vendredi 11 juin 2010

Un peu de tout, en vrac

Je m'aperçois que je vous avais laissé tranquille depuis bien longtemps, il n'est que temps d'y remédier et de reprendre mes éructations graphomaniaques. Je passerai rapidement sur la consternation qui m'envahit à voir les plus sensés de mes collègues se laisser submerger par l'hystérie collective footballistique, eux qui jusqu'à un passé très récent étaient capable de citer de tête plusieurs œuvres de nos plus grands auteurs sans se référer à wikipedia ni à google. Les voila réduits à gloser sans fin sur les schémas tactiques de telle équipe, ou les "petites amies" de défenseurs célèbres, ou encore et surtout sur les chances de remporter tel ou tel match. Il va de soi que j'ai décidé de les ignorer jusqu'à leur guérison complète, et quand bien même je me retrouverais seul pendant un mois, je le préfère encore à devoir mimer l'ébaubissement devant la description d'un passement de jambe, qui n'est somme toute qu'un tour d'illusion très grossier dont un enfant de 5 ans devine le truc en quelques minutes.

Mais parlons un peu golf; rien d'exceptionnel ces derniers jours. La compétition de dimanche dernier n'a pas été une source d'exploits de ma part. Les drives furent inconsistants, le jeu de fer médiocre, les approches tout juste approchantes, seul le putting m'a permis de limiter la casse. Un coup à sortir du lot sur l'aller; sur le 2, ce jour là théâtre d'errances malheureuses, j'ai fini par coincer ma balle au sommet d'un arbre et dû me dropper en ne la voyant pas redescendre. Je quittais le 9 avec 15 points et un score de +14. Là nous attendait un stand charcuteries-vin rouge, qui proposait des charcuteries, et du vin rouge. Ce qui en soit correspond parfaitement à la définition. mais il ne proposait que ça. Pas très motivé par les cochonnailles matinales et plus circonspect encore devant le cubitainer d'où goutait un liquide à l'odeur vaguement acide, j'ai préféré maintenir entre l'étal et moi une distance de sécurité minimale.

Pour le retour, un par d'entrée m'a récompensé de ma modération, puis j'ai joué mon jeu jusqu'à la fin du 14. Au 15, j'ai mis en application de manière éclatante un des premiers principes du mental en compétition. Mon entame était à 5 mètres du green et 10 mètres du trou, sans le moindre obstacle sur le chemin. C'est alors que je me suis dit qu'il serait bien de ne pas faire une croix. Et je l'ai faite, grâce à 5 coups pour parcourir ces 10 mètres. En vrac: une gratte qui échoue en bord de green, un premier putt beaucoup trop faible, un second un peu trop fort qui tourne sur le bord du trou, le troisième de 40 cm décrit une nouvelle virgule, et enfin le quatrième rentre, il faut dire qu'à moins de 10 cm ça devient très difficile de rater. Un très joli triple bogey donc, parfait pour illustrer mes capacités du jour. Je n'étais pas encore totalement remis au 16, ce qui me coute un double bogey, mais un par puis un bogey final m'ont permis de limiter les dégats.

17 points au retour, +11. 3 malheureux pars en tout et pour tout, 8 bogeys, 5 doubles, un triple et un quadruple, +25 au total, cette fois-ci je n'y ai pas coupé, j'ai reçu un +0.1 bien mérité. Le jeu n'était pas beau, très peu de balles ont été bien contactées, et le tempo était asthmatique. Par contre, j'ai été investi d'une mission, refaire un putter martyrisé pas son propriétaire. 

Voilà son histoire triste et vraie. Il y a deux ans tout juste, ce propriétaire s'en allait guilleret chez un clubmaker réputé se faire confectionner un beau sac tout neuf et rempli de clubs. Au cours de la journée, il fut question de putting. Les mesures sont prises, les observations faites, et la solution proposée; une grosse tête à haute inertie,  un montage face balanced, et un shaft de 35 pouces au talon avec un offset prononcé. C'est là que ça coinçait. L'offset prononcé ne cadrait pas avec les critères esthétiques du propriétaire. Il fut convenu donc de s'en tenir à un offset normal. Évidemment le jour de la livraison l'offset était très prononcé, le clubmaker avait des principes lui aussi. Suivirent deux ans de tortures diverses sur ce pauvre shaft qui n'avait rien demandé à personne, pour la ramener à plus de rectitude. Il faut croire que les shafts également ont de la fierté, il ne s'était pas laissé faire et avait exprimé son mécontentement par diverses bosses. Au bout de quelques mois le propriétaire s'est rendu compte de l'effet désastreux sur son entourage de la vue répétée des outrages qu'il avait fait subir à son instrument. Pas question de revoir le clubmaker, et les divers ateliers contactés lui demandaient des sommes et délais astronomiques pour réparer les dégâts. 

Comme je n'avais pas ces pudeurs ni ces prétentions il a fait appel à moi. J'ai donc acquis un shaft de putter (5.30€), un grip de putter (4.98€) et déniché un peu de double-face, du white spirit ainsi qu'un pistolet à air chaud. Le pistolet a servi à décoller le shaft de la tête, j'ai recollé le nouveau shaft en bonne position et avec les bons angles et mis un grip sur le tout. J'ai appris à la fin que j'aurais pu facturer ces travaux pour 150€, je me suis contenté d'un café.

