dimanche 18 juillet 2010

Faut être patient

Ces dernières journées de compétition n'ont pas été ce qu'on pourrait appeler un chemin de pétales de rose. Il a fallu composer avec des balles erratiques, une assurance pas toujours à toute épreuve, et surtout des scores qui m'ont rappelé les vertus de l'humilité. Et encore j'ai la chance de naviguer dans un club qui épargne l'annonce publique des cartes lamentables.

Les hasards du travail et d'une météo tempétueuse m'ont contraint à limiter mes comportements addictifs au seul suivi de The Open, ou l'Open d'Angleterre pour les non-initiés. Le spectacle télévisuel fut remarquable, tout comme la dramaturgie. Le parcours qui se faisait humilier le jeudi matin à la faveur d'un moment sans vent a pris une revanche éclatante le lendemain sur les joueurs qui s'étaient permis de lui manquer de respect. Demandez à Rory McIlroy ce qu'il pense de son 80 au lendemain de son 63. Seul un ou deux joueurs tiraient leur épingle du jeu, dont le vainqueur final, Louis Oosthuizen, qui a éteint dans l'œuf toutes velléités de discréditer son score en l'attribuant aux conditions météo grâce à 2 cartes solides une fois le cut passé.

Mais aujourd'hui pas de tempête ni de patients, j'ai pu replonger dans mon vice. Au programme du jour, une petite Cochonou des familles, plus exactement la coupe dotée par la supérette locale. N'écoutant que ma conscience professionnelle j'ai tenu à faire un peu de practice avant le départ, pour me rappeler au moins par quel bout on tient les clubs. Les intentions sont une chose, leur exécution une autre. Suite à divers aléas que je ne détaillerai pas ma nuit de sommeil a été très courte. D'où un réveil non seulement difficile, mais également tardif. N'écoutant que mon inconscience, j'ai tenté de rattraper le temps perdu sur les petites routes entre la maison et le terrain. Après quelques risques inutiles, j'ai regagné trois minutes sur l'horaire annoncé par le GPS, un exploit tout de même. Temps que j'ai consacré à l'absorption de quelques cafés serrés supplémentaires, il serait trop idiot de s'endormir sur le départ du 1.

J'ai quand même réussi à taper un demi seau de balles, fait une dizaine de petites approches tout juste, et tapé autant de putts, puis me voila au champ d'honneur. J'ai décidé d'appeler le parcours et ses abords "champ d'honneur", ça fera plus chic en cas de chute de prétendre "être tombé au champ d'honneur" que de devoir admettre qu'on a glissé dans la mare du 13. Driver en main, sur le tee du 1. Je swingue comme je peux et la balle a la politesse de partir longue et droite, dans la direction voulue. Le coup d'hybride suivant n'est pas vilain, il aurait été mieux s'il avait pris la direction du green. Un instant touché par la grâce, je dépose mon approche au pied du drapeau, et je rentre le petit putt. Un par pour commencer. A ce moment je pense très fort à ce qui m'était arrivé la compétition d'avant, ce par inaugural suivi d'une procession de croix.

D'ailleurs le 2 ne démarre pas au mieux, mon drive échoue dans le bunker de fairway. Pour me consoler, je me dis qu'ils sont placés pour piéger les balles des bons joueurs. Très curieusement, le coup de fer 5 téméraire suit exactement la trajectoire prévue et la balle stoppe sur le green à 2 mètres du mat, 155 mètres plus loin. Comme à la télé (sauf qu'à la télé pour cette distance, ils auraient joué un fer 7). Je ne sens pas le putt, et je le rate. Par contre le second tombe dans le trou, nouveau par. Au 3, le drive file en push, dans le rough, sous des branches basses. Un coup roulé me recentre en progressant d'une cinquantaine de mètres, c'est toujours bon à prendre. je suis court sur le troisième coup qui échoue à 1 mètre du green. Un putt de l'extérieur, puis un autre, bogey.

