jeudi 7 janvier 2010

en passant...

Les soldes ont commencé, des deux cotés de la Manche. La crise ayant quand même pas mal réduit les achats compulsifs du golfeur standard en 2009 (il se murmure des CA en baisse de 30% chez certains), les pro-shops regorgent d'invendus. Pour les personnes les moins initiées au monde pervers de la distribution du matériel golfique, les importateurs font signer les contrats aux détaillants en été, au moment de la sortie des nouvelles collections. Il se trouve que pas mal de boutiques ont donc acheté leur stock de 2009 en été 2008, avant que la crise ne devienne sujet de discussion de comptoir. Au fait, vous connaissez la raison de l'écart de prix d'un coté à l'autre de la manche ?

La raison reste un peu obscure, et aucun des acteurs du marché n'a à ce jour donné de réponse définitive. Il est vrai que des écarts de 1 à 2 pour des produits identiques vendus dans des pays disposant de règles commerciales similaires et situés à distance égale des sites de production a de quoi interpeller.
De ce coté-ci du "Channel", les détaillants expliquent, des sanglots dans la voix, que les clubs sont plus des produits d'appel, sur lesquels ils font une marge symbolique, espérant se refaire sur le textile (polos, pantalons, chaussures). Ils annoncent des prix d'achat hors taxe à l'importateur équivalents aux prix de détail anglais taxes comprises.
Les importateurs déclarent eux qu'ils vendent leurs produits aux tarifs classiques, et que les détaillants appliquent des marges tout à fait habituelles pour ce secteur de marché (équipements sportifs). Ils prétendent que les marques par contre leur imposent des prix élevés, variant suivant les pays, et que l'importateur anglais n'est pas logé à la même enseigne que l'importateur français.
Les fabricants expliquent ne faire aucune sorte de discrimination à l'égard de tel ou tel importateur, et que tous bénéficient de conditions tarifaires similaires.

Qui croire ? Honnêtement je pense que chacun dit plus ou moins une petite partie de la vérité, mais que tous également oublient quelques points importants. That's business, baby ! Donc, pour en revenir à nos moutons (avec l'option gigot à la menthe vu le sujet), l'occasion faisant le larron, les soldes ont constitué un motif parfaitement hypocrite de fouiner sur les différents sites de matériel. Ai-je besoin à ce jour de matériel neuf ? Non; j'ai une collection de drivers et de bois de lofts divers qui, outre ceux ornant mon sac, dorment en divers endroit de mon domicile ou sont entre les mains d'amis en mal de tests. Pour les fers, j'ai 4 séries à la maison (vraiment 3, la quatrième est incomplète), dont une pour décorer la cheminée et une pour celles de mes connaissances que j'essaie d'entrainer sur le chemin glissant de la déchéance golfeuse. Les putters, pareil.

En fait, si, en cherchant bien, oui là derrière le buffet, tout au fond, non plus loin encore, on l'aperçoit à peine, je pourrais avoir besoin d'un wedge neuf, mon 56° ayant beaucoup souffert d'une année intensive d'entrainement et de jeu, dont pas mal de temps dans des bunkers de practice au sable abrasif. Cruel dilemne, ce wedge fut monté par un clubmaker, mais ce dernier n'a pas survécu à cette fameuse crise. Quand on habite le bout de la Bretagne, se faire refaire un wedge KZG à l'identique tient du parcours du combattant. Les clubmakers distribuant cette marque sont peu nombreux et très éloignés, et lorsqu'on les contacte, tous préfèrent me voir jouer en personne plutôt que de remonter un club à partir du modèle original. En plus, 2010 est là, les nouveaux wedges accrochent moins les balles et on est obligé de savoir les jouer pour en tirer quelque chose.

C'est là que le miracle des soldes arrive; en quelques clics, 3 wedges neufs mais conformes aux règles antérieures (donc avec des stries qui accrochent) ont été commandés sur un site célèbre et anglophone pour un prix dérisoire; 88£, livrés à domicile. Le point très triste de l'histoire, c'est le pro-shop de mon golf qui me proposait en premier prix un wedge pour 129 €. Mon avarice a lamentablement supplanté mon patriotisme...

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