Mes clubs sont restés tranquilles jusqu'au mercredi, quand mon partenaire de double s'est vanté d'avoir joué le feu en entrainement. Il fallait que je vérifie de mes propres yeux, ma méchanceté foncière m'empêchant de lui accorder le moindre crédit. Rendez-vous pris pour un match play sur 9 trous, seul format compatible avec nos contraintes horaires. Le pauvre est lesté d'un entourage familial vivant qui à défaut de réclamer sa présence permanente, réclame au moins de quoi manger de temps en temps. Il m'arrive même de compatir à ses tourments pour la gestion de son entrainement.

Match play donc, en brut, sur les neufs trous du vieux parcours. Il met d'entrée son entame HL, ça sent bon pour moi. je joue mes deux premiers coups sans pression, et arrive à 40 mètres du green. Pendant ce temps là, avec sa deuxième balle il arrive en deux en bord de green. Je choisis donc de gratter lamentablement mon approche pour rajouter un peu de piment, et de ne pas jouer tellement mieux la seconde approche. Nous sommes tous les deux en quatre en bordure de green, deux putts chacun, square. En fait, j'endormais sa méfiance (on peut toujours réécrire l'histoire et rêver), et au 2 je ne lui laisse pas le moindre espoir. Quand lui visite les bordures, je joue droit et récolte un par mérité. Un up. Il est piqué au vif sur le 3 et me rend la pareille. Tandis que mon drive n'avance guère, il sort l'artillerie lourde. Mon deuxième coup échoue à trouver le green, ce n'est pas son cas. Par contre bogey, nous sommes de nouveau square. Nous ne nous attarderons pas sur le 4, joué médiocrement de ma part avec une approche toppée qui me coute un bogey quand lui n'obtient qu'un double suite à diverses errances énervantes. Un up de nouveau. Le 5 ne nous départage pas, un par chacun, de même que le 6, bogey pour tout les deux. Je reste donc un up, plus que trois trous à tenir.

Première banderille au 7; je touche le green, il est dans le rough. Par contre bogey, je suis 2 up et dormie up, mais pas complètement tiré d'affaire, nous sommes convenus de jouer des trous supplémentaires si besoin. Notre 8e trou est le 17. Mon drive part en push, il me restera une longue approche, un peu plus de 100 mètres vu du départ. Il attaque en draw pour raccourcir au maximum le chemin, malheureusement une branche arrête sa balle à hauteur de la mienne. Je sors enfin un vrai coup de golf et pose mon approche sur le green à moins de deux mètres du mat. Il réplique en visant le mat également, mais sa balle ne tient pas et sort sur le collier. Il est contraint de jouer une nouvelle fois son wedge et ne rentre pas. Je me contente de placer ma balle à "donné", puisque je gagne si nous partageons. Il ne veut pas me donner le point, je rentre donc pour le par. En échange de bons procédés je ne lui donne pas son putt, il rate, bogey pour lui. 3 up c'est dans la poche. Sur le 18 je sors un drive médiocre mais droit, lui retrouve un slice maudit qui part en HL, sa seconde entame est droite. J'ai 100 mètres pour mon deuxième coup. Le contact est horrible mais la balle a le bon gout de trouver le green et d'y rester. C'est le résultat qui compte, n'est-ce pas ? Deux putts et par, quand mon ami sauve le bogey avec sa seconde balle. Bon, on a bien ri, et mine de rien j'ai joué +5 sur ces neuf trous, en vendangeant au moins deux coups.

Et aujourd'hui, j'ai eu droit à un rêve d'enfant gaté. Le practice en bas de chez moi s'est doté d'un pro-shop, et pour faire les choses en grand, a organisé une journée démonstration Mizuno. Ce qui était idiot, c'est qu'il a oublié de faire de la publicité. Donc nous étions vraiment très peu nombreux pour essayer les joujoux exposés. Nous étions...deux. Et l'autre c'était mon partenaire habituel, que j'avais rameuté d'un coup de fil comminatoire. Nous avons testé des shafts, des têtes, comparé nos trajectoires au radar, tapé des centaines de balles, discuté avec le pro. Le matériel proposé était très beau. J'ai beaucoup tapé les têtes mp 58, très agréables et pas très différentes de mes clubs même si l'équilibrage était plus "lourd" que ce dont j'ai l'habitude. Cela m'a conforté dans l'idée de rester sur mon DG SL, bien que le KBS m'a fait de l'œil, rendant le contact "facile" sans pour autant satelliser les balles. En matière de bois, l'expérience était moins concluante. J'ai du mal avec la sonorité de la tête MX 700 et sa face franchement fermée entraine des hooks, quand la tête mp 630 est ouverte et demande à être "cognée", ce qui n'est pas mon style de jeu. Peu de choix de shafts malheureusement, et très longs en standard. L'Exsar satellise toujours les balles (il est conçu pour, c'est normal), le Fubuki est plus adapté mais difficile à tester avec sa longueur d'origine. Je l'ai plus apprécié monté sur un bois 5, mais la différence n'était pas suffisamment marquée avec mon hybride pour sauter le pas. 

Mine de rien, entre les différents clubs testés et les miens, j'ai tapé plus de 150 balles, ce soir je sens bien les muscles de mes bras, ou du moins ce qui en tient lieu.

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