Le 4 a assez bien démarré. Drive un peu à droite dans un petit rough, hybride qui avance pas si mal. Le coup de fer 6 reste court (encore !) du green alors que je visais le mat 20 mètres plus loin. L'approche n'est pas belle, ni le premier putt. Le deuxième putt refuse de tomber, donc 3 putts et double bogey. Le 5 n'est pas fantastique. l'entame à l'hybride échoue à gauche du green, et l'approche qui suit est mal dosée. Deux putts pour le bogey. Ca s'améliore sur le 6; drive long et droit, 52° sur le green, le putt pour birdie ne fait pas son boulot, un second donne le par. Le fer 6 sur le 7 est embarqué, mais l'approche est bonne, un petit putt et un par.

Il faut un craquage pour pimenter une partie, et il arrive maintenant au 8. Gros pull hook au drive qui finit hors limite. La deuxième balle suit presque exactement le même chemin, mais s'arrête dans le rough quelques centimètres avant la ligne fatale. Il reste encore une distance très importante pour le green, qui est obstrué par un important rideau d'arbres. Perdu pour perdu, j'attaque à l'hybride en aveugle, par dessus les obstacles. La balle vole comme dans un rêve, mais échoue dans un rough tortueux, au pied d'un arbre. Petit recentrage cette fois pour me remettre dans l'axe. Puis on repart dans l'aléatoire; l'approche de quelques mètres est toppée et traverse le green, jusqu'au rough d'en face. Je vous disais que c'en était un de craquage. Bon, la partie derrière commence à s'impatienter, alors petite approche et deux putts, un joli 9 sur ce par 4.

On a bien ri, il est temps de s'y remettre. Le drive du 9 est joué en sécurité à l'écart des bunkers, suivi d'un fer 8 qui trouve le green à l'endroit voulu. Le putt pour le birdie est jouable, mais pas cette fois. Par. Au 10, l'entame au fer 9 est bien grattée. L'approche reste un peu courte du trou, deux putts seront nécessaires. Le 11 est certainement le trou le moins bien joué de la partie. Drive à gauche dans le rough, juste avant un arbre perfide. Recentrage comme je peux, mais un top suit, et le quatrième coup ne trouve toujours pas le green. L'approche suivante si, et deux putts pour un double pas glorieux.

 Arrive une bonne séquence sur les 12, 13 et 14. Hybride-fer 6 deux putts, hybride-wedge deux putts, puis drive-fer 7 deux putts, et voila trois GIR-pars d'affilée. Au 15, le fer 6 dérape dans le bunker, la sortie pas belle me coute deux putts et un bogey. Puis au 16, après un drive pas très long mais bien placé, je fais un top misérable au bois 3, la balle part dans le rough de gauche, avant un rideau d'arbres. Je tente un grand coup d'hybride en draw prononcé qui fait ce qu'on attendait de lui, puis l'approche me pose sur le green, et les deux putts rituels pour un bogey. le 17 démarre mal, la balle finit à gauche dans le rough, le drapeau est caché par des arbres. Qu'à cela ne tienne, un grand fer 8 permet de survoler les obstacles, et la balle trouve le green à deux mètres du mat, et enfin je réussis un birdie. Au 18 je frôle la catastrophe, le drive file droit vers le HL, mais une branche stoppe la balle et la renvoie en bord de fairway. Le fer 7 suivant n'est pas mieux contacté, je rate le green. Une approche et les deux derniers putts pour un dernier bogey.

Au moment des comptes la bonne impression générale se confirme (d'autant plus que j'ai toujours gardé en tête mon score); +9 à l'aller avec un quintuple, et +5 au retour. 1 birdie, 8 pars, 6 bogeys, 2 doubles et un quintuple, pour un score de 85 en strocke brut. 7 FIR, 7 GIR, 32 putts.

La vraie récompense c'est l'index qui descend d'une marche, à 17.4. Accessoirement je gagne en brut et en net dans ma série, et je repart avec du vin. Je ne bois jamais d'alcool.

3 commentaires:

  1. décidément, que des mauvaises nouvelles !

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  2. Si tu veux te débarrasser, on a encore un peu de place dans la cave....

    Bravo, surtout les scores sur le 3 premiers trous! c'est pas souvent!

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  3. Belle prose que je découvre avec grand plaisir. Bravo pour ce résultat, très heureuse pour toi.

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