vendredi 16 avril 2010

Un petit air de printemps

Vous imaginez bien que je n'ai pas été des plus heureux de mes débuts en compétition pour 2010. Prendre 0.1 d'entrée, ça pouvait attaquer le moral. Les plus compatissants ont eu beau me dire que j'étais proche de la zone tampon, je m'en suis beaucoup voulu. Il se trouvait que mon agenda était souple cette semaine, le temps s'annonçait clément, voila une occasion à ne pas rater pour en remettre une petite couche question putting, approches, jeu de fers, jeu de bois, driving, et le reste aussi pendant que j'y étais.

Bon d'accord, vous me connaissez un peu, la couche a eu l'épaisseur de la couche de Nutella que vous mettiez sur vos tartines quand maman avait le dos tourné. On ne voyait plus le pain. Dès lundi matin les hostilités ont repris; des seaux de balles au practice, pour repartir sur des bases saines. Grip, alignement, posture. Déjà là il y a des petits trucs qui coincent. Pourquoi est-ce qu'une fois je suis sur les orteils, et la fois suivante sur les talons ? et pourquoi je peux passer d'un swing à l'autre de genoux quasi-tendus à une position presque assise ? Vous imaginez bien ce que ça donne quand j'essaie de swinguer, c'est pas très régulier tout ça. On travaille un peu sur la verticalisation, ça ne peut pas faire de mal. Et on garde une posture stable, non de non !

Il y a un autre point qui me chagrinait: un point que m'envient les débutants. Mes balles sortaient très hautes. Peu de spin, et trajectoires ballonantes. Lundi j'ai essayé d'y travailler, mais ce que j'entreprenais ne donnait pas de résultat, alors on a tout rangé dans un coin en attendant le pro. 

Mais le plus gros chantier, c'est quand même le putting. Honnêtement, je ne peux accuser uniquement l'état des greens (qui s'améliorent de jour en jour, avec les premières pousses de l'année, et les premières vraies tontes). La meilleure preuve est que dimanche dernier les autres compétiteurs n'ont pas ramené des valises de putts. J'ai donc commencé le travail, et c'est très frustrant, parce que sur le putting green, je suis rapidement calé. Au bout de quelques minutes les putts tombent, facilement, de loin comme de près. Il suffit alors que j'aille jouer sur le parcours, et deux trous plus tard je redeviens incapable de rentrer la moindre balle. Je dois avoir quelque chose dans ce qui me tient lieu de cerveau qui fiche un foutoir pas possible. Faudra que j'en parle à mon copain neurochirurgien. Il va bien réussir à m'enlever ça (il trouve toujours quelque chose à enlever à ses patients, même s'il ne sait parfois pas lui-même ce qu'il enlève).

Et mardi j'ai recommencé. Même programme, juste mes muscles un peu moins contents que la veille, mais ils n'ont pas eu voix à la discussion. Le chef, c'est moi. Jusqu'à 14 heures j'envisageais un avenir serein, uniquement préoccupé des prochaines coupes du club, et de la nécessité de devoir bientôt faire sus aux envahisseurs parisiens annoncés dans les toutes prochaines semaines. C'est à 14 heures précisément qu'on m'a annoncé que j'héritais d'une nouvelle tâche, défendre les couleurs cornouaillaises lors du championnat du Finistère des clubs. Sur le papier, ça fait riche, ce n'est pourtant qu'une compétition entre les équipes de réserve des clubs du coin. 6 membres par équipe, 3 qui se battent pour le classement brut (ils doivent être d'un index supérieur à 8.4) et 3 autres qui visent le net et dont l'index sera au jour de la compétition en dessous de 36. Je joue dans la deuxième catégorie. Plus drôle, je ne connais pas le golf où je suis sensé briller.

Mercredi matin, j'ai donc entrepris une odyssée pour reconnaitre cette contrée lointaine. Brest Iroise, puisqu'il s'agit de ce terrain, est un parcours d'intérieur des terres, boisé, vallonné, et pentu. Il y a peu d'eau en jeu, les longueurs sont souvent réduites sur le papier, mais les pentes compensent. Et une divine surprise: les greens sont si sablés que j'ai une excellente excuse toute prête pour mes performances au putting. Ou du moins mes adversaires auront du mal à prendre un ascendant définitif sur ce secteur de jeu. Joué sagement, ce terrain ne devrait pas se montrer trop infernal, même si quelques trous pourront être désespérants. Parler de score dans cette reconnaissance n'a pas beaucoup de sens. J'ai à plusieurs reprises joué plusieurs balles, testé différentes options. De retour au pays, quelques dizaines de putts supplémentaires pour ne pas perdre la main. Plus exactement, pour ne pas donner de coups de poignets et pour stabiliser l'arc de swing.

Jeudi a été la journée de contrôle des connaissances, j'avais rendez-vous avec mon pro. Vous savez, l'illuminé qui prétend que je dois jouer en première série, jouer des grand prix et autres joyeusetés du même tonneau. Une grosse heure fut donc consacrée au découpage de divots dans le gazon tendre, chaque production étant inspectée d'un œil peu amène (trop épais, pas assez long, pas droit). Et ce n'était pas tout; il y avait une cible; un misérable carré de 5 mètres de coté, à 140 mètres. Les balles devaient y pitcher et y rester, avec un fer 6. Il fallait aussi qu'elles volent bas, qu'elles fassent un petit draw (et pas du push-hook), et qu'elles ramènent deux cafés et l'addition s'il vous plait. Je vais frimer: j'y suis arrivé. Mais je suis honnête: pas souvent. Comme à sa nouvelle habitude, les encouragement furent mesurés, les critiques abondantes. Mais c'est vrai que quand ça marche, les trajectoires sont belles. Et c'est possible à faire. Il faut juste être bien concentré, bien entrainé, avoir le bon tempo, savoir jouer en fait.

Le programme de vendredi, c'est validation des acquis (reprise des exercices du cours) approches et putting, et repos. Parce que samedi 12 heures 20, ça sera à mon tour de faire le guignol...
 

3 commentaires:

  1. "balles sortaient très hautes. Peu de spin, et trajectoires ballonantes"
    Je suis preneur pour toute ébauche de piste à explorer pour améliorer ce point de façon "permanente"...

    "Je dois avoir quelque chose dans ce qui me tient lieu de cerveau qui fiche un foutoir pas possible. Faudra que j'en parle à mon copain neurochirurgien."
    Un rendez-vous pour deux SVP M. SUperlent...
    Kokoro

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  2. C'est simple, il suffit juste lors du downswing de rester bien en arrière, d'avoir des poignets mous qui laissent monter le club devant les mains. Bref, un bon jeu de cuiller. Pour le chirurgien, j'attendrais un peu si j'étais toi. Il vient de recevoir des single malt hors d'âge, je pense que les mains ne sont pas absolument sûres.

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  3. En fait ce que je recherche c'est la recette pour ne plus "sateliser" les balles... :D

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