dimanche 24 janvier 2010

Corneille n’a rien compris au golf...

De qui et de quoi veut-il parler ? De qui : tout d’abord passons sur le chanteur qui a eu son heure de gloire il y a quelque temps et dont je ne connais rien de plus que le nom. Je pourrais parler du volatile qui ces jours-ci à faim de vers et n’hésite pas à les déterrer à grands coups de bec sur les greens convalescents. Mais ce n’est pas lui. Je veux parler de l’auteur dramatique du XVIIe siècle. A première vue il n’a aucun rapport avec le golf, et on peut même supposer qu’il ignorait totalement l’existence de ce sport. Il aurait pu, puisque les origines de ce sport sont antérieures à son époque. En fait, en bon français il aurait connu le jeu de mail (ou pall mall) très répandu et dont les règles évoquent furieusement nos coupables pratiques actuelles. Et en plus des règles, on remarquera le swing, ici un exemple déplorable de backswing étriqué avec un grip à reprendre, un bras gauche replié et un shaft manifestement trop grand. Le seul point à sauver : le bon transfert et la stabilité des jambes.

Mais revenons à notre poète qui a tourmenté nos jeunes années, quand nous étions bien incapables de l’apprécier. Il a produit un vers très célèbre dont vous vous souvenez probablement : « à vaincre sans péril on triomphe sans gloire ». Oui, ce vers justement, qui vient gâcher nos petits exploits, en les ramenant à un niveau d’insignifiance peu flatteur. Parce qu’en fait, on triomphe peut-être sans gloire, mais on peut quand même triompher avec un plaisir certain.

Rien qu’aujourd’hui (et là vous constatez, désabusés, qu’il m’a fallu deux paragraphes pour commencer à raconter ce qui motive ma notule du jour), par exemple, j’ai gagné un match play. Encore un. Dans des conditions déplorables, c'est-à-dire un terrain à peu près inondé, une épaisseur de boue conséquente et l’eau de surface qui commençait à geler. Ma victime, un joueur sans entrainement ni équipement adapté et dont le swing est très sensible aux perturbations extérieures. Qui plus est, il n’a pas vraiment d’esprit de compétition et n’a proposé un match play que pour donner un sens à notre présence en plein air au lieu de siroter quelques produits rares des iles écossaises à la douce chaleur d’une cheminée.

Aucun de nous deux n’a bien joué, j’ai seulement moins mal joué que lui. Frappe de balle inconstante (une fâcheuse tendance à gratouiller aux fers et à topper aux bois), mais des trajectoires qui restent droites. Pour lui, le pauvre, cela a été un arrosage général, à droite, à gauche, de préférence dans les fourrés. Pendant que j’alternais entre bogeys et doubles, lui se noyait dans des recovery impossibles. Heureusement il lui restait son putting, terriblement efficace. Bref, nous nous sommes serrés la main à la fin du 11. Et bien cette victoire sans péril, elle m’a quand même fait plaisir. Pas pour mon jeu, plus que médiocre, ni pour la beauté du paysage (à mon avis le terrain devrait être fermé le temps qu’il dégorge son eau). Mais en 3 match play c’est ma troisième victoire d’affilée. Et quand j’analyse mes coups, ces derniers temps je ne m’égare pas même quand le swing ou le contact est mauvais. Un mauvais coup ne me coute pas cher. Un grand fer raté qui s’arrête 30 mètres avant le green est souvent compensé par une approche qui me permet de ne prendre qu’un putt.

On verra si ça va continuer encore longtemps…

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