lundi 21 mars 2011

Tapotage de balle

Et c'est parti pour le résumé. 

J'en étais à la fin septembre, et la dernière compétition avec mon ami Stewart. J'ai eu de ses nouvelles depuis, il a beaucoup fréquenté les chirurgiens. Il repose à peine le pied par terre, mais il a retrouvé un genou qui plie, et mieux même, il a encore des muscles pour le commander. Il se donne quelques mois de rééducation pour retrouver force et souplesse, et me corriger. C'est une correction que j'espère avec ardeur, d'autant que nous serons nombreux à la subir (dont une ou deux célébrités).
 
Le mois d'octobre fut calme, avec quelques épreuves en équipe et un swing baladeur qui subissait l'absence cruelle du contrôle avisé de mon pro. D'expérimentations hasardeuses en essais fantaisistes, j'avais réussi à perdre nombre de mes repères. L'idéal en sorte pour préparer des rencontres forumesques.

La première fut l'occasion de retrouvailles avec un ami très cher, golfeur obsessionnel tout autant que moi, et blogueur talentueux. Il s'était offert de me faire découvrir le Golf National, que je ne connaissais jusque là que par médias interposés, même si j'avais l'impression de l'avoir déjà joué à force de l'avoir vu. De cette journée je garde un souvenir vivace. Des bons moments, et il y en eut avec un GIR et un par en entrée, juste le temps de pouvoir affirmer sans mentir que: "le National, je le joue scratch". Et ces bons moments continuèrent, puisqu'un deuxième par me récompensait au 6. Je réussissais même à faire illusion jusqu'au 13, qui vit mes chimères s'évaporer. Une balle qui disparait alors que j'aurais du la retrouver sans peine, ce petit sentiment d'injustice passager a suffi à déséquilibrer le fragile édifice de mon mental, déjà atteint par les attentes, les roughs sans concessions pour mes égarements et l'absence de trou reposant. Je ratais au 14 l'occasion de ressouder mon armure, j'étais donc mûr pour me vautrer sur le final. Au 15, après une honnête entame je sacrifiais à l'eau par une bonne gratte révélatrice de mon manque d'assurance, le 16 me vit balbutier sur une occasion facile, et le 17 concrétisa la perte de mes moyens. Quant au 18, ce ne fut qu'un sauvetage. Mais ce n'était somme toute qu'accessoire, j'étais venu pour découvrir ce terrain de jeu, et partager des heures précieuses avec un complice.

Or ce déplacement loin de mes terres natales ne se résuma pas à arpenter un links, espace somme toute assez typique de mes contrées d'origine. J'avais aussi rendez-vous avec une bande de furieux, de ceux qui essaient de vous faire croire que le golf ne les intéresse pas beaucoup plus que cela alors qu'en vérité ils ne vivent que pour arpenter encore une fois de plus un parcours. Nous nous rejoignîmes chez les chèvres, surnom tout personnel du golf de Marivaux. Car choisir le tombant d'un plateau pour dessiner un parcours, quand à perte de vue s'étendent des plaines, c'est avoir un coté chèvre. Ce parcours boisé laboure la pente abrupte en tous sens, de montées infernales en points de vue vertigineux. Je le jouais trois fois en trois jours, sans exploits. Si je n'avais été en si bonne compagnie, je dirais que je l'ai joué deux fois de trop. Quelques coups me restent en mémoire, mais beaucoup se sont dissipés dans les limbes de souvenirs incertains. Finalement l'essentiel de ces trois jours fut les rencontres, beaucoup plus que le jeu.

Mes clubs humèrent une dernière fois l'odeur de la poudre pour célébrer les expérimentations annuelles d'une bande de chimistes du nord de Lyon qui jouent avec du sucre dans du jus de raisin pas mûr. Nous nous attaquions au parcours cornouaillais en scramble, avec une équipe redoutable sur le papier; trois handicaps largement sous les 10, et moi pour amener des coups rendus. Mais de joueurs capables d'honorer notre contrat, nous n'étions que deux. Qu'à cela ne tienne, nous avons bataillé ferme, et ramené une carte sans bogey. Un -8 pas si désagréable ma foi, qui nous offrit la victoire en brut. Les lots gagnés  à l'occasion furent redistribués en hommage à d'importants gourous de l'internet golfique. Après cette journée, le parcours se fermait pour moi, il était temps de refaire des gammes plus sérieusement. Et nous verrons ça demain...

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