jeudi 11 mars 2010

De l'ambition pour deux

Certains jours, il est difficile de rester motivé. Tenez, par exemple, aujourd'hui. Un temps splendide, peu de vent, une journée parfaite pour arpenter les fairways. Sauf que le peu de vent venait du nord, qu'il n'était pas si faible que ça et que le résultat était franchement froid pour nous autres du bout du monde. Qu'à cela ne tienne, un peu de practice au putting, à l'abri du vent est la solution idéale. Las, j'échoue misérablement aux différents exercices que j'envisage. Les putts ne veulent pas tomber. Plus encore, je commence à vouloir bricoler le contact de balle, je joue sur la vitesse du club, les amplitudes, et je sens que je ne vais pas vers du bon.

Mais c'est pas grave, j'ai cours cet après-midi, tout sera remis en place en quelques minutes, comme d'habitude. Me voila sur place, sur mon tapis habituel, un seau de balles généreux pour s'échauffer. Je pense bien à mes clefs de swing et les balles partent les unes après les autres, droites et plutôt longues, un bon 135-140 mètres au fer 7 avec des balles de practice, ce qui est nettement meilleur que l'année dernière à la même époque. De vrais progrès donc.

Le pro arrive, et je commence. J'ai soin de lui raconter mes déboires de pivot inversé et de ma lutte pour m'en défaire. Cela n'a pas l'air de l'émouvoir outre mesure. Bon, il en faudra plus pour l'impressionner aujourd'hui. Je tape mes premières balles, puissantes, léger draw, un bruit sympathique au contact. Je crois recevoir une averse de glace quand je m'entends dire :"tu es là pour jouer au golf ou pour passer le temps ?" Je ne comprends pas vraiment; j'ai quand même l'impression de taper la balle assez proprement.

Et cela a continué pendant toute la leçon. Le thème du jour c'était l'attaque de balle, faire des balles basses mais avec beaucoup de spin, sans faire toutefois des balles punchées. Un poignet gauche ferme, une traversée prolongée, un divot long et superficiel, et un club qui reste vivant tout au long du swing. Bien sûr, pas de sway, une bonne rotation, une sortie basse à droite de la cible. A chaque coup, le commentaire tombait, allant de "nul" à "minable", parfois entrecoupé d'un "bof". Pourtant les balles fusaient, avec un sifflement que je n'avais pas encore souvent entendu jusqu'à présent. La température était peut-être très fraiche, les efforts m'empêchaient de le ressentir.

A la fin, j'ai voulu savoir ce qui n'allait pas, je n'étais pas habitué à recevoir autant de commentaires si médiocres. Comprenez, chacun a son petit égo, et se le faire piétiner n'est jamais très agréable. Je lui ai donc demandé si je devais faire une pause, si j'arrivais au bout de mes capacités de jeu, parce que mon objectif c'est quand même de descendre en dessous des 20 d'index, de préférence en dessous de 18 pour pouvoir jouer partout dans le monde. C'est là qu'il m'a dit que mon objectif était nul. En fait il me considère comme déjà en dessous de 18, plutôt aux environs de 15, et il m'a annoncé que mon objectif réel était d'être en dessous de 10 à la fin de l'année. Personnellement, je n'y crois pas pour le moment. J'attends d'être en dessous de 20 puis 18 avant de viser les 15 et les boules blanches. Et je crois encore ce soir que je serai content si j'y arrive cette année. Quoi qu'il m'ait dit cet après-midi. Mais je sais une chose; à partir de maintenant, les cours ne vont plus être des séances divertissantes.

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