéro 4). Nous ne nous étendrons pas par pudeur sur le score de mes partenaires.

Au 4 maintenant. Drive lâché à droite, recovery subtil dans le sens du trou sous les branches, puis hybride qui s'arrête à 30 mètres du green de ce par 5. C'était bien jusqu'à présent, maintenant le n'importe quoi peut commencer; approche à 20° de la direction à suivre, et 3 putts pour finir en double bogey. Plein d'ambition j'entame le 5 au fer 4. Mauvais rebond sur le green, la balle échoue dans le bunker de gauche. Sortie efficace qui finit à moins d'un mètre du trou. mais trois putts quand même. Youpi ! Double bogey, excuse 4, tout ça...

Le moral n'est plus au beau fixe. Faut dire aussi que notre ami prend toujours autant de temps pour ses putts, la partie devant nous est invisible depuis longtemps, et les trois parties derrière ont des envies de meurtre dans les yeux quand ils jettent leurs regards sur nous. Pour le 6, mon drive est légèrement à droite, et prend un rebond qui l'envoie en sous-bois. Deuxième coup délicat, en balle basse obligatoire pour 100 mètres. Petit hybride donc, qui finit pas si mal, dans le bunker de bord de green à gauche. Jolie sortie, putt d'un mètre à suivre. Ben non, deux putts en fait, bogey (excuse 4 encore, etc...). Au 7, fer 7 qui prend le green mais ne reste pas dessus. Approche médiocre, deux putts, bogey. Vient le 8, au départ duquel nous laissons passer deux parties d'un coup. L'ami des sponsor a droit à une double version (anglaise et française) sur les vertus du jeu rapide. Je tape un drive correct, mais je n'ai pas l'ouverture vers le green qui de toute façons est loin. Fer 6 en recentrage, puis 52° sur le green. Pour fêter ça, trois putts, ça faisait longtemps.


Finissons donc l'aller avant la nuit, ça serait mieux. Vent de face à l'entame du 9. Même pas peur; drive pleine piste, fer 9 sur le green en position de birdie. Bogey donc avec les trois putts syndicaux. Chouette, nous avons 45 minutes de retard sur notre horaire à la fin de l'aller. Heureusement qu'il n'y a pas de commissaires sur le parcours, nous aurions déjà nos deux coups de pénalité. Le 10 est le trou le plus facile, 110 mètres, de la place sur le green. Trop facile, je suis trop relâché au fer 8 et finis dans le bunker. Sortie propre et Oh miracle, un seul putt pour le par. Le 11 est dans le sens du vent. Driver du coté droit du fairway, hybride sans fioritures, reste 90 mètres pour le green. trop bon contact au PW, la balle vole, monte et prend le vent et finit après le green. Vous connaissez la suite, une approche et trois putts, double bogey.

Vient le 12, et le début de la déconstruction du mental. Ça commence par un hybride mal tapé, le deuxième coup n'est qu'un recentrage à partir de la berge de l'obstacle d'eau. Le troisième coup reste court du green (je viens de perdre 10 mètres de longueur sur mon fer). Approche minable et deux putts seulement pour une fois. Double bogey. Le 13 n'est pas mieux. De nouveau l'hybride est court et en cloche, je ne peux attaquer le green en deux, gêné par un arbre. Je reste calme, petit coup pour me poser à 30 mètres d'entrée de green. Je fais ensuite: gratte, top, gratte, top et je ne suis toujours pas sur le green. Je relève avant de m'énerver, et ça fait toujours gagner un peu de temps. Au 14, un joli drive bien placé puis un hybride 4 (145 mètres en forte montée contre le vent) qui s'arrête à hauteur de drapeau, malheureusement dans le bunker. Sortie sans problèmes, deux putts, bogey. C'est mieux. Et ça continue au 15: fer 6 planté au mat, deux putts (malheureusement), par.

Mais nous avons passé plus de 10 minutes à chercher une balle sur ce trou 15, malgré des remarques insistantes sur le délai à respecter. Je le paie au 16. Drive médiocre (inhabituellement court), puis bois 3 un peu dévissé à droite, fer 6 en 3e coup qui échoue en bord de green. Bon, on ne change pas une équipe qui gagne, trois putts. Je sais que ma carte est morte au départ du 17, donc drive lâché à droite, deuxième coup dans le bunker, sortie sans prendre de sable qui finit dans un fossé obstacle d'eau, drop, gratte, je relève sans même essayer de rentrer le putt pour un point. 18 enfin; drive mou à droite, sous les branches, balle basse à l'hybride qui finit en bord de green, approche et deux putts enfin, bogey.

Si je devais résumer ma partie, je dirais que j'ai putté comme une chèvre (35 putts sur 15 trous), que mon drive fut moins bon que ces derniers jours (9 fairways sur 14), que j'ai cruellement manqué de GIR (2) et même de GIR+1(10). Pas de birdies, 2 pars seulement, 7 bogeys, 6 doubles et 3 croix. Mentalement ce fut un désastre. J'ai été incapable de supporter le jeu lent de mon partenaire et je suis sûr qu'une partie de mes piètres performances au putting sont liées à la volonté d'aller vite. Il ne me restera qu'à faire mieux la semaine prochaine...

PS: pour mes partenaires le score final a été plus médiocre encore. Et mon index est de 23 maintenant.


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