lundi 6 septembre 2010

panne de cerveau

Hou là, rien depuis 15 jours, est-ce la panne ? En fait pas grand chose d'intéressant à raconter. Les soucis de plomberie semblent provisoirement suspendus, je me suis éloigné quelques jours de mes lieux de débauche habituels (mais j'ai emporté mes instruments, je vous raconterai ça une autre fois), puis j'ai joué un scramble avec mon complice habituel. Nous avons survécu comme nous pouvions à l'aller, en le finissant en +1, grâce à mon grand jeu pas très brillant mais sans erreurs, et son putting solide. Le retour nous fut fatal, quand mon grand jeu s'est mis à copier le sien, +5 sur les 6 derniers trous et +6 au total, ce qui nous a placé bien loin de la tête.

Ces derniers temps mes entames étaient bien malades; affectées de slice et de décentrages inhabituels, je ne pouvais me reposer que sur un petit jeu efficace, heureusement parce que le putting n'était pas très vaillant. Quelques séances de practice m'avaient permis de mettre le doigt sur ma principale faute, qui est toujours plus ou moins la même à savoir une instabilité initiale qui entraine une précipitation et des muscles qui ne travaillent pas dans le bon ordre. En langage de golfeur ça veut dire du sway, du pivot inversé, de l'overswing. Un petit conseil en passant à mes camarades de souffrance. Quand vous swinguez, ne pensez pas à la position de votre club, mais à celle de votre corps (et en particulier à celle de votre tronc et de vos épaules). Notre cerveau est un gros paresseux. Quand on lui dit: "je veux mettre mon club en haut et en arrière pour aller foutre une grosse claque à la balle devant moi", il comprend surtout : vite, en haut, à droite. Les muscles étant encore plus fainéants que le cerveau, ce dernier se débrouille pour en déranger le plus petit nombre pour obtenir ce résultat. D'où les diverses contorsions tout aussi dommageables à notre dignité qu'à notre efficacité club en main. Ne pensez pas résultat (je veux avoir mon club là à la fin du backswing) mais chemin (je veux que mon corps fasse ça pour que mon club finisse au bon endroit).

Fort que quelques entrainements et de quelques sensations revenues, je me suis laissé tenter par une proposition de partie à la fraiche, en soirée. Et il y a 3 jours, nous voila en fin d'après-midi au départ, avec deux amis chers. L'un est un joueur souvent solide, bon cogneur, mais affecté dernièrement du syndrome de Noureev: son corps danse et ondule pendant le swing. L'autre, son épouse, me présente pour la première fois son nouveau joujou, un driver. Ce joujou va se révéler une arme lourde, dont je doute de la conformité au vu de la puissance des balles qui en partaient. Pour moi, on peut dire que tout s'est bien passé; un grand jeu qui semblait enfin plus centré, des coups de fer assurés, des approches tranquilles, et un putting propre. Ce qui m'a permis de rentrer trois birdies sur l'aller, dont un sur le 8 qui a eu un parfum d'eagle (le putt pour birdie ne faisait que 40 cm).

J'ai donc pris le départ de la compétition du dimanche avec un peu d'espoir.

Et si le grand jeu et les fers ont globalement tenu leurs promesses, j'ai été victime d'un trou noir dès que j'arrivais à moins de 50 mètres des greens. Plutôt que de narrer trou après trou mes incongruités clubbesques, quelques chiffres vous permettront de saisir le tableau dans toute son horreur:
Drive en place, avec 10 fairways touchés sur 14
Un grand jeu aux bois de parcours et aux fers solide, puisque je prends 7 GIR, ce qui est mon record
Et je score 100.

Parce que j'ai réussi à mettre des approches de 25 mètres hors limite, parce que j'ai fait aussi bien des sockets que des grattes et des tops; exactement, en comptant les pénalités récoltées, j'ai joué 21 coups d'approche sur les 11 trous que je n'avais pas pris en régulation. Et comme si ça ne suffisait pas, j'y ai rajouté 40 putts. Aujourd'hui encore je ne comprend pas ce qui a pu me dérégler à ce point. Mes coups d'essai étaient fluides, posés, et à chaque fois très prometteurs, mais tout s'arrêtait devant la balle. Le tempo disparaissait, incapable de sentir l'impulsion à donner, les bras se crispauent. Pour le putting, la situation était comique; tous les repères que je pouvais prendre me semblaient complètement erronés une fois à l'adresse, et que je fasse confiance à mon jugement ou à mes repères, dans les deux cas la balle se refusait à tomber.

Par une ironie du sort, cette performance lamentable n'a pas été suffisante pour m'octroyer la dernière place, deux joueurs de première série ont fait pire que moi.